Littérature et jeunesse dorée : « le preppy novel »

Vous êtes nombreux à vous passionner pour la jeunesse dorée incarnée en cette rentrée littéraire par le roman « Mes illusions donnent sur la cour » de Sacha Sperling qui suscite l’intérêt. Depuis quelques années, les déboires de cette classe privilégiée semblent même être devenus un genre à part entière en littérature comme à l’écran. Quels en sont les codes, l’univers et les « figures classiques » ? Et pourquoi un tel engouement ? Petit tour d’horizon des romans friqués de Manhattan à Saint Germain des près…


Le roman estampillé « jeunesse dorée », que l’on pourrait surnommer « preppy novel » (preppy est le terme anglo-saxon équivalent à notre sigle BCBG), et qui est aussi souvent désigné sous le terme plus générique de « white trash », a le vent en poupe. Depuis Gatsby le Magnifique de Francis Scott Fitzgerald en 1925, le champagne coule toujours à flot… pour mieux couvrir les larmes.
Car l’argent ne fait pas le bonheur c’est bien connu. Et c’est tout ce qui fait l’attrait de cette nouvelle génération de nantis : jeunes, beaux, riches mais tristes à en crever et en proie à la solitude… Mais comme le disait avec humour Françoise Sagan, « mieux vaut pleurer dans une Jaguar plutôt que dans un autobus » (auquel fait écho le « Quitte à en baver, autant le faire dans du cachemire » de F.Beigbeder dans « Un roman français, voir ci-dessous)…

C’est donc ce décalage entre leur statut « tout pour être heureux » et leur mal-être qui séduit le lectorat.
La jeunesse dorée est avant tout une jeunesse perdue. Désenchantée pour reprendre un terme qui devient un peu galvaudé…
La faute bien souvent à des parents négligents qui préfèrent leur faire des chèques plutôt que de s’occuper d’eux…
« Je ne regarde pas très souvent mes parents, je ne cesse de me passer la main dans les cheveux en regrettant de ne pas avoir de coke, n’importe quoi pour m’aider à surmonter cette épreuve…« , pense Clay, le héros de « Moins que zéro » de Bret Easton Ellis, pendant le réveillon de noël.
Et c’est ce qui les rend finalement attachants (bien qu’ils aient tout, initialement, pour agacer) et finalement proches des (jeunes) lecteurs qui peuvent projeter en eux leurs propres sentiments.

A cela s’ajoute la curiosité pour leur mode de vie hors norme, de prime abord éblouissant pour le lecteur moyen. Mais contrairement à ce que l’on pourrait s’attendre, ce faste et ce chic riment surtout avec tragédie si ce n’est pas le trash ; les bonnes manières ne sont que des apparences pour mieux dissimuler les coups bas ! Autre ingrédient du succès certainement : la découverte de l’envers du décor bien moins reluisant que les façades clinquantes des beaux quartiers…

C’est en effet souvent la « bitch attitude » qui règne : les liaisons dangereuses version XXe/XXIe siècle !
Le règne des apparences, le « cauchemar de la superficialité » et la vacuité d’un monde « no future » que l’on combat en s’engouffrant dans une certaine déchéance voire même une plongée en enfer. La transgression et la provoc’ font ainsi partie des codes obligés du genre avec en ligne de mire la défonce, entre lignes de coke, overdoses et beuveries et bien sûr luxure et autres déviances…

A tel point que l’on peut vite verser dans la caricature si le style n’est pas au rendez-vous.
Tout ceci bien sûr sur fond de « grande vie », de la villa avec piscine californienne au penthouse de la Ve avenue jusqu’à l’hôtel particulier haussmanien ou autres résidences secondaires…, en passant par les boîtes de nuit branchées, lieux de tous les vices ou encore des campus prestigieux où se trament toutes les comédies humaines. Le tout soigneusement griffé et monogrammé des pieds à la tête des marques les plus luxueuses en général name-droppées jusqu’à l’écoeurement.

Entre bling-bling et cynisme, excès et spleen, les jeunes gens bien nés fascinent lorsqu’ils se font enfants terribles et scandaleux. C’est ainsi que la description de ce monde est rarement faite pour faire rêver mais plutôt pour en dénoncer l’hypocrisie et les travers.
A noter que certains de ses romans réussissent assez bien une satire quasi sociologique de ce milieu (même si l’on attend encore le roman qui creusera vraiment cet aspect au-delà des clichés). Et c’est peut-être ce qui plaît tant (en particulier en ces temps de crise) : se dire que même les riches en bavent autant, si ce n’est plus, que les autres !

