« La carte et le territoire » de M.Houellebecq : « un projet aristotélicien » selon F.Beigbeder

Après la préface de Michel Houellebecq d’Un roman français et l’intégration de Frédéric Beigbeder comme personnage de « La carte et le territoire », l’intéressé consacre sa dernière chronique pour le magazine Lire à ce roman qui fait beaucoup couler d’encre :

Après avoir mis en évidence la dimension autofictive du roman et ses mises en abyme, il écrit notamment : « Le roman n’est plus, comme l’insinuait Perec, un mode d’emploi de la vie, mais un guide pratique du consommateur avisé, un appareil-photo à la recherche du bon goût perdu, un portrait de groupe du capitalisme moribond (de Damien Hirst à Bill Gates) qui vire, vers la fin, au pastiche de roman policier.
Le projet houellebecquien est un projet aristotélicien (selon Aristote, la poésie est une imitation de la nature) et simultanément un projet non aristotélicien (au sens du « Monde des Non-A » de Van Vogt, le monde réel n’étant pas montrable). L’originalité de ce roman vient de ce tiraillement entre vérité et fiction, un jeu de miroirs permanent qui nous renvoie à notre mode de vie déchiré entre désir et consommation, bonheur publicitaire et réalité virtuelle, projet de vie et organisation de la mort.
 »

Il souligne aussi, ce qui a été souvent oublié par la critique, l’humour de l’auteur toujours aussi vif : « La seule vérité est celle d’un style toujours aussi laconique, sociologique, dépressif et hilarant : « Il envisagea un moment de regarder un film porno, mais s’endormit avant d’avoir pu comprendre le fonctionnement du pay per view. »

Lire la chronique complète : http://www.lexpress.fr/culture/livre/beigbeder-sur-houellebecq-pardonnez-moi-d-oser-ecrire-ceci-d-un-ami_916935.html

2 Commentaires

    • laurence.biava sur 4 octobre 2010 à 21 h 43 min
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    oui, bon, il ne faut pas exagérer, non plus. Sylvie Germain, par exemple, aurait écrit "La Carte et le territoire", Frédéric n’en parlerait pas. Depuis quand n’a t-il pas consacré l’une de ses chroniques littéraires à un roman féminin ? (sauf Nothomb et Despentes dans Voici mais disons que le coté têtes de gondole, "on ne peut pas ne pas en parler" fait que, naturellement, on en parle.). Projet aristotélicien ? pas trop d’accord. De tte façon, sa critique dithyrambique, curieusement, me laisse songeuse…
    La chronique d’octobre de Lire est parue : "pourquoi je lis".

    • Mazertienne sur 18 mars 2011 à 17 h 40 min
    • Répondre

    J’ai beaucoup aimé et j’ai ri à l’humour souvent grinçant de l’auteur. J’ai aimé qu’il nous montre ce que l’avenir nous réserve: une France verte et touristique, pourquoi-pas? (j’ai 76 ans)

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