Auteur : Anna Rozen

« Sous le manteau » : Delphine de Vigan, Anna Rozen, Philippe Jaenada, Serge Joncour revisitent l’érotisme des années folles

Un beau livre illustré, au titre suggestif « Sous le manteau », mêlant nouvelles inédites de plusieurs écrivains contemporains (Delphine de Vigan, Anna Rozen, Philippe Jaenada, Serge Joncour) et cartes postales érotiques du début du XXe siècle vient d’être publié aux éditions Flammarion. Un concept original qui a inspiré des nouvelles pleines d’humour, de malice sensuelle et de fraîcheur aux auteurs du XXIe siècle !

A propos d’un (premier) baiser : Nicolas Rey, Arnaud Cathrine, Niccolo Ammaniti, Anna Rozen, Lola Gruber, Jeffrey Eugenides, Matzneff, Fitzgerald, Bukowski, Djian, Sagan…

A l’occasion de la Saint Valentin, fête des amoureux, commerciale certes mais à laquelle on aime se prendre au jeu, Buzz… littéraire s’intéresse plus particulièrement au (premier) baiser, version littéraire. Celui sur lequel une existence peut basculer. Un homme, une femme, un premier rendez-vous et l’espoir brûlant de lèvres qui se scellent et se goûtent enfin. Mais avant ce baiser décisif, le prélude délicat et sensuel, hésitant, timide, maladroit ou au contraire fougueux, brutal… Des préliminaires qui s’éternisent parfois avant « d’oser » : Les écrivains « nouvelle génération » et leurs prédecesseurs nous offrent quelques belles scènes « d’avant baiser » et ses conséquences… Lyrique, blasé, émouvant ou poétique. Florilège :

Anna Rozen et Internet

En réponse à l’invitation de l’agence Publicis, Anna Rozen a écrit une courte nouvelle « Parler avec le monde » ayant pour thème les rencontres amoureuses sur Internet. Un monde artificiel où le romantisme n’a guère droit de cité… Dialogues hauts en couleur à l’appui ! Elle ne tient pas de blog (car la lecture à l’écran la gêne) mais un journal photos (de clichés sur le vif) en ligne au sein d’une communauté.

« Méfie-toi des fruits », « Plaisir d’offrir, joie de recevoir »: Promenade subjective dans les jardins d’Anna Rozen

Anna Rozen fait partie de ces romancières particulièrement représentatives de cette littérature « nouvelle génération » qui est l’objet même du Buzz littéraire. Cette quadra épicurienne (génération 60’s) possède un charme et une fraîcheur dont on ne se lasse pas de roman en roman et sur ses quelques échappées tels « Le petit garçon qui n’existait pas », un livre illustré avec Dupuy et Berbérian (également auteurs de la couverture de son dernier opus « Vieilles peaux ») ou encore une ode à Stevie Wonder (« Encore » chez Naïve éditions). Anna Rozen c’est un spleen acidulé, une loseuse joyeuse, une sensibilité malicieuse d’écorchée. Elle aime la chair, les hommes, les plaisirs, bref la vie la vie même si celle-ci le lui rend rarement. Ces histoires gardent souvent un goût amer où le bonheur se fait discret (ou articificiel comme dans son Bonheur 230)… Une écriture gourmande, provocatrice, tout en rondeur même pour nous raconter le plus acide ou le plus cru. Une plume nue, vraie et pourtant pudique, jamais obscène même si elle est explicite. C’est une grande soeur pétillante et fantasque dont on se sent immédiatement complice et proche. Des romans courts, vifs et denses, sans complexe, dont on se délecte et qui font réfléchir. On ne peut s’empêcher de penser à Bridget Jones quand on lit Anna Rozen, ce qui ne lui ferait sans doute pas plaisir. Mais une Bridget libre, toute en nuance et en subtilité, qui serait filmée par un Claude Sautet ou un Patrice Chéreau (celui d' »Intimité » notamment). Un univers très féminin et sensuel sans aucune mièvrerie ou stéréotypes, bien au contraire. Une certaine violence et lucidité habitent ces écrits avec toujours cet humour si particulier, sa petite musique, en arrière plan. Florilège :

Bonheur 230 d’Anna Rozen, le bonheur en pièces détachées…

Rentrée 2004, Anna Rozen, l’auteur sensuelle de « Plaisir d’offrir, joie de recevoir » ou encore de « Méfie-toi des fruits », change radicalement de registre (enfin presque !) et livre un étonnant roman aux accents d’anticipation qui contient en filigrane ses idées féministes, dit-elle à son sujet. Bonheur 230 qui imagine un paradis totalitaire pourrait être un cousin du meilleur des mondes d’Huxley, à quelques détails près… Dans ce monde presque parfait, il faut tout de même choisir entre ses jambes ou sa tête ! Une incursion originale dans un genre bien éloigné de son univers habituel et quelques belles trouvailles pour une auteur qui avoue n’avoir jamais lu de science-fiction !