« Peut-être une histoire d’amour » de Martin Page : Allégorie poétique ou verbiage prétentieux ? (1/2)

Repéré en 2001 avec un premier roman prometteur « Comment je suis devenu stupide » (voir chronique), Martin Page tente depuis de construire une œuvre suivie avec attention mais qui peut dérouter.
Problème: si le trentenaire tient souvent des idées de départ inventives et alléchantes, il peine à tenir la longueur en essayant d’étirer en roman ce qui ferait surtout une bonne nouvelle…
On salue pourtant sa « tendresse insolente » ou encore son « impertinence mêlée de gravité » même si on lui reproche en parallèle d’être « prétentieux, élitiste ou scolaire » ! Chronique à deux voix (énergiques !) pour faire le tour de ce drôle d’oiseau littéraire à l’occasion de la sortie de « Peut-être une histoire d’amour », en cette rentrée littéraire :

Chronique de Gwenaël Jeannin suivie de Laurence Biava

J’ai envie de commencer cette chronique par l’entame du traité de Martin Page, De la pluie : « La pluie est le mot de passe de ceux qui ont le goût pour une certaine suspension du monde. Dire que l’on aime la pluie, c’est affirmer une différence. » Martin Page aime la pluie. Les personnages de ses livres sont des gouttes d’eau traumatisées par leur chute et irisées de lumière. Et c’est somme toute leur inadéquation à la rigidité du monde et leur refus des stratégies de domination qui permettent le rire, cette tendresse insolente. En effet, du livre culte (Comment je suis devenu stupide) paru en 2001 à celui de la rentrée littéraire 2008 (Peut-être une histoire d’amour), tous ses ouvrages portent la marque d’une impertinence mêlée de gravité, d’une indécision généreuse que la littérature se doit de présenter sans cesse. Entrer en littérature n’est rien d’autre que s’aventurer dans cette frange humaine, trop humaine…

Dans « Peut-être une histoire d’amour », un personnage nommé Virgile goûte à l’esprit d’aventure et se rend compte qu’il est vivant (ce n’est pas moi qui commente, c’est le personnage qui le dit). Tiens donc !? Il y a un air de déjà lu. Martin Page se répèterait-il ? Non, pas vraiment ; ou, plutôt, pas exactement ! Il développe ce qui fonde son écriture, son besoin d’écrire. Il explore les facettes de cet émerveillement déjà rencontré dans Comment je suis devenu stupide et dont le tragique d’ »Une parfaite journée parfaite » constitue la face sombre. Ici, une innovation de taille : la mystérieuse Clara. C’est la grande absente du récit. Une inconnue se signale sur le répondeur de Virgile et lui annonce que tout est fini entre eux. Ça peut surprendre plus d’un célibataire, quand même ! Surtout s’il suit une thérapie. Virgile, qui veut à tout prix faire rimer son bonheur avec ce qu’il croit être la normalité, annonce alors à sa psychanalyste qu’il a « un accident avec la réalité ». Ce qui n’est pas tout à fait vrai puisque cette réalité, cette histoire d’amour, n’a jamais existé. Plus tard, cette psychanalyste le renverra à ses angoisses en lui assénant : « Vous voyez la folie partout. Cela vous évite de vous confronter à la complexité ». Cette complexité approuvée, tout sera alors bien plus simple pour lui.

La démarche de Martin Page est, en fin de compte, d’installer ce qui est irréel dans le quotidien du personnage, de fonder par ce renversement notre appétit de vivre sur ce qui est a priori impossible. Le personnage de Clara, cette femme qui semble fuir Virgile, est comme l’effraie du poète Philippe Jaccottet, cet oiseau qui symbolise la poésie et son appel. Ce désamour merveilleux, puisqu’il s’agit d’une rupture imaginée incroyable, est donc chargé d’une poésie qui demande à être poursuivie et accrochée au palmarès de Virgile. Clara la mystérieuse déclenche cette histoire et la prolonge bien après la dernière ligne lue, puisqu’elle permet le commandement suivant : « J’ai passé ma vie à éviter les ennuis, le résultat est catastrophique. Pourquoi ne pas, pour une fois, prendre des risques ? » Virgile a bien raison, c’est la seule solution pour sortir des Enfers. Il a aidé Dante, il peut bien commencer à se rendre service…
« Peut-être une histoire d’amour » est peut-être le livre le plus limpide et le plus abouti de Martin Page. [Gwenaël Jeannin]

