Pourquoi j’ai calé à la 150e page (sur 640) de « La consolante », le dernier roman d’Anna Gavalda…

Le dernier gros buzz littéraire de ce début d’année 2008 était incontestablement le dernier et quatrième roman signé de l’auteur star de « Ensemble c’est tout » et « Je voudrais que quelqu’un m’attende quelque part », Anna Gavalda qu’on ne présente plus. Tiré à 300 000 exemplaires, « La consolante » était le roman le plus attendu de l’année selon Livres Hebdo. Une histoire fidèle à l’univers de l’auteur passionnée par les « êtres fêlés » parce qu' »ils laissent passer la lumière » comme elle aime les qualifier en citant Audiard. Un roman comme une sorte de chorale de deuil autour d’un personnage, Charles Balanda, architecte à Paris de 47 ans coincé dans un mariage qui n’en porte plus que le nom, dont la vie bascule quand il a apprend qui incidemment le déces d’une femme, la mère d’un de ses amis d’enfance qu’il a connue dans sa jeunesse. Cherchant à occulter cette douleur comme il occulte le reste de sa vie, il devra malgré tout lui faire face et entreprendre un travail de deuil qui le poursuit. Il en perd l’appétit, le sommeil, abandonne plans et projets tout en essayant de comprendre pourquoi tout se fissure autour de lui… A travers une forme également fissurées entre puzzle et patchwork, qui assemble les scènes de sa vie, ses peurs sur fond de crise de la cinquantaine, mais aussi les confessions d’une mystérieuse femme, Gavalda tente de montrer que malgré tout la vie peut être reconstruite et s’avérer belle (un gavaldisme par excellence !). Pourtant l’accueil du roman s’est avéré pour le moins mitigé et ce nouveau rendez-vous ressemble à un rendez vous manqué…

J’aurais voulu être attendue quelque part
A propos du dernier Galvada « La Consolante »

par Laurence Biava

Autant le dire d’emblée : je suis très déçue par le dernier roman de celle qu’on présentait il y a quelques années comme la nouvelle Sagan ! Anna Galvada, fort de son considérable succès –il est vrai, c’était incroyable toute cette horde d’admirateurs au Salon du Livre- me fait penser à quelqu’un qui vit déjà sur ses acquis. A-t-elle réellement pensé à ses lecteurs en écrivant ce colossal récit ? Pardon, mais on est en droit d’en douter. La lettre de présentation adressée à la presse il y a 2 mois valait pour l’essentiel. Elle expliquait sommairement tout ce qu’elle n’aurait pas été en mesure de donner en interview sans finalement s’étendre sur les raisons qui l’ont poussée à refuser au départ la promotion de son roman. Plus tard, on l’a finalement retrouvée dans les magazines, la faute à la pression médiatique sans doute, mais du coup, cette lettre, un peu brouillonne, visiblement assez vite et assez mal écrite, mais néanmoins, par endroits, empreinte de sensibilité, s’employait à nous livrer des bribes de Charles Balanda à la veille de ses 50 ans, oscillant clopin-clopant, entre deux femmes. Aujourd’hui, lorsque je relis cette lettre, je lui trouve un air tocard, incongru. C’est un coup d’épée dans l’eau. A mon avis, grand mal lui fit à la jolie Anna de ne pas avoir accepté de jouer le jeu de la promo dès le départ au lieu de la retrouver inopinément dans la presse. Cela m’a surpris. Je l’ai trouvée inconsistante. Sa parole s’en est trouvée brouillée. Et la qualité de la promo de son roman en a vraisemblablement pâti aussi. Oui, il aurait sans doute mieux valu qu’elle se donne la peine d’expliquer cette histoire familiale abracadabrantesque, ce récit à tiroirs dans lequel je me suis sentie perdue dès le début. C’est donc un roman navrant et déroutant que j’ai repris à deux reprises.

