Nouveau projet TV transgenre pour Bret Easton Ellis : The Canyons

Récemment -et apparemment toujours en cours- la présentation des trois romans de Céline Curiol, Elise Fontenaille et Céline Minard a suscité un débat inattendu sur les « frontières » (notez bien l’usage des guillemets !) entre littérature générale et SF et plus précisément de « l’étiquette » (re-guillemets) d’anticipation sociale. Une évolution qui semble naturelle au vue d’une littérature de plus en plus transgenre. Bret Easton Ellis en est peut-être le plus représentatif, comme le confirme cette brève qui annonce son nouveau projet de soap opera (développée pour Showtime), à mi-chemin entre l’horreur et la réalité quotidienne d’un groupe de trentenaires californiens

S’il n’a jamais été un écrivain de Fantastique ou de Fantasy, Bret Easton Ellis est l’auteur d’œuvres qui empruntent plus ou moins directement à leur univers. Entre l’horreur pure d’American Psycho et les délires schizophréniques de Glamorama et Lunar Park.

The Canyons (titre en forme de métaphore), écrit par Bret Easton Ellis et Dave Kalstein, s’intéressera à un groupe de trentenaires de Los Angeles. Un rédacteur en chef d’un magazine, un avocat, un propriétaire d’une galerie d’art, un organisateur d’évènements et un tenancier de bar se retrouveront à devoir gérer des situations violentes découlant d’apparitions et autres monstres sans qu’ils ne sachent s’ils sont réels ou simplement issus de leur imagination.

Ellis annonce qu’il ne compte cependant pas faire du David Lynch et que The Canyons sera bel et bien un soap opera réaliste.

Source : Fantasy.fr sur la base d’une annonce du Hollywood Reporter et Gawker

19 Commentaires

Passer au formulaire de commentaire

  1. A noter également l’adaptation ciné de Glamorama (qui relate la descente aux enfers de Victor Ward, top-model à New York, entraîné malgré lui dans un complot mêlant politique et terrorisme entre New-York et l’Europe, dans les années 90.) par Roger Avary, co-scénarisé par BEE, avec au générique Shannen Doherty, Robert Blake, Jennifer Garner, Rose McGowan, Kip Pardue, Shannyn Sossamon, Billy Zane, …, qui devrait sortir prochainement en France.

  2. J’avais lu American Psycho et j’avais plutôt aimé, alors lorsque Lunar Park est sorti, je me suis jeté dessus.
    Sur le fond, on aurait dit une de ces émissions sur VH1: "Que sont-ils devenus? Aujourd’hui, Brett Easton Ellis." Ellis est devenu une espèce de Danièle Gilbert du roman US, persuadé qu’il est toujours au top et qu’il va faire son retour!

    Je passe sur la forme ultra-standardisée (400 pages, début poussif, peu de jurons, pas de sexe, fin expediée à la va-vite, traduction avec le dictionnaire sur les genoux…)

    Bref, je doute qu’Easton Ellis soit capable de faire un bon film. Par contre, pour La Ferme Célébrité, il serait hilarrant tellement il est pathétique!

    • the grin sur 30 janvier 2007 à 16 h 51 min
    • Répondre

    Zetes un peu con ici dites-donc : la premiere adaptation de "Glamorama", c’etait "Zoolander", avec Ben Stiller ; ben ouais rematez le film avec ça en tête, vous allez voir que c’est EXACTEMENT PAREIL

    • Pas compris sur 31 janvier 2007 à 11 h 56 min
    • Répondre

    Bret Easton Ellis has-been ? Lunar Park poussif ? Zêtes sûrs qu’on parle du même ? C’est quoi votre came alors ? La térébenthine en intraveineuse ?

  3. Oui, bien vu the grin !
    Sans vouloir faire ma snob, je ne connais pas bien les films avec Ben Stiller mais au vu du pitch, il semble en effet y avoir une certaine parenté entre les thèmes traités…
    J’avais vu pour ma part "Les lois de l’attraction" et j’avais même préféré le film au livre !
    J’avais bien aimé l’esthétique d’Avary et son interprétation très personnelle qui a su s’affranchir des codes habituels des teen-movies.

    "Pas compris" : je ne comprends pas ce que tu n’as pas compris moi ?
    Est-ce l’opinion divergente de la tienne émise par Joest sur Lunar Park? Oui, il arrive en effet qu’un ouvrage ou qu’un auteur ne fasse pas l’unanimité. Cela arrive… même à jeun !

