15% des collégiens en difficulté devant un texte complexe

La dernière enquête Cedre* du ministère de l’Education nationale a évalué les « compétences langagières et de littératie » d’élèves de classe de troisième au collège. Les résultats démontrent qu’une large majorité des élèves s’en tirent bien, même si certains éprouvent des difficultés bloquantes de compréhension. Pour la première fois, l’étude a examiné le processus de lecture des élèves:
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L’étude s’est appuyée sur la compréhension d’écrits diversifiés (textes, schémas, graphiques et tableaux), la compréhension orale et des exercices rédactionnels, en sciences et en histoire-géographie-éducation civique. Ont été plus spécifiquement jaugées : la capacité à prélever, traiter, organiser et réutiliser une information, le raisonnement, la réflexion et la réflexion.

Les résultats sont plutôt encourageants puisque 85 % des élèves ont une maîtrise de la langue française qui les rend apte à poursuivre leurs études, même s’il leur reste encore à la développer. Le chiffre se réduit à 26% pour les « bon ou excellent niveau de maîtrise« , tandis qu’à l’autre extrême 15% à n’ont « pratiquement aucune maîtrise ou une maîtrise réduite« . Ces derniers se retrouvent « en difficulté devant un texte complexe ou comprenant un vocabulaire peu courant« . 3% ne maîtrise quasiment aucune des compétences évaluées.
Avec un score moyen de 253, les filles réalisent une performance de 6  points supérieure à celle des garçons.

Sans surprise, rien n’a changé depuis Bourdieu et l’origine sociale influe significativement sur les performances.
Les collégiens des milieux les plus favorisés obtiennent les meilleurs résultats.
Il est toutefois à noter que ces écarts de performance se réduisent lors des évaluations numériques (sur écran), même si de façon générale les taux de réussite sont plus importants sur support papier où les textes denses et longs sont plus facilement lisibles.

En ce qui qui concerne les modes de lecture des ados, l’enquête a relevé des problèmes de méthodologie. En effet, moins d’un tiers des élèves ont des stratégies efficaces de lecture et plus d’un tiers ne sait pas s’y prendre (non usage d’un dictionnaire, pad d’objectif de lecture, lire sans comprendre).
Le ministère s’inquiète « d’un déficit de connaissances » quant aux moyens de parvenir à comprendre un écrit.
Au delà du déchiffrage pur, les bons lecteurs sont avant tout des « lecteurs actifs« , qui emploient à dessein diverses techniques pour optimiser et améliorer leur compréhension. C’est la première fois que les stratégies de lecture des élèves sont observées et analysées. Un enseignement riche qui aidera probablement à mieux aider les élèves !
Comme le souligne la rapport, les nouveaux programmes du cycle 4 qui intégre une démarche réflexive devrait changer la donne. Face à cette problématique, le Cnesco (Conseil national de l’évaluation du système scolaire) conseille aussi aux enseignants de « développer des stratégies de lecture-compréhension en privilégiant un enseignement explicite de la compréhension pour tous les élèves« .

A lire aussi:
Etude: Un élève français sur cinq comprend mal ce qu’il lit (PISA 2010)

Quand les lycéens s’emparent de la littérature…
* Le CEDRE est le « cycle des évaluations disciplinaires réalisées sur échantillon ». Il établit des bilans nationaux des acquis des élèves en fin d’école et en fin de collège. Il évalue les performances des élèves sur des échelles de niveau allant de la maîtrise pratiquement complète de ces compétences à une maîtrise bien moins assurée, voire très faible. En 2015, 361 collèges ont été sélectionnés où une ou de deux classes de troisième ont été évalués, soit environ 9 000 élèves.

http://cache.media.education.gouv.fr/file/2016/90/7/depp-ni-2016-21-cedre-2015-college_604907.pdf

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