La première fois, je l’ai lu jusqu’à la page 50. Je l’ai interrompu parce qu’il ne m’intéressait pas du tout, d’une part, et d’autre part, je préférais me concentrer sur d’autres auteurs, plus importants à mes yeux en vue du Salon du Livre. Prise de remords, j’ai repris récemment « La Consolante » en livre de chevet. Pour m’arrêter de nouveau à la 145 ème page, afin de vous écrire ce papier. Décidément, non. Je n’accroche pas. C’est long, trop long. Que les choses soient claires : Anna Galvada est un auteur que j’aime et dont j’ai lu tous les opus. Pour elle, j’ai eu envie de déployer des efforts particuliers. J’attendais ce nouveau roman avec fébrilité. J’ai voulu me plonger dedans avec ferveur en dépit de sa longueur qui, on l’a compris, m’a rebuté. Face à « La consolante » j’ai eu ce même sentiment qui m’étreint lorsque je me trouve devant une partition musicale que j’aimerais savoir déchiffrer de suite – plusieurs explications à cela, mais c’est souvent parce que le musicien m’enchante- mais dont les dièses et les bémols livrés aux clefs rendent trop laborieux l’apprentissage de la mélodie. A la 150 ème page, face à ce morceau, j’ai rendu les armes. La mélodie Gavalda sonne faux. Alors, j’en ai eu marre ! Je me suis arrêtée de lire. Ou plus exactement de tenter d’appréhender.

Je tiens à préciser que le premier recueil de nouvelles et « Je l’aimais » m’avaient réellement emballée. J’aimais cette légèreté, précisément, ce ton badin, cette manière de se balader finement en littérature. Il y avait une harmonie, un ton Galvada. Et puis, là, patatras ! Galvada est un moulin à paroles ! Ce n’est plus un roman mais une conversation à deux ou trois voix, complètement inepte ! Je ne capte pas, je n’entends plus rien ! Où est l’âme Galvada, le charme Galvada ? Elle nous sert un roman pittoresque aux réflexes conditionnés par ces incessants dialogues, qui sont lassants et lourds : – c’était différent dans « Ensemble, c’est tout » – c’est une ritournelle un peu popote, un peu province –sans aucun à priori contre la province – aux tirades loufoques ou aux bribes inconsistantes !
C’est un récit légèrement hirsute, plein de clichés et de bons sentiments, notamment sur les conflits générationnels au tout début et ce, sur 40 pages ! Avouez que c’est un peu énervant, voire carrément lassant, on a toujours l’impression de lire la même chose.

Et puis, il y a un langage inadéquat où il manque des pronoms personnels, où les références littéraires sont loupées, parce qu’elles tombent comme un cheveu sur la soupe ! Je n’ai jamais réussi à pénétrer ce roman un peu vieillot, un peu à part, où ça bouge beaucoup, où le lecteur que je fus est resté à la traîne, gêné par des familiarités curieuses, et un nombre incalculable de phrases sans sujet. Il y a dans ce roman une désinvolture littéraire qui fait que ce roman n’est malheureusement pas très littéraire. Pardonnez ma dureté mais je le redis, je me suis réellement égarée dans ce récit, où les notions d’ espace – temps sont trop floues pour moi, où on ne sait jamais très bien, ni ou on en est, ni avec qui on parle, ni qui vous parle, ni qui vous convie. Je n’ai jamais réussi à investir ou à me sentir concernée par cette histoire, en dépit de quelques jolis moments plein de sensibilité, quelquefois de justesse.

Je m’attendais à un roman novateur : je me retrouve avec un opus qui respire l’ambiance cabaret avec des personnages qui rentrent et qui sortent, tous plus gentils et attachants les uns que les autres, tous « attendus », qui disent beaucoup d’expressions toutes faites ! Ceci, au fond, n’est pas une critique en soi. L’auteur peut bien écrire ce qu’il veut. Ce n’est donc pas tant le récit et son organisation linéaire qui m’a déplu, c’est le style qui m’a vraiment gêné. J’ai relevé quelques phrases maladroites (« le chantier de ce chantier commençait à lui monter furieusement au nez« , non mais franchement, c’est laid, non ?) qui m’ont surpris, fait ciller. En trois mots comme en cent, ce qu’on reproche aux premiers manuscrits qu’on ne publie pas, regorge dans le roman de Galvada. C’est un excellent roman à mettre entre leurs mains pour leur expliquer tout ce qu’il ne faut pas faire quand on n’est pas connu et tout ce qu’on peut se permettre de faire une fois qu’on a quelques romans à son actif !!

