BD française

Le bleu est une couleur chaude de Julie Maroh: « Mettre en scène la communion »

« Le bleu est une couleur chaude » de Julie Maroh, prix du public au festival d’Angoulême en 2011, cette bande dessinée (ou roman graphique?), imaginée à l’âge de 19 ans, a gagné une incroyable notoriété en 2013 alors que son adaptation ciné (« La vie d’Adèle » réalisé par Abdellatif Kechiche) remportait la palme d’or au Festival de Cannes. Un succès auréolé de diverses controverses. Outre certaines scènes sulfureuses ou les « galères de tournage », l’auteur s’était aussi manifestée sur son blog pour analyser le film qu’elle juge bien différent de son œuvre, sans pour autant dévaluer la vision du réalisateur. « C’est une autre version / vision / réalité d’une même histoire », écrivait-elle en juin dernier.

L’apprenti japonais de Frédéric Boilet, Carnet de voyage sensible et intimiste sur le Tokyo moderne

On a souvent cité son nom l’an passé car il a été le héros involontaire d’un petit roman graphique sulfureux ayant fait grand bruit l’été dernier. Frédéric Boilet avait en effet inspiré cet amant au « joujou extra » de l’insatiable et délicieuse Aurélia Aurita dans son controversé « Fraise et chocolat ». Mais il est aussi avant tout un talentueux dessinateur et scénariste, seul français (originaire d’Epinal) pouvant prétendre au titre de « mangaka », installé depuis 1994 au Japon, suite à l’obtention d’une bourse. En 2006, âgé de 46 ans, il décide de revenir sur sa découverte riche en surprises et coups de coeur pour son pays d’adoption. Et nous fait partager sa passion pour ce peuple étonnant et ses charmantes habitantes… L’apprenti-japonais retrace donc comme son nom (inspiré de la jolie formule de Dominique Noguez) l’indique douze années « d’apprentissage » au pays des tatamis et de Murakami. Un carnet de voyage vu de l’intérieur, léger mais non superficiel, loin des idées préconçues et des sentiers balisés touristiques… Passionnant et très attachant :

Monsieur Jean -Dupuy-Berbérian : « Vivons heureux sans en avoir l’air » (tome 4)

Dans ce quatrième tome, publié en 1998, « Monsieur Jean » emprunte doucement la voie de la maturité, des responsabilités et des choix à travers les décisions qu’il faut prendre. Il amorce doucement la fin des flottements et de l’esquive (à notre petit regret…).

Monsieur Jean tome 1 « L’amour, la concierge » et tome 2 « Les nuits les plus blanches » de Dupuy-Berbérian

Premier album mythique, ce tome 1 des aventures urbaines de Monsieur Jean, consacre la naissance du personnage alors jeune pré-trentenaire (âgé de 28 ans), insouciant et hédoniste à souhait et se laissant porter par son quotidien tranquille émaillé d’anecdotes truculentes. Dans le deuxième tome, Monsieur Jean fête ses 30 ans et nous fait partager quelques dignes variations sur le thème du trentenaire célibataire qui a bien du mal à rompre avec son adolescence et à assumer ses responsabilités… en attendant de rencontrer l’amour.

Monsieur Jean de Dupuy-Berbérian: « Les femmes et les enfants d’abord » (tome 3)

Après avoir passé difficilement le cap des 30 ans dans l’album précédent où la quête de l’amour lui donnait des nuits blanches, ce troisième album constitue un album charnière dans la « saga » Monsieur Jean. Il marque en effet la fin du célibat de notre héros avec la rencontre de son âme sœur. Il aura enfin une réponse (et « quelqu’un à présenter » à donner à ses parents qui lui posent la question rituelle à chaque déjeuner familial s’il a « rencontré quelqu’un ». Mais comme on pourrait s’en douter les choses ne sont pas si simples. Entre problème de logement, femme libérée, voisin suicidaire, jalousie d’un ex un peu nerveux et le souvenir douloureux d’un amour de jeunesse…