Littérature, autofiction, génération, blog, facebook… vus par Virgine Despentes

A l’occasion de la parution de son nouveau roman « Apocalypse bébé » en cette rentrée littéraire 2010, Virginie Despentes confie ses nouvelles influences littéraires et commente son époque (Internet…) et sa génération… :

Dans une interview accordée au Monde, l’écrivain revient notamment sur ses nouvelles influences littéraires plus classiques tel que Roberto Bolano qui l’a influencée dans l’écriture d‘Apocalypse bébé. Mais aussi Bernard Frank : « Bernard Frank m’a fait comprendre ce milieu dans lequel j’ai débarqué en 1993, explique-t-elle. Et la difficulté d’être écrivain. Les incertitudes quand, après des années, on n’est pas satisfait de ses livres. La force qu’il faut, en soi, pour tenir le coup face à la violence, à la critique. Il est singulier de voir comment, pour de graves affaires financières, pour d’horribles marées noires, les journalistes tiennent des propos mesurés, et comment ils se déchaînent contre des livres ou des films. » a-t-elle confié.
A propos du genre de l’autofiction si décrié en France et qu’elle n’a pas encore expérimenté, elle déclare : « C’est un genre qui me tente beaucoup, mais je ne l’ai pas abordé. C’est très rude pour soi-même. Et pour d’autres. J’ai le sens de la protection de mon entourage. On peut s’inquiéter quand on voit la violence, totalement disproportionnée, qui frappe Christine Angot dès qu’elle publie un livre. Pourtant, Le Marché des amants était très intéressant, disait des choses très justes, posait des questions. Mais on a le sentiment que beaucoup de critiques ont tourné la page sur la littérature qui pose des questions. Ils ne veulent plus voir. Ils ne parlent plus du livre, ils attaquent la personne. »

Elle commente aussi sa génération incarnée par le personnage de détective lesbienne prédatrice « la Hyène » dans son dernier roman : « Elle représente une génération, en gros la mienne, qui me semble dans la défaite. Plus en contact avec la génération 68, et en difficulté. Evidemment, les gens, pris un par un, ont leur destin qu’on ne peut pas généraliser. Mais prise globalement, cette génération est perdante. Moi, bien que née en 1969, je me sens très « XXe siècle », proche de la pensée 68, politiquement, artistiquement. »

L’auteur qui a été l’une des premières à tenir un blog en 2004 est, depuis, devenue beaucoup plus frileuse envers les réseaux sociaux tel que Facebook qui fait une timide apparition néanmoins dans son livre : « Oui [J’ai tenu un blog] pendant six ans. Comme une sorte de journal. C’était assez agréable, mais contraignant. Il faut le faire tous les jours. Et puis il a été piraté plusieurs fois. J’en ai profité pour arrêter. Je ne suis pas sur Facebook, j’ai une réticence face aux réseaux sociaux. Je sais que certains gèrent cela très bien, mais je n’aime pas cette idée de compter ses amis, de faire et lire des commentaires publics. Je me sens peut-être un peu réactionnaire mais le fait de pouvoir suivre la trace de tant de gens sur le Net me paraît très agressif. »

1 Commentaire

    • remy sur 29 décembre 2010 à 2 h 01 min
    • Répondre

    c d la bombe bebe apocalyspse

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