Les auteurs se présentent : « En route vers le clochard » de Norbert Balcon

Norbert Balcon est un jeune auteur de 28 ans qui publie son premier roman dans une non moins jeune maison d’édition l’Altiplano. Il nous a écrit pour présenter et faire connaître son travail. A noter que cet auteur sera également présent au Salon du livre les 24 et 25 mars. Allez lui rendre une petite visite ! : « Je vais publier au mois de mars mon premier roman, qui s’intitule En route vers le clochard. Ce n’est sans doute pas moi la personne la mieux indiquée pour en parler. Quelques informations techniques simplement : En route vers le clochard est écrit à la première personne. Le narrateur, 25 ans, raconte son hospitalisation dans un service psychiatrique.

Je connaissais un peu l’univers psychiatrique et je m’intéresse beaucoup aux neurosciences depuis plusieurs années. Un couloir psychiatrique est un lieu immobile, calme, banc et bleu, à très haute teneur tragique. Je n’avais pas la trame d’un roman en tête lorsque j’ai commencé à écrire, ce n’est que progressivement que l’ensemble a trouvé sa cohérence. Je me méfie des histoires. J’ai peur d’en faire une béquille à des textes qui manquent de force. Le livre est court, dense, à tonalité aigre-douce. Parfois féroce.

J’ai 28 ans sinon. J’ai découvert la littérature un peu par hasard, en 2004. A l’époque, je traversais une période difficile. Plusieurs meetic girls, pleines de sollicitude, m’avaient gentiment conseillé d’ajouter un texte, pour essayer de rendre mon profil plus attractif. Il faisait une chaleur à crever sur ma mezzanine ce soir là. J’avais laissé la fenêtre ouverte et j’entendais le cocu (celui du 3eme) hurler sur sa femme : « Espèce de salope !!!! T’étais où hier soir ?!!!! Hein ?!!! T’étais où !!! ».

Geoffrey Miller, un psychologue évolutionniste, estime que les productions culturelles sont des parades de séduction. Comme le paon, il s’agit pour l’artiste de manifester sa valeur génétique en donnant à voir toute la splendeur de son âme. Si son intuition est juste, c’est ce soir là que j’ai découvert la littérature, ce même soir où l’autre, là haut, se découvrait cocu. Il gueulait toujours: « Tu me dois 3 543 euros, salope !!! 3 543 euros !!!». Je m’étais montré choqué qu’on puisse être si bien informé des cours de l’infidélité, en temps réel de son cocufiage pour ainsi dire. Quand il s’est tu, la splendeur de mon âme se déploya dans les 2000 signes impartis.

Je suis publié par l’Altiplano, une toute jeune maison d’édition. En route vers le clochard est disponible dès maintenant (11,40€) par la poste. On peut le commander ici. Je serai présent au salon du livre les 24 et 25 mars.

Parmi les auteurs qui m’ont le plus marqué figurent Laclos, Céline, Proust, Houellebecq. Bizarrement, je lis beaucoup moins de littérature proprement dite depuis que je me suis mis à écrire. Je travaille sur un nouveau livre, polémique, intitulé L’humanité comme confrérie de requin. Il n’a rien de littéraire.

Comment je me suis retrouvé lecteur du Buzz littéraire :
Je me suis intéressé au Buzz littéraire parce que vous parliez régulièrement de la condition du « wanna-be » auteur. Je connais mal le monde de l’édition.

