Extrait d’ « Entretien avec un vampire » d’Anne Rice : Devenir vampire…

Grand succès des années 80, « Entretien avec un vampire » est le roman qui a révélé Anne Rice, auteur américaine originaire de La Nouvelle-Orléans, estampillée gothique ou fantastique. Et dépoussiéré la figure du vampire, avant que Stephenie Meyer ne s’en empare ! Premier opus de sa série « Les Chronique des Vampires », il est considéré comme l’un des plus intéressants. Un roman qui explore des thèmes aussi vastes que le désir, la fascination, la domination, la révulsion, la perversité, l’immortalité, la quête existentielle. Un roman crépusculaire plébiscité pour sa profondeur psychologique et la richesse de son style, sur fond historique, des Etats-Unis en Europe… Cet extrait choisi porte sur la scène où le narrateur et héros du roman, Louis, est fait vampire par son mentor, le vénéneux Lestat :

« Tandis que j’aspirais le sang, mon univers visuel s’était réduit à cette lumière dorée. Et la sensation qui parvient ensuite jusqu’à moi fut une sensation… sonore. D’abord un grondement sourd, puis une pulsation lourde semblable à une batterie de tambour, dont le son s’enfla, s’enfla comme si quelque énorme créature s’approchait au travers d’une forêt sombre et inconnue, accompagnant sa progression d’un tam-tam monstrueux. Puis s’ajouta la batture d’un autre tambour, celui d’un autre géant marchant à quelques pas du premier, mais aucun des deux monstres, concentrés sur leur instrument, ne prêtait attention au rythme de l’autre. Le son grossit tellement qu’il me parut non seulement emplir mes oreilles, mais aussi envahir tous mes sens, palipiter dans mes lèvres et dans mes doigts, dans la chair de mes tempes, dans mes veines. Dans mes veines, surtout, ce premier tambour, puis l’autre ; et tout à coup Lestat retira son poignet ; j’ouvris les yeux mais me retins au moment où j’allais chercher son poignet, l’attraper, le ramener vers ma bouche à tout prix ; je me retins parce que j’avais compris soudain que le premier tambour était mon cœur et que le second était le sien. »

A lire en complément : la chronique complète « Entretien avec un vampire » d’Anne Rice : La volupté du sang »

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