Auteur : David Vann

« Sukkwan Island » de David Vann : « Survivre au rêve de son père » (prix Médicis étranger 2010)

Encore inconnu jusqu’alors et succès inattendu de l’année 2010, couronné du prix Médicis étranger, traduit dans 45 pays, le premier roman de l’américain David Vann fait figure de « miraculé » de l’édition. Après avoir mis 10 ans à écrire son roman (tiré d’une nouvelle) et encore 10 ans pour le publier, d’abord de façon inaperçue aux Etats-Unis avant d’être mis en lumière lors de sa traduction française sous l’impulsion des éditions Gallmeister spécialisée dans les romans des grands espaces américains, dits de « nature writing ». Dans la lignée de ces auteurs (avec pour chef de file un Jim Harrisson) qui font de la nature (hostile et grandiose) un personnage à part entière, mais également un miroir psychique des héros, David Vann a été salué pour son « anti-robinsonnade » où les aventuriers, un père et son jeune fils exilés dans une île sauvage de l’Alaska, vont se trouver peu à peu aux prises avec un véritable enfer mental. Comparé à « La route » de Mc Carthy, « Into the wilde » ou encore Hemingway, le texte sur l’impossible fuite de ses responsabilités a ainsi été salué comme un « huis clos mortel et envoûtant » à « la noirceur magnifique et angoissante », au « crescendo venimeux » ou encore de « cauchemar épais et angoissant »… :