L’incipit de « En route vers le clochard » :
En ce temps-là je lisais Harry Potter mais j’avais des pensées d’adulte. On m’avait mis un pyjama bleu pour m’en dissuader et j’admets volontiers que j’avais l’air d’un con. On y réfléchissait à deux fois avant d’attirer l’attention sur son cadavre. J’étais allé voir la chef pour lui expliquer que le jour où je voudrais en finir, je viendrais m’égorger devant elle pour qu’elle puisse constater, dans des conditions quasi expérimentales, que le bleu et la mort se marient harmonieusement. Ça l’avait glacée ; trente minutes plus tard on me réhabilita dans mes vêtements. Mais c’était trop tard. Je l’avais déjà enfilé, leur foutu déguisement, et je n’avais pas du tout l’optimisme de me changer deux fois dans la journée. Le soir venu, j’ai découvert qu’il était plus confortable de vivre le jour en pyjama que de dormir la nuit en jeans. Je me suis mis à bien l’aimer finalement et la vie s’est étirée ainsi, de bleu. Je l’ai même conservé après l’hôpital. Je pressentais que c’était un costard pour la vie alors quitte à l’assumer jusqu’au bout je l’ai planqué au fond de mon sac le jour de la sortie. En temps normal je n’aurais pas eu le droit, mais cela faisait longtemps que j’avais été éjecté du temps normal. D’ailleurs c’était mon grand regret dans la vie. »

Lire le blog de « En route vers le clochard »

2 Commentaires

    • GROUPE DE PROPAGATION 215 sur 23 mars 2007 à 13 h 24 min
    • Répondre

    INTRODUCTION

    Dans sa préface aux Rescapés du virus (Alemko) rapelle qu’après son passage à Bourges province du Berry,une artiste de cette ville, Djamila Hattour avait publié le Saint abus, et que la même avait plus tard, donné une suite à ce premier recueil avec les Saintes récidives, lesquels avaient connu un succès non moindre. Plus de dix ans se sont écoulés entre ces deux publications, assez différentes, on le verra, dans la structure, en dépit de la siimilitude des titres.

    Le premier, en effet, avait été publé tout de suite après qu’Alemko eut quitté Bourges où il avait séjourné un mois environ au début de l’hiver 1994, au cour du voyage de Gorovitz à Vierzon, sa ville natale,voyage qu’il relate dans son Gorovitz spécial district(Journal de guerre, trad,pp. 26-40)
    A Bourges rappelons-le,il avait été accueilli par un groupe de sportifs de la ville,lesquels pratiquaient jusque là un jeu qui se réclamait du Fourbu, l’école de Dinovaliev à laquelle Alemko lui-même avait appartenu à ses débuts.
    Ce groupe,dont le chef de file était Jean- pierre Carminal s’était à cette occasion initié aux conceptions doctrinales d’Alemko en composant, une série de textes virus.Ils se trouvent réunis dans le Saint abus.

    Dans les Saintes récidives, par contre,on compte plus de vingt-cinq auteurs,ceux du Saint abus n’y figurant plus que sporadiquement lors des sorties organisées par l’hôpital et les autorités pénitentiaire.
    Tous les auteurs, à l’exception d’Alemko lui^-même et de Djamila Hattour sont en effet des habitants de Bourges et de ses environs immédiats.
    Un mot encore à propos des titres de ses deux recueils,les deux premiers en date des sept livres publiés par le Groupe de propagation 215.Selon les principes qui régissent les compositions collectives, un texte virus doit parcourir deux fois la distance exacte mesurée entre Trouy et Pont-Vert.Car, depuis les temps lointains du Roi P&T rendre public un texte virus qui n’eût pas parcouru cette distance serait tenu pour la preuve d’une grossière ignorance de l’esprit même de la poèsie, dont la conscience de l’éphémère, du "fluant" en d’autres termes de l’inexorable fuite du temps, est la racine même.

    • Kebina sur 26 mars 2007 à 9 h 01 min
    • Répondre

    J’espère que ton passage au salon du livre s’est bien passé !
    Sinon j’aime beaucoup ta tribune libre; ça me donne vraiment envie de te lire. Mais j’ai environ 75 livres dans mon panier Amazon, dc je suis obligée de te faire attendre un peu lol !….
    Mais si jamais tu as publié des nouvelles disponibles sur le net, je les lirais volontiers …

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