Politique et littérature (2) : Arnaud Cathrine, Louis Ferdinand Céline, Richard Millet et Jean-Marc Roberts

Quelques propos intéressants extraits du texte rédigé par Arnaud Cathrine pour le hors série de Technikart « Les 10 écrivains de demain » (mars 2007) qui font écho au billet Politique et littérature précédemment publié. En complément une citation de Céline qui rejoint aussi cette approche en prônant la suprématie du style sur les idées en littérature et un extrait d’une interview sur ce thème donnée par Richard Millet et Jean-Marc Roberts au Figaro en réaction à ces discours inquiétants sur la nécessité d’une « littérature engagée » ou l’occupation du terrain politico-politicien des romanciers…

« La littérature est affaire d’avenir incertain et préoccupant (c’est tout du moins le regard que l’écrivain s’autorise et qu’on lui reproche couramment) ; l’espoir tout cru, quant à lui, est affaire de politique. Oui, on fait avec ce qu’on est, avec sa bile, sa lumière, même fragile, on fait par défaut, on fait au mieux. Moi j’écris. Alors s’agissant de l’avenir, écrire c’est faire le contraire de la politique, je veux dire c’est un peu décourageant, parce que parfois la vérité est telle. C’est l’énergie du désespoir. » (Arnaud Cathrine, Technikart, mars 2007)

« Les idées, rien n’est plus vulgaire. Les encyclopédies sont pleines d’idées, il y en a quarante volumes, énormes, remplis d’idées. Très bonnes d’ailleurs, excellentes. Qui ont fait leur temps. Mais ça n’est pas la question. Ce n’est pas mon domaine, les idées, les messages. Je ne suis pas un homme à message. Je ne suis pas un homme à idées. Je suis un homme à style. Le style, dame, tout le monde s’arrête devant, personne n’y vient à ce truc-là. Parce que c’est un boulot très dur. Il consiste à prendre les phrases, je vous le disais, en les sortant de leurs gonds. » (Louis-Ferdinand Céline vous parle, 1958)

Extrait d’une interview des éditeurs et écrivains Richard Millet et Jean-Marc Roberts, donnée au Figaro en février 2007 :
Après la vogue du structuralisme et du nouveau roman, l’autofiction est-elle en train d’achever la littérature française ? Certains demandent un retour à une littérature « engagée » dans la société…
Richard MILLET. : Aucun mouvement n’est responsable de l’appauvrissement de la littérature. Il y a des chefs-d’oeuvre dans la littérature nihiliste, formaliste et même nombriliste. L’autofiction n’est pas ma tasse de thé, mais la volonté de Christine Angot de tout dire d’un événement insignifiant est fascinante… D’ailleurs La Recherche du temps perdu de Proust et Voyage au bout de la nuit de Céline sont, à leur manière, de gigantesques autofictions. Ce qui fait un écrivain, c’est l’invention d’une langue, d’un rythme singulier. C’est sa puissance. Sa sensibilité politique, ni le genre littéraire à travers lequel il s’exprime ne font rien à l’affaire. À mon sens Barbey d’Aurevilly, Villiers de l’Isle-Adam sont bien supérieurs à Zola ou au Hugo engagé.

Jean-Marc ROBERTS: Cela fait trente- quatre ans que je suis dans le métier et que l’on m’annonce que le roman français est mort. C’est l’un de ces « marronniers » dont sont friands les journalistes. Coupable, l’autofiction. Le mot ne veut pas dire grand-chose. Il est vrai qu’il est plus facile d’écrire un roman « intimiste » que d’inventer la vie des autres. Mais le talent et le génie n’ont ni genre ni sexe. La littérature existe ou n’existe pas, c’est affaire de son, de langue, au fond de musique. Chez Stock, où nous avons édité des auteurs aussi différents que Philippe Claudel, Nina Bouraoui ou Christine Angot, l’autofiction n’est pas un principe. Quant à la thèse de François Bégaudeau, qui exhorte les écrivains à s’engager, elle sent son lycéen attardé. Un lycéen qui s’exprime mal, dit tout et son contraire. Les mauvais livres sont ceux qui justement ont une intention. Un bon roman n’apporte aucune réponse, il ne fait qu’ajouter de nouvelles questions.