****************
Martin Page a un talent littéraire indéniable pour nous conter des romans atypiques qui ont des allures de farces singulières. Mais ces opus me font le même effet qu’au sortir d’une salle de cinéma où je me sentirais complètement en mesure de louer la qualité du film que je serais venue voir sans pour autant avoir adhéré aux propos du metteur en scène. La vérité, c’est que les romans de Martin Page sont vraisemblablement des bons romans bien écrits, celui-ci en témoigne, argumentant ce dernier, sur les thèses du malentendu amoureux et du quiproquo. Seulement, – et c’est ainsi !- ils me font mourir d’ennui, ce qui peut apparaître paradoxal, j’en conviens ! Je les trouve prétentieux, élitistes, et très scolaires ! Je n’ai lu que deux romans de Martin Page, – « Peut-être une historie d’amour » et « Comment je suis devenu stupide » et bien qu’étant dépourvue de préjugés en tout genre, je crois que je vais m’arrêter là. La touche onirique du Candide moderne, qui transpire ces deux récits, je la vois, je la comprends.

L’émerveillement que souligne mon acolyte Gwenaël, en revanche, je ne le ressens pas du tout. En cette rentrée 2008, « Peut-être une histoire d’amour » tente tout pourtant pour nous permettre d’échapper à l’ennui. Il faut dire que le narrateur se trouve souscrit à une drôle de menace. Et cette menace « l’emprisonne » ni plus ni moins. Virgile, notre antihéros, se trouve être le sujet désigné d’une rupture sentimentale en bonne et due forme par une dénommée Clara. Sauf que Clara n’existe pas. Et la rupture sentimentale encore moins.
Mais Page, avec son talent de conteur va – désespérément, pour ma part – tenter d’élucider le mystère de l’absente –elle est précisément absente, donc, pourquoi ne pas s’en tenir là ?, autant enfoncer des portes ouvertes – et s’emploie, par des démonstrations à l’envers fines et complexes et des ruses littéraires, à nous démontrer par a + b, que, en gros, rien ne vaut l’illusion puisque l’illusion nous épargne de souffrir, que la réalité n’a pas de sel sans ces micro-événements inattendus, donc –inventons les !-, que ce monde est décidément absurde et individualiste sans la croyance imbécile que représente « la présence » de Clara…

Virgile tente de meubler sa vie de célibataire, il sonde à la fois sa capacité de résistance face à l’oubli, sa solitude, son intérêt pour l’univers des autres, et s’alerte à chaque page via des motifs oniriques que lui suggère cette triste existence.
Tous les prétextes sont bons pour repousser les limites de son imaginaire. Ou bien, il s’emploie à nous convaincre implicitement de sa grande intelligence et de sa culture élitiste, ou bien, il avoue toujours sans en avoir l’air, que les trentenaires d’aujourd’hui ont peur de tout… Ses admirateurs comparent Martin Page à Boris Vian, ses détracteurs disent que c’est du sous-Foenkinos. Boris Vian ? Il est temps alors que je me ressaisisse des opus de Vian. Non, je serais plutôt du second bord car je trouve ce roman surévalué.

En trois mots comme en cent, je le considère comme un livre moyen. « La rupture imaginée d’une poésie incroyable » que soulève mon ami Gwenael, là encore, n’emporte pas mon adhésion. La vérité, c’est que jusqu’au bout, juste avant l’épilogue, j’ai désespérément attendu que ce roman décolle, or, ce roman ne décolle jamais… J’ai vraiment eu le sentiment d’avoir la bride au cou, d’être le »pigeon » de Page, « enfermée » dans son roman, piétinant de son domicile à son salon de thé fétiche, à tenter de démêler les nœuds de son cerveau. Le sentiment d’être la Armelle du bouquin qui manque de mots pour conseiller, rassurer, cet homme très égocentrique, aux bleus à l’âme néanmoins avérés. Ici, tout est dissimulé. A défaut d’être tenu en haleine, on attend, on devient passager d’une historie qui échappe à la maîtrise de lecteur. Je n’ai pas aimé cette posture de « témoin » passif. Je n’ai pas aimé ce mystère et je n’ai pas aimé avoir cette patience à laquelle l’auteur m’a assignée. Jamais entraîné dans les considérations irréelles de Martin Page, là est né mon ennui de lecteur qui tourne en bourrique, comme dans une cage.

