Décapage, le laboratoire des nouvelles plumes fait peau neuve !

Si vous ne connaissez pas encore Décapage, une revue « reconnue d’inutilité publique », il est encore temps de suivre un cours de rattrapage avec Jean-Baptiste Gendarme son fondateur, également auteur d’un premier roman très remarqué « Chambre sous oxygène » en 2005. Mercredi dernier avait lieu la soirée de lancement du numéro de mars. L’occasion de découvrir tous ses changements :
Jean-Baptiste Gendarme est une personne étonnante. Sous ses airs nonchalants et discrets, c’est un hyper-actif. Entre « un boulot avec des horaires », l’écriture d’un second roman (voir article), il trouve le temps de réaliser depuis 5 ans une revue littéraire bimestrielle avec une équipe de dix fidèles compagnons, tous passionnés.

Et le succès est au rendez-vous puisqu’il compte aujourd’hui plusieurs centaines d’abonnés parmi lesquels de nombreux éditeurs et personnalités du monde littéraire. Le premier mars dernier, une soirée était même organisée, au « K1nze » (en face du Drouant), dans le 2e arrondissement à Paris, pour fêter la sortie du 27e numéro. « Pas un chiffre rond mais un chiffre significatif pour cette aventure menée sans presque aucun moyen. Plus d’une centaine de personnes (abonnés, amis d’abonnés, écrivains, pique-assiettes, ex-abonnés, simples lecteurs…) s’étaient données rendez-vous. Des pastilles de couleurs permettaient aux convives de savoir qui était qui (dans les catégorie sus-mentionnées). Du coup, la traditionnelle timidité s’effaçait et chacun s’abordait plus facilement pour discuter de livres, échanger des conseils et boire une bonne bière !« , raconte Jean-Baptiste Gendarme

Le concept de Décapage ? « Une approche différente et ludique de la littérature en train de se faire« .
En d’autres termes, une sorte de laboratoire d’écriture basé sur l’émulation, où se croisent plumes débutantes et confirmées sur des thèmes allant de « mon premier salon du livre » à « un souvenir de vacances » ou « une situation délicate »… « Nous choisissons des auteurs reconnus ou pas (encore) qui possèdent un vrai regard sur un sujet quelqu’il soit (et pas obligatoirement le anti-héros maladroit). Nous ne voulons pas être catalogués dans un genre particulier même s’il est vrai que la science fiction ou le polar ne font pas partie de notre univers« .

En dépit de son titre, ne vous attendez donc pas à des textes « décapants », écrits au vitriol ! « Nous n’avons rien à revendiquer« , prévient-il. Ce titre a en fait été choisi à l’origine, car le fanzine comptait tout simplement dix pages.
« L’idée est de pouvoir intéresser des lecteurs pas forcément littéraires, tout en se démarquant des traditionnelles revues culturelles. C’est une revue qu’on emporte dans le métro, ce n’est pas celle qu’on lit à sa table de travail, le dictionnaire entre les mains.« , résume-t-il.

D’année en année il s’étoffe (il atteint désormais 32 pages) et a pris de la couleur depuis l’an passé. On y trouve toujours les chroniques des rédacteurs, des nouvelles inédites d’auteurs non publiés, et des participations d’auteurs (en général 5 par numéros) sur un sujet imposé. Par exemple, le numéro 25 on pouvait lire Eric Naulleau, Dominique Noguez, Christian Authier, Philippe Besson, Hélèna Villovitch qui racontaient « le jour où ils ont eu le prix Goncourt » (évidemment aucun ne l’a eu). Dans le dernier numéro, Ravalec, Gunzig, Bouissoux, Gouzou racontent une nuit blanche.

Et la recette fonctionne. On déguste, avec plaisir, ce cocktail d’histoires tendres,farfelues et ludiques. Sont aussi passés entre ces pages : David Foenkinos, Philippe Jaenada, Florian Zeller ou encore Nicolas Rey…

Côté avenir, le jeune auteur ne manque pas d’idées : « Nous travaillons actuellement sur une nouvelle formule pour le numéro de juin : encore plus de pages et donc plus de nouvelles (avis aux amateurs) et également des chroniques d’auteurs déjà publiés. Nous travaillons aussi sur la diffusion pour être disponible dans une centaine de points de ventes. Et cerise sur le gâteau : la création d’un prix littéraire décalé baptisé « Le prix du k1ze minutes plus tard » composé d’un jury de 6 auteurs (Emmanuel Adely, David Foenkinos, Philippe Jaenada, Serge Joncour, Guillaume Tavard et Xabi Molia). Un prix original loin des magouilles éditoriales (au moins pour sa première édition) et des copinages en tout genre« . Des projets de développement qui sont désormais soutenus par la Fondation Lagardère qui s’est associée à la revue.

Pour l’instant, la revue reste assez franco-française même si Guillaume Tavard, un fidèle de Décapage (et par ailleurs auteur du très bon « Le petit grain de café argenté » chez Le dilettante) tient désormais une chronique où il parle de livres étrangers.

Deux ou trois choses que l’on sait de Jean-Baptiste Gendarme
Agé de 27 ans, il débute par des études de cinéma et commence à écrire des scénarios et réaliser des courts-métrages. Découragé par le milieu trop fermé, il s’oriente vers des études de lettres qu’il complète d’un diplôme d’édition du livre. Il dévore alors tous les premiers romans.
Ses éditeurs fétiches ? Le dilettante (en particulier Bernard Franck et Guillaume Tavard…) et dans une moindre mesure Les Editions de Minuit. Au Diable Vauvert, il affectionne Douglas Coupland et Michael Turner, même s’il est avant tout un fidèle de littérature française (son auteur favori reste Eric Neuhoff). Non content du succès de Décapage, Jean-Baptiste a publié en 2005 son premier roman: « Chambre sous oxygène« . Une plongée dans l’univers hospitalier où se mêlent la douleur de l’attente amoureuse et de la maladie…
Le 30 mars 2006, il publiera, toujours chez Gallimard, son second intitulé « Table rase » ou il déroule l’itinéraire de deux frères tentant de (sur)vivre après la mort de leur mère disparue dans leur enfance. Il y explore le thème du deuil, du souvenir et de la nostalgie. L’un de ses rêves ? Rejoindre le monde de l’édition en tant qu’éditeur et poursuivre sa quête de nouveaux talents.

Pour proposer une nouvelle, vous abonner (15€/an) ou recevoir une invitation à la prochaine soirée Décapage :
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Découvrez le site d’un jeune auteur, un « joyeux mélancolique », de Décapage Arnaud Dudek

Le blog de Décapage

3 Commentaires

  1. Je confirme, j’ai lu son livre l’année dernière et son écriture est d’une grande délicatesse et profondeur. On a mal avec lui, on est dans les ténèbres et finalement on s’en sort. Très beau, très touchant.

    • Arnaud Dudek sur 13 septembre 2006 à 15 h 01 min
    • Répondre

    J’ai déménagé :

    http://www.arnauddudek.fr.fm

  2. Décapage

    Le problème des revues littéraires, c’est que (dans le meilleur des cas) on en parle mais personne ne les lit. Prenons Décapage, la revue tendance du moment, à laquelle participent Philippe Jaenada, Serge Joncour, Florian Zeller, etc… J’avais…

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