20 Commentaires

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  1. Ils ont raison. Tout est dans le style. Ouais sortir les phrases de leurs gonds. Céline le Magnifique vous l’a dit !

    Mais, il n’y a rien de mal à vouloir écrire des livres politiques, des livres d’idées. C’est ce que font la plupart des écrivains d’ailleurs. Céline n’a fait qu’écrire de la politique. La Fontaine bourre nos têtes d’idées dès le primaire (le chien !). Y a aussi Delillo, Césaire et les écrivains de la Nègritude, Doestoievski, Shakespeare, et Zola le Grand (n’en déplaise à Millet).

    Parce qu’au fond, la politique ce n’est même pas des idées, ça ne l’a jamais été et ça ne le sera jamais. La politique c’est la société, c’est la vie ensemble, ce sont les hommes. Si tu écris pas sur ça, je sais pas sur quoi tu vas écrire.

  2. Oui si tu pars du principe que TOUT, par extension et extrapolation, est politique finalement (là je pense qu’on parle plus de la politique politicienne/partisane).
    Dans ce cas un livre intimiste où l’on parle de soi est aussi politique et tout aussi « engagé ».
    La citation de Céline le résume très bien. Il n’a jamais voulu faire des romans politique ou « engagé ». Il n’avait aucun message ou idées à délivrer (ou pire : quelque chose à démontrer / une intention) comme il le dit lui-même, en tout cas pour ses romans (pour ses pamphlets c’est différent). Dans « Voyage au bout de la nuit » par ex, il parle -avant tout- de lui (transposé comme ds tt roman du reste), il parle de l’Homme, de l’humain (à la limite c’est plus philosophique que politique). Ce sont les interprétations (et qui dominent encore aujourd’hui) qui ont suivi qui l’ont taxé de « politique » parce que contexte de fond (mais ça ne reste que le fond).
    Je déteste aussi cette idée de lire un roman pour « apprendre » quelque chose. Encore une fois comme le dit très bien Céline, il y a les encyclopédies pour ça (ou le journal au pire).
    Pour le reste, j’ai à peu près tout dit par ici :
    buzz.litteraire.free.fr/d…

    Et là : buzz.litteraire.free.fr/d…

  3. Hmmm… Alex je pense bien que Voyage de la Nuit est un livre politique au sens où tu l’entends. Il fait une critique du colonialisme dans lequel son propre pays était plus qu’acteur à l’époque; ce qui – si je me rappelle bien – ne dérangeait pas la majorité des Français puisqu’il y avait une sorte de consensus à considérer les colonisés comme insignifiants, comme des chiens (Céline l’a bien montré); une critique de la première guerre alors que des milliers ou millions de jeunes hommes français étaient allés se battre au nom d’un pseudo amour de la patrie qu’il ridiculise d’ailleurs; une critique du monde scientifique semblable à celle que fait Burroughs dans Festin Nu (un livre politique aussi); une critique du rêve américain (ah Bèguebéder doit pas aimer ça !) :; une critique du travail à la chaîne animalisant; une critique de nos sociétés à deux vitesses, etc…
    En fait c’est pas seulement un livre politique, c’est le livre officiel de l’opposition.
    Alex, on est d’accord, c’est philosophique. Mais dire que le contexte n’est qu’un fond est très très discutable. Céline disait de lui même qu’il était plus chroniqueur qu’écrivain. En d’autres mots, il voulait ancrer son oeuvre dans les remous de son temps. Zola pareil.
    Ensuite, c’est pas parce qu’on lit un livre moraliste ou politique au sens où tu l’entends qu’on est sensé apprendre quelque chose (même si je pense que tout bon livre est instructif, d’une manière ou d’une autre). Le but d’un livre d’idées n’est pas forcément d’enseigner, mais de se positionner par rapport à quelque chose. Après on est pas obligé d’y adhérer ! La différence avec les encyclos c’est qu’elles imposent leurs vérités comme indiscutables. A méditer.

  4. Tout est politique. L’objet du roman est forcément fonction des convictions (notamment politiques) de son