Anne Godard, lauréate du grand prix RTL-lire pour l’Inconsolable

Les prix continuent de pleuvoir au Salon du livre 2006. Et chacun y va de sa récompense. Aujourd’hui, c’est au tour du grand prix RTL-Lire d’être décerné. Le jury a tranché : c’est Anne Godard pour son premier roman qui succède cette année à l’écrivain et cinéaste Gérard Mordillat, lauréat l’an passé avec son livre « Les Vivants et les Morts ? ». Le vainqueur du Grand Prix RTL-Lire 2006 a été révélé lundi soir au cours du journal de 18 heures présenté par Hervé Béroud en direct du Salon du Livre. Cinq romans étaient en compétition.
Les cinq romans choisis par RTL et Lire étaient : Bleu de Chauffe, de Nan Aurousseau (Stock), La chambre des morts, de Franck Thilliez (Le Passage), L’Inconsolable, d’Anne Godard (Minuit), Madame écrit, de Françoise Hamel (Plon), et Seulement l’amour, de Philippe Ségur (Buchet-Chastel). « La valeur et la réputation de la récompense tiennent au fait qu’il s’agit, au final, d’un prix des lecteurs », affirment les organisateurs.


Cette jeune auteur de 34 ans a choisi le thème du deuil pour son premier roman et dépeint une mater dolorosa inconsolable depuis la perte de son fils.

Anne Godard se trouvait dimanche soir à un débat sur le thème « Ecrire : un jeu ou une vocation », où elle expliquait que ce qui l’intéressait dans ce roman était « d’aller au fond d’un état ». Le personnage de la mère en état de deuil était en quelque sorte « un superlatif » à ses yeux. A travers son écriture, elle souhaitait « démonter un à un les mécanismes psychologiques » de cette tragédie. Le critique de Livres hebdo salue son « écriture très accomplie à la fois puissante, précise et insinuante » tandis que La Croix estime que ce « premier roman est saisissant d’ambiguïté et de profondeur, d’une rare maîtrise formelle, d’une rare maturité ».

Extraits :
« Tu n’aurais jamais cru que tu survivrais, mais tu vis pourtant, tu continues, de date en date, et depuis si longtemps. Tu vis contre son absence, contre la vie qui l’a permise, contre les autres, parce qu’ils oublient, et contre toi, qui ne peux rien effacer. Malgré toi, tu restes en attente d’autre chose, mais quoi ? »

 » Tu as aimé sa mort tout de suite, tu t’y es sentie bien, comme si c’était enfin ta place, enfin le rôle qui t’attendait. Tu as aimé sa mort, qui te le donnait tout entier, plus que tu n’aurais jamais pu aimer sa vie.  »

4 Commentaires

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    • Philippe sur 22 mars 2006 à 13 h 21 min
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    Un lien de parenté avec Jean-Luc ? 😉

  1. Il ne semble pas…

    • Marie sur 23 mars 2006 à 19 h 46 min
    • Répondre

    Ce livre est de toute beauté, très épuré. Le thème qui ne me concernait pas est parvenu à me toucher avec une grâce sans artifices. J’ai repensé à la chambre du fils de Moretti en le lisant.
    Un thème difficile pour un premier roman et un coup de maître !

  2. Tenir la narration à la deuxième personne du singulier sans s’essouffler était aussi risqué mais elle s’en sort bien.

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