Promo web en or pour Faïza Guène et « Du rêve pour les oufs » : du mini-site au blog…

Révélation de l’année littéraire 2005 avec son premier roman « Kiffe, kiffe demain » vendu à plus de 230 000 exemplaires et traduit dans 21 langues, la jeune auteure Faïza Guène âgée de 21 ans (surnommée « la Sagan des banlieues » ou « la Sagan des cités » par l’International Herald Tribune et Newsweek), a droit à un traitement de star par son heureux éditeur Hachette Littérature. Au programme un mini-site pour elle toute seule et un blog qui retrace sa success story et informe de son actualité en cette rentrée littéraire. Une réussite !

Pour la sortie du deuxième roman de sa star littéraire, Faïza Guène, Hachette Littérature n’a pas lésiné sur les moyens. C’est tout d’abord un mini-site à sa gloire qui a été conçu tout spécialement, comportant un portrait de la jeune écrivain, une présentation complète de ses deux romans avec le premier chapitre en lecture libre mais aussi un reportage sur une rencontre lecteurs au lycée de Montreuil ou encore une revue de presse. Sobre, classique mais efficace et complet.

Plus innovant, le blog officiel de l’auteur, ouvert le 10 août (et jusqu’au 24 septembre), est une excellente idée au regard de l’âge moyen du lectorat de la jeune fille.
Et le choix de Skyblog comme plateforme est aussi très bien adapté.

« J’ai très vite compris qu’il fallait que je m’impose et c’est ce que j’ai fait. Depuis, j’ai pas mal progressé. Comme dirait l’autre, je suis devenue un parfait modèle d’intégration. »

Seul bémol : ce n’est pas l’auteur qui rédige elle même ses notes et répond aux lecteurs, mais un animateur (l’équipe de Hachette littératures). Cela n’est d’ailleurs pas très clairement indiqué.
Mais n’empêche pas les commentaires (enflammés et en langage SMS) de fuser !

Sur un ton très « djeunz » ponctué de « ça déchire trop » de « chanmé » ou encore de « trop fort », on peut y lire des extraits de ses deux romans, des anecdotes sur son parcours, ses premiers pas dans le monde de l’édition, un extrait d’interview de son éditrice Isabelle Seguin, soeur de l’un de ses professeurs (« Au début, quand j’ai parlé de ce livre, j’ai entendu quelques réticences : « oh, non, pas encore un ouvrage sur les cités ». Mais finalement, on entend très peu de voix de filles de la banlieue sauf celles qui racontent « j’ai été violée, j’ai été victime d’une tournante ». Là, ce n’est ni une vision négative, ni larmoyante. ») ou encore de son actualité (dédicaces…).

« J’ai appris à lire en regardant l’émission débile « La roue de la fortune ». A 13 ans, j’ai suivi un atelier de lecture dans mon quartier et écrit mon premier scénario. »

La complicité fonctionne bien apparemment, sans modération drastique.
Celle dont le bagout et le style vif et caustique ont été plébiscités par toute la critique (même si certains lui reprochent son style trop « rédac post ado ») et le public, dit au sujet de son lectorat : «Ce qui me fait le plus plaisir, c’est quand quelqu’un me dit que mon livre est le premier qu’il ait jamais lu.»

Faïza Guène a également écrit et réalisé plusieurs court-métrage dés l’âge de 14 ans : RTT, Rumeurs (2002), Rien que des mots (2004) ainsi que le documentaire Mémoires du 17 octobre 61 (2002). Elle tient une chronique mensuelle dans l’émission « le Monde selon Wam » sur France Inter, le samedi de 18h à 19h et une colonne dans Respect Magazine. Elle a grandi dans la cité des Courtillières, à Pantin (9-3). Elle n’a jamais rêvé de devenir écrivain et s’est inscrite après le bac en DUT de carrières sociales parce qu’elle pensait que « Sciences-Po c’était pas pour les filles comme elle. » Contrairement à ce que l’on pourrait penser, le livre n’a pas seulement attiré un seul type de lecteurs : les jeunes des cités. Selon son éditeur Guillaume Allary, ce public a surtout acheté l’édition de poche. Elle séduit aussi les retraités de province. « En fait, expliquait Guillaume Allary au Figaro Magazine, elle touche des lecteurs dont… c’est le premier livre. Et elle a ouvert de nombreux jeunes à la lecture. »

Aux États-Unis, où elle fera bientôt une tournée dans les universités, son premier roman, paru en juillet 2006, s’est vendu à 30 000 exemplaires.

