Féminisme et Littérature

« Grand-écrivain » au féminin : la bataille de la visibilité (1/2)

A l’occasion de la Journée de la femme, le 8 mars prochain, je vais m’intéresser, au cours de ces prochaines semaines, à différentes facettes du rapport entre femmes et littérature. J’avais précédemment esquissé une réflexion sur le sexe de la littérature. Pour débuter cette série de billets, j’aimerais m’interroger sur la rareté des femmes élevées au rang de « grand écrivain ». Ce titre honorifique, ce « statut » décerné par la postérité et qui fait qu’un écrivain marquera son siècle et les suivants, qui fait que son œuvre sera lue de génération en génération et deviendra une référence. Premier constat, le titre n’existe qu’au masculin. Et pour cause, ces messieurs y sont sur-représentés. Les femmes seraient-elles donc de piètres plumes, y aurait-il un manque de talents littéraires féminins ? Non, bien sûr il n’en est rien. Virginia Woolf plaidait dans son essai « Une chambre à soi », la cause de l’absence de conditions matérielles pour écrire. Mais les contre-exemples d’écrivains désargentés et maudits pullulent… Non, je vois pour ma part une autre explication de ce déséquilibre flagrant :

Ecriture féminine/masculine : la littérature a-t-elle un sexe ?

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Le sujet de la littérature féminine semble être dans l’air du temps puisque à son tour le magazine Lire rend hommage aux femmes et publie un spécial « écrivains filles » (voir notre dossier en cours) pour son numéro de mai 2006. L’occasion pour le chroniqueur Frédéric Beigbeder de réagir à cette classification « sexuée » qui peut porter à controverse.