Jay McInerney : de « Bright Lights, Big City » à Gossip Girl…

En 1985, le new-yorkais Jay McInerney illuminait la scène littéraire avec sa première autofiction « Bright lights, big city », roman initiatique d’un jeune new-yorkais, oiseau de nuit en quête de sa vocation littéraire. Aux côtés de Bret Easton Ellis, également auréolé du premier succès de « Moins que zéro », ils sont les nouveaux enfants terribles de la littérature américaine. Sortie poche, adaptation TV, remake, participation à la série Gossip girl : l’écrivain ne cesse de fasciner…

A propos de sa participation à la série Gossip Girl, dans laquelle il joue un écrivain alcoolique et noctambule, mentor de Dan Humpfrey, jeune étudiant de Brooklyn qui rêve de devenir écrivain : « Le créateur du show, Josh Schwartz, est un de mes fans, il adore mon travail ! Ma fille adore la série et je la regarde avec elle. C’est elle qui m’a incité à jouer dedans. Elle avait 13 ans quand la série a commencé, elle était très excitée que je le fasse. Elle a passé la journée avec moi sur le tournage. Le rôle a été écrit en parodiant mon image. »

Josh Schwartz réalisera aussi en 2013 une nouvelle adaptation de son roman culte « Bright light, big city » en le modernisant à notre époque (voir ci-dessous, la bande annonce de la précédente adaptation). Le casting n’a pas encore été précisé, mais il ne devrait compter aucun acteur de la série Gossip girl.

Au sujet de la ré-édition en poche de son roman « Toute ma vie », portrait de la jeunesse dorée de Manhattan à travers le personnage d’Alison, jeune séductrice paumée et gouailleuse, il commente : « Très peu de livres ont eu autant de succès que « Bright lights, big city ». Il a fait sensation dans le monde entier. Non seulement j’en ai vendu beaucoup, mais les gens disaient que le livre représentait une époque entière, leur jeunesse, les années 80. Un auteur ne peut pas faire ça plus d’une fois. Si je mesurais tout le temps ma valeur à ce succès, ce serait très triste. Toute ma vie a eu beaucoup de succès, et a aussi été critiqué« .

A propos de l’inspiration de son personnage Alison Poole, héroïne de « Toute ma vie » : « Il s’agit d’une ex petite amie. Quand je l’ai rencontrée, elle avait 20 ans. Elle et ses amies avaient un langage très particulier que j’aimais bien. Ca m’a inspiré. Le livre a d’ailleurs été particulièrement apprécié par les jeunes-femmes. Il connaît une nouvelle vie : il se peut qu’une série TV inspirée du livre voie le jour sur HBO !

Etre quelqu’un d’autre est très libérateur. J’ai essayé de comprendre les femmes toute ma vie, donc c’était une bonne expérience ! Je me suis aussi facilité la tâche en prenant une jeune fille qui n’était pas une grande intellectuelle. Ecrire dans la peau d’une physicienne nucléaire de 40 ans aurait été beaucoup plus difficile ! Un certain nombre de gens lorsque je voyage me disent que c’est leur livre préféré, y compris l’écrivain anglais Julian Barnes, qui le relit tous les 2 ans. Bizarre non ? »

A propos de son mentor Raymond Carver qui a été son professeur : « Il m’a emmené à l’université de Syracuse, dans l’état de New-York pour que je m’isole un peu de toute cette vie nocturne et que j’écrive. Il était très gentil. Il insistait pour que la langue soit honnête, et pas clinquante. Il ne voulait pas que j’exagère, ni que je décrive en 500 mots ce qui pouvait l’être en 50. Au début, je l’imitais. Et puis, je me suis rendu compte que c’était ridicule. Il avait grandi dans une famille d’ouvriers, dans l’Ouest, alors que je suis citadin de l’Est, je suis allé dans de très bonnes écoles, etc. Nous étions très différents et j’ai compris qu’il me fallait développer mon propre style. »

En ce moment l’écrivain travaille sur un nouveau roman qui se déroulera encore à New-York débutant en 2002 et s’achevant à notre époque : « Je pensais que ça ferait 300 pages mais c’est en train de tourner à 500 ! » (source : ANP)

Bande-annonce de la 1e adaptation de « Bright light, big city » en 1988, réalisée par James Bridges, sorti en 1988 avec Michael J. Fox dans le rôle titre :

A lire aussi : Littérature et jeunesse dorée : « le preppy novel »

1 Commentaire

  1. Très intéressant tout ça ! Le fait qu’il joue dans Gossip Girl est quasi normal par rapport à sa carrière. Mais bon, Gossip Girl est une version acidulée de son ambiance new yorkaise, les personnages sont sitcomiesques et trop vides pour être aussi passionants que les héros de ses romans.
    "Toute ma vie" peut être un très bon livre si Alisson est elle toute crachée.
    Dans, justement, Moi tout craché, il y a une nouvelle nommée "Pénélope au bord de l’eau" qui parle encore et toujours d’elle. La nouvelle raconte l’histoire d’une femme ayant une relation extra conjugale avec un sénateur. Etrangement dans la réalité, Rielle Hunter (aka Alison), a été au coeur d’un scandale sexuel avec le démocrate John Edwards. Coïncidence ?
    Se serait marrant et intelligent qu’il fasse le lien, dans le prochain film, entre Toute ma vie et sa présence capitale dans les bouquins de Bret Easton Ellis.
    Article vraiment passionnant en tout cas.
    Cordialement

    Dicky le Canard

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.