« L’important n’est pas ce qu’on est mais ce qu’on aime… » (extrait de « Haute fidélité » de Nick Hornby)

Extrait du cultissime « Haute fidélité », deuxième roman du britannique Nick Hornby paru en 1995 (eh oui déjà !). Son héros « Rob », adulescent trentenaire passionné de pop music, qui sort d’une rupture douloureuse s’interroge avec ses deux acolytes (Dick et Barry) travaillant dans son magasin de disques, sur l’importance des goûts culturels communs dans un couple. Les films, les disques ou les livres que l’on aime conditionnent-ils ou du moins influencent-ils l’avenir d’un couple et la « durée » de son amour… ? Voici sa petite théorie assaisonnée de son humour habituel, juste avant que les sites de rencontres n’existent et ne lui piquent ses idées !

« Il y a quelque temps, quand Dick et Barry se sont accordés à dire que l’important n’est pas ce qu’on est mais ce qu’on aime, Barry a proposé de concevoir un questionnaire pour les partenaires potentiels, deux ou trois pages de questions à réponses multiples qui couvriraient les films, disques, émissions de télé et livres de base. Il avait pout but a/ d’éliminer les conversations gênantes, b/ d’éviter à un type de sauter dans le lit d’une fille qui se révèlerait, au rendez-vous suivant, une inconditionnelle de Julio Iglesias. Ca nous a amusés, sur le moment ; malheureusement Barry, fidèle à lui-même, a poussé le jeu plus loin : il a tapé le questionnaire, a voulu y soumettre une pauvre fille à qui il s’intéressait, et elle le lui a renvoyé chiffonné à la figure. N’empêche qu’il y avait une vérité profonde et fondamentale dans cette idée ; en fait, ces choses-là comptent, inutile de se voiler la face et de croire qu’un amour peut durer si vos collections de disque sont en profond désaccord ou si vos films préférés refuseraient de s’adresser la parole en public. »

A lire en complément : la chronique du deuxième roman de Christophe Nicolle : « Eastwood, Mes femmes et moi » de Christophe Nicolle : La vie comme un western !
la chronique « Haute fidélité » de Nick Hornby.
… et aussi l’article de Libé « Rupture littéraire » lui même basé sur un article du NYTimes (« It’s not you, it’s your books »)
On y apprend notamment que les 3 causes littéraires en tête des ruptures sont : « Da Vinci Code » (Dan Brown), « l’Alchimiste » (Coelho) et « Les Cerfs-volants de Kaboul » (Khaled Hosseini)…

A lire aussi sur le même thème et dans la même veine: Christophe Nicolle « Eastwood, mes femmes et moi »,

Illustration ci-dessus : affiche « Domicile conjugal » de F.Truffaut

18 Commentaires

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  1. Rah toujours pas lu High Fidelity mais l’adaptation ciné compte parmi mes souvenirs de "bon sang qu’est-ce que je pourrai bien mater comme film ce soir, je sais pas quoi louer".

    (pour ce qui concerne la rupture de cause littéraire, j’ai le souvenir d’une nana rencontrée en fac qui m’a annoncé tout de go que ses trois auteurs préférés étaient Alexandre Jardin, Paulo Coehlo et Bernard Werber. Je n’ai jamais réussi à m’en faire une copine, nan vraiment avec un tiercé pareil…) 😀

    • folantin sur 15 avril 2008 à 18 h 51 min
    • Répondre

    hornby, c’est quand les affinités électives rencontrent pouincommun.fr

  2. J’ai baisé une fille, elle ne lisait que des livres de droit. Le meilleur coup de ma vie.
    Comme quoi…

  3. Je l’ai rencontrée plusieurs fois, ta nana, Dahlia…
    Le pire, c’est que même avec la meilleure volonté du monde on ne peut pas s’empêcher, au moment où on apprend ça, de se dire que l’histoire (qu’elle ait déjà commencé ou non) ne pourra pas durer longtemps…
    (jusqu’à ce qu’un jour, un miracle: un livre qu’on offre, et puis… 😉

  4. (Il y a aussi ce sketch de Desproges, où il nous décrit avec une poésie débridée son début de cristallisation pour une femme qu’il invite au restaurant, commande le meilleur vin puis… (changeant brutalement de ton) "Elle a mis de l’eau dedans, je l’ai plus jamais aimée".