Book-list dorée :
Sélection de romans autour de la jeunesse dorée

Made in France :

Les plus récents :
« Un roman français » de Frédéric Beigbeder
Dans son dernier roman autobiographique, Frédéric Beigbeder revient sur sa jeunesse bourgeoise entre Neuilly et la plage de Guéthary… Et dépeint les affres de la haute bourgeoisie déchirée par le divorce. L’itinéraire d’un enfant gâté dans les années 70…

« Mes illusions donnent sur la cour » de Sacha Sperling
Avec une certaine langueur sensuelle l’auteur nous raconte l’année de basculement du narrateur portant son prénom et âgé de 14 ans. Elève d’un collège aisé. Il fera son éducation sentimentale, non pas dans les boums en dansant des slows en rougissant comme le raconte Frédéric Beigbeder dans son « roman français », mais dans les orgies avec son meilleur ami au charme trouble, Augustin. Sperling creuse ici le sillon de l’amitié fascination qui dérivera en relation amoureuse… auto-destructrice. Et livre ce faisant une peinture à l’ironie cruelle de Saint Germain des près…

« Bonjour tristesse » de Françoise Sagan
Cécile, jeune bourgeoise parisienne frivole et insouciante, passe des vacances mondaines avec son père sur la Côte d’Azur. Mais bientôt jalousie, rancœur et manigance viendront troubler l’ambiance festive et ses premiers flirts d’été. Le premier roman emblématique de l’œuvre de Françoise Sagan au charme discret de la bourgeoisie est peut-être annonciateur de toute une nouvelle génération littéraire…

« Hell » de Lolita Pille : la référence du genre
Ella, surnommée Hell, « la pétasse » la plus célèbre du XVIe arrondissement, jeune fille des beaux quartiers parisiens, noie l’ennui de ses journées dans un tourbillon de shopping (Gucci, Prada…) et de soirées mondaines dans les clubs huppés de la capitale. Sa devise ? « Sois belle et consomme ». Sa fierté ? « Dépenser l’équivalent de votre salaire mensuel en une heure sur l’avenue Montaigne. » Mais derrière son arrogance se cache une fragilité et un profond mal-être. Sa rencontre avec l’ombrageux Andrea redonnera, un temps, un sens à sa vie avant de sombrer de nouveau. Le grand succès qui révéla Lolita Pille en 2002 (adapté en film en 2006) et dont le bouche à oreille ne ne se dément pas !

« Les anges brûlent », « Un jeune homme triste » de Thibault de Montaigu
Voulant sans doute surfer sur le succès de Hell, Thibault de Montaigu débarque en 2003 avec un premier roman « Les anges brûlent » qui connaîtra un succès relatif. L’auteur nous plonge dans l’univers de Justin, gosse de riche vivant dans le « havre » d’Auteuil (« où les bourgeois viennent y anesthésier leur spleen dans le calme et le confort moderne« ), au physique d’athlète, passant ses journées à perfectionner ses coups droits et ses revers au tennis avant d’embrasser le cursus brillant auquel il est promis : prépa, campus aux states et job de trader à la clé, « une vie tracée au peigne fin »… Mais voilà il souffre d’un amour tenu secret, pour sa belle cousine Ambre…

« Octave » de Gaspard Koenig
Bien sûr, Octave est comme les autres. Fils de (d’un riche industriel requin des affaires, surnommé El Torero). Cuillère en argent solidement logée entre ses lèvres qu’il aime laisser errer sur les corps sylphides de ses conquêtes, au fil « de soirées saturée d’argent et d’insolence »… Mais Octave cultive des tourments plus subtils que ses comparses. Et évite l’effet « caricature » des désormais classique partouzes assaisonnées de coke… Nourri des livres vert émeraude de la pléiade qui tapissait sa chambre de garçonnet, il reste hanté par ses angoisses enfantines. Et ses succès de jeune premier, remportés avec arrogance, ne parviennent à les chasser… Un premier roman précieux qui tente de réinventer le genre…

« Nous sommes cruels » de Camille de Peretti
Dans son deuxième roman, l’auteur de Thornythorinx, inspirée par sa propre adolescence revisite « Les liaisons dangereuses » de Laclos pour livrer un récit épistolaire moderne (à base d’e-mails et de textos) où une jeunesse dorée, orgueilleuse et cynique, fascinée par les libertins du XVIIIe, rejouera, à sa façon, les défis romantiques et cruels de Madame de Merteuil et de Valmont.