Désolée mais les « à tisonner des souvenirs mal éteints » me semble extrêmement maladroit, ainsi que la lourdeur de « refrain de banderilles dans nos cœurs à statistiques », sans compter la propension de l’auteur à user d’un langage imagé à double sens (« je regrettais ces feux de détresse« , « c’était la nuit, et la nuit, elle n’y était plus. Soit elle travaillait, soit elle se racontait son histoire ou ses vastes plans de bataille en laissant à Johnny Walker ou Peter Stuveysant le soin de tourner les pages et de déplacer la cavalerie légère… » De quoi parle-t-elle ? la cavalerie légère …DE QUELLE CAVALERIE parle t-elle ? tout est comme ça, très imagé, on ne sait pas de quoi elle parle. Johnny Walker ou Peter Stuveysant, on imagine que ce sont les cigarettes…mais on en est pas sûrs ?) ou les onomatopées balourds utilisés à foison, le réflexe « djeun » branché, ponctuant les phrases de « putain » ou « lourdes de chez lourdes », associant des familiarités de bon aloi avec des blocs de mots bizarres ou les expressions incongrues, « je me la coltine ma lucidité ». Mais la palme, à mon avis, revient sans conteste à « avançais-je en articulant sur des œufs » ou « dépareillé au milieu de la fourmilière » qu’on aurait envie de corriger pour un simple « anonyme parmi la foule ». Non, franchement, je suis triste. Ce n’est pas agréable d’avoir envie de corriger un auteur ! Ce n’est pas agréable de lire un texte aussi peu limpide ou les emprunts sont mal employés et alourdissent encore plus le ton, je cite, « ils sont venus, ils sont tous là » ou « je me baladais les mains dans mes poches crevées », envoyé négligemment au milieu d’une phrase. En fait, ce roman me fait penser à une personne qui aurait voulu bien faire mais qui souffrirait de fautes de goût. Et de la part de Anna Galvada, qui est, par ailleurs, un auteur talentueux, cela surprend complètement.

J’aurais donc voulu être attendue quelque part, mais qu’on se rassure, je ne suis pas du genre à demeurer inconsolée !

24 Commentaires

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  1. "En trois mots comme en cent, ce qu’on reproche aux premiers manuscrits qu’on ne publie pas, regorge dans le roman de Galvada."

    ouch !

    • Laurence Biava sur 30 avril 2008 à 15 h 25 min
    • Répondre

    J’assume, c’est la vérité. Ce roman est plein de maladresses. A moins que les maladresses de style aient subitement disparu dès la 151 ème page !. Pour ne pas formuler de jugements de valeur ineptes, j’évite de parler de ce que je ne sais pas.
    Au delà de la 150 ème page,je ne sais donc plus rien de ce roman, dont j’ai par ailleurs, déjà tout oublié.
    Je suis désolée.!
    lo

    • sirius sur 30 avril 2008 à 16 h 00 min
    • Répondre

    ouille ouille ouille, tes exemples sont horribles, si c’est ça je ne le lirai pas – je n’aime pas tellement, contrairement à toi. Effectivement, un style emprunté qui vaudrait à n’importe quel manuscrit lambda l’abandon dès la 5ème page – tu as tenu plus…

  2. Voilà de quoi décourager plus d’un lecteur… et plus d’un auteur amateur!

    • laurence biava sur 30 avril 2008 à 17 h 46 min
    • Répondre

    Juste une précision :
    Je ne dis pas de ne plus lire Galvada ! ne vous méprenez pas ! je ne ferais jamais une chose pareille ! au contraire, lisez le ! et vous verrez par vous même !
    je pense que ce roman n’est pas bon, c’est tout et j’espère qu’elle fera mieux la prochaine fois !
    Mais heureusement que ce n’est pas celui-ci qui l’a fait connaître ! Il faudrait que quelqu’un de plus professionnel que moi lui suggère de raccourcir ces récits, c’est un premier point.
    (néanmoins, elle a vendu plus de 400 000 exs, ce qui signifie que les lecteurs de Galvada sont sans aucun doute moins exigeants que moi).