  4. Adapter Glamorama – attention navet !!
    A moins de prendre une sacrée distance avec le livre (magistralement mené, mais aussi complètement vain à mon goût, une sorte d’exercice de style, transition entre A. Psycho et Lunar Park)…

    … Et la distance, ce n’était pas le fort du film "Les lois de l’attraction", qui rendait bien l’atmosphère flottante du livre (une gageure pourtant!) mais peinait à donner du corps à ses personnages (et puis, des étudiants qui passent leur temps à boire et fumer mais dont les chambres sont toujours impeccablement rangées, ça m’a fait rire. et ça m’a sorti du film)

    Au fond, c’est peut-être à Ben Stiller qu’il aurait fallu confier le projet ; car maintenant que j’y pense, "the grin" a raison!!
    A quand une comédie familiale tirée de Lunar Park ? 😉

  5. Salut,

    projet de série très intéressant…
    En fait l’adaptation de Glamorama ne se fera probablement pas avant longtemps, si elle se fait un jour.
    Par contre, Avary travaille en ce moment sur l’adaptation de LUNAR PARK, ce qui ne manquera pas de titiller notre curiosité, non ?

  6. Je trouve le projet assez pertinent. La création télé américaine est de mon avis un des trucs les plus intéressants du moment.

  7. Merci pour l’info sur Lunar Park (alors là je vois vraiment pas comment ils vont l’adapter ?!!!)

    Max : tu trouves la créa télé américaine intéressante. Ai je bien lu ?? Un avis positif venant de toi. Ouah ! Et tu penses à quelle production en particulier (série TV j’imagine) ?
    Alexandra curieuse…

  8. Oula, il y en a tellement, que je ne sais pas par quoi commencer : la série Twin Peaks, Les Simpsons, X-files, Friends, les débuts d’ER, Dark Angel, South Park, les débuts d’Alias, Malcolm, la 1ère saison de Desperate, Tru Calling, Prison Break, Grey’s anatomy, Cold Case, des CSI de temps en temps et quelques autres…
    Des séries comme Little House sont aussi des phénomènes incroyables quand on y pense.
    Quand j’étais jeune, j’étais fan de Saved by the bell aussi et, encore aujourd’hui, j’ai souvent des flashs de Full House (La Fête à la maison) : je considère néanmoins ça comme une perversion.

  9. Max n’a pas tort, la création américaine de séries est l’un des champs d’écriture de ces dix dernières années les plus intéressants. Six Feet Under, Nip Tuck, Lost, pour n’en citer que quelques unes bénéficient d’une concentration de talents au service du récit, des personnages et de la dramaturgie qui devraient, sinon inspirer, du moins interpeller pas mal d’écrivains contemporains…
    Curieux de voir BEE maltraiter à sa manière le genre du soap opera. Diffusion française prévue pour quand?

  10. "Quand j’étais jeune, j’étais fan de Saved by the bell" …et, encore aujourd’hui, j’ai souvent des flashs de Full House (La Fête à la maison)"
    Alors là je tombe des nues !
    Max, dans mes bras ! (j’avais quand même le poster de Kelly – kapowski !- dans ma chambre au dos de ma porte !). C’est toute une imagerie qui me faisait fantasmer. C’est vrai que c’était quasi obsessionnel parce que je le regardais vraiment ts les soirs, c’est fou non ?

    Bon maintenant que je me suis bien ridiculisée, passons aux choses sérieuses. La créativité des séries américaines. Oui il paraît.. Mais bon j’avoue qu’on aura beau eu me gaver de 24h chrono ou de six feet under, etc ça ne passe pas : je m’ennuie. en fait je regarde de moins en moins de série, je laisse ça à mon cher et tendre (moi je lis pendant ce temps là 🙂
    Dernières séries appréciées quand même : Friends, Sex and the city (grande fan !) et Nip tuck et dans une moindre mesure L world (le personnage de la fille écrivain hétéro est très intéressant).
    Globalement j’ai des goûts très mièvres en série mais bon j’assume !

  11. Ah, il y aurait tant à dire sur les séries TV américaines…

    En fait, le format est sympa, dans le sens où il s’agit juste de créer un cadre (situation+personnage) et aprés la série se développe toute seule, les personnages évoluent logiquement, presque comme dans un algorythme. L’écriture des épisodes est d’ailleurs le plus souvent "sous-traité" et le créateur de la série n’a qu’un rôle de surveillance et d’orientation. Je crois que ça correspond pas mal au travail de BEE.

