Des nouvelles de Lolita Pille, Max Monnehay et citations de David Foenkinos et Nina Bouraoui… : Bloc-notes

Vous êtes nombreux à demander des nouvelles de Max Monnehay et de Lolita Pille ! Bonne nouvelle : les deux jeunes romancières ne chôment pas et préparent, toutes deux, de beaux projets. De son côté David Foenkinos livre un commentaire intéressant sur Michel Houellebecq dans le cadre d’un entretien accordé au magazine Transfuge tandis que Nina Bouraoui révèle son roman coup de coeur du moment, plutôt étonnant (« Il faut qu’on parle de Kévin » de Lionel Shriver)… Enfin, aujourd’hui sort la tant attendue (et a priori musclée !) adaptation ciné de « 99 francs » de Frédéric Beigbeder par Ian Kounen, qui bénéficie d’un très bon accueil critique jusqu’ici. Dur, dur de résister…

Lolita Pille dévoile quelques infos sur son prochain roman qui paraîtra en mai 2008.
Selon ses termes : « C’est une tentative de polar d’anticipation ensanglanté qui s’appellera « Crépuscule Ville » Pour cette rentrée de septembre 2007, elle recommande aussi le premier roman « La vie sur terre », de son amie Dorothée Janin.
Voici son analyse du « roman d’anticipation », genre qu’elle explore dans son nouveau roman « Crépuscule Ville« . Citations :
« L’exercice de style fut fort intéressant et je suis venue à bout de mes petites obsessions post ado : suicide, violence, no future. Au fond, j’essaie d’apprendre mon métier pour plus tard être capable d’écrire un vrai roman réaliste sur notre époque. Est né en moi un désir de roman noir (au sens Ellroyen). Or le roman de mon coeur est américain : extrême, sanglant, enraciné dans la mauvaise conscience d’une société malade. J’admire un mec comme Dantec, qui extirpe une noirceur véritable des rues de Choisy-le-roy. Moi je suis une petite joueuse et j’avais besoin d’un univers plus porteur pour lancer mon roman. »

Autre citation de Lolita Pille :
« A 1984 de George Orwell, nous devons un demi-siècle de fiction imprégnée de totalitarisme alors que ce n’est plus vraiment à l’ordre du jour.La déshumanisation et la menace des libertés (thématique de base) a viré de bord depuis. Elles ne sont plus le fait de pouvoir politique, de coercition mais d’une démission tacite que le monde entier se partage. Dans Fahrenheit, Bradbury s’épouvante à l’idée qu’on brûlera nos bouquins. 60 ans plus tard, Dostoievsky, Faulkner et consorts sont toujours dans les bacs, seulement les gens préfèrent se taper le Da Vinci Code, c’est pire qu’un autodafé. » (source : Standard)

Max Monnehay travaille sur un projet de série TV :
Max Monnehay et son ami réalisateur Julien Rizzo écrivent actuellement ensemble une série « à l’américaine ». Le pitch ? Une superstar du rock décide de faire croire à sa propre mort, mais au dernier moment l’argent qu’il avait mis de côté et la femme qu’il aime ont disparu. Tout le monde le croit mort mais il doit enquêter incognito.
Au sujet de la création audiovisuelle en France, Max Monnehay commente : « Aux USA, les producteurs sont là pour aider les auteurs à toutes les étapes. En bonus de « Friends » on voit les six ou sept auteurs à une table avec les deux producteurs exé. En France il y a plein d’auteurs qui ne supportent pas l’idée de se faire aider, de travailler à 4 ou 5. Les mecs se prennent pour des génies ! » (source : Technikart, sept.07).

David Foenkinos livre un commentaire intéressant (et assez vrai) sur Michel Houellebecq :
« Maintenant quand tu écris des pages sur la misère sexuelle ou sur l’errance, comme il y en a dans mon livre (« Qui se souvient de David Foenkinos ? », son dernier roman paru en cette rentrée littéraire de sept.07, ndlr), c’est plus difficile parce que Houellebecq l’a fait et du coup il y a toujours le risque de faire du sous-Houellebecq. » (source : Transfuge, sept.07)