A propos de « Du rêve pour les oufs » :
Alhème, a 24 ans et elle est chef de famille. Sa mère a été assassinée en Algérie il y a quinze ans, ‘le patron’ (son père) a perdu la boule suite à un accident de chantier et son frère Foued est un vrai petit chétane (‘voyou’). La seule chose qui la retient de ne pas devenir une vraie racaille, c’est la surveillance de sa soeur. Mais Alhème a fort à faire, entre ses missions d’intérim (les comptages de clous chez Leroy Merlin), les files d’attente à la préfecture pour renouveler sa carte de séjour, ses histoires d’amour foireuses, et ses après-midi chez tantie Mariatou. ‘Rien ne sert de courir si c’est pour rattraper le guépard’, en l’occurence son chétane de frère qui, malgré deux-trois mises en garde fleuries, ne tarde pas à goûter aux délices du ‘biz’. Le problème, c’est qu’il vient d’avoir 16 ans et avec les nouvelles lois sur l’immigration, les risques d’expulsion sont réels. Alhème va-t-elle s’effondrer devant ‘le patron’ ? Baisser les bras ? Arrêter de rire ? Non, elle va embarquer tout le monde… au bled.

29 Commentaires

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  1. Rien que les termes "Skyblog", "lancé par Hachette" et "avec un animateur" ne me donnent pas envie de lire ce livre: ça sonne trop comme une vulgaire opération marketing.

  2. Waow… Je suis allée voir le skyblog, effectivement, vu la présentation et les commentaires, le public est très ciblé… c’est malheureux, ça ne donne pas du tout envie. Je n’ai pas lu Faïza Guène, je la trouve mignonette, mais quelque chose me dit que je ne vais pas encore me laisser tenter…

  3. Certes il s’agit de promo donc de marketing éditorial (mais est-ce "mal" de vouloir promouvoir son auteur en utilisant les moyens modernes ?).
    En fait, cela fait plaisir de voir un blog littéraire, avec ses défauts certes, sur Skyblog et se dire que peut-être cela donnera ENVIE (le mot est lourd) aux jeunes d’abandonner la TV ou la playstation pour un livre.

    • Sophie St marc sur 5 septembre 2006 à 11 h 49 min
    • Répondre

    Malgré cette promo "djeun’s" que je trouve déplacée, ses deux livres sont vraiment à mettre entre toutes les mains. Il y a un vrai ton, une qualité d’écriture prometteuse, un regard fin, de beaux portraits de personnages. C’est dommage et agressif de cibler la clientèle de façon marketing, les libraires sont bien mieux placés pour parler des livres et savoir les conseiller selon les gouts des gens.

  4. Sophie, petite question (et curiosité) : Pourquoi la trouves-tu déplacée ? Ce n’est peut être pas le langage que nous utilisons habituellement « en littérature », mais après tout c’est un langage comme un autre avec ses codes, alors pourquoi le juger avec « condescendance » ? S’il peut permettre de toucher des jeunes qui ne lisent pas habituellement après tout pourquoi pas…

    • Philippe sur 5 septembre 2006 à 12 h 42 min
    • Répondre

    "La Sagan des banlieues" : pfff ! C’est vraiment n’importe quoi : le style, la qualité d’écriture, la finesse, l’esprit, tout sépare Sagan de Faïza.
    J’ai bien aimé "Kiffe kiffe demain" mais faut pas déconner ! C’est un peu comme si Virginie Despentes était surnommé la "Kathy Acker de Nancy"… 🙂

  5. Oui en effet la comparaison n’est pas des plus pertinentes. A en croire les critiques toutes les écrivains de moins de 25 ans sont les « nouvelles Françoise Sagan » si tu remarques…

  6. Perso, je trouve que la TV est un trés bom medium. La PlayStation est également un divertissement qui ne manque pas d’intérêt. Perso, je vois pas trop la plus-value dans le fait de lire le bouquin d’un mauvais auteur ou enrichir sa vie fantasmagorique en participant à une coupe du monde sur PES5. Au contraire, mieux vaut jouer à un bon jeu video que lire un mauvais livre. Mieux vaut lire un bon livre que jouer à un mauvais jeu.