    • freaks sur 16 avril 2008 à 9 h 42 min
    • Répondre

    c’est vrai que ça tue un peu ce genre de references: Marc Lévy, Anna Gavalda, Paulo Coehlo, Bernard Werber, Mary Higgins Clark, Guillaume Musso et consorts… mais perso, j’ai aussi connu un certain nombre de connasses qui aimaient bien lire Delaume, Angot ou bien Despentes, donc tout ne peut pas se resumer aux goûts litteraires…

  5. Dahlia, t’as bien de la chance, j’aimerais encore ne pas l’avoir lu ce livre.
    Folantin : eh oui Goethe et Hornby, quels précurseurs !

    Sur la question, j’ai bien changé d’avis depuis que j’ai vieilli, grandi. En fait comme me disait ma consœur pleine de sagesse, l’important n’est pas d’avoir forcément les mêmes goûts mais plutôt les mêmes « valeurs ». Et je me rends compte que c’est vrai. Par exemple je doute vraiment de lire un jour du Pratchett ou du Anne Rice et pourtant… 😉 Sinon j’ai remarqué qu’on avait tous plus ou moins des goûts officiels (le genre qui va vous attirer un certain respect vis-à-vis des autres) et des goûts officieux (une sorte de liste B avec des trucs bien ringards et bien honteux) et ne me dites pas que ce n’est pas votre cas, je ne vous croirais pas !

    Philippe : ton aventure (ou début d’une grande histoire) me rappelle une planche de Dupuy-Berbérian dans « Monsieur Jean », j’essaierai de vous la mettre… un jour 😉

    Sur le même thème, je ne saurais que trop vous recommander, si vous ne l’avez pas encore vu mais j’en doute, le célèbre film de Bacri et Jaoui « Le goût des autres ». Ce film est je crois la plus belle et la plus forte illustration de ce principe de (parfois cruelle) « discrimination culturelle/artistique ». Juste sublime… Bon et forcément film culte pour moi !!!

    Et enfin pour le plaisir parce que je ne m’en lasse jamais…

  6. Et ben moi j’ai couché avec un mec qui lisait que de la sf pour ado et qui me réveillait avec… du cranberries!!!
    Et un autre qui , bien que prof, ne lisait jamais et me réveillait avec des pet shop boys!

    …bref fût un temps de ma vie où je couchais vraiment avec n’importe qui…

    Et sinon, je l’avoue humblement, je n’ai pas trouvé l’alchimiste totalement indigne… mais bon je suis super sensible à tous les livres qui parlent de destin énorme bla bla bla… (c’est mon coté wrath: au fond je suis absolument sur que l’univers n’attend que moi…) Et puis il faut dire que j’ai été élevé à "Jonathan, livingston le goéland!" (est ce que quelqu’un se souvient de ce libre?)

    😉

    yann

    ps Au fait un doute m’étreint, c’est dans l’alchimiste qu’il s’envole à la fin? ou bien c’est dans le rocher de Tanios???
    oups…

    • Pulpfiction sur 20 avril 2008 à 20 h 49 min
    • Répondre

    Il faut bien reconnaitre comme le dit Alexandra qu’il y a un certain snobisme littéraire derrière tout ça … Il n’est pas impossible de lire Gavalda, Levy et autres "encéphales plats", l’important est d’être capable de repérer immédiatement que ce sont des navets, donc de ne pas en faire la pub devant les sensibles à la Littérature, même si ce n’est pas forcément désagréable à lire (quoique Levy ct vraiment trop ch..). Quand j’étais jeune, je prenais mon pied avec Angélique et la marquise des anges entre barthes et Beckett !!
    Je n’ai jamais osé m’en vanter

  7. Il y a beaucoup de reliefs dans le premier anna gavalda. Je n’ai pas lu les autres.
    Pulpfiction, on est tous les deux snobs mais pas faits l’un pour l’autre.
    Bien ri à vous lire, tous.