Nina Bouraoui confie son coup de coeur sur le roman « Il faut qu’on parle de Kévin » de Lionel Shriver (un roman sur le thème des massacres écoliers de type « Columbine » vu à travers la mère d’un jeune lycéen assassin de 9 de ses camarades et qui interroge les questions de culpabilité et de responsabilité d’un tel drame. Il a obtenu l’Orange prize, prestigieux prix anglais en 2005)… :
« Je suis plongée dans un pavé qui m’a occupée tout l’été : « Il faut qu’on parle de Kévin » de Lionel Shriver. Je l’aime tellement que je vais doucement pour ne pas le finir trop vite ! C’est un livre hallucinant que tout le monde devrait lire, immense par sa construction et les sujets qu’il aborde : la maternité, l’amour, la violence, l’Amérique, l’exil… J’aurais adoré écrire un roman comme ça. C’est d’ailleurs presque écrasant en tant qu’auteur de se retrouver face à une telle oeuvre. » (source : Elle, sept.07)

16 Commentaires

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  1. Bonjour. Qui a lu le dernier livre de D. Foenkinos ?

    Très juste citation sur Houllebecq. Max Monnehay : lira SAGA…

    Question : est-ce la première fois que Dantec apparait sur le buzz ?…

  2. Enfin, aujourd’hui sort la tant attendue (et a priori musclée !) adaptation ciné de "99 francs" de Frédéric Beigbeder par Ian Kounen, qui bénéficie d’un très bon accueil critique jusqu’ici. Dur, dur de résister… ))))) lol je t’ai vu venir avec celle là ! Mais bon je vais pas être méchante, je craque un peu pr Dujardin. Et il paraît qu’il est génial dans le film… comme quoi un faux Beig est toujours meilleur que le vrai

  3. Le dernier qui ? Désolée, je ne me souviens pas de cet auteur (ah ah ah)…
    Sinon pas lu de mon côté. A noter que dans le sillage du titre avec nom de l’auteur intégré, Louis Lanher (buzz.litteraire.free.fr/d… sortira pour la rentrée de janv/fev08 un recueil de nouvelles intitulé « Ma vie avec Louis Lanher », selon le programme reçu du service de presse des éditions du Diable Vauvert.

    Quant à Dantec, il doit faire l’objet d’un article plus approfondi.
    Tu apprécies cet auteur ?

    Eh oui ma chère Kébina, je ne pouvais pas la manquer celle-là, enfin tu noteras que ça reste discret quand même. Le film est sorti aussi à Montréal (c’est bien là que tu vis si j’ai bien compris ) ? Je n’accroche pas au casting des actrices mais il faut reconnaître du talent à J.Dujardin (aussi bien en tant qu’auteur de réparties qui font mouche qu’acteur) même si pour ma part c’est à petite dose. Je pense que 99 francs est un bon gros divertissement avec une esthétique bien léchée et une bande son « qui pète », idéal à voir un we pluvieux à l’UGC ciné cité des Halles, avec un bon sachet de pop corn… scrontch, scrontch ; – )

    • max léon sur 27 septembre 2007 à 13 h 47 min
    • Répondre

    à peu prés ok sur la misère sexuelle mais sur l’errance, le thème n’a pas attendu houellebecq. Le roman du graal c’est déjà de l’errance.

    Alex, je suis à la séance de 20h10 ce soir. On se retrouve là-bas ? Tu me reconnaitras aisement : je porterai un costume de pingouin.

  4. Dantec, un des plus grands écrivains français et européen. Déjà. Un style, un univers, un message. J’ai lu ses 4 premiers, j’en ai deux autres à lire mais j’attends un peu. C’est une claque à chaque fois.

  5. Lolita Pille, Max Monnehay dans le titre du même billet, on est en plein dans le BUZZ littéraire, c’est sûr ! Mais la littérature elle, où est -elle ?