  7. Hé! L’argument se tient. A deux petits détails près :
    Contrairement au livre, la TV ou la console ne demandent aucun "effort intellectuel" ni appel à l’imaginaire suscité par les mots, tu absorbes l’image prête à l’emploi et tu te laisses porter.

    Le rapport à l’écrit demande un peu plus de concentration et "un effort" supplémentaire que peu de jeunes sont prêts à consentir aujourd’hui (plus simple d’allumer MTV).
    Donc les amener d’une façon ou d’une autre vers le "monde" et la richesse du livre et leur donner ainsi le goût de l’écrit ne peut être que positif.

    Ensuite sur la qualité du livre : qu’est ce qu’ un "mauvais auteur" ou un "mauvais livre" après tout ? Tout cela est très subjectif et relatif. Celui qui est écrit dans un français irréprochable ou celui qui te fait voyager, te donne du plaisir ou tout simplement te fait réfléchir ?

  8. Je ne suis pas d’accord (j’ai presque l’impression que c’est ma raison d’être). Pour un jeu vidéo, ça me semble tellement évident que la maîtrise d’un jeu nécessite un effort technique et intellectuel que je ne crois pas nécessaire d’argumenter plus. Pour la TV, son dénigrement quasi-systématique m’a toujours étonné. Je suis d’avis que la TV nourrit de manière extraordinaire l’imagination et la fantasmagorie: qui n’a pas rêvé en regardant des documentaires de voyage, qui n’a pas appris des choses en voyant un reportage historique, ne s’est pas interrogé sur un sujet en assistant à un débat, n’a pas imaginé une fin différente à un film? Je crois par ailleurs que les séries TV, en particulier américaines, sont des phénomènes majeurs de notre paysage culturel actuel. Bref, j’aime les livres mais je ne vois pas en quoi il faudrait à côté de ça dénigrer les autres activités…

    Sur la subjectivité du goût, ok, mais bon, on est bien obligé de dépasser ça. Disons déjà qu’il y a des livres qui ne sont que de l’entertainment (l’essentiel des best-sellers, les thrillers américains, les merdouilles à la Marc Levy, les livres de personnalités…) et qu’il y a des livres avec une certaine ambition littéraire, et que ça n’a rien à voir.

  9. Oui, tu as raison. Le dénigrement systématique de la télévision et des jeux vidéos est en effet un peu facile et pas toujours pertinent.
    Toutefois dans les deux cas, tu absorbes de l’image, tu es donc plus passif. Tu ne développes pas ton propre imaginaire ni tes capacités d’expression propre, ton langage ou encore la structuration d’une pensée ou d’une idée, ce qui manque cruellement à certains jeunes nourris (si ce n’est gavés) d’images et non plus d’écrit justement.
    Cela n’implique pas une supériorité de l’écrit sur l’image, mais vise à un plus juste équilibre entre les deux.

    Sur ta catégorisation "entertainment" / "livres à ambition littéraire", je te laisse seul juge.
    Chacun ayant ses propres échelles de valeur.
    Pour en revenir au cas de Faïza Guen, il ne semble pas, en tout cas, qu’elle manque d’ambition littéraire même si les procédés utilisés diffèrent de ceux traditionnellement valorisés.
    D’ailleurs elle te donne raison sur l’intérêt de la TV puisqu’elle dit en interview qu’elle a appris à lire « en regardant la roue de la fortune ». Comme quoi !

  10. Le problème, à mon sens, c’est que Faïza Guène a le droit à un Skyblog officiel, avec modérateur, comme un banal groupe de rap, Taxi 4 ou une boisson gazeuse.

