Le « meilleur blog du monde » d’origine argentine devient un roman : « Un peu de respect, j’suis ta mère ! »

Elu en 2004 « meilleur blog du monde » (excusez du peu !) par le jury « BOBs, Best of blogs », le blog « Más respeto, que soy tu madre » (en français « Un peu de respect, j’suis ta mère ! »), de l’argentin Hernán Casciari, journaliste et scénariste, vivant à Barcelone, vient de paraître en France aux éditions Calmann Lévy (déjà publié en Espagne par Plaza & Janes puis adapté en sitcom et prochainement au cinéma). Ce blog-roman, en forme de feuilleton littéraire illustré par Bernardo Erlich, qualifié de « blogonovela », s’est écrit de septembre 2003 à juillet 2004 sur la toile. A l’origine, il s’agissait de raconter l’histoire de l’Argentine d’aujourd’hui à travers le destin de quelques-uns de ses compatriotes. Il connaît très vite le succès avec chaque jour plus de cent mille lecteurs de toute l’Amérique du Sud et plus de 200 chapitres ! Sa narrratrice, Mirta, une truculente femme au foyer quinqua de Buenos Aires y raconte le quotidien de sa famille aussi loufoque que déjantée: les Bertotti, de son mari au chômage à ses trois ados en pleine crise en passant par son beau-père drogué. Ambiance !

Entre le journal et le carnet de bord, Mirta Bertotti, sorte de mama à l’italienne, joyeuse et pleine de vie, inspirée de la mère de son auteur, consigne chaque soir sur son clavier les mésaventures de sa journée : ses espoirs, ses déceptions et ses colères. Entre son mari venant d’être licencié et les frasques de ses trois ados en pleine ébullition hormonale jusqu’au grand-père, un musicien italien qui tape sur sa batterie avec autant d’énergie qu’il pourchasse les femmes de ménage !

Dans ce climat de dépravation, Mirta se demande si son bon à rien d’époux se décidera à partager au lit avec elle un peu de la débauche ambiante… : « La dernière fois que j’ai été heureux, c’est le jour où je t’ai connu, ma biche », lui a-t-il susurré un jour à l’oreille avant de s’endormir : comment faut-il le prendre ? Il ronfle si fort « qu’un soir ça a changé la chaîne sur la télé« . Alors pour se consoler, cette brave ménagère regarde les émissions culinaires à la TV et fantasme sur le présentateur qui « sent le prince charmant, le mari attentionné, la lessive marque Fédéral« …

Derrière l’humour de cette fable qualifiée de « rabelaisienne », l’auteur évoque aussi la désolation qui règne dans ce grand pays jadis si prospère et riche en talents, ruiné par la politique (comme la scène où Mirta rend hommage à son frère mort aux mains des dictateurs), mais encore fier et vivace pour se construire une destinée.

Un blog-roman plébiscité pour son humour pittoresque, sa capacité à faire « vivre » durant autant de mois tous ces personnages virtuels et son écriture à la spontanéité de l’oralité.

Paroles de l’auteur, Hernán Casciari :
« Pour moi, le blog est un outil de travail efficace, qui me permet de toucher rapidement un grand nombre de lecteurs. Mon travail est une aventure littéraire conçue dans un format peu habituel mais qui n’est rien sans talent. »

« Je pense que la meilleure manière de promouvoir son travail sur Internet, c’est d’être constant et d’avoir un peu de talent. Le bouche-à-oreille ne fonctionne bien que si le travail est fluide. »

« Sur le blog « Más respeto, que soy tu madre », chaque texte reçoit une moyenne de 75 commentaires. Lire ces avis m’amuse beaucoup et, dans certains cas, ils peuvent me servir à inventer d’autres fictions, ou à poursuivre une histoire que j’avais commencée. » (source : Le Journal du Net)

Plus d’infos sur le site des éditions Calmann Lévy

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