Résumons : Virgile est victime d’une hallucination sonore. Il a 30 ans et il est très cultivé, ça, depuis qu’on a compris que Martin Page souhaitait à tout prix s’entendre dire qu’il n‘était pas stupide, on en prend pour son grade. Il se prend alors à fantasmer sur cette hypothétique rencontre qui va changer sa vie, tout comme il fantasme sur une vie imaginaire ! Se tisse alors un roman dans le roman, comme une histoire à tiroirs avec cette héroïne Clara qui fait penser à celle des films de Hitchcok, et des interlocutrices qui vont et viennent, visiteuses intermittentes, « témoins » elles aussi. . Jamais d’hommes ! On en déduit que l’auteur craint la rivalité à son échelle et à son insu ! Virgile, s’emploie à « inventer » et à croire à sa prétendue histoire avec Clara. Il part consulter une psy raisonnée et raisonnable qui l’avertit ni plus ni moins sur les dommages collatéraux de la ligne de démarcation entre réel et irréel. Virgile hésite donc en entre le leurre et l’amnésie. Plus avantageux d’imaginer « l’amnésie » ! Sauf que Virgile, déboussolé tragicomique, sombre dans une mythomanie très attendue.

Ce roman métaphore la peur de commencer une relation avec autrui, la peur de l’inconnu dans toute sa splendeur et la peur récurrente et séculaire d’affronter la réalité. Tout fait moins mal quand ça n’arrive pas vraiment, le « trip existentiel » de Page est écrit noir sur blanc.
Oui, la sienne de Vie à Virgile, n’est pas si drôle. Alors, il se répand, imagine qu’il est malade, résilie le bail, voit sa fin arriver, chancelle, incapable de s’investir en quoi que ce soit, métaphore la fuite en résiliant carrément EDF, cesse de s’alimenter sauf à l’extérieur, pour faire bonne figure. Pour sauver les apparences. La farce est exagérée, elle en devient grotesque. Comme quelqu’un qui vous ferait exploser une bulle de chewing-gum à la figure, en prétendant qu’il ne l’a pas fait exprès.

Lorsqu’il se pose trop de questions, – pas toujours les bonnes -, Virgile rencontre, comme par hasard des femmes aussi brillantes que lui. On dirait les miroirs égarés. Maud et Armelle, en confidentes pas dupes déambulent, en relais, quelque peu interloquées par les pérégrinations du héros. S’ « alertent » de son refus de faire le point et de rencontrer Clara pour remettre les pendules à l’heure. En vain. C’est que Virgile, le « créatif », qui croit à son rêve, erre non seulement dans une forme d’état second, mais s’applique à suggérer les compassions. Il n’assume rien même avec ses amies matures, brillantes, qui ont fait normale sup’ et qui ouvrent des cabinets d’expertise. Le refus de se confronter à lui-même et à sa réalité est sournois et tenace. Virgile-Page l’élitiste, qui ne se refuse rien, n’assume même pas ses fantasmes. La pile de revues de revues érotiques est planquée sous le lit. Au fait, Armelle est lesbienne, ce qui arrange tout !, il est donc possible de nourrir une amitié particulière avec elle et de prendre le thé aussi souvent qu’à l’envi, afin de refaire avec elle un monde très éclairé. Oui, c’est un roman où on boit beaucoup de thé et de café et où on fait causette. Encore un prétexte pour Page pour étaler sa reluisante culture et son intérêt manifeste pour le monde, pour l’immatériel, les sciences occultes, la psychanalyse, la peinture, et les contrées orientales (Egypte, Asie). Rien que ça ! J’ai suffoqué devant tant de prétention.

On notera que la rare fois où il se fait draguer, – épisode avec Maud- le plan échoue et que « finalement, ce n’est pas plus mal ! » car cela lui rend service : comprendre, ne pas être confronté à la réalité.
On notera aussi que le voisinage est, comme un fait exprès, un voisinage de prostituées. Virgile habite à côté d’un hôtel de passe. A un moment donné, on se surprend à espérer une séance de masturbation bien sentie (-ben oui, pour justifier le coup des revues porno planquées sous le lit !) mais non, le sexe est désespérément absent chez Martin Page. Ce serait donc l’ultime tabou ? En plus, parce qu’il s’est montré généreux et disponible avec des putes, en leur distribuant des préservatifs, notre héros finit proxénète, au poste de police, sans que cela le perturbe plus que cela. Vu le contexte, Page aurait au moins pu se donner la peine de l’imaginer maquereau, son Virgile, non ??? Et une seule scène d’amour imaginée avec Clara, l’héroïne absente, m’aurait tout simplement plu. Ridicule encore ce sentiment de lire des arguments abrégés, sans piment véritable, avec un imaginaire d’une convenance incroyable, qui s’enfonce dans le consensuel !
De plus, le moins que l’on puisse dire, c’est que Page ne craint pas les imitations… Virgile est, publicitaire et il teste des yaourts. Cela ne vous rappelle rien ? Et puis, il va trouver les syndicats parce qu’il ne supporte pas l’idée qu’on l’augmente pour le travail qu’il fait. « il faut verser l’augmentation à quelqu’un d’autre ». Là encore, le discours sur la consommation qui « détruit » tout, a fait ses preuves avec Frédéric Beigbeder. Peut-être pas besoin de nous le resservir à chaque fois ! Et puis, personnellement, je préfère les originaux aux copies.
Voilà, je suis très NRV !! [Laurence Biava*]