    Alors que régulièrement les éditeurs se vantent d’être au-dessus du monde consumériste, de proposer un produit, le livre, qui n’est pas une vulgaire marchandise…
    Bref, c’est une vaste hypocrisie.

  11. « Régulièrement les éditeurs se vantent d’être au-dessus du monde consumériste, de proposer un produit, le livre, qui n’est pas une vulgaire marchandise… »

    >>Tu crois que c’est leur discours ? On a plutôt l’impression qu’ils essaient aujourd’hui de « vendre » leurs livres (sans s’en cacher pour autant) comme effectivement un autre de bien de consommation. Culturel certes mais bien de consommation. Et il n’y a rien de honteux après tout. Il est temps que le livre descende dans la rue et sorte de ses étagères poussiéreuses ou de ses vitrines de musée… Le livre n’est pas réservé à « une élite ». Il y a trop de snobisme autour du livre. C’est dommage.

    • Sonia sur 9 septembre 2006 à 13 h 51 min
    • Répondre

    je trouve ce livre affligeant : c’est bourré de clichés, l’histoire d’amour est cousue de fil blanc, les personnages sont inconsistants, le côté pathos est énervant au possible. Il faut arrêter de penser que c’est de la littérature. Elle n’a du succès que pour son sexe, son âge et son origine. J’en ai marre des avis consensuels. Sinon, l’auteur est sympathique.

    • Claire sur 9 septembre 2006 à 13 h 57 min
    • Répondre

    Pour revenir aux précédents comments, les jeux vidéo sont des outils d’éducation et de pédagogie. Beaucoup plus que la télévision, car ils demandent une réflexion et des réflexes. Quoiqu’un bon documentaire sur la migration des gnous…

  12. lancer un livre via skyblog, ne me semble pas du tout etre une bonne idee, deja que l’auteur a beaucoup de mal a sortir des prejuges de racaille, pourquoi chercher a s’y depetrer encore en entrant dans le cycle du ‘tn blg dechir trp’ de plus l’histoire me semble du rechauffe manquant cruellement d’originalite, m’enfin ca reste mon humble avis 🙂

  13. (la fille en haut)
    desolee pour les accents, clavier qwerty oblige 🙂

  14. Les préjugés ne viennent de la part que de ceux qui ont justement des préjugés sur les skyblogs par ex. On a plutôt l’impression qu’elle assume bien ses origines de banlieue et ce franc-parler qu’elle semble revendiquer. L’idée du skyblog n’est pas forcément mauvaise dés lors que l’info restituée est intéressante même s’il est dommage que l’auteur ne soit pas elle-même aux commandes (manque de temps peut-être ?). Cela permet à ses lecteurs de réagir et de lui laisser des messages.

    • une meuf sur 7 mars 2007 à 19 h 37 min
    • Répondre

    serieux, vous jouez vos gamins! c’est des livres geniaux! moi je suis son exemple!

    • a lu sur 21 avril 2007 à 11 h 41 min
    • Répondre

    J’ai 15 ans je ne vis pas dans une banlieue , j’ai reçu une éducation toute à fait normale et j’ai lu les livres de Faiza . Malgré le fait que je connaisse très mal l’univers dont elle parle dans ses livres puisque je n’y vi pas , ce qu’elle écrit me touche . Elle écrit bien et observe ce qui l’entoure avec un certain recul qui rend ces personnages attachants !!!