    • Annabelle sur 28 septembre 2007 à 0 h 57 min
    • Répondre

    Lu le dernier Foenkinos – ce garçon est sympathique mais ses dernier livres (depuis le potentiel érotique de ma femme qui était assez drôle) sont tout à fait affligeants. Aucune inspiration, zero style, écrit comme un patchwork à l’arrache (parfois à la limite de la correction grammaticale); c’est vraiment honteux… Je comprend pourauoi Gallimard l’avait viré mais je comprends pas comment ils l’ont repris… Mais bon au moins il est gentil

  6. on est en plein dans le BUZZ littéraire, c’est sûr ! Mais la littérature elle, où est -elle ? )))))) tu aurais dû compléter tout ça avec une ptite théorie bon marché sur le déclin de la littérature française, ça m’aurait divertit 😉

    Le film est sorti aussi à Montréal (c’est bien là que tu vis si j’ai bien compris ) ? ))))))))) Non le Montréalais c’est Génération Rose. Moi je suis à deux heures de là-bas, à Ottawa, la capitale, un trou perdu au bilinguisme questionable. Montréal oui mais pas tout de suite (quoique mon but ultime c’est… Paris). J’y vais de temps en temps – très belle ville – mais j’ai encore un peu peur de devenir la énième victime des ravages du français québecois (oxymore certain)…..

    Pour le film, je vais patiemment attendre sa sortie en DVD. Ou encore mieux, sa sortie dans des ptits cinémas l’année prochaine. Tout ça pour dire que face à l’urgence de consommer, je patiente tranquillement 😉

    idéale à voir un we pluvieux à l’UGC ciné cité des Halles, avec un bon sachet de pop corn… scrontch, scrontch ; – ) )))))))) En tant qu’obsédée de diététique, je suis obligée de répondre à une telle provocation :

    NON AUX POPCORNS DES CINÉS ! C’est plein de cholestérol et c’est salé à outrance ! (enfin ceux d’ici en tous cas !)

  7. divertit >>>> divertie

  8. "divertit" >>>> divertie (!)

  9. Oui, Houellebecq n’a en effet rien inventé tant sur l’errance (urbaine) que sur la misère sexuelle mais il a peut-être réussi mieux que quiconque à cristalliser ces thèmes, avec aussi une certaine noirceur et la peinture d’un certain milieu social.
    Du coup dés qu’un autre auteur s’aventure sur « ses terres », on l’« étiquette » au mieux de « houellebecquien » ou au pire de « sous-houellebecq ». Michel est un peu devenu le microsoft de la solitude et de la misère affective ! Le procès anti-trust guette !

    Moi tu me reconnaitras facilement, je serai la fille (mal coiffée) qui tire un type boudeur en répétant « mais SI tu vas voir ça va être bien (enfin j’espère…) ! ».
    Au fait tu as aimé si tu y es allé ?

    Oui Annabelle en ce qui concerne D.Foenkinos, j’ai bien aimé aussi « Le potentiel… »
    J’ai même RI (vraiment) : réaction qui me paraissait impossible en littérature.
    Sourire Ok mais rire non, je n’y croyais pas.
    Récemment, j’ai aussi RI en lisant Joe Matt (qui entre directement dans mon petit panthéon littéraire personnel : ce type est un génie !).
    J’ai eu de bons échos quand même sur « En cas de bonheur » aussi. Ces deux livres sont apparemment en cours d’adaptation ciné. Par contre j’aimerais bien lire du Gombrowicz qu’il cite régulièrement mais je ne sais vraiment pas par quoi commencer… Si qqn connaît et a une idée… ?

    Oui en effet c’est un film que l’on « consomme », c’est pour cela d’ailleurs que je recommandais l’UGC des Halles, temple de la consommation et des baskets nike avec McDo à proximité et puis du pop-corn bien sûr ! De temps en temps (we pluvieux) j’aime bien aussi.

    • max léon sur 28 septembre 2007 à 13 h 31 min
    • Répondre

    Sur le film 99F : j’ai pas lu le bouquin. Le truc des 2 fins y est-il? parce que dans le film c’est vraiment grossier. Sorti de ça, Jan Kounen a fait du Jan Kounen donc attendez-vous à vous taper une bonne demi-heure de trips psychédéliques (même s’il adaptait la petite maison dans la prairie, je suis sûr qu’il arriverait à en placer) dont certains, en particulier celui à miami, sont d’aileurs pas mal fait. Le tout manque quand même de finesse et de sobriété. Un moment divertissant, sans plus.

  10. Ce que Foenkinos dit, résume bien ce qui se passe en France depuis un moment.
    Dés que tu parles d’un sujet plus ou moins rendu célèbre par quelqu’un avant, tu te fais automatiquement cataloguer en tant que sous- un tel.