  3. Ca sent surtout la lectrice furieusement déçue… Un sentiment toujours très désagréable quand on apprécie partculièrement un auteur.

    • Gwenaël sur 30 avril 2008 à 23 h 29 min
    • Répondre

    user "d’un langage imagé à double sens" ???
    Mais ces jeux de sens, de références, donnent de la profondeur, de la densité, peut-être…
    ""anonyme parmi la foule"" : c’est plutôt banal, et cliché" comme expression : écrire, c’est créer et dire autrement. j’ai parcouru quelques pages, cette histoire de pronom rend la lecture particulière, curieux d’avoir la signification de cette disparition : si c’est gratuit, cela ne sert à rien : du style pour du style. Hormis ses thèmes de prédilection, elle a eu envie de faire un roman plus ambitieux, peut-être…
    (un peu commme Lolita, non ?… Gavalda se met en danger, et tous ses lecteurs ne la suivent pas, hein Alexandra ?…) Brefs commentaires…

  4. Alexandra : Johny Walker c’est le whisky vendu souvent en flasque chez l’épicier du coin, je comprends un peu cette phrase même sortie du contexte.
    (sauf un peu le dernier paragraphe, pour le reste des critiques, ça cogne dur, la cavalerie lourde 😉

    Gwenaël
    Se mettre en danger en faisant du gavalda de 600 pages pour son 4e roman alors qu’elle était comme son éditeur sûre d’en vendre 500.000 minimum ?
    Gavalda donnant à lire un pavé pour les congés payés de mai ou la plage à Palavas cet été. Alors c’est un grand écrivain ou un écrivain de gare finalement ? Qu’est ce qu’elle donne à lire ?
    C’est rageant de voir un talent se gâcher avec un thème "si ambitieux". Peu importe l’écriture, (ce non-thème ne mérite pas 600 pages, ça ne peut pas fonctionner, ce ne serait pas faute à un manque de talent).
    On ne ferait pas une bluette avec romain duris ou jean-pierre bacri de 3h30 même si c’est très bien monté (le film). Tout n’est pas Apocalypse Now. Pardon pour le parallèle hasardeux – très clair pour moi – mais déjà, ça commençait mal.

  5. "Et de la part de Anna Galvada, qui est, par ailleurs, un auteur talentueux, cela surprend complètement."

    Notez, ce n’est peut être pas Anna qui a écrit ce Gavalda. Théorie du complot.

    • Philippe sur 1 mai 2008 à 15 h 07 min
    • Répondre

    Pauvre Françoise Sagan ! Quand on ne surnomme pas l’insipide Faïza Guène "la Sagan des cités", c’est l’horripilante Gavalda qu’on affuble du titre de "nouvelle Sagan".

    Dans quel monde vivons-nous donc !

    • Gwenaël sur 1 mai 2008 à 15 h 51 min
    • Répondre

    Mince : j’avais pas vu que c’était une tribune libre… mon "hein Alexandra" est en fait un "hein Laurence Biala", avec un peu trop de familiarité…
    Bon "Brg", tu pointes l’absence de thème.
    Je n’ai lu que ses nouvelles, que j’vais trouvé "sympathiques" donc je ne peux pas trop me prononcer : à vous de voir si ça vaut quelque chose. Non, moi je faisais référence à ces expressions imagées, dénoncées par Laurence Biala, et à cette disparition des sujets…. Sur le style, en somme. D’où le "roman ambitieux", dans ce qu’il a de recherche, ou d’écart par rapport à sa précédente production. Allusion à Zeller : entre ses deux/trois premiers romans et Julien Parme : il y a changement de style, et de projet. (et je disais un peu comme la charmante Pille : cf le débat sur le Buzz)… et l’on parle déjà de déception : mais un bon écrivain est celui qui suprend les attentes.