  8. Je rêvais d’avoir le droit de regarder Angélique et la marquise des anges!, mais il avait été jugé "pornographique" par ma grand mère depuis que j’avais répété une réplique qui était de mémoire (dans l’idée à peu près) "Quand tu sens que tu vas être violée, concentre-toi et jouis". j’men souviens encore !
    sinon moi aussi je n’hésite pas à bouquiner du Tolstoï et la minute d’après me vautrer devant un bon "Laguna beach" ! (bon j’avoue si on me trouve devant ce truc, j’invoque le côté ellisien "moins que zéro", "fascination du nihilisme"… et tout et tout… (on trouve tjs une caution culturelle à tout en cherchant bien !)

  9. Mais au fond le problème n’est il pas avant tout de savoir la valeur ce qu’on lit?

    J’ai bien aimé coelho, j’aime beaucoup le film "bodygard" ou "hot shot" que je regarde toujours en cas de baisse de moral… mais je sais artistiquement et sur l’échelle de l’art mondial ils sont même pas en lice. Et alors? n’empêche que je les aime bien.

    Tant que j’ai assez de recul pour ne pas confondre chef d’oeuvre et bonne bouse (et de voir les deux!), c’est là l’important non?

    Si je portais coelho aux nues cela ne voudrait pas dire que ce livre est nul en soi, mais que je n’ai rien lu d’autre et/ou que je n’ai aucun sens littéraire… Et à mon avis le problème serait là. Avec moi et pas coelho!

    😉

    yann frat

    • Gwenaël sur 21 avril 2008 à 20 h 21 min
    • Répondre

    Yann Frat : ah Livingston ! le goéland : souvenir de l’école primaire !…
    Par contre le "qui s’envole" de l’alchimiste, tu ne confonds pas avec "Tistou les pouces verts "??

  10. Nan nan, le gars il monte sur un rocher dans le désert et vlan il disparait il devient un vent il me semble, ou bien il s’envole…

    Mais ça finit comment l’alchimiste? C’est pas ça?

    oups…

    😉

    yann

  11. Bon ok pour le débat des atomes culturels crochus, j’prends part pour ceux qui estimeront que c’est important car très révélateur. Bien que plus ça va, plus je suis cool sur ce plan avec les filles ces derniers temps (cf:yann et son "avec qui je couche?").

    Bref, sinon Hornby et sympa, mais vous trouvez pas que la plupart de ses livres-en dehors d’un humour un brin çynique que j’aime bien- trainent un peu en longueur ?

    J’ai lu "Carton jaune"(boaf) et "Vous descendez?"(mieux), vous avez jeté un oeil aux autres bouquins, car je m’y reesseyerai bien à cet auteur(oui mais pour quel livre?).

    Réponse : C’est vrai qu’ hormis « Haute fidélité », les autres romans d’Hornby ne sont pas très tentants… Je pense que tu peux néanmoins essayer « About a boy » (A propos d’un garçon ») qui est je pense ds la même veine d’Haute fidélité. Je ne l’ai pas encore lu mais on m’en a dit du bien. J’ai vu le film adapté du roman avec Hugh Grant et c’était plutôt pas mal. Bonne lecture ! Alexandra

  12. Bien, je le lirai (mais quand, j’ai encore American Psycho à lire, puis Sur la route, et deux Neil Gaiman geez).

    Merci d’avoir répondu. J’espère pouvoir repasser ici régulièrement. Mais j’avoue me connecter rarement ces derniers temps.

    PS: ta vidéo pour Technikart était à hurler de rire.

  13. Ah oui, encore une chose, j’ai vu pour la cinquième fois l’Auberge espagnole y’a peu, et je me demandais si quelqu’un ici connaissais un auteur sachant raconter des histoires de la même façon, j’adorerais lire un roman "à la Klapish".

    Merci ^^

    (ok ok, je sors maintenant)

    Réponse : Diantre ! Si tu trouves un tel roman, je te somme de me donner immédiatement son titre ! 😉
    Le personnage de Romain Duris est censé être écrivain dans le film, dommage que cela ne soit que fiction…
    Au fait, au passage Nick Hornby vient de sortir un nouveau roman « Slam » mettant un jeune ado skateur. Alexandra

  14. Ah ah, je cherche encore un tel roman mais oui, promis je te contacte si j’en trouve un de cet acabit. Merci pour le lien.
    ^^

    Au plaisir!!

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