Marathon d’écriture collective sur le web : « les Nano-writers »

Le journal Libération présentait récemment un évènement littéraire original : le National Novel Writing Month (« NaNoWriMo » pour les intimes). Organisé chaque année depuis 2001, il vise à encourager la création littéraire et à motiver les jeunes auteurs grâce au principe communautaire de ce concours et aux dates-limites imposées. «NaNoWriMo est entièrement basé sur le pouvoir magique des deadlines. Donnez un but à quelqu’un, placez-le au sein d’une communauté de gens partageant le même objectif, et vous verrez des miracles se produire», assurent les organisateurs…

La régle du jeu ? Chaque participant doit écrire un roman d’au moins 50 000 mots (environ 175 pages)… en un mois, du 1er novembre au 30 à minuit au plus tard. Tout du long, ils pourront suivre la progression des autres sur le site nanowrimo.org. Emulation au rendez-vous ! L’édition 2006 a réuni 80 000 compétiteurs de tous les coins de la planète, dont 13 000 ont réussi à franchir la ligne d’arrivée. A l’arrivée pas de récompense particulière si ce n’est la satisfaction d’avoir relevé le défi et le plaisir d’écrire.

Alors que l’écriture est souvent une activité solitaire et isolante, l’opération consiste au contraire ici à favoriser au maximum les échanges entre les participants qu’il s’agisse de conseils ou d’encouragements sur les forums du site. Objectif : « produire » quotidiennement une moyenne de 1 700 mots !
Libération a ainsi relevé le 19 novembre le message d’«Isharell» : «Qu’est-ce que vos personnages sont en train de faire en ce moment ?» et la réponse de «Thyasse» : «Ils sont prisonniers dans le souterrain d’une secte satanique, quelque part en Ecosse, mais ils vont tenter de s’échapper en creusant un tunnel avec une carotte très pointue.» Tandis que le 28 novembre, «Pre-Heated-Death» interrogeait la communauté : son personnage principal masculin venait de prendre en stop une jolie fille appelée sans doute à devenir l’héroïne mais il ne savait pas quoi faire dire au garçon pour entamer la conversation de manière un peu punchy. La suggestion d’un internaute « inspiré » : «Votre père ne serait pas terroriste ? Vous m’avez tout l’air d’être une bombe.»
Si le niveau général des ouvrages reste relativement bas, une douzaine d’entre eux ont été publiés indique le New York Times tel que Lani Diane Rich (pour son roman humoristique “Time Off for Good Behavior” (Warner Books) notamment).

L’expérience développe surtout une nouvelle créativité collective et ludique (et tester une certain écriture en accéléré voire « automatique »), en donnant à se confronter les idées et les points de vue. A quand une version francophone ?!

Voir le site du NaNoWriMo

3 Commentaires

  1. Qu’est-ce qui nous prouve que les participants n’en profitent pas pour réchauffer un manuscrit qui dort au fond d’un tiroir?

  2. A priori, dans la mesure où il n’y a pas "d’enjeu matériel", les participants le font vraiment pour le plaisir ou pratiquer l’émulation (un truc qui devient rare !)…

  3. C’est vrai pour l’émulation.

    Je crois que le problème N°1 des auteurs wanabee (j’en fais parti), ce que chacun monte son blog, écris son roman, etc. dans son coin.
    Donc, dés qu’ils trouvent un point de rencontre, comme ce blog, tout le monde dit: "Eh, venez voir mon blog! Venez lire (ou acheter) mon roman!"

    C’est dommage.

    Je ne sais pas si certains ont connu le forum "Autresmots". Au début, on était une dizaine, on se parlait, on se lisait nos textes, etc. Mais 2 ans plus tard, c’était devenu un "ego-trip" où les gens passaient leur temps à pleurnicher: "Ouin, ouin! Personne lit mon texte!", "Ouin, ouin! Quelqu’un a dit du mal de mon texte, alors que ce n’est pas un critique professionnel!" Sans oublier les spameurs et ceux qui créaient des textes en plagiant des textes d’autres "Autresmotsiens"!

    Peu après Autres mots a implosé et depuis, des centaines de wanabee errent sur la toile…

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.