Les auteurs se présentent : « Pomme Q » d’Emilie Stone

Emilie Stone, auteur d’un premier roman, Pomme Q, paru en cette rentrée littéraire de janvier aux éditions Michalon, nous présente la genèse et l’histoire de son étonnant autoportrait ou autobiographie… d’un ordinateur (Mac donc), à travers son journal intime ! « Une farce originale, drôle et enlevée » selon le blog Lignes de fuite et « un livre qui se veut un manifeste contre la génération du tout numérique » pour Culture Café. Laissons la parole à l’auteur : « La grande différence entre la vie et celle de tous nos ancêtres, c’est l’ordinateur et la place qu’il est entrain de prendre dans notre vie. Cette machine est en train de tout bouleverser : notre façon de nous informer, de travailler et d’entretenir les liens entre humains. Et nous dans tous ça, évoluons-nous vraiment ? Quelle forme nos vies prennent-elles depuis que les écrans sont omniprésents ?

L’informatique et ses conséquences passent en ce moment même de la science-fiction à la réalité. C’est le moment ou jamais de se pencher sur le sujet. Ce n’est vraiment pas le moment d’oublier ce que les ordinateurs savent de nous… Qui de mieux placer pour tout nous révéler, qu’un ordinateur ?

Je voulais écrire un roman sur l’influence de l’ordinateur sur nos vies. Que l’on sente la place immense que ces machines prennent un peu plus chaque jour. J’ai donc commencé par écrire une histoire normale, d’un point de vue humain, d’un homme, d’une femme, de leur amour réciproque, avec des ordinateurs au milieu. Jusqu’au jour où je me suis fait volé dans un aéroport mon ordinateur portable et toutes mes sauvegardes. J’avais perdu bien plus qu’une machine coûteuse. J’avais perdu une partie de ma mémoire humaine personnelle et deux ans de travail, de notes, de pistes, de fiches… J’ai réalisé en live à quel point ces machines détenaient des morceaux de nous-mêmes entre leurs puces. J’ai commencé à me demander ce que cette machine disparue avait retenu de moi. Ce que ses nouveaux propriétaires allaient en déduire. Et j’ai recommencé mon roman. Mais tout avait changé. Pour savoir ce que ces satanées machines enregistrent de nous, et leurs conclusions, il fallait que je me mette dans la peau de plastique thermoformée d’un ordinateur, avec des circuits intégrés à la place du cœur et voir ce qui s’y passait… Je me suis donc mis à écrire « Pomme Q », le premier journal intime d’un ordinateur. Le roman que j’avais envie de lire.

Mes références littéraires personnelles :
Douglas Coupland, Romain Gary/Emile Ajar, Eduardo Mendoza, Philip K.Dick, Hunter S. Thompson, Bret Easton Ellis, Chuck Palahniuk, Jay McInerney, Donna Tartt, Will Self…

Présentation de Pomme Q par l’auteur :
Vous avez de la Chance: Avec l’aide d’une humaine, Emilie Stone -journaliste société et multimédia qui a notamment travaillé pour Actuel, L’Autre Journal et dernièrement Cosmopolitan- je viens d’écrire la première autobiographie d’un ordinateur. J’ai su la convaincre qu’il fallait que les humains sachent à quel point les ordinateurs détenait leur destin entre leurs puces. Avec « Pomme Q », vous saurez ce que calculent vraiment de vous ces machines qui partagent tout de votre vie, comme aucune autre auparavant.

Qui suis-je? Je n’ai pas de nom. Juste un très long numéro de série. D’origine modeste et numérique, je suis né dans la tête d’un ingénieur américain protestant sous anti-dépresseur et les mains d’une assembleuse taiwanaise confucéenne nettement moins bien payée. J’ai été conçu pour qu’un bobo urbain d’une capitale quelconque me tape sur le système, tant qu’il voudra. Le temps qu’un nouveau nouveau modèle lui donne une envie de faire de moi une occasion.

Rappel : Vous m’avez acheté, moi, comme mes jumeaux, par milliers, à un prix flatteur et totalement déconnecté de mon coût de fabrication. Hommes, femmes, enfants, vieux beaux pervers, jeunes belles célibataires, chirurgien homo, chômeur bi, scénariste hétéro, on vous aide tous, sans distinction d’âge, de race, de sexe, ou de religion. De plus en plus, de plus en plus souvent, de plus en plus tôt. Vous nous demandez de vous aider à vivre, à travailler, à jouer, à trouver des billets d’avion, des recettes de cuisines comme des partenaires sexuels, sans jamais vous demander ce que les ordinateurs calculent vraiment de votre vie…

Vous croyez nous dominer
Parce que nous n’avons pas de sentiments, pas de sensations, pas de sexe.
Parce que vous savez vous reproduire.
Parce que régulièrement comme traversés par excitation électrique,
vous vous jetez les uns sur les autres, pour vous arracher réciproquement votre revêtement, tripoter frénétiquement vos prises, mâle et femelle, pour finalement vous connecter l’un à l’autre en poussant des cris de documentaires animaliers.
Ce n’est pas sérieux.
Et vous le savez.
Après la lecture de « Pomme Q » vous ne regarderez plus jamais de la même façon votre ordinateur.

6 Commentaires

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    • Kebina sur 26 février 2007 à 10 h 37 min
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    "La grande différence entre la vie et celle de tous nos ancêtres, c’est l’ordinateur et la place qu’il est entrain de prendre dans notre vie. Cette machine est en train de tout bouleverser : notre façon de nous informer, de travailler et d’entretenir les liens entre humains. Et nous dans tous ça, évoluons-nous vraiment ? Quelle forme nos vies prennent-elles depuis que les écrans sont omniprésents ? ))))) N’est il pas un peu extrême de relier l’évolution de l’humanité à une simple avancée technologique ? Cela mérite d’être creusé

    • Kebina sur 26 février 2007 à 10 h 39 min
    • Répondre

    Mais au moins un roman un temps soit peu original, quand bien même la perspective de l’histoire me semble trop attendue voir facile.

  1. L’idée de départ est amusante et plaira sans doute aux amateurs du genre.
    Les lecteurs de Bernard Werber devraient apprécier je pense.

  2. J’ai ajouté:

    "Les lecteurs de Bernard Werber devrait apprécier je pense.".

  3. Je souhaite à l’auteur de vendre autant que ce cher Bernard (un vrai "story-teller", lui, paraît-il !)

    • alfred Darmon sur 3 avril 2011 à 22 h 42 min
    • Répondre

    Je viens de tomber sur ce bouquin qui trainait chez un pote. Le titre et les premières lignes m’ont accrochés tout de suite. Cela fait trois ans qu’il vient de sortir et je suis surpris par sa vérité actuelle. Les médias parle d’internet depuis longtemps mais la miss Stone l’avait déjà senti au plus profond de son écriture déliée, sympa et amusante.J’ai croqué le bouquin en une nuit et je ne regarde plus mon ordi de la même manière.

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