En attendant que la BD entre à l’Académie française comme le souhaiterait Erick Orsenna qui la considère comme « un art à part entière où il y a de l’imaginaire, de la politique, de l’humour…« , on continue de se régaler sur Internet de quelques strips bien sentis de jeunes auteurs prometteurs. Parmi les (plus ou moins) nouveaux venus qui buzzent sur la toile : une « bande pas dessinée » (si, si c’est possible !), une stagiaire qui raconte son exploitation avec humour et une DA qui se défoule sur les travers d’une agence de pub :
La bande pas dessinée : Comment faire une bande dessinée quand on ne sait pas dessiner ? Le blogueur Navo (également co-auteur d’une web série « Les Voisins Du Dessus » et de one man show) a trouvé la solution avec son (pas) concept. On applaudit la prouesse de parvenir en 3 cases et quelques bulles, sans aucun dessin donc, à nous faire sourire, rire et à nous accrocher à ces petites anecdotes, réflexions existentielles et satires en tout genre. De sa vie amoureuse (célibataire ou avec sa fiancée) jusqu’aux petites contingences du quotidien ou encore son regard décalé sur l’actualité, la TV, le ciné… avec une petite dose d’humour trash et toujours un art de la chute à saluer ! Avec une économie de moyens, il arrive en jouant avec l’esthétique des bulles et des cases (taille, couleurs…) à des représentations fortes ou ludiques (cf : la saynète de l’ascenseur). Créé en 2007, il se compose à ce jour de 3 saisons à découvrir d’urgence (voir le blog)
Petit aperçu choisi :
Le célèbre « diagramme décisionnel du blogueur célibataire » (existe même en tee-shirt !)
Les inconvénients de la bande pas dessinée :
Existentiel : Le sens de la vie
Le (pas) racisme :
Tremblement de terre à Haïti (humour -très- noir)…
On se souvient en 2005 de la révolte des stagiaires défilant avec leur masque blanc dans les rues en protestation à leur condition de « sous-salariat toujours disponible », sans cesse renouvelé et sans aucun droit ». La blog de la jeune graphiste et illustratrice Yatuu, lancé en décembre 2009, pourrait en être une parfaite illustration. Sur le mode de l’humour, elle nous conte à travers différentes saynètes les abus et le mépris dont elle est victime au quotidien dans une agence de pub : heures supplémentaires by night (et bien sûr non rémunérées) à foison, déconsidération du personnel embauché, délais « urgentissimes », tâches ingrates, vol d’idées et autres injustices et petites exploitations en tout genre. Bienvenue dans le monde fabuleux d’une stagiaire au bord de la crise de nerf !
Voir le blog
En visitant le blog de Katika (un talent repéré et invité au festival d’Angoulême 2010), Yatuu risque de ne pas être tellement rassurée car on se rend compte que la vie en agence de pub n’est pas tellement plus facile lorsque l’on est en CDI… Cette jeune DA branchée à l’éternelle marinière rouge et jean aux airs de Daria se moque avec un cynisme blasé des réunionnites, stratégie virale et autres lubies des clients (une sorte de version dessinée de Simone de Bougeoir) jusqu’à son « Agency survivor kit » et ses photomontages rétro décalés : Voir le blog
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