« Moi Christiane F., 13 ans droguée, prostituée » : Requiem for a dream…


Moi Christiane F., 13 ans droguée, prostituée, livre culte des années 80, a connu en 2013 une « suite », 30 ans plus tard de la vie cabossée de son anti-héroîne (qui y relate notamment sa «deuxième vie», la gestion de sa célébrité post publication et film, son voyage de promo à New York et autres interactions avec le show-biz jusqu’à sa malheureuse rechute avec l’héroïne et la naissance de son fils, «le cadeau de sa vie»). La fascination pour ce premier opus reste néanmoins intacte: ce roman d’adolescence continue de se lire, sans discontinuer, avec la même ferveur de génération en génération. Entre le document et le récit autobiographique, il est l’œuvre de deux journalistes allemands, Kai Hermann et Horst Rieck, sur la base d’une interview de plus de deux mois de la jeune Christiane, alors âgée de 15 ans, rencontrée dans un tribunal de Berlin en 1978.

A l’origine, simple entretien dans le cadre d’une enquête sur les problèmes de la jeunesse, il est devenu au fil des révélations de la jeune-fille, un livre sur son histoire bouleversante. Mêlant également les témoignages de son entourage (sa mère notamment), il s’apparente davantage au roman documentaire (ou « non fiction novel » selon l’expression de Truman Capote) que du simple « cas vécu » ou « confession choc », trop réducteurs… En dépit de son titre français qui ne fait pas dans la finesse (en V.O « Wir Kinder Vom Bahnhof Zoo » soit « Nous, les enfants de la station Zoo » en référence aux jeunes prostitués toxicos de la station de métro berlinoise « Zoo »), ce livre est bien plus qu’une peinture du monde de la drogue. Si la toxicomanie est bien sûr au cœur du récit, elle n’en constitue pas le seul intérêt car à travers cette dérive, ce sont surtout la détresse, le désespoir et la solitude d’une jeune-fille qui se cherche et se trompe d’idéal qui nous sont dévoilées. Un thème universel dans lequel tout adolescent pourra se retrouver et qui interpelle quelque soit son âge. Un livre dont la répercussion est peut-être encore inégalée sur ce sujet…

« Il n’y a pas une drogue sur terre qui puisse donner du sens à la vie » (Sarah Kane, 4.48 Psychose)

« J’ai envie d’un shoot parce qu’il gomme le problème d’un seul coup. » (Christiane F.)

Cela pourrait être l’histoire banale d’une adolescente. Rien que du très ordinaire, un déménagement de la campagne vers un appartement en ville, dans une de ces tours de cité avec jardins grillagés et panneaux « interdits » qui se hérissent tous les mètres, les flics et les gardiens qui veillent à ce que l’ordre soit respecté. Alors la petite Christiane traîne son ennui, avec sa petite sœur et les autres gamins du quartier, dans cet espace confiné et regrette amèrement les vastes terrains de jeu de sa vie à la campagne (une nostalgie qu’elle gardera toujours et qu’elle pallie par son amour pour les animaux).
« Tout ce qui est permis est affreusement ennuyeux, et que ce qui est interdit est amusant. » ou encore « Les seuls jeux autorisés sont ceux prévus par les adultes. Avoir ses idées à soi c’est dangereux. » remarque-t-elle déjà. A la maison, ce sont les taloches de son père aigri par une carrière professionnelle ratée, sa mère qui passe son temps à trimer pour leur assurer un certain confort matériel n’a pas vraiment de temps pour s’occuper d’elle, lui parler ou la conseiller…
Bref, Christiane grandit et fait l’apprentissage de la vie par elle-même, dans la rue surtout. Pour autant, on ne peut pas dire qu’elle vienne d’un milieu défavorisé ou difficile, même si elle a subi une certaine violence dans son enfance. Au divorce de ses parents, la situation revient à la normale même si elle souffre toujours d’une certaine solitude. Et c’est ainsi qu’elle recherche activement en dehors de chez elle une deuxième famille, celle qui va l’écouter, prendre le temps de lui parler.
C’est à la maison du milieu (équivalent d’une MJC) qu’elle la trouvera. Avec cette première bande, elle s’initie à une nouvelle culture rock notamment -Led Zeppelin, David Bowie, Ten years After, Deep purple…-, de nouveaux codes vestimentaires et sociaux : « J’ai déjà beaucoup évolué. Je me suis familiarisée non seulement avec la musique qu’ils aiment, mais aussi avec leur langage, qui est différent, comme le reste. Je me suis appliquée à apprendre leur vocabulaire, si nouveau pour moi. Et cela me paraissait plus important que les maths ou les verbes anglais. » Peu à peu, elle ne vit plus que pour cette famille d’adoption : « Ni parents, ni profs n’ont plus aucune influence sur moi. La seule chose qui compte à part mes bêtes, c’est la bande. »
Le monde extérieur à cette bulle lui apparaît comme « dégueulasse » et « pourri ». « Ma famille c’est la bande. J’y trouve de l’amitié, de la tendresse, quelque chose qui ressemble à de l’amour. »

