Les livres issus du web continuent de fleurir… (Eric Chevillard, « Vie de merde »)

(mise à jour)
La rentrée littéraire de septembre 2008 aura été riche en livres issus de blogs avec la parution (assez controversée) de « Brèves de blog : Le nouvel âge de la conversation » de Pierre Assouline, célèbre critique et blogueur littéraire ( La république des livres sur Lemonde.fr), anthologie des commentaires les plus érudits, virulents voire franchement de mauvaise foi de son blog ainsi que de « La guerre littéraire » du journaliste et blogueur littéraire Didier Jacob, au Nouvel Observateur, anthologie de ses meilleures chroniques pamphlétaires publiées sur son blog Rebuts de presse.

La rentrée littéraire de janvier 2009 nous réserve déjà un autre blook très attendu par ses fidèles et assidus lecteurs : L’autofictif d’Éric Chevillard, publié par L’Arbre vengeur, le 20 janvier en librairie.
Plébiscité pour ses palindromes, aphorismes et autres exercices/expériences stylistiques , ce digne héritier de Raymond Queneau (auteur notamment de « Oeuvre posthume de Thomas Pilaster » ou encore « Démolir Nisard »…) écrit notamment : « Un roman n’est jamais qu’un banal dictionnaire secoué avec adresse et non sans frime dans lequel l’écrivain ne fait encore que planter un petit parasol et une paille. »

Il commente son expérience du blog en ces termes : « En septembre 2007, sans autre intention que de me distraire d’un roman en cours d’écriture, j’ai ouvert un blog, quel vilain mot, j’ai donc ouvert un vilain blog et je lui ai donné un vilain titre, plutôt par dérision envers le genre complaisant de l’autofiction qui excite depuis longtemps ma mauvaise ironie. Rapidement j’ai pris goût, et même un goût extrême, à cet exercice quotidien d’intervention dans le deuxième monde que constitue aujourd’hui Internet et à ces petites écritures absolument libres de toute injonction. »
Il décrit encore l’exercice littéraire auquel il se livre en ces termes : “la chronique nerveuse ou énervée d’une vie dans la tension particulière de chaque jour“.
Mise à jour 23/12/08 : A noter également la publication du site « Vie de merde » (lancé par Maxime Valette & Guillaume Passaglia) où des milliers de Français sont passés écrire leur malheur avec humour et spontanéité. Une sorte de grand « défouloir » selon les termes de son créateur où les historiettes proposées par les visiteurs du site, ont la particularité de commencer par « Aujourd’hui » et de finir par « VDM ». Ce meilleur du pire vient d’être réuni dans un recueil publié aux éditions Privé (Michel Lafon) en octobre 2008. Une initiative qui rappelle celle du best-seller américain « Not quite what I was planning » (issu d’un atelier d’écriture en ligne).
Extraits de l’éditeur :
« Aujourd’hui, pour faire plaisir à mon mari, j’ai mis un porte-jaretelles et des bas résilles, il m’a dit que je ressemblais à un rôti de porc ficelé ! VDM

Aujourd’hui, j’ai voulu faire le malin et montrer à mes collégues de bureau comment je pouvais allumer à distance la webcam qui est chez moi. Ainsi, nous avons appris tous ensemble que je suis cocu. VDM

Aujourd’hui, le téléphone sonne, je me précipite en courant pour répondre, je me prends les pieds, tombe sur un fauteuil en fer. Les larmes aux yeux et le souffle coupé, je décroche le combiné : « Oui allô, bonjour, c’est pour un sondage. » VDM

2 Commentaires

    • Redoub sur 29 décembre 2008 à 11 h 49 min
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    Bonjour, oui, c’est vrai que le net devient une source d’inspiration pour les livres…
    Je viens de lire "La face cachée du Net"*, qui est à mi-chemin de l’essai et du recueil d’histoires. L’auteur raconte en effet beaucoup d’histoires extraites du web, vraies ou fausses, comme celle de la petite fille pauvre née avec un bec de lièvre et qui se fait opérer grâce à de généreux donateurs (l’histoire se situe aux USA, d’où l’idée qu’elle ne peut pas se faire opérer dans un hopital public). Elle doit juste donner une goutte de sang en échange… et bingo!qui était derrière tout ça?… le Diable lui-même… qui cherche de nouvelles épouses!(car le diable ne pense qu’à ça, c’est bien connu)… ou bien l’histoire de la coucoupe volante qui aurait pulvérisé des milliers de km2 en Sibérie, au début du XX° siècle, ou bien l’histoire de ce cannibale qui recrutait ses victimes sur des forums de rencontre.
    En fait, en lisant ce livre, et en le croisant avec ma propre expérience, je me suis rendu compte aussi que le Net regorge d’histoires, des histoires qui circulent un peu comme des électrons libres… et que chacun peut s’en emparer…Il reste à écrire un roman qui serait en fait cousu avec des bouts de récits trouvés sur le Net…
    Red
    *http://www.omniscience.fr/files/...

    • Gérard Manvussa sur 7 février 2009 à 3 h 45 min
    • Répondre

    Quelques questions à l’auteur de la notule sur L’AUTOFICTIF :
    1- Avez-vous déjà vu un palindrome dans les écrits de Chevillard ?
    2- En avez-vous vu ailleurs ?
    3- Savez-vous ce que c’est ?
    4- Queneau était-il le père, le grand père ou l’oncle d’Amérique de Chevillard ?
    5- Sinon, pourquoi Chevillard serait-il son héritier ?
    6- Comment allez-vous ?

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