« Viens là que je te tue ma belle » de Boris Bergmann (Prix de Flore du lycéen) :
Fils de bonne famille, Isidore Ballin a quatorze ans. Il est doué, cultivé. À l’heure où ses congénères écoutent un rap violent et vindicatif, lui découvre le rock. Et en adopte, en plus du total look, la totale attitude. Maquillage blanc, khôl noir, veste en velours rouge et chemise cintrée, le héros, pas très recommandable nous raconte, via un journal imaginaire, son immersion dans le monde du rock français à l’occasion des tournées de Naast, des Second Sex, des Plasticines et des Shades. Le début de la liberté et de l’émancipation…

« Saloon » d’Aude Walker
Publié à la rentrée littéraire 2008, Aude Walker, inspirée par sa propre histoire, raconte ici les hostiles retrouvailles d’une famille de la haute société américaine avec leur fille, serveuse dans un palace parisien revenue affronter son passé. Près de New-York, dans la villa fastueuse et décatie, elle remonte le temps pour raconter les splendeurs (la frime et la flambe) d’antan et la déchéance d’aujourd’hui de sa famille désargentée alors que sa mère dédaigneuse s’apprête à parader devant les reliques de la société huppée… L’histoire d’une dynastie déchue et de ses failles familiales profondes, dans un style que certains auront pu juger pompeux tandis que d’autres y ont vu « une collection brillante et haute en couleurs de métaphores »… A vous de voir !

« Retour au collège » de Riad Sattouf
La jeunesse dorée inspire aussi les dessinateurs ! Sous couvert d’un reportage dans une classe de troisième d’un collège huppé parisien, Riad Sattouf vise officiellement à comparer la jeunesse des beaux quartiers à celle des milieux plus modestes. Objectif officieux : exorciser ses vieux souvenirs et se réconcilier avec ses dures « années collège ». A travers une série de « tranches de vie scolaires » croquées sur le vif, il dessine un portrait vivant et incisif de cette jeunesse dorée, qui ne s’avère pas plus reluisante. Poids des apparences, diktat des marques, rejet de la différence, cruauté, bêtise crasse du racisme ordinaire, attitudes libidineuses… font le quotidien de ces adultes en devenir…

Made in USA
« Gatsby le magnifique » de Francis Scott Fitzgerald
Peut-être le premier roman de la jeunesse dorée ou au moins de son univers factice… A quoi tient-il ? Une certaine élégance, nonchalance, un alcoolisme mondain, un épicurisme, le goût du luxe et des excès ou encore l’illusion des apparences et de la fête permanente sur un air de jazz… Un certain snobisme qui n’est qu’un échappatoire au désenchantement. Une prose légère et brillante comme le champagne, au parfum suave d’une « génération perdue » fascinée par l’acte gratuit, le panache, l’extravagance, la désinvolture enfin retrouvée après la guerre. « Je suis le produit d’un esprit qui ne sait pas ce qu’il veut dans une génération inquiète. », dira d’ailleurs Fitzgerald à son propos.

« Le maître des illusions » de Donna Tartt
Le campus novel culte de l’amie de fac de Bret Easton Ellis : Un jeune californien quitte les bosquets d’orangers, les piscines de ses voisins et surtout la station service de ses parents modestes et négligents, pour étudier dans une prestigieuse université du Vermont (région où a étudié l’auteur au Bennington College et où elle s’est liée d’amitié avec Bret Easton Ellis) : Hampden. Nous le suivons donc au cours de cette première année scolaire, qui sera déterminante. Très vite, il remarque un mystérieux petit groupe d’étudiants formant un clan à part, à l’élégance surannée et presque princière, aux silhouettes androgynes à la « sophistication sinistre ». Tout l’intérêt du livre réside dans la description de ses personnages campés avec une maestria psychologique et une richesse de détails et le portrait fouillé qu’elle réalise de ces adolescents atypiques, décalés, esthètes élitistes, arrogants et émouvants à la fois, qui lisent Homère et Platon et cultivent « un mode de vie byzantin » à la recherche d’absolu, d’extase, loin de tout matérialisme… ou de toute morale.