Le récit explique particulièrement bien les mécanismes de socialisation et d’appartenance qui sont ici en jeu. Et qui s’avèrent déterminants dans le basculement dans la drogue par la suite. En effet, pour être accepté(e) dans le groupe, fumer du haschich fait partie du rite obligé pour être « cool ».
Planer et « déplaner » ensemble.
Et participe aussi d’un certain prestige vis à vis des autres dont elle cherche l’admiration, en particulier au vue de sa jeunesse (elle n’a alors que 13 ans). Elle en tire ainsi, du moins au début une certaine fierté. Plus que du plaisir. Les gens qui se droguent lui apparaissent même comme « des êtres supérieurs » dit-elle. D’abord ceux qui fument du haschisch puis ceux qui se piquent. Même si paradoxalement cela la répugne comme elle le souligne.
Elle évoque aussi souvent l’allure vestimentaire propre à son « personnage de toxico » avec les jeans que l’on appellerait aujourd’hui « slim », les bottes à hauts talons et les vestons d’hommes. En jouant ce rôle, elle se construit une identité qui jusqu’ici lui échappait, sans cesse brimée par ses parents, les gardiens de sa cité ou encore les profs. Elle parvient ainsi à s’exprimer et à penser librement, deux aspirations profondes qui reviennent souvent dans son discours. Ainsi vêtue, « Je n’ai peur de rien », dit-elle.

Une fois prise dans cet engrenage, elle franchit les autres étapes « logiques » de cette dépendance. Autre lieu majeur : le Sound, une boîte de nuit branchée de Berlin où elle est introduite par ses nouveaux amis. Ici on se procure, comme des bonbons, toutes sortes de psychotropes : « Au Sound, il y a de la drogue à gogo. Je prends de tout sauf de l’héroïne : valium, éphédrine, mandrakes. (…) Nous avalons stimulants et barbituriques par poignées, tout ça se livre un combat acharné dans l’organisme, et c’est ce qui provoque ces sensations terribles. On peut choisir son humeur, il suffit de bouffer un peu plus de stimulants ou un peu plus de tranquilisants. (…) Pendant quelques semaines je nage de nouveau dans le bonheur. » La drogue commence à lui devenir nécessaire pour se sentir bien. Ce qui est bien sûr le début de la fin…
Pourtant avant de sombrer définitivement dans l’enfer des shoots d’héroïne, on sent qu’elle hésite et qu’elle cherche à s’en protéger sans en avoir les moyens. « Pendant un moment, je souhaite que ma mère ait tout découvert et qu’elle vienne me chercher. Si je pouvais la voir subitement à côté de moi… Et puis je m’endors. », « Juste avant de m’endormir je me dis : « Christiane, tout ça n’est pas pour toi. Tu te trompes de chemin. » ou encore « J’ai besoin de parler à quelqu’un de ce qui m’arrive. »
Encore une fois, ce qui est marquant dans ce basculement progressif, c’est le rôle social joué par la drogue.
Ainsi elle ne finit par prendre de l’héroïne que pour rester proche de son petit ami de l’époque, Detlev, une histoire d’amour -poignante- d’amants maudits, omniprésente dans le livre. « Detlev est parti, parti dans un monde qui n’est pas le mien. D’un seul coup, à cause d’un doigt sur une seringue, il n’y a plus rien entre nous. » puis « J’ai l’impression d’avoir trouvé une nouvelle famille tout ce qu’il y a de chouette. Je ne dis pas grand-chose, mais j’ai l’impression qu’avec ces deux garçons je peux parler de tout. L’héro nous a rendus frères et sœur. Nous sommes tous pareils. Je pourrais leur révéler mes pensées les plus secrètes. »