    • Gwenaël sur 1 mai 2008 à 15 h 54 min
    • Répondre

    Laurence "Biava"… (décidément…) désolé…

    • laurence biava sur 1 mai 2008 à 16 h 00 min
    • Répondre

    GWENAEL, je te réponds précisément bientôt..Pas de souci pour la familiarité, vas y franco !
    la biz
    lo

  6. Petite précision : je n’ai pas lu « La consolante ». Et pas prévu de le lire…
    En fait je n’accroche pas à son univers car j’aime le cynisme et Anna Gavalda est juste l’opposé du cynisme.
    Mais son succès me fait très plaisir car elle donne envie de lire à des gens qui ne sont pas lecteurs, des jeunes en particulier. C’est peut être bête mais j’aime bien !
    J’avais trouvé ses nouvelles correctes, la première m’avait bien plu, pour son côté malicieux.
    Mais j’ai par exemple préféré de loin les nouvelles d’Alexandre Gouzou au titre du recueil qui fait étrangement écho au sien d’ailleurs « J’aurais voulu que tout soit autrement ». Excellent (pourtant suis pas fan des nouvelles). Bon, le pauvre il resté dans l’ombre… Pas assez généraliste je suppose.

    Enfin bref, pr en revenir à Anna Gavalda, j’admire cette femme pour être restée fidèle au Dilettante. Elle essaie de composer avec sa célébrité, à continuer de tracer sa route littéraire malgré quelques sarcasmes.

    Concernant les critiques de Laurence sur le style, je rejoins Brg car les phrases que tu as citées ne me paraissent pas si obscures et si horribles (bon c’est affaire personnelle tout cela mais disons que ça ne me choque pas énormément mais j’imagine que sur la longueur c’est peut être différent…). En fait j’avais surtout entendu parler des verbes qu’elle alignait comme ça un peu au hasard et dont l’effet était assez déroutant.
    J’étais assez Ok avec ce que disait Nelly Kapriélan dans les Inrocks sur Gavalda, que parmi les vendeurs de best-sellers (lévy, musso and co), elle jouait ds une autre catégorie car elle possédait un ton et un style contrairement aux autres. Laurence si tu retrouvais cette chronique ds ton relais H de salon, ce serait top !

    Voici une petite recherche d’autres critiques de blogueuses littéraires sur « La consolante » en complément :

    http://www.leblogdeslivres.com/?...
    « Il faut aussi déplorer des dizaines de paragraphes parfaitement incompréhensibles, ou qu’il faut relire quatre à cinq fois pour identifier le locuteur.En outre, et c’est plus grave, il faut attendre plus de 300 pages pour retrouver Anna Gavalda. Et là, les tics s’atténuent miraculeusement, et on retrouve son génie à enfermer dans quelque phrases les petites scènes et émotions du quotidien, qui nous parlent et nous touchent. Comme quand elle décrit l’enfance qui s’enfuit. »

    carnetdelectures.over-blo…
    Pourtant si l’on retrouve bien la patte de Gavalda, il n’y a pas dans La consolante, l’étincelle, l’alchimie qui faisaient le charme et la magie d’Ensemble c’est tout. Dès les premières pages j’ai bien senti que la sauce ne prendrait pas : le style est horripilant (une collection de phrases sans sujets! *),
    Pendant les 250 premières pages, rien n’est fluide, tout est effort. Il faut s’accrocher, s’écorcher aux mots, et résister à la tentation de tout abandonner.

