« Du vent dans mes mollets » de Raphaële Moussafir : les mémoires d’une enfant dérangeante, publiées par Luc Besson

Raphaële Moussafir qui a publié récemment « Du vent dans mes mollets », sur son enfance, chez Intervista, la maison d’édition de Luc Besson (groupe Europa Corp), s’inscrit dans la tendance de cette rentrée, où les vingtenaires et trentenaires se retournent sur leur passé, leur adolescence comme Florian Zeller et son Julien Parme. Elle inaugure ainsi une nouvelle collection « Les mues », lancée en avril 2006, axée sur la littérature générale qui viendra compléter les ouvrages jusqu’à présent orientés cinéma (« Aventures et découvertes d’un film », « Cinémascope »…) et SF (la saga d’Arthur écrite par Luc Besson est aujourd’hui traduite dans 32 pays). Cet intitulé évoquant « les changements intérieurs, le passage d’un cycle de vie à un autre, le changement de peau », a l’ambition de révéler auteurs mais aussi artistes un peu à la marge : chanteurs, scénaristes BD, comédiens, s’invitent le temps d’un texte original sur la scène littéraire.

A la fois ludique et profonde, les Mues s’adressent aux adultes et souhaitent éditer « une littérature transgenre, moderne, audacieuse et sans tabou. Une collection d’impulsion et d’humeur différentes : légère, impertinente, drôle, révoltée, survoltée, réaliste ou fantastique avec pour fil conducteur le thème du changement. »
Un positionnement plutôt inédit donc et ambitieux !

Ce premier livre de Raphaële Moussafir est en fait une adaptation de sa pièce de théâtre (voir photo ci-dessous à droite), façon « one woman show », avec laquelle la demoiselle a remporté un beau succès en 2005 à l’Européen puis au Ciné 13 à Paris.

A travers la voix de Rachel, enfant de 9 ans en psychothérapie, elle dissèque le monde qui l‘entoure d’un oeil espiègle dont la maturité étonne, amuse ou choque. Elle se demande pourquoi, quand elle est triste, les objets ne le sont pas. Ils sont indifférents les objets, et ça la rend encore plus triste. Rachel n’aime pas trop la maîtresse, ni plein d’autres choses, mais de toutes façons, ça n’a pas d’importance puisqu’on ne lui demande pas son avis.

De rires envolés en cœur gros, elle nous emmène vers l’absolue démesure de notre enfance : celle des institutrices humiliantes, des copines garces et des parents vaches.
Avec son amie, Hortense, elles explorent à la lampe de poche et à l’abri des regards, l’impitoyable monde de l’enfance, celui des irrépressibles balbutiements sexuels, des mesquineries blessantes et des premiers clivages politiques, qui mène tout droit vers un autre monde, celui des adultes parfois trop vite.

« J’avais envie de donner la parole aux enfants, des petits êtres que l’on écoute pas assez, explique t’elle. Les séances de Rachel chez le psy (parce qu’elle dort toute habillée avec son cartable) sont un prétexte pour déshabiller le monde des adultes avec beaucoup de culot et beaucoup d’innocence aussi. », résume t’elle. Avec une plume fine et touchante tour à tour tendre et acerbe, elle se glisse avec justesse et sans mièvrerie, dans la peau d’une fillette, à la fois irritante, insolente, effrontée et tourmentée. Et retranscrit ses états d’âmes, ses interrogations en toute subversion tranquille.

Sa source d’inspiration ? Ses souvenirs d’enfance principalement, confie t’elle. « J’ai une « wonder mémoire » et je m’en suis beaucoup servie : presque tous mes personnages ont réellement existé. Notre personnalité est forgée dans les cours de récré, estime t’elle. On a tous été brimés enfants. Du vent dans mes mollets régle ses comptes avec le monde adulte, mais avec une certaine distance. »

A mi-chemin entre la Mathilda de Roald Dahl et le Momo de Romain Gary,le petit Nicolas et Zazie dans le métro, elle distille, avec humour et sensibilité, une vision d’un monde, qui va souvent trop vite pour qu’on en saisisse toute la richesse. A la fois drôle et inquiétant, ce premier opus marque une conversion réussie de la scène au papier !

Deux ou trois choses que l’on sait d’elle :
Auteur et comédienne de 32 ans, Raphaële écrit « Du vent dans mes mollets » pour le théâtre. La pièce a été créée en juillet 2003 au festival d’Avignon. En 2003, elle envoie son texte à Howard Buten à qui elle demande de la mettre en scène. Ce qui ne pourra se faire en raison de son emploi du temps. Mais Howard Buten sera le premier à en envisager la publication et à soutenir l’auteur jusqu’à préfacer son texte.
La pièce est jouée à Paris au théâtre Mouffetard du 19 mars au 30 avril 2004. Le spectacle est également acheté par le théâtre municipal de Neuilly sur Seine (mars 2004). Il est également donné du 5 au 11 février 2005 au théâtre l’Européen. La pièce est donnée tout l’été 2005 à Avignon au théâtre de la Luna. Du vent dans mes mollets s’est jouée au ciné 13, jusqu’en février 2006.

Extrait de la préface du livre « Du vent dans mes mollets », signée par Howard Buten himself !
« Rien n’est aussi insupportable qu’un texte enfantin dans la bouche d’un acteur adulte qui joue l’enfant. J’en sais quelque chose. Quelle joie donc – quel soulagement surtout – de trouver entre mes mains la pièce que vous avez entre vos mains. J’ai commencé à la lire avec trépidation. Je l’ai finie en grande paix. Rare. Rare, croyez-moi. »

Source : Intervista

3 Commentaires

  1. bonjour je me prenomne jennyfer et j’espere que Raphaële lira se message je me souviens d’elle nous étions les premiers étudiants qu’elle a vus j’étais au lycée charles cros nous vous avions prise en photo, parler de vous, eu des autograph,e trés jolie est trés sincère puis nous avions eu un test sur vous et 4 a 5 eleves de votre classe avaient gagné ce test puis l’aprés midi nous étions venus voir votre piece de theatre une piece sincerement magnifique je vous souhaite de continuer longtemps bonne chance pour la suite gros bisous

    • aurélie sur 12 mars 2008 à 18 h 37 min
    • Répondre

    Bonjour,

    Raphaële a aussi enregistré son livre pour l’association Lire dans le noir, qui rend la littérature contemporaine accessible à tous.

    Extrait disponible sur le site http://www.liredanslenoir.com...

  2. Raphaële Moussafir est un excellent auteur, son texte est d’une beauté et véracité rares dans le monde de la jeunesse, et même des adultes. Pour info, elle animera les ateliers d’écritures de la BDE à partir d’octobre 2008.
    Pour en savoir plus Cliquez sur le "Ecritures"

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