Adaptation au cinéma par Uli Edel en 1981, avec la participation de David Bowie

Et c’est bien là un autre des effets pervers de la drogue (hormis ceux bien sûr de la dépendance et de la dévastation physique) : la désocialisation qu’elle entraîne. « L’amitié chez les toxicos ça n’existe pas« . Elle se drogue pour rester proches de ceux qu’elle aime mais finalement à terme, la drogue finit par les éloigner tout de même au gré des disputes qu’elle entraîne, l’individualisme qui se met à primer pour « avoir sa dose », l’agressivité… : « Mes disputes avec Detlev deviennent de plus en plus fréquentes. (…) Quand nous nous sentons mal en point -c’est fréquent- tout nous énerve, et nous nous dressons l’un contre l’autre. En essayant vraiment de faire mal, et en frappant brutalement au point le plus vulnérable. (…) C’est que chacun voit désormais en l’autre l’image de sa propre déchéance. On se fait horreur car on se trouve moche, alors on tombe sur l’autre qui fait la même chose, histoire de se prouver qu’on n’est pas si moche que ça. » Un aspect qu’elle met particulièrement bien en évidence dans son récit.

« Il nous faut quelque chose en plus. Ce qui donne un sens à la vie.« 

De même, la « culture de la drogue » intégre aussi un profond rejet des valeurs et de l’ordre bourgeois. Christiane rêve d’autre chose, une vie communautaire, proche de la nature et plus aventureuse. « Regardez-moi ces gens-là : la seule chose qui les fait flipper, c’est d’acheter et de courir les magasins. Plutôt crever dans un w-c dégueulasse que de devenir comme eux. » La recherche d’un idéal, de repères, sous-tend chacun de ses choix, elle l’évoque notamment à travers une réflexion pouvant choquer sur le nazisme : « A un certain point de vue j’aurais bien aimé vivre à la période nazie. Au moins les jeunes savaient où ils en étaient, ils avaient des idéaux. Mieux vaut je crois pour un jeune se tromper d’idéal que de ne pas en avoir du tout. Je ne parlais pas tout à fait sérieusement. Mais il y a un peu de ça. »
C’est la génération no future dans toute sa réalité la plus tragique.
Christiane, pourtant, continue de vouloir rêver. Avec son petit ami, elle échafaude, avec une naïveté enfantine touchante, à plusieurs reprises des plans pour construire un avenir meilleur, ailleurs comme une maison au Canada.
Elle raconte aussi comment elle a cherché à trouver une orientation professionnelle sans trouver les appuis nécessaires pour concrétiser ses projets. Plus grave, on réalise que lorsqu’elle parvient, au prix de rudes efforts, à redevenir « clean » c’est le désœuvrement et la solitude qui la poussent de nouveau vers la station Zoo, plaque tournante de la drogue et de la prostitution.

« Bien sûr que je veux arrêter mais comment ?« 

En retraçant son itinéraire, les auteurs nous montrent le crescendo qui s’opère insidieusement jusqu’à atteindre des sommets, à une rapidité vertigineuse. A peine deux ans s’écoulent entre le premier joint, premier verre d’alcool et son premier shoot d’héroïne ! Le récit offre alors une description ultra-réaliste du quotidien des junkies et de la prostitution.
C’est une plongée sans fard dans le milieu des fixers et du « baby tapin » (le surnom donné aux jeunes prostitués mineures de la station de métro « Zoo » à Berlin). Le lecteur aura ici bien du mal à en croire ses yeux devant tant de sordide qu’il s’agisse des scènes où elle se pique, détaillant l’outillage qui l’accompagne désormais dans son cartable, la cuillère, la seringue, l’acide, l’aiguille qui se bouche, les flashs, le sang qui éclabousse, les toilettes sales, les pupilles dilatées, la thrombose de la peau qui devient comme du carton qu’on ne sait plus où piquer, la jaunisse, les démangeaisons…
Mais aussi le cycle infernal et vicieux des trips, de l’addiction, des tentatives de sevrage, crises de manque (cold turkey) et rechute…
Elle nous fait pénétrer dans cet enfer et cette jungle où vient un moment où plus rien ne compte que sa dose : « Chez les fixers vient un moment où plus rien n’a d’importance. Quand on est là, on ne fait même plus partie d’une bande. (…) Ces types n’ont plus le moindre brin de moral, de conscience ou de pitié. Quand ils sont en manque ils sont capables de vous assommer pour vous faucher de la came. »
Elle décrit aussi les effets hallucinogènes (on reste tout de même d’un Burroughz ou d’un Thompson) : « Je flotte dans un monde bizarre et fantastique » ou lors de la prise de son premier cachet de LSD : « Nous prenons le métro. Ca y’est je flippe. C’est complètement dingue. J’ai l’impression d’être à l’intérieur d’une boîte de conserve où quelqu’un touille avec une cuillère géante. »
Mais aussi le délabrement physique qui s’opère : « Comme chaque jour, je me regarde dans la glace. J’y vois un visage étranger, ravagé. Il y a longtemps que je ne me reconnais plus dans l’image que me renvoie le miroir. Ce visage ne m’appartient pas. Pas plus que ce corps squelettique. Celui-là, d’ailleurs, je ne le sens même plus. Il ne se manifeste même pas quand il est malade. L’héroïne l’a rendu insensible à la faim, à la douleur, et même à la fièvre. Il ne se réveille que quand il est en crise de manque. »

