« Les anges s’habillent en caillera » : le buzz littéraire venu des cités…

Après Faiza Guene et son « Kiffe kiffe demain » devenue égérie de la littérature des cités, c’est au tour de Rachid Santaki de se faire remarquer avec un polar estampillé « premier roman noir du 93 », son deuxième opus publié en janvier 2011 aux éditions « Moisson rouge ». Avec 6 000 exemplaires vendus, une sortie poche pour septembre 2011 et un projet d’adaptation ciné, l’auteur de « Les anges s’habillent en caillera » -d’ailleurs préfacé par Oxmo Puccino- revendique sa méthode consistant à « vendre son livre comme un disque de rap » :

Il nous raconte l’histoire d’Ilyès, alias Le Marseillais, jeune voleur de cartes bancaires à Saint Denis « le plus doué de sa génération » – inspiré d’un célèbre escroc de la région actuellement emprisonné à Villepinte- qui sortant tout juste de prison, cherche à se venger de celui qui l’a vendu…

Mêlant verlan (ange étant le verlan de « gens ») et sonorités hip-hop, ce roman nourri de la culture « Scarface » nous plonge dans l’univers interlope des flics véreux et autres délinquants vénaux où tous les coups sont permis… C’est aussi un portrait urbain de Saint Denis servi par des descriptions quasi-ethnologique jusque dans les recoins de ses ruelles où se trament les combines… Extrait : « Hervé tente de se carapater mais il se prend un pénalty dans l’estomac. Il crache du sang. Un des molosses l’attrape par les cheveux et le projette contre le mur. Hervé se fait piétiner par des semelles, taille 47. Les deux tortionnaires continuent à s’amuser. Hervé danse le smurf à coups de pompe. »

Pour se faire connaître, l’auteur trentenaire sillonne les quartiers en minibus pour créer le buzz. Musique à fond, affiches « taguées » sur les murs, tracts à la sortie des lycées accompagné « d’ambassadeurs » (des jeunes issus de la salle de boxe ou petits frères d’amis), tout est bon pour faire la promo de son livre auprès des jeunes. En à peine dix jours, le minibus avait déjà parcouru 1 900 km et distribué 10 000 flyers. Cela n’empêche pas l’auteur de continuer d’écrire avec déjà trente chapitres prêts pour son prochain roman…

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