Passages intéressants – ou bêtes –
Pages 10, 25,26, 29, 39,53, 63,77, 81, 89, 96, 103, 111, 115, 120, 127, 129, 173, 174, 182, 183, 195, 197

A lire en complément : la chronique de « Comment je suis devenu stupide » (et regard sur les autres livres de Martin Page)

7 Commentaires

Passer au formulaire de commentaire

    • Georg Von Lukacs sur 9 octobre 2008 à 19 h 17 min
    • Répondre

    La vie quotidienne est une anarchie de clair-obscur ;

    rien ne s’y réalise jamais entièrement, rien n’arrive à son essence…

    tout coule, l’un dans l’autre, sans barrières dans un mélange impur ;

    tout y est détruit et brisé, rien n’arrive à la vie authentique.

    Car les hommes aiment dans l’existence ce qu’elle a d’athmosphérique, d’incertain…

    ils aiment la grande incertitude comme une berceuse monotonne et endormante.

    Ils haïssent tout ce qui est univoque et en ont peur.

    Leur faiblesse et leur lâcheté carressera tout obstacle qui vient de l’extérieur, toute barrière qui leur ferme le chemin,

    car des paradis insoupçonnés et éternellement hors d’atteinte pour leur rêves qui ne les transforment jamais en actions,

    fleurissent derrière tout rocher trop abrubt pour qu’ils puissent l’escalader.

    Leur vie est constituée de désirs et d’espoirs

    et tout ce que leur interdit la destinée devient facilement et à bon marché une richesse intérieure de l’âme.

    L’homme de la vie empirique ne sait jamais où aboutissent ses fleuves,

    car là où rien n’est réalisé tout reste possible.

    (j’ai bon pour l’élitisme ?)

  1. Laurence > Je peux comprendre en partie votre énervement, encore qu’il me paraisse un peu démesuré eu égard à l’enjeu (on ne parle jamais que d’un livre de Martin Page…), car j’ai moi-même été déçu par la difficulté éprouvée par l’auteur à faire vivre son idée de départ, au demeurant fort séduisante, jusqu’au bout du livre. Déçu également par cette fin en eau de boudin qui ne peut que laisser le lecteur sur sa faim.

    Pour autant, je me demande si nous avons lu le même livre. "Virgile est victime d’une hallucination sonore". Vraiment ? Et pourquoi plusieurs de ses amies lui parlent-elles de Clara (Maud par exemple chez qui a eu lieu la rencontre) ? Et comment peut-il rencontrer Quentin, le frère de Clara, si celle-ci n’existe pas ? J’ai du passer à côté de quelque chose…

    "Virgile habite à côté d’un hôtel de passe". Vraiment ? J’avais cru comprendre qu’il y vivait, subissant à intervalles réguliers les râles des orgasmes simulés de ses co-locataires. Mais là encore, j’ai dû me tromper…