    • pierre sur 10 juillet 2007 à 22 h 05 min
    • Répondre

    tombé ici au hasard des liens depuis une page sur Carver, j’ai lu avec intérêt les commentaires. une réaction à quelques formules de Buzz Littéraire, que je vois et entends trop souvent, "tout est subjectif", "chacun a ses propres échelles de valeur", etc etc. Non. Tout n’est pas subjectif, et il existe des éléments objectifs d’appréciation, même si on n’est jamais allé en CM2. Et je ne parle pas des règles d’orthographe ou de grammaire auxquelles les Picasso-wannabe ne manqueront pas d’objecter doctement que les fautes sont voulues et participent de l’expression de génies méconnus. Non, la subjectivité est affaire de goût, l’objectivité de valeur (quel que soit domaine). On peut aimer ou non les fraises, mais on ne peut pas dire "j’aime les fraises, donc j’ai raison". Enfin si on "peut" le faire, bien sûr, comme on "peut" conduire bourré et tuer des enfants, mais c’est un comportement dénotant une bêtise arrogante et triomphante qui devient vite agaçant.
    Sur le livre commenté, l’auteur et l’opération marketing, ma foi du cou j’en ai lu un extrait et je n’ai aucune envie de lire le reste . Les cités je connais, le verlan et autres beursms aussi, j’ai des potes comme ceci et comme cela, des ennemis aussi, mais suis instruit aussi et pas mal bourlingué. Ce bouquin je ne l’aime pas déjà, ça c’est clair dès le départ, et objectivement, il est transparent: je n’ai même pas envie de dire qu’il est mauvais. On s’en fout. Comme tous les alibis politiques, c’est une goutte d’eau formée, aussitôt évaporée. On ne peut dire que "j’aime bien", ou "j’aime pas", en effet, avec des truqueuh pareils. C’est d’ailleurs parcequ’il n’y a plus que ça sur le marché, que vous avez tendance à croire que "tout" est subjectif: vous ne fonctionnez lus qu’à partir de vos référentiels respectifs. Et vous finirez par vous mettre sur la gueule. Inévitablement. Car la violence est le dernier recours de l’incompétence.

  15. Bonjour,
    Merci de ton avis sur cette auteur et de façon plus générale sur la question des « goûts ».
    A te lire on ne comprend pas vraiment bien ce que tu prônes…

    Tu dis : "tout" est subjectif: vous ne fonctionnez plus qu’à partir de vos référentiels respectifs. Et vous finirez par vous mettre sur la gueule. Inévitablement. Car la violence est le dernier recours de l’incompétence.
    > Oui mais c’est comme ça que cela fonctionne : c’est humain. Chacun fonctionne en fonction de sa propre sensibilité et de ses goûts. Et c’est bien pour cela que les gens « se mettent en permanence sur la gueule » pour reprendre ton expression, dés qu’ils évoquent un auteur (si l’on reste en littérature mais ça vaut à peu près pour tous les domaines) que certains adorent et d’autres détestent. Il y a un grand problème de tolérance et de respect que l’on constate et déplore tous les jours. Car après tout comment fonctionner autrement que par rapport à sa sensibilité, son ressenti ?
    On ne peut pas imposer une sensibilité standarde et « conforme ». Non, il n’y a pas de dogme en littérature.
    C’est d’ailleurs pour cela qu’est apparue la culture « underground » (même si le terme est maintenant galvaudé) en marge de la culture dite « officielle ».
    Tu parles de règles de grammaire et d’orthographe mais est-ce un critère pour juger de la qualité littéraire (certains auteurs de talent sont dyslexiques par ex) ? Parlons plutôt de « musique » qui emporte ou non le lecteur pour commencer. Chez Guène c’est de ça qu’il s’agit a priori. Après, libre à toi de ne pas apprécier.

    Quelques exemples : Virginie Despentes, quand elle a publié « Baise moi » et encore aujourd’hui, beaucoup ont prétendu ou prétendent qu’elle « ne sait pas écrire », qu’elle n’est pas « un écrivain » ou qu’elle n’écrit pas en « bon français ».
    Le même reproche avait été fait à Céline (pour l’emploi de l’oralité).
    Idem pour Philippe Djian : un éditeur lui avait même écrit en lettre de refus : « (…) votre style est insupportable. Vous vous placez délibérément en dehors de la littérature. »
    Voir : buzz.litteraire.free.fr/d…
    Idem aussi pour Guillaume Dustan et bien d’autres encore qui sont controversés !

    Et puis n’emploie-t-on pas souvent l’expression « Mon idée de… » la littérature » par exemple ? C’est bien que c’est quelque chose de très personnel, on le voit très nettement aujourd’hui même si certains tentent d’imposer leurs propres valeurs (« littérature monde » etc), tels des dictateurs. Il y a des littératures, des « familles littéraires » comme le disait très bien G.Dustan justement dans son roman « Nicolas Pages ».

