Auteur : Jérôme Attal

Quand les écrivains célèbrent « la passante » (du mythe littéraire de la passante au harcèlement de rue)

Il fut un temps où l’on ne parlait pas encore de « harcèlement de rue » mais de jeux de regard, de séduction innocente et espiègle, où les passantes, (agréablement ?) surprises, conscientes ou non, devenaient les insaisissables muses des poètes et des écrivains qui leur rendaient hommage dans leurs œuvres. En 1857, Baudelaire inaugurait le mythe de la passante, cette « Fugitive beauté » dans la nuit, à « la douceur qui fascine et le plaisir qui tue« . Aujourd’hui le débat féministe divise*: en effet, où commence et s’arrête la limite entre harcèlement et compliment ? Face à l’évolution du regard social sur ces pratiques (et à leur condamnation), il est amusant de se retourner sur des œuvres antérieures -ou pas- à ce mouvement comme des extraits issus de l’étonnant et désormais un peu tombé dans l’oubli roman « Anissa Corto » de Yann Moix, mais aussi plus récemment de Philippe Vilain (« Pas son genre ») ou de Jérôme Attal, ainsi que de l’essai « Galanterie française »…, après avoir évoqué le mythe littéraire de la lectrice dans le train

Dans la bibliothèque des blogueurs… Jérôme Attal (diariste en ligne, écrivain et auteur-compositeur-interprète)

Si Jérôme Attal, artiste éclectique (auteur de 5 livres, d’un album de pop française et parolier pour diverses personnalités : de Florent Pagny à Michel Delpech, Johnny Hallyday…) tient son journal en ligne depuis 1998 et compte ainsi parmi les précurseurs du genre, il voue en revanche une certaine réticence aux blogs 2.0 ou encore au système de commentaires (qu’il n’utilise pas). A ce sujet il expliquait avec humour : « Je crois qu’écrire c’est s’affranchir de tout système de commentaires. Après, pour ce qui est d’être publié, il y a quand même des activités beaucoup moins austères et contraignantes que tenir régulièrement un blog, comme passer à la télé par exemple. Je tiens à ajouter quand même que malgré une propension à l’éclectisme voire au n’importe quoi, HTML est un très bon éditeur. » Dans ce journal inspiré par Jean-René Huguenin, cet ancien étudiant en lettres modernes dévoile son univers sensible de dandy esthète et mélancolique, ses traversées poétiques d’un Paris chic, de préférence brumeux et nocturne, où il s’émerveille des gracieuses passantes du boulevard Saint-Germain… Les références littéraires y sont récurrentes : de Marguerite Duras à Fitzgerald. Alors qu’il publie son 3e roman « Pagaille monstre », il a accepté de nous dévoiler les rayonnages de sa bibliothèque : de Salinger à Dostoïevski en passant par Joan Sfar…

« La fille aux allumettes » un conte de Noël (ré-)écrit par Jérôme Attal (sur Arte)

L’écrivain (et musicien) Jérôme Attal (aux éditions Stéphane Million) a participé à l’écriture du scénario d’un court-métrage (en forme de comédie musicale) qui sera diffusé le 25 décembre à 00:50 sur Arte, où il tiendra également le premier rôle masculin aux côtés d’Annabel Rohmer : « La fille aux allumettes ». Une version revisitée et modernisée du célèbre (et poignant) conte d’Andersen « La petite fille aux allumettes ». On se souvient de cette jolie histoire de notre enfance où, à la veille des fêtes, alors que tous s’affairent joyeusement, une pauvre petite orpheline, chassée de chez elle, erre dans les rues. Pieds nus dans la neige, elle tente de vendre un paquet d’allumettes en vain. Elle allume alors, une à une, ses allumettes pour se réchauffer et voit apparaître et s’évanouir dans la lueur vacillante des visions de bonheur et de famille jusqu’à sa grand-mère décédée qui l’emmènera au ciel…

Inspiré, l’auteur du Garçon qui dessinait des soleils noirs en avait déjà tiré de jolis textes à l’humour poétique pour son journal en ligne :

Ecrire en pensée (Journal de Jérôme Attal)

Comment l’inspiration vient à l’écrivain, comment les mots, les histoires se forment-ils d’abord dans « l’arriere chambre » cérébrale dont parlait joliment Richard Millet, c’est ce que capture, avec acuité, Jérôme Attal dans son journal en ligne:

Cormac McCarthy et Dostoïevski vus par Jérôme Attal

Dans son (toujours aussi) passionnant journal en ligne, l’écrivain et musicien Jérôme Attal (qui vient de publier « Le garçon qui dessinait des soleils noirs » aux éditions Stéphane Million) confie ses impressions de lecture sur le dernier roman apocalyptique, « La route », du géant des lettres américaines, Cormac McCarthy, prix Pulitzer 2007 et acclamé de toute part. Il tisse un parallèle avec la situation actuelle au Congo et Dostoïevski :

Christophe Paviot refait le portrait de Kurt Cobain et Jérôme Attal raconte sa vie avec les Beatles

La musique, rock, pop ou rap inspirent de plus en plus la nouvelle génération d’écrivains nourris autant de décibels que de manuscrits. A tel point que l’on parle souvent de « roman rock ». Malheureusement il ne suffit pas toujours de s’inspirer d’une icône forte pour faire un bon roman, quelque soit son potentiel romanesque. Récemment on se souvient en 2007 du décevant « Boys in the band » de David Brun-Lambert sur Pete Doherty ou encore de Joy Sorman qui signait « Du bruit » en hommage à NTM. Les éditions Naïves ont, elles, fait le pari périlleux de donner la parole à des écrivains pour évoquer un artiste qui les a marqués. Cette collection baptisée « Sessions » a notamment déjà publié Stevie Wonder vu par Anna Rozen, Mick Jagger par François Bégaudeau, les Beatles par Claro ou encore Indochine par Chloé Delaume. Christophe Paviot et Jérôme Attal s’essaient à leur tour au genre: (+ vidéo « Salon du livre ») :

« L’amoureux en lambeaux » : Les « fragments du discours amoureux » de Jérôme Attal migrent du blog au roman

Jérôme Attal, trentenaire, ancien étudiant en lettres modernes, cinéma et histoire de l’art (!), écume depuis 99 les salles et compte déjà plus de deux albums à son actif, qui cultivent tous deux son spleen romantique que les critiques ont qualifié tour à tour de « gainsbourien » ou de « nouveau Jacques Dutronc »… Il est aussi le parolier de quelques grands noms de la chanson française (Arthur H, Jane Birkin, Johnny Hallyday…). C’est l’éternel « jeune homme chic (voire branché) », le « dandy » élégant et sensible qui tombe amoureux d’une jolie épaule ou d’un battement de cil dans chaque café ou au détour de chaque rue (rive gauche ou Neuilly), « Doinelien-Léaudien » pour reprendre son expression. Regard flou et mélancolique, tout en en aphorismes et joutes verbales, il joue a fond son personnage de « gentleman (song)writer » qui séduit depuis plusieurs années un public assidu et les médias qui lui consacrent ponctuellement un portrait, une interview ou une chronique…