« L’attrape-coeurs » de J.D Salinger
Holden Caulfield, l’ado paumé de l’attrape-coeurs, en fugue de sa pension chic est le premier fils à papa (contrairement à la figure littéraire plus classique « à la David Copperfield » qu’il réfute justement en première page) à nous raconter son mal-être avec une fraîcheur et une émotion peut-être encore inégalées… « J’ai une grand-mère qui s’en balance de dépenser son pognon. Elle perd un peu la tête – elle est vieille comme le monde – et elle m’envoie au moins quatre fois par an de l’argent pour mon anniversaire. », dit-il au détour d’une page.

« Moins que zéro » de Bret Easton Ellis, la référence du genre
Le premier roman culte de l’auteur d’American psycho. Il invente un style et raconte comme personne le malaise d’une génération de riches désenchantés… : Il y a Blair, Trent, Kim, Pierce, Julian ou encore Rip leur dealer… Ils ont 15, 16 ou 17 ans et vivent à Los Angeles, dans les quartiers huppés de Mulholland, Bel Air ou encore Beverly Hills. Ils sont fils ou filles de richissimes producteurs ou réalisateurs hollywoodiens. Leurs (seules) préoccupations ? Savoir dans quelle party ils vont se rendre le soir, dans quel club ou chez qui ils vont bien pouvoir aller sniffer quelques lignes de coke ou s’envoyer en l’air avec d’autres corps tout aussi paumés, quelque soit son sexe…

Douze/Guerre à Harvard de Nick McDonell
Présenté comme un épigone de Bret Easton Ellis, Douze publié à l’âge de 17 ans par le fils d’un grand éditeur de presse, a fait un carton sans précédent aux Etats-Unis avant d’être traduit un peu partout dans le monde. Sorte de tragédie moderne et urbaine en cinq actes (du 27 au 31 décembre), Douze raconte les histoires entrelacées d’une bande d’adolescents riches et banals, issus de familles elles-mêmes riches et banales : on vit à New York dans des demeures gigantesques où s’active le personnel domestique, on ne voit pas très souvent ses parents, on se fait offrir des cabriolets rutilants à Noël, on a un aquarium rempli de piranhas au-dessus de son lit et, surtout, on se shoote à s’en faire exploser les narines, comme si ça faisait partie du minimum vital de l’homme moderne. Dans Guerre à Harvard, les ados ont grandi : Dans un style percutant et sans fioritures, ce jeune américain issu de la promotion 2006 de Harvard nous livre le récit des aventures et des déboires d’une poignée d’étudiants emblématiques de notre époque. On est dans un milieu plutôt aisé sur les plans financier et intellectuel, le tout sur fond de guerre en Irak, qui vient de débuter, avec, sur le plan politique, une opinion américaine farouchement opposée à cette guerre.

« Toute ma vie » de Jay McInerney
Dans ce roman des eighties, l’auteur de « Journal d’un oiseau de nuit » nous plonge dans la vie à 100 à l’heure de la jeune new-yorkaise Alison, fille de riches, un peu paumée qui tente de noyer son malaise et ses doutes dans les soirées et les coupes de champagne tout en collectionnant les petits amis dont elle compare ensuite les performances avec ses copines et colocataires toutes aussi insouciantes et délurées qu’elle…

Moi, Charlotte Simmons de Tom Wolfe
Même si l’auteur du Bûcher des vanités avait plus de 70 ans lors de l’écriture de ce teen-novel, il a voulu se pencher sur la jeunesse américaine, et en particulier sur la jeunesse dorée errant sur le campus en quête de sexe ou d’un compagnon de beuverie. Futilité, vacuité, cruauté sont au menu de ce tableau sans concession de l’élite américaine de demain… A travers l’histoire de Charlotte Simmons, naïve et studieuse élève issue d’une famille modeste de l’Amérique profonde, il dépeint le choc des cultures et des classes sociales avec les étudiants aisés de son université : le piteux pick-up de son père côtoie les plus luxueux 4×4, sa valise minable est perdue au milieu des bagages et autres ustensiles de luxe de sa colocataire et lorsque ses parents décident de partager un repas avec ceux de cette dernière, il est évident que Charlotte n’appartient pas à la même sphère ! Même son prénom fait tache au milieu des prénoms en « y » (qui sont à la mode aux USA)…

