Auteur : Boris Vian

Autour de Boris Vian : « Manuel de Saint Germain des près », « Je voudrais pas crever », Frédéric Beigbeder…

Poursuivons notre balade littéraire sur les traces de Boris Vian dont on fête le cinquantième anniversaire de la mort cette année. Un peu moins connu, son « Manuel de Saint Germain des près » fait actuellement l’objet d’une ré-édition spéciale au Livre de Poche sous la forme d’un coffret avec un CD et un livret illustré sur le même principe que le coffret réalisé pour L’écume des jours. En parallèle le musée des arts et des lettres à Paris nous replonge dans ce célèbre quartier dans les années 45-52 autour de la figure de l’agitateur du « Tabou », la cave où Boris Vian jouait du jazz. De leur côté les éditions Les Allusifs republiaient fin 2008 les poèmes de l’auteur illustrés par une pléiade de dessinateurs. Panorama :

J’irai cracher sur vos tombes de Boris Vian: « Outrage aux bonnes mœurs », L’histoire d’un canular devenu roman culte…

« J’irai cracher sur vos tombes » de Boris Vian porte sur la 4e de couv’ de sa version poche la mention: « Il n’y a pas beaucoup d’écrits de Vian dont il ne suffise de lire trois lignes anonymes pour dire tout de suite : « Tiens, c’est du Vian ! » ». Etrange remarque car justement ce qui frappe, c’est l’incroyable métamorphose de l’auteur qui, avec ce roman, publié sous le pseudo de Vernon Sullivan, change totalement de registre ! C’est un autre Boris Vian radicalement différent (même si l’on pourra reconnaître, après coup, des clins d’œil à son univers) qui se dévoile sous nos yeux stupéfaits, fascinés… ou effrayés.

L’écume des jours de Boris Vian : L’adieu à la lumière…

« L’Ecume des jours » de Boris Vian fait partie des bides littéraires de l’année 1947… Eh oui, passé presque inaperçu lors de sa sortie, il faudra attendre 1963 et sa ré-édition chez 10/18 pour que le roman (devenu film en 1968) devienne culte. Publié à l’âge de 26 ans, il tire son inspiration d’une multitude de sources à commencer par le jazz de New Orleans (seul représentant de la jazz lit’ !) mais aussi la maladie de sa femme Michelle, son travail ennuyeux et répétitif en tant qu’ingénieur pour l’AFNOR mais aussi de la lecture de Faulkner (en particulier « Moustiques »), les bayous et marais du bas Mississipi, PG Wodehouse, Lewis Carroll, Queneau, Mac Orlan…, ou encore le cinéma américain et les dessins animés, sans oublier l’existentialisme sartrien…

Boris Vian vu par Frédéric Beigbeder, Philippe Jaenada et Charles Dantzig (et… Chloé Delaume forcément !)

Peut-on lire Boris Vian à l’âge adulte ?, c’est la question que s’est posé le Figaro littéraire à l’occasion de l’anniversaire de la mort de l’auteur de l’Ecume des jours, souvent bêtement taxé d' »auteur pour ados », et qui fait l’objet de nombreuses publications dont notamment une série d’éditions spéciales au Livre de Poche. L’occasion de relire les chefs d’œuvre de l’homme « à la tête de cheval mélancolique » comme le caractérisait « Jean-Sol Partre » alias Sartre qu’il avait caricaturé dans l’Ecume des jours (voir chronique). Chef d’œuvre à l’humour faussement enfantin et naïf, charmant toujours par leur poésie à la fois noire et enchantée qui en émane. Pourtant les écrivains d’aujourd’hui sont plutôt partagés sur sa postérité à en lire les témoignages de Frédéric Beigbeder (qui sort à la rentrée un nouveau roman « Un roman français » dont Stéphane Million nous reparle bientôt), Philippe Jaenada et Charles Dantzig. Chloé Delaume qui lui doit son nom d’auteur et qui lui a consacré un livre -un peu raté- « Les juins ont tous la même peau », lui reste inconditionnelle, comme elle le déclarait avec émotion dans l’émission « Le grande librairie » en mars dernier :


Après le succès de l’édition Collector sous étui de « L’écume des jours », Le Livre de Poche propose une refonte complète des couvertures des plus grands romans de Boris Vian, réalisées à partir d’objets ayant appartenu à l’auteur. Le « faux » guide touristique « Manuel de Saint Germain des prés », entre bouffonnerie, fantaisie et poésie, donne lieu à un coffret avec un livret à part de 32 pages.