    • laurence.biava sur 24 octobre 2008 à 14 h 28 min
    • Répondre

    A moins d’avoir mal lu, mais c’est peut-être moi qui me trompe en effet, il me semble que ce roman porte sur le quiproquo et le malentendu amoureux. Et sur l’amnésie. Non, pour moi Clara n’existe pas. Elle n’a jamasi existé et de manière qu’il croit savante, Page se débrouille pou rnous explqieur qu’ellee existe peut-être. Pour moi Clara est uen allégorie aisniq que tousles autres personnages sauf Maud. Car il faut bien un interlocuteur réaliste.Allégorie, oui. Un prétexte pour dire que rien ne vaut l’illusion et qu’il vaut mieux se bercer d’illusions plutôt que d’avoir à souffir, à accepter l’idée d’une rupture avec quelqu’un. Quel manque de courage ! Pour étayer sa thèse du "non consommé" ou non consommable, Page extrapole à outrance, déroule ses effets de manche, en agrémentant son roman de personnages plsu ou moins flous, qu’on ne voit pas, qu’on ne touche pas. Je n’ai pas du tout le souvenir d’une rencontre avec Quentin. Je le relirais alors is vous me mettez le doute. J’ai le souvenir du PROJET de la rencoNTRE avec Quentin. C’est Maud effectivement qui le suggère. Non, du début jusqu’à la fin, le héros se raconte des histoires et nous prend dans les mailles de son filet. Cela me fut pénible d’être "embarqué" de cette façon là dans le cerveau de Page, tout ça pour tourner en rond totu le temps et supporter une histoire inaboutie. J’ai subi la lecture de ce roman. voilà.
    Pour le reste, vous avez raison. Dans mon énervement, j’ai mal retranscris une aprtie du scénario exact: Virgile habite Effectivement dans l’hotel de passe. Ce qui conforte ceci dit mon argument autour de la lacheté d’avoir des revues pornographiques planquées sous le lit, un peu à la façon de quelqu’un qui refuserait d’assumer ses fantasmes. Et en plus, il habite DANS un hôtel de passe. Non, pour moi, les ficelles sotn trop grosses, la dérisisone st tropg rasse, le message allusif à la solitude galvaudé. Je n’ai vraiment pas du tout aimé. Pardon.

    • Gwenaël sur 17 novembre 2008 à 19 h 28 min
    • Répondre

    L’émerveillement : je crois qu’il n’est pas donné à tout le monde de le ressentir dans la vie ; de plus, le roman de Page n’est pas merveilleux, c’est un récit sur l’émerveillement (qui est une disposition d’esprit).
    Page fait passer son héros par un certain nombre d’étapes qui sont autant de points de vue que l’on pourrait avoir sur cet événement. Le plaisir de l’illusion est une "illusion consolatrice", bien utilisée dans notre quotidien !!

    """Encore un prétexte pour Page pour étaler sa reluisante culture et son intérêt manifeste pour le monde, pour l’immatériel, les sciences occultes, la psychanalyse, la peinture, et les contrées orientales (Egypte, Asie). Rien que ça ! J’ai suffoqué devant tant de prétention. """
    => là encore, ça dépend de ce qu’on attend d’un livre ? une histoire ? Et pourquoi pas parfois des références documentaires, etc. penses-tu que c’est gratuit ? Et puis l’auteur des particules ne le fait pas aussi ? (oui, ok je compare je compare…)

    Quant à Frédéric Beigbeder, ce n’est pas la première fois dans Page je crois qu’on peut tenir un tel discours ; de plus, cela peut-être simplment un clin d’oeil, de même que dans le dernier livre de Foenkinos un Paul rencontre une Virginie…

    Laurence, tu vois beaucoup de choses convenues dans ce roman ; l’idée de base est originale, après il est difficile sans doute pour Page de faire mieux que son idée de base, ou plutôt on en attend beaucoup après ! C’est un peu aussi mon avis sur le livre de Régis de Moreira aussi…
    La façon dont régait Virgile est somme tout banale, caricaturale pour toi peut-être, mais on n’en voit beaucoup des caricatures autour de nous, non ? Et nous, et nous et nous…

  2. Avez-vous lu que Le Clézio citait ce livre comme l’un des meilleurs qu’il ait lu durant cette rentrée littéraire ?

    • Gwenaël sur 18 novembre 2008 à 22 h 39 min
    • Répondre

    Non, je n’ai pas lu cette info ; en même temps, je serai curieux de connaître les autres livres auxquels ils pensent.
    En même temps – encore – il en a lu combien : 10, 20, 30 ?…. Je dis ça pour ceux ou celles qui n’ayant pas aimé Page seraient tentés aussi du coup de dévaloriser Le Clézio… déjà critiqué en France par certains. Alors qu’on devrait s’en réjour d’avoir un prix Nobel ; c’est bien connu : il y a beaucoup de sélectionneur de l’équipe de france de foot en France… 🙂

  3. C’est le meilleur roman que j’ai lu dernièrement, j’avais déjà beaucoup apprécié Les 2 autres de Martin Pages cités (les autres étant beaucoup moins bon). Je ne comprend pas trop cette critique d’élitisme pour un milieu (la littérature) qui l’est déjà presque par définition et à qui on reproche également les "romans de gare". Je comprend que la fin puisse être décevante, mais je pense que si il avait fait une fin à l’eau de rose (parce que c’est ce que l’on attend) nous aurions peut être été encore plus déçu.

Répondre à Gwenaël Annuler la réponse

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.