« La pianiste » d’Elfriede Jelinek, prix nobel de littérature 2004 relooké

En cette rentrée littéraire de septembre 2008, les éditions Point ont eu la (bonne) idée de demander aux étudiants arts déco de redessiner les couvertures des Nobel de littérature publiés dans leur collection. Résultat : une belle série de huit livres à la couverture très graphique, en noir et blanc parée d’un simple bandeau orange aux lettres argent, d’Alexandre Soljenitsyne (Le clocher de Kaliazine) à J.M Coetzee (Disgrâce). Parmi eux, nous avons décidé de nous intéresser plus particulièrement à l’autrichienne Elfriede Jelinek auteur du sulfureux « La Pianiste », adapté au cinéma par Michaël Haneke en 2001, (voir la chronique détaillée). Retour sur le making-of de cette couverture new-look et notre avis :

Les explications de Sandra Ghosn, étudiante de 25 ans (en photo ci-dessous) : « Trois notes de (vrai) piano et quelques morceaux de papier sagement plissés… « Avec ce projet j’ai appris qu’il faut s’éclater en travaillant, parce que ce n’est qu’en jouant qu’on tente de nouvelles expériences ». Jouer par exemple à fabriquer une vraie robe de poupée « en peignant une feuille à l’encre noire puis en la pliant pour obtenir des craquelures ». La feuille est ensuite découpée, assemblée puis collée sur une feuille blanche. Si Sandra pensait à l’origine dessiner un portrait de femme déchiré en mille morceaux, c’est finalement cette petite robe noire, qui dépeint le mieux « la psychologie du personnage d’Erika Kohut », (conforme « au style vestimentaire qu’adopte Isabelle Huppert quand elle joue le personnage d’Erika dans le film de Haneke »). »

Notre avis : L’idée de cette « femme-piano », où l’on peut reconnaître le symbole d’une femme gouvernée/étouffée -entre autres- par son art, est intéressante par sa dimension psychanalytique très présente dans le roman et fait écho à l’une de ses phrases : « Erika est un instrument compact revêtu d’une forme humaine. » En revanche, il est dommage de faire référence au style vestimentaire du film pour la petite robe noire (qui pousse à se demander si l’étudiante a lu le livre ou s’est contentée du film ?), car dans le texte, il est plutôt fait mention d’un style haut en couleurs assez ridicule et ringard puisque Erika est une coquette (refoulée par sa mère) qui adore s' »harnacher » de robes à fanfreluches. Elle porte des jupes plissées à carreaux et des écharpes bariolées un peu kitsh. Dans sa version « classique », l’ouvrage avait repris, comme cela se fait couramment, l’affiche du film d’Haneke, une image assez forte représentant la « prise » de la pianiste par Klemmer après une course poursuite dans le conservatoire jusqu’aux toilettes.

A lire : la chronique détaillée de « La pianiste » d’Elfriede Jelinek

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