    cathulu.canalblog.com/arc…
    « Gavalda croque avec un plaisir évident ses personnages, fustigeant au passage autant les clichés bobos en matière d’architecture , "un architecte d’intérieur, concepteur d’espace, créateur de volume, passeur de lumière et autres trouducuteries. (…)quelqu’un capable de nous dire que le monde est plein d’histoires et que personne ne veut les écouter »

    http://www.biblioblog.fr/index.p...
    « Comme dans ces précédents romans, Anna Gavalda use et abuse des virgules, retours à la ligne et points de suspension. Mais ce à quoi elle ne nous avait pas habitués, c’était la scansion des phrases, phrases souvent nominales ou infinitives d’ailleurs, et l’absence répétée, presque lancinante, des sujets (…) Pendant les 250 premières pages, rien n’est fluide, tout est effort. Il faut s’accrocher, s’écorcher aux mots, et résister à la tentation de tout abandonner. »

    cuneipage.over-blog.com/a…
    « Je me suis accrochée, j’ai espéré me faire embarquer à un moment, même tardivement, mais sur les 637 pages rares ont été les moments où je me suis oubliée dans l’histoire… Ce qui m’a le plus heurtée, ce sont les gimmicks d’écriture, cette façon de sauter systématiquement les pronoms et d’enfiler les mots les uns après les autres, sans autre sens que celui qu’ils rappellent, de par ce qui en a déjà été dit. »

    • Laurence Biava sur 2 mai 2008 à 14 h 51 min
    • Répondre

    Je fais le nécessaire pour retrouver l’allusion aux Inrocks dont tu parles et suis d’accord sur l’effet petite musique de Galvada qui donne envie de lire. Franchemetn, tant mieux !
    Mais je suis aussi d’accord sur les critiques qui prolongent la mienne au sujet de l’affaire du style : gymmicks, verbes alignés, phrases sans pronoms, bref toute une typographie d’écriture et de syntaxe qui est tout de même clairement critiquée partout.
    la biz
    lo

    • Gwenaël sur 2 mai 2008 à 17 h 53 min
    • Répondre

    La patte Gavalda, le style… "trop d’efforts"
    => bah oui, il est là le problème, les lecteurs de Gavalda attende le Gavalda linéaire, facile, best-seller, et parmi tous ceux qui l’ont acheté, certains font le même constat : ce n’est pas notre Gavalda. Mais elle vous appartient ? Elle doit se figer dans le rôle et le style que vous attendez ?… J’entends beaucoup de déçus… mais aussi une grande demande de simplicité.
    c""e sont les gimmicks d’écriture, cette façon de sauter systématiquement les pronoms et d’enfiler les mots les uns après les autres, sans autre sens que celui qu’ils rappellent, de par ce qui en a déjà été dit. »""
    => son écriture est sur le mode de la parataxe, de la juxtaposition, de l’éclatement ; peut-être.
    Si Gavalda déçoit ainsi ; moi, je me dis qu’elle n’a pas voulu faire un truc bien commercial, bien policé, pour ceux qui aiment le prêt à penser et à lire.

    et remarque : elle n’a pas de compte à rendre à ses lecteurs sur sa façon d’écrire. cela gêne la lecture, mais si cela sert son propos.
    Et si cela est moins efficace que prévu, je l’encourage à continuer et non à reculer sous le front des subjectivités égoïstes.

    Le lecteur se croit tout permis pour critiquer négativement, et non pour étudier comment se construit tel ouvrage. saisir des intentions, une structure, c’est respecter un ouvrage, en particulier, et la littérature, en général.

  7. Oups, j’ai dit Alexandra, c’était Laurence, évidemment 😉

  8. Gwenaël, Gavalda mérite ces critiques parce qu’elle est douée et qu’elle peut mieux faire. Elle ne mérite pas des critiques complaisantes à l’eau de rose. Hey, elle était professeur, non.
    Et au classement, elle est en 1.