« Nous autres, les toxicos on leur est vachement supérieurs. Ici la vie est dure, on peut mourir du jour au lendemain, et d’ailleurs on ne fera pas de vieux os. Mais cette vie c’est nous qui l’avons choisie. Moi, en tout cas ça me plaît.« 

En lisant ces lignes, le lecteur a l’impression de véritablement voir ces jeunes zombies errer en quête d’argent pour leur daily fix. Une certaine esthétique se dégage de ce tableau qu’elle dépeint non sans rappeler les enfants du Carré dans le roman de Poppy Z Brite, « Ames perdues ».
On frôle l’insupportable c’est lorsqu’elle raconte ses passes qu’elle est contrainte d’effectuer pour parvenir à payer ses doses toujours plus élevées. Une expérience saisissante, glaçante et fascinante… Un étrange mélange du sordide le plus absolu, de business faramineux (elle se fait un salaire de « directeur de société » à l’âge de 14 ans) et paradoxalement d’une sorte de candeur enfantine et de détachement blasé. « Bien sûr je fais le tapin et c’est un sale boulot. Mais quand je suis défoncée ça ne m’est pas tellement pénible. »
« Tout m’est tellement égal que même ça ne me dégoute plus. »

Les rapports noués avec les « michetons » et ces jeunes camés pouvant parfois verser dans une sorte d' »amitié » comme avec Max le bègue. Une relation où chacun exploite et est victime de l’autre, entre violence et extrême solitude. Jusqu’à la mort de certain(e)s de ses acolytes de trottoir…

Mais dans cet univers horrifique, brille l’indéfectible amour de son petit ami Deltev, amour empoisonné mais aussi très beau.
Les scènes de leur complicité de couple jusqu’à leur première fois sont très touchantes. Il s’en dégage une pureté romantique qui tranche avec le monde si glauque où ils évoluent mais qui étrangement n’altère jamais le lien qui les unit.

En retraçant sa jeune vie depuis l’enfance, son cadre familial, son itinéraire d’ado rebelle en mal d’écoute, on comprend mieux la complexité qui sous-tend l’enfer de la drogue. Ce récit est encore enrichi des témoignages de plusieurs de ses proches dont sa mère. Son point de vue est particulièrement éclairant et démontre toute la difficulté pour un parent de prévenir ce fléau et encore moins de le guérir. Sa mère n’a pas été une « mauvaise mère » comme il serait facile de l’en accuser. Il n’y a d’ailleurs pas vraiment de responsable à pointer dans cette dérive. On voit bien qu’il s’agit là d’un faisceau de faits et qui ont conduit En refusant de reproduire l’éducation trop répressive dont elle a été victime, sa mère a laissé beaucoup de liberté à sa fille, peut-être trop serait-on tenté de penser, mais en interdisant davantage aurait-elle empêché sa fille d’en arriver là ? Pas sûr… Elle fait part de son désespoir, de son désemparement face à son impuissance pour l’aider. Et lorsqu’elle tente de trouver une aide extérieure, rien ne lui est proposé : les centres de thérapie sont bondés et les institutions ne savent pas traiter le problème. C’est ici une vraie dénonciation d’une société qui ne sait pas gérer et comprendre ce fléau. Hormis par la répression. Comme le notent, à juste titre, les auteurs en préface : « Se contenter d’incarcérer les drogués (…) c’est tout simplement abandonner définitivement, et avec cynisme, ces jeunes êtres à leur sort. »
Porté par une véritable voix à la fois sensible et émouvante, ce récit, à la forme hybride originale, dessine un portrait à la finesse psychologique, loin de tout manichéisme ou pathos. Une référence sur le sujet.