    On notera d’ailleurs que les fins de série, quand elles peuvent être anticipées, sont presque toujours ratées, voire grotesques. C’est parce qu’une série n’est pas faite pour s’arrêter, une fois lancée, c’est comme notre monde, ça devrait être détruit ou durer toujours. D’ailleurs, dans le dernier épisode de Little House, justement, ils font tout sauter et c’est d’aprés moi l’un des derniers épisodes les plus réussis.

    alex > J’avais moi-même quelques posters volés dans ciné-télé-revue (dont un magnifique de Zach et Kelly perchés sur un scooter rouge)… puisque tu m’y invites je veux bien venir dans tes bras (précise-moi les modalités).

  12. Max, tu apprécies les bonnes séries et tu as bien raison, même si tu minimises un peu le travail fait. "Il s’agit juste de créer un cadre" et allez hop-là, ça roule tout seul…:) Revois la saison 2 de Nip Tuck ou toutes les autres de Six Feet…Des heures de dramaturgie construites au cordeau! Du conflit, de l’émotion, des coups de théatre, de la (psych)analyse des sentiments…Il y a une densité dans la création et la relation entre les personnages, les intrigues, les histoires qu’on aimerait voir plus souvent ailleurs. Oui, il y a une vraie "écriture" là dedans et les gens qui les font ne sont pas de simples sous-traitants, crois-moi. Ce sont souvent de brillants scénanistes, très impliqués du début à la fin du projet. Un vrai travail de titan. Seulement, il y a un travail d’équipe qui paraît incompatible avec l’écriture de romans. Ceci explique peut-être cela…
    Alexandra, mais oui une "bonne" série, comme un bon roman, ça se lit aussi!

  13. Oui, non, pas de volonté de minimiser ou de sous-estimer chez moi. J’essayais juste de décrire le processus de création, assez particulier.
    Il faut savoir que pas mal de scénaristes de séries ou de films rêvent de… publier des romans !

    • MonsterJack sur 2 février 2007 à 21 h 51 min
    • Répondre

    "Du conflit, de l’émotion, des coups de théatre, de la (psych)analyse des sentiments…Il y a une densité dans la création et la relation entre les personnages, les intrigues, les histoires qu’on aimerait voir plus souvent ailleurs".

    Ph. Laf. serait-il bien meilleur dans ses chroniques télé que dans ses romans?
    En tout cas, ça ne manque pas de souffle!!!

  14. Tiens, tiens, une connaissance anonyme…Je t’ai reconnu, vilain petit monstre !

  15. J’avais vu il y a quelques temps un reportage sur Planète je crois, qui montrait le travail des scénaristes sur différentes séries américaines.
    Il y a déjà un point marquant, c’est le travail d’équipe (même les acteurs peuvent proposer des répliques s’il manque de rythme ou de piquant) qui je pense est le 1e pb en France.
    Chacun voulant s’attribuer la paternité d’un dialogue ou d’un scénario, on perd en créativité.
    Ensuite, bien sûr la méthode de construction des intrigues : je pourrai assister des heures et des heures à ces brainstormings collectifs et ultra-stimulants où s’élaborent les histoires. C’est assez fascinant je trouve. A ce titre, je recommande la lecture de "Saga" de Benacquista qui est assez savoureux sur le sujet !
    J’avais fait un article sur ce thème il y a quelques années pour le magazine Synopsis qui n’existe plus hélas je crois. Le scénario a toujours été le parent pauvre de la création audiovisuelle en France (le rapport Gassot, qui date de 2000 maintenant, pointait à l’époque que les dépenses d’écriture représentaient seulement 2,2% des investissements totaux des films !).

    Dans l’émission "Plus clair "de samedi dernier, Florence Dauchez évoquait le pb du fond et de la forme (les français essaient d’imiter les séries américaines -Les experts/RIS- sur la forme mais restent creuses sur le fond et souffrent par ailleurs d’une trop grande "codification") à l’occasion du Festival International du film de Télévision de Luchon.
    http://www.festivaltv.info/

  16. Heureux de constater que Ellis fasse toujours autant de vagues, donc de commentaires. Il est vrai, à mon sens, que cet auteur génial perd un peu de vitesse et d’originalité ces derniers temps. Les milieux dans lesquels évoluent ses personnages sont les toujours les mêmes. Il est vrai aussi que c’est le meilleur écrivain pour les décrire.
    Ayant vu l’adaptation décevante d’American Psycho au cinéma, je ne peux qu’encourager ses projets, et surtout j’encourage cet auteur à y participer pleinement.
    Marc Duboisé.

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.