Auteur : Tanizaki

« La clef, la confession impudique » de Tanizaki

« La clef, la confession impudique » de Tanizaki fait écho au roman de son confrère Kawabata (« Les Belles endormies »), tous deux maîtres de la littérature japonaise des années 30-40. Tous deux ont placé la femme et les arcanes (sombres) de la séduction au cœur de leur œuvre. La femme tentatrice, manipulatrice ou innocente, suscitant un désir obscur et parallèlement le spectre de la vieillesse, de la mort. Dans cette œuvre majeure d’après guerre, « La clef, La confession impudique » (écrit en 1956 à la fin de sa vie), cette sensualité puissante de la femme s’exerce de façon inconsciente…

Un amour insensé de Tanizaki : L’attraction-répulsion de l’Occident

A la lecture d’« Un amour insensé » de Tanizaki, d’indéniables corrélations psychologiques apparaissent entre l’oeuvre du romancier Moravia et celle de son aîné japonais Tanizaki, tous deux fins observateurs des affres amoureux et de la séduction (diabolique) des femmes. Il n’est donc pas étonnant de voir l’Italien préfacer cette œuvre majeure publiée en 1925 (peu après le tremblement de terre de 1923 qui détruisit Tokyo) au milieu de sa carrière et qui préfigure un autre de ses chefs d’oeuvre « La confession impudique » en 1965. Ce texte a été dénoncé à sa parution comme « le reflet d’un esthétisme décadent, en raison de son indécence revendiquée« .

« Home-writing » : quand les écrivains se font décorateurs d’intérieur… (autour de Moravia, Tanizaki, Anais Nin, Sagan, Colette…)

En regardant les photos des magazines déco (ou maintenant les « planches d’inspiration » des réseaux sociaux), l’imagination vagabonde… : on peut parfois se raconter toute une histoire rien qu’à la vue d’un salon, d’une chambre ou même d’un fauteuil… Certains romanciers (à commencer par les réalistes et les victoriens du XIXe siecle qui ont peut-etre inauguré cette tendance), l’ont bien compris et décrivent avec minutie les intérieurs de leurs personnages qui reflètent leurs personnalités, enrichissent leurs psychologies, tout comme la façon dont les personnages occupent et utilisent cet espace. A l’instar du « nature-writing », on pourrait peut-être ici parler de « home-writing » ?! 🙂
De l’appartement ultra-design et siglé de l’Upper East Side du glacial Patrick Bateman dans American psycho ou dans un tout autre genre les vieux châteaux venteux et inquiétants des Hauts de Hurle-Vent aux vastes cheminées et escaliers grinçants ! Ces décors jouent un rôle à part entière dans l’intrigue.