Livres classiques

Une sélection d'auteurs majeurs des siècles passés, devenus des classiques de la littérature moderne, qui influencent ou constituent des maîtres pour les jeunes auteurs contemporains.

La maison de Claudine de Colette, « Tout est encore devant mes yeux, le jardin aux murs chauds, les dernières cerises sombres pendues à l’arbre… »

« La Maison de Claudine » de Colette, publié en 1922, bien après sa célèbre série dite des « Claudine » qui retraçait ses années d’apprentissage d’écolière puis de femme mariée avant de divorcer, ne constitue donc pas un prolongement de ses précédents romans à succès.

Gatsby le magnifique de Francis Scott Fitzgerald, Quand les rêves de cristal et d’amour absolu se brisent…

Gatsby le magnifique de Francis Scott Fitzgerald, un univers et un style qui tiennent à une certaine élégance, nonchalance, un alcoolisme mondain, un épicurisme, le goût du luxe et des excès ou encore l’illusion des apparences et de la fête permanente sur un air de jazz… Un certain snobisme qui n’est qu’un échappatoire au désenchantement.
Une prose légère et brillante comme le champagne, au parfum suave d’une « génération perdue »…

« Tendre est la nuit » de Francis Scott Fitzgerald, l’envers du décor sous le soleil de la Riviera

Tendre est la nuit de Fitzgerald, deuxième grand roman qui domine son oeuvre (dont le superbe titre est un hommage à un poème de Keats, « Ode à un rossignol », en exergue du roman), suit de près l’écriture et la publication de « Gastby le Magnifique ». Les ventes de ce dernier ayant été décevantes (25 000 exemplaires en un an), l’écrivain avait décidé de travailler sans attendre à un nouveau roman. La première esquisse date de l’été 1925 mais ce n’est qu’en 1934 qu’il put l’achever en raison de nombreux évènements plus ou moins tragiques qui jalonnèrent cette période et qui vont influencer son inspiration : son séjour à Hollywood en tant que scénariste…

« Last exit to Brooklyn » d’Hubert Selby Jr : Bienvenue dans les bas-fonds de l’âme humaine…

Ecrit en 7 ans, Last Exit to Brooklyn d’Hubert Selby Jr paru en 1964, est un premier roman sorti du « bas-ventre de New York », « un boulet de charbon rougeoyant arraché à l’enfer de l’âme humaine » qui lui a valu, dès sa sortie d’être comparé à Céline. Dans ce recueil de six nouvelles, Selby raconte non pas le rêve américain rose et clinquant mais la réalité des quartiers sordides où les déshérités tentent de trouver une issue de secours, une « exit », à l’impasse de leur vie. Et pour cela tous les coups sont permis. Une exploration sans fards de l’âme humaine en perdition et de sa duplicité, servie par une écriture sèche et désespérée d’une rare puissance.

Le portrait de Dorian Gray d’Oscar Wilde (suite de la critique, 2e partie)

Suite de la chronique : Roman de la fascination, la critique des femmes et du mariage, une écriture riche et sensorielle (atmosphères du Londres Victorien et descriptions de la beauté…, un roman « immoral »)

« Le bleu du ciel » de Georges Bataille, « Le ciel était immense, il était pur et j’aurais voulu rire dans l’eau. »

« Le Bleu du Ciel » est l’un des romans majeurs de l’œuvre de George Bataille écrit en 1934 en Espagne, où l’auteur se trouvait avec André Masson et publié en 1957. Bref, transgressif, vertigineux et violent, il a fait l’objet de nombreuses analyses et interprétations politiques, philosophique (inspirant les réflexions de Michel Foucault, Philippe Sollers ou Jacques Derrida.…) et même métaphysiques… C’est dans le contexte particulier « des signes annonciateurs » (de la guerre d’Espagne et deuxième guerre mondiale) que se joue ce drame en deux parties, entremêlant évènements politiques et tragédies intimes et existentielles. Il décrit la fuite d’un homme contre lui-même à travers l’Europe orageuse, déchiré entre ses pulsions érotiques considérées comme perverses et ses pulsions de mort incarnées par trois femmes qui suscitent en lui des effets d’attraction-répulsion, faisant écho aux conflits politiques qui se préparent autour de lui.

Histoire de l’oeil de Georges Bataille, Visions du désir né de la terreur

« Histoire de l’oeil » de Georges Bataille, taxé de pornographique à sa sortie, en 1928, ce court récit (intégré dans un recueil comprenant « Madame Edwarda » et « La mort ») a été publié sous le pseudo de Lord Auch et préfacé de son vrai nom. Aujourd’hui il est unanimement reconnu comme une œuvre littéraire incontournable à la profondeur philosophique et émotive considérable.

La vie à deux de Dorothy Parker, une plume de dentelle bordée d’épines…

« La vie à deux » de Dorothy Parker est un recueil de nouvelles à la fois acerbes et tendres sur l’incommunicabilité entre les couples ou encore la petite comédie sociale mâtinée de « bonnes manières » pour mieux dissimuler ses mauvaises intention… Cette fine plume des années 30, qui avait fait inscrire sur sa tombe, au dessus des cendres « Sorry for the dust » (!), incarne l’émancipation sexuelle et le désespoir élégant typiquement new-yorkais.