    Ce qui est profondément stupide car dans un sens tout a déjà été écrit et c’est la sensibilité de chaque écrivain qui rend un texte unique, original.
    On dirait qu’en France, la notion de filiation littéraire ou d’universalité des thèmes est totalement mise de coté.

    Quand a Pille, je suis content de la voir de retour.

  11. Je ne crois pas que Foenkinos ait été "viré" de chez Gallimard. Il a suivi son éditrice passée chez Flammarion… puis est revenu chez Gallimard, dont il est très content.
    De mon côté, je n’ai pas lu son 6ème récit ; parcouru quelques pages en librairie… seulement. Inévitablement, je le lirai ; un peu comme pour l’auteur de 99 F (film vu dans le week end, je laisserai un commentaire, même si j’ai des craintes : la bande annonce me laisse pantois et j’avais bien accroché quand j’avais lu ce livre… à l’époque : ce fut le mythe F.B.) : je reste relativement critique mais ne peut m’empêcher de l’acheter et de le lire… jusqu’à profiter de ses MEMOIRES DE JEUNE HOMME DERANGE en poche. Sans doute parce que j’attends plus de ses facilités…
    Pour Dantec. Il faut savoir que j’ai entendu parler de lui lors de la sortie de VILLA VORTEX. En bien. Donc j’ai voulu connaître cet ouvrage : je l’ai feuilleté, un peu, l’ai reposé, et me suis dit "il est taré". Plus tard, un ami fan de Dantec m’a reparlé de cet auteur. J’ai acheté BABYLON BABIES et "Dieu porte-t-il des lunettes noires ?" (en librio). J’ai trouvé cela très SF (et je n’ai pas trop une culture SF) et cela m’a plu, même si parfois, j’ai décroché. Mais l’univers était là, les personnages, l’action, et ses formidables notations sur l’état du ciel (forcément notation cosmique à la racine ou Shakespeare) et ses images techniques… J’ai lu donc LA SIRENE ROUGE, un bon polar avec toujours ces personnages très forts, très énigmatiques, très "mal". Puis LES RACINES DU MAL : énorme claque quand au sujet, au traitement du sujet, où on se surprend justement à aimer lire ce qui est plus que sordide…. (à conseiller en premier ?)… J’ai lu ensuite VILLA VORTEX… pas tout compris mais tout suivi. METAPHYSIQUE/SCIENTIFIQUE/NUMERIQUE… Ecriture qui se densifie, se complexifie, courcircuite les niveaux de pensées, un peu comme un virus, métaphore métanarrative… et liée à sa métaphysique. Les deux suivants je ne les ai pas encore lu. (on se repose entre deux DANTEC). Et le dernier est parait-il bien ; composé de trois récits, il montre les deux visages de Dantec. Ecrivain engagé (voir son site qui en est l’efficace vérité ou caricature), assez provocateur mais pas plus subversif qu’un autre. Se méfier des mythes et de la bienpensance…
    Je préfère faire un historique de mes lectures, Alexandra, plutôt que te conseiller tel livre. Je peux juste te dire que je ne trouve pas cela mal écrit : mais qu’est-ce qu’est "mal écrit" ? Le style magazine ? 🙂 En rediscuter.
    En tout cas, que l’on n’aime ou que l’on aime pas, cet auteur dérangeant (je n’accroche pas à ses Laboratoires et autres essais…) a une puissance que l’on ne peut écarter des grands de la Littérature contemporaine. FIN.

    Moi, dans cette rentrée, le DELECROIX me plait bien (juste commencé mais A LA PORTE au théâtre m’a bien surpris et CE QUI RESTE m’a laissé l’envie de le suivre)… ainsi que le HAENEL…(commencé LES PETITS SOLDATS en poche cependant).

  12. Gwen, merci infiniment.

  13. "tout a déjà été écrit et c’est la sensibilité de chaque écrivain qui rend un texte unique, original."
    Une vérité à laquelle j’adhère pleinement !

    Un grand merci Gwen de partager ses différentes impressions de lectures.

    Sinon avec un peu de retard, j’ai donc bien vu ze "99 francs" !
    Finalement dans un MK2, je sais je sais j’abuse…
    [ avis déplacé : à lire ici, http://www.buzz-litteraire.com/index.php?2008/04/07/1137-un-cafe-au-flore-avec-frederic-beigbeder-interview#c101990 ]

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