    Tu dis : « Ce bouquin je ne l’aime déjà pas »
    > C’est ton droit le plus strict et qui doit être respecté… tant que tu ne cherches pas à l’imposer aux autres…
    Let’s agree to disagree 😉

    • Pierre sur 11 juillet 2007 à 15 h 11 min
    • Répondre

    euh, Buzz… "comment fonctionner autrement que par rapport à sa sensibilité son ressenti"?? Réponse: se cultiver, voyager (mais pas comme un expat’ qui ramène ses charentaises pour juger les gens en tong ni un touriste avec sa glacière), ouvrir son esprit, et..lacher prise. Celui qui ne fonctionne qu’au travers de sa sensibilité et de son ressenti est privé de toute curiosité, c’est un fascho en puissance mais option mollasson. Il se croira marginal parcequ’il lit Bukowsky et méprise Dante, mais tu lui enlèves sa petite voiture, son petit portable et son petit crédit revolving et le voilà perdu. Le politiquement correct, aujourd’hui, est un mélange de Brassens, Joey Starr, fluide glacial et Arthur. C’est la pensée commune d’une nuée d’individualistes. Tu ne vois pas ce que je "prône", car tu ne fais pas l’effort intellectuel de dépasser tes certitudes, c’est l’une des deux raisons pour laquelle ta réponse est "à côté" : je dis bien qe je ne parle PAS des règles otho et grammaire! Et je rejette l’objection dès le départ, en disant sommairement ce que tu dis toi-même d’ailleurs citations à l’appui (et je connais très bien Djian qui est un imbécile heureux d’ailleurs mais on s’en fout). Quant au fait que "l’on emploie souvent l’expression mon idée de la littérature etc", une idée mise en commun est une idée commune, derechef, et ce n’est pas parceque dix imbéciles sont d’accord qu’ils ont raison. Cela ne signifie ABSOLUMENT PAS qu’il s’agisse "d’imposer" des "standards" de façon dictatoriale, l’idée même ne m’effleure pas, je dis et redis simplement qu’il existe des valeurs objectives en matière de littérature comme en toute autre matière, indépendament du domaine de définition ou du plan, underground, classique, powésie, remixgnagna, peu importe.
    Ce n’est pas l’endroit je crois pour en fiare l’inventaire, il ne s’agit que d’une intervention de ma part sous forme de commentaire destiné à qui voudra bien le lire et l’entendre. Il faudrait arrêter un peu, avec le dictat du "tout subjectif". Oui, bien sûr, qu’il y a un élément subjectif dans une appréciation, et je valide l’idée en disant que "ce livre, déjà, je ne l’aime pas": il s’agit de mon appréciation subjective. Mais je ne fais pas l’analyse du bouquin (que je reprécise je n’ai pas lu en entier) ni un commentaire composé et encore moins une critique construite.
    "Ce que je prône" ? La lucidité.

  16. Tu dis : "Ce que je prône" ? La lucidité."
    La lucidité ou TA lucidité… ? La lucidité par rapport à quoi d’ailleurs ? Si quelqu’un qualifie l’œuvre de Philippe Djian de lumineuse par exemple ou le roman de Faiza Guène brillant, que lui répondras-tu ? Qu’ils ne correspondent pas aux « valeurs objectives en matière de littérature » pour reprendre ton expression ?
    Et quelles sont-elles d’ailleurs ces valeurs ? Tu dis que tu refuses le « tout subjectif » et pourquoi devrait-on accepter le « tout codifié » ou les barèmes ou les doctrines ? La littérature est un domaine vivant et mouvant que chacun peut s’approprier différemment. Cela n’a rien de figé ni de dogmatique. On peut aussi apprécier un livre pour des raisons diverses et variées.