    • Gwenaël sur 2 mai 2008 à 19 h 30 min
    • Répondre

    ""Gavalda mérite ces critiques parce qu’elle est douée et qu’elle peut mieux faire. Elle ne mérite pas des critiques complaisantes à l’eau de rose.""
    => certes tout à fait d’accord Brg. Et je ne reproche pas le fait de la critiquer.
    => "qu’elle peut mieux faire", d’accord ; mais je me garde de dire que le lecteur doit l’emmener là où il veut.
    C’est un bémol que je mets, c’est tout.
    Je réfléchis par rapport à ma pratique de lecture et au respect du travail de l’auteur, dans sa démarche…
    (je me méfie donc des critiques négatives cette fois ; et je réagis sur la descente ne bloc de Laurence)
    😉

    """"Je me suis réellement égarée dans ce récit, où les notions d’ espace – temps sont trop floues pour moi, où on ne sait jamais très bien, ni ou on en est, ni avec qui on parle, ni qui vous parle, ni qui vous convie. Je n’ai jamais réussi à investir ou à me sentir concernée par cette histoire,""""" (Laurence Biava) => cela décontenace une habitude de lecture, et le plaisir d’une narration peu énigmatique. Mais cela pose surtout la question suivante : qu’attendons-nous d’une narration ?

    • mathilde sur 2 mai 2008 à 22 h 40 min
    • Répondre

    excusez-moi mais qui êtes-vous pour savoir que "ce qu’on reproche aux premiers manuscrits qu’on ne publie pas, regorge dans le roman de Galvada." ?
    Etes-vous éditrice ? Avez-vous déjà publié un roman ?
    Et que faites-vous de la liberté de l’écrivain ?

    • Gwenaël sur 3 mai 2008 à 0 h 07 min
    • Répondre

    Sans commentaire sur le commentaire de Mathilde…
    😉

  9. excusez-moi mais qui êtes-vous pour savoir que "ce qu’on reproche aux premiers manuscrits qu’on ne publie pas, regorge dans le roman de Galvada." ?
    Etes-vous éditrice ? Avez-vous déjà publié un roman ?
    Et que faites-vous de la liberté de l’écrivain ?

    Émettre un avis requiert-il une profession? Le bipède lambda non-éditeur est-il dépourvu de cerveau?Stigmatisation, flicage, bravo pour la modernité vous êtes en plein dans l´ère du temps…Mathilde.
    A propos, êtes-vous éditrice? Avez-vous dejà publié un roman? (si tenté que cela ait un intérêt mais il y en a un, forcément, puisque la stigmatisation de X en tant que non-éditrice (comprendre: simple lectrice) vous sert tant… Ce forum est un endroit où des LECTEURS ( êtes-vous lectrice Mathilde?) échangent quelques avis sans prétention et l´avis d´un lecteur éclairé m´intéresse personnellement plus que celui d´un éditeur sans compétences ou à la réputation surfaite etc.
    Aussi, j´ai beau relire les commentaires, à aucun moment la liberté de l´écrivain ne me semble remise en question, je n´imagine d´ailleurs personne remettre cette liberté en question dans un forum littéraire…la seule personne que je vois remettre en question une liberté,celle de l´expression, en l´occurence c´est vous et ce, QUI que vous soyiez.

    • ganesh sur 24 mai 2008 à 12 h 04 min
    • Répondre

    Vous êtes le cas typique de la blogueuse qui se la pète ! Tous les lecteurs sont en droits d’émettre une critique, certes, vous c’est un tacle vachard qui me rappelle tous les écrivains-libraires-éditeurs-journalistes (rayez les mentions inutiles) frustrés qui fréquentent les librairies et crée des blogs dits littéraires… Votre fiel n’aiguisera pas votre plume en tout cas et, surtout, que de temps perdu à dire du mal et d’un roman et d’une personne ! L’amateurisme n’est pas forcément éclairée ! Vous en êtes la preuve ! Condoléance…
    Ganesh, libraire quiet…

  10. un conseil si tu permets: reprends ce roman, va jusqu’au bout et tu vas voir que cela en vaut la peine ! la deuxième partie est savoureuse…

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