« Gossip girl » de Cecily von Ziegesar
C’est l’énorme succès de ces dernières années, couronné par l’adaptation en série TV. L’auteur, ancienne élève des écoles chics de l’Upper East Side, a touché le jackpot avec sa saga (14 tomes !) mettant en scène la jeunesse dorée de Manhattan. Au menu : écoles privées chic, galas de charité, séances de shopping chez Barney’s, virées dans les bars d’hôtel les plus selects, alcool et joints à volonté…
L’originalité de sa prose tient à sa forme : une « Gossip Girl » tient un blog « langue de vipère » où avec des initiales elle colporte ragots et autres scandales sur les élèves d’un lycée huppé. Des petites chroniques acerbes qui ne manquent pas d’ébranler le petit monde faussement policé de ces jeunes yuppies en devenir. Gossip girl entend tout, voit tout des parties de jambes en l’air, ruptures, rivalités et trahisons de ses amis jeunes et beaux.
Même si côté style on est loin de la médisance d’un Oscar Wilde ou d’un Truman Capote (bien que Breakfast at Tiffany’s soit le film culte des héroïnes !)…
Extrait : « Heureusement, Olivia et ses amis venaient de ce type de famille pour lequel boire de l’alcool était aussi ordinaire que se moucher. Leurs parents croyaient dur comme fer à ce concept quasi européen : plus leurs gamins avaient accès à l’alcool, moins ils risquaient d’en abuser. Olivia et ses amis pouvaient donc boire tout ce qu’ils voulaient, quand ils le voulaient, tant qu’ils continuaient à avoir de bonnes notes, ne s’enlaidissaient pas et ne mettaient ni eux ni leur famille dans l’embarras en dégobillant en public, en se faisant pipi dessus, ou en délirant dans les rues. Et cela était valable pour tout le reste, comme le sexe ou la drogue : tant que vous sauviez les apparences, tout allait bien. »

« Cinquième avenue » de Candace Bushnell
A travers le vie d’un immeuble de la prestigieuse cinquième avenue, elle dévoile, à chaque étage, une strate de la société américaine entre vieilles familles riches (avec cadavres dans le placard) et nouveaux riches (bling-bling, traders, etc.). Entre les deux, quelques jeunes wanna-be prêts à tout (prostitution, dénonciations via leurs blogs…) pour en être. Ca vous rappelle quelque chose ?! Elle dessine, ce faisant toute une galerie de portraits mais dénonce aussi avec une pointe d’amertume la fin d’une époque, celle sa génération (et de son copain Jay McInerney) qui avait encore une certaine âme et fraîcheur quand ils s’éclataient dans les bars du Meatpacking District tandis que la relève ne jure que par le fric facile, le sexe cynique et le vernis brillant.

2 Commentaires

    • Clément sur 17 septembre 2009 à 1 h 35 min
    • Répondre

    "Et c’est peut-être ce qui plaît tant: se dire que même les riches en bavent autant, si ce n’est plus, que les autres !"
    Attention, phrase "nauséabonde"! Sans vouloir jouer les communistes de base, je trouve que ce propos est un poil grotesque! Nul besoin de développer plus!
    Pour revenir au sujet de l’article: le "preppy novel" est un genre que j’ai affectionné il y a encore peu pour des raisons assez troubles. "Moins que zéro" restera toujours comme un de mes classiques d’ado. Le style d’Ellis me parle et ses histoires de jeunes américains sont crédibles et intéressantes sociologiquement du fait que la jeunesse huppée représente une frange non négligeable des grandes villes américaines(+ référence à des expériences personnelles sur les 2 côtes des US).Par contre, je reste toujours sceptique concernant les orgies de jeunes à la française; soit c’est un truc qui ne concerne que 0,0001% d’ados parisiens, soit la fiction prend le dessus sur le réalisme. Donc la pertinence quand à la publication de ce type de livre écrit par des auteurs français me parait moindre.
    Ellis a créé un genre commercialement très viable et très/trop buzzé par les médias de tout genre (le média étant souvent bourgeois, on y peut rien…). L’édition française en a pris conscience…et cela nuit surement à l’éclosion de nouveaux styles dans le roman de jeunesse français.
    Ceci est l’avis personnel d’un "post-ado" qui s’est nourri de romans "Wasp-trash" avec délectation étant plus jeune et qui trouve le filon légèrement épuisé actuellement!

    • Clément sur 17 septembre 2009 à 1 h 43 min
    • Répondre

    Je tiens quand même à saluer les gens du "buzz-litteraire" qui font un bon boulot concernant le choix des bouquins et leurs analyses!

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.