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Qu’est devenue Christiane. F ?
C’est la question que beaucoup de lecteurs se posent après avoir été profondément marqués par son histoire. Quelques recherches nous en apprennent un peu plus sur son devenir :
Alors que le livre se termine sur sa nouvelle vie chez sa tante près de Hamburg, elle reste clean les cinq années qui suivent la parution de son récit. Elle recommence ensuite à fréquenter l’école et voulut apprendre la comptabilité avant de tout lâcher sous prétexte que les gens qui travaillent ne sont que des exploités. Elle voyage dans le monde, donne des interviews, participe à des talkshows et en 1981, le réalisateur allemand Ulrich Edel en fera un film à succès avec Natja Brunchkhorst dans le rôle de Christiane et bien sûr David Bowie dans son propre rôle. Christiane y travailla comme consultante dans la réalisation du film. Lors de la promotion du film au Etats-Unis durant un repas à Hollywood avec Posh Boy et Rodney Bingenheimer (membre du groupe Kiss), Christiane exprime le désir de réaliser un disque. La prochaine étape de la promotion du film était New York et Posh Boy organise un rendez-vous avec David Javelosa (compositeur) et Baby Buddha pour faire enregistrer quelques morceaux à Christiane. Cet album fait de remixes sortit en janvier 1983 en Allemagne. Christiane vit alors avec le musicien allemand Alexander “von Borsig” Hacke (17ans en 83) du groupe “Einstuzende Neubaten” dans un appartement social à Hamburg.
Elle enregistre même un titre punk avec lui… “Ich bin so süchtig… (je suis si dépendante)”. Peu de temps après, Christiane recommence à se droguer et ils se séparèrent. Durant cette période, pour se faire de l’argent, elle participe à beaucoup d’émission de télévision et accorde plusieurs interviews. Peu de temps après, elle est arrêtée pour possession de drogue.
Elle fait de la prison et lorsqu’elle en sort, elle part vivre en Grèce durant six ans et ne consomme plus d’héroïne. A son retour de Grèce, la plupart de ses amis n’habitent plus Berlin et elle rechute une fois de plus.
Au début des années 90, Christiane participe à un programme basé sur la distribution de méthadone. Cela consiste en une visite chez le médecin tous les jours et une analyse d’urine par semaine. Elle se sent mieux physiquement, excepté qu’elle faisait parfois de “mauvais” rêves. Dans ses rêves, elle se voit en train de se faire un shoot, mais elle ne trouve pas de veine. Un autre problème, lorsque l’on ne prend pas de drogue, comment occuper ses journées ?
En 1995, elle participe finalement au programme Polamidon et s’en sort. En septembre 1996, elle accouche d’un petit garçon, Jan-Niklas. Elle est mère célibataire et vit à Neukölln avec son fils. Le papa ne vit pas avec eux, il est mécanicien et vit seul. Ce que Christiane commente comme : “Le papa de Jan est dix ans plus jeune que moi et il n’est pas encore prêt pour autant de responsabilités”.

Malheureusement en dépit de ses efforts, ses vieux démons la rattrapent encore une fois. En 2008, âgée de 46 ans, Christiane F. a perdu la garde de son fils Elias, 11 ans. «Elle ne peut plus remplir ses devoirs. Son fils pourrait être confié à sa grand-mère. Mais elle conserve un droit de visite», ont indiqué les services de protection de la jeunesse de Potsdam il y a dix jours, confirmant une info de la Berliner Zeitung. Dès lors, même si la police ne confirme pas, les médias sont convaincus qu’elle a replongé dans l’enfer de l’héroïne. Et la cherchent. Christiane F. a été vue près de la Kottbusser Tor, la nouvelle scène de la drogue du sud de Berlin.

En 2013, paraît la suite 30 ans plus tard de la vie de Christiane F, « Moi Christiane F., la vie malgré tout » :

1 Commentaire

    • RICHARD sur 9 juin 2010 à 16 h 33 min
    • Répondre

    jai lu ce livre a plusieurs reprise,une histoire boulversante ,touchante.
    je suis toujours a la recherche de nouvelle de Christiane…
    si quelqu’un en a faite les tourné
    cdt

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