    Tu dis : « se cultiver, voyager, ouvrir son esprit, et… lâcher prise »
    Oui d’accord mais au final tu juges bien en fonction de ton ressenti (donc ta sensibilité personnelle) ou alors tu fais un savant calcul en fonction des connaissances que tu as acquises au cours de tes voyages, etc ? La littérature c’est quand même (et heureusement) avant tout une expérience émotionnelle. Assez proche du phénomène amoureux d’ailleurs et comme tu le sais on ne tombe pas tous amoureux des mêmes personnes…
    Le fait d’« être cultivé » n’est pas une obligation pour savoir apprécier un livre. C’est une vision totalement élitiste et dangereuse.

    Là où on est d’accord c’est quand tu dis "ce livre, déjà, je ne l’aime pas", ça c’est acceptable mais dire « ce livre est mauvais » le serait déjà beaucoup moins par exemple.

    Tu dis : « tu ne fais pas l’effort intellectuel de dépasser tes certitudes »
    > En matière de littérature c’est justement l’absence de certitudes qui est ici défendu. Ce qui ne semble pas être ton cas (et tu es loin d’être le seul : c’est fou le nombre de gens capables de démonter ou glorifier une œuvre/un auteur et mépriser ceux qui ne pensent pas comme eux, tu n’es pas visé par ce –triste- constat).

    Tu dis : « il ne s’agit que d’une intervention de ma part sous forme de commentaire destiné à qui voudra bien le lire et l’entendre »
    > C’est bien comme cela que cela avait été compris, ces réponses sont à interpréter de la même façon ;- ) Elles n’ont aucune intention de te faire changer d’avis ou de te convaincre de quoique ce soit. En espérant qu’elles ne te blesseront pas même s’il s’agit d’un avis divergent du tien.
    A préciser que ce débat sur les « critères littéraires » a déjà eu lieu sur d’autres billets avec les mêmes arguments (et s’est en général fini en bain de sang et vexations diverses et variées…
    ;- )

    • Didi sur 23 septembre 2007 à 18 h 24 min
    • Répondre

    Franchement cette meuf elle dechire trop!!! je suis pas née dans la banlieue mais je dois avouer que "l’art de la rue" m’attire c’est a dire tout ce que les jeunes de banlieue font pour se divertir et sortir du quotidien et je pense que Faiza en est l’exemple méme. Elle a un vrai talent pour raconter avec humour et realité la vie de jeune filles en banlieue c’est super en voyageant dans ces livres je suis passé par des fou rires parfois face aux expressions "ouf" qu’elle utilisais,parfois par la pitié par exemple de cette meuf qui ne se sent pas forte face aux injures et tout ca…parfois je me suis reconnu la dedans et je pense que chacun peut y retrouver son histoire franchement Faiza bravo j’attend avec impatience mon prochain voyage dans ton prochain livre kiss kiss a tous ceux qui ont kiff kiff ses livres^^

    • mémède sur 24 octobre 2007 à 20 h 37 min
    • Répondre

    ah wè trop dla bombe cet meuf.
    tavu moi a la base jmen bas lèqu
    des livres mais!!!!!!!elle faiza tention elle mla donné maintant rien kje li c trop puissant c mieu ke c truc de demèr ni taimps ni seumss c truc de tebè
    elle elle a la tète c ça ki derange
    une ptite meuf de chez nous ki c y faire
    hè wè le revère dla medaille !

    • kikooo59 sur 10 juin 2008 à 11 h 37 min
    • Répondre

    salut
    j’ai adoré ce livre pourtant je ne suis pas lecture mais elle ma donné l’envie de lire
    merci pour ce livre

    • Hamz sur 3 juillet 2008 à 10 h 25 min
    • Répondre

    Faïza Guène est une auteure exceptionnelle, qui apporte une grande touche de créativité à la littérature. Elle a également donné le goût de la lecture à de nombreux jeunes et je trouve cela formidable!!
    Franchement ses deux livres sont des vrais moments de plaisirs; j’attends le troisième avec impatience (j’espère qu’il sera traduits en anglais, car c’est vraiment plaisant de le lire dans cette langue)
    Merci Faïza pour tout ce que tu fais!!!

  17. Le nouveau roman de Faiza Guene
    http://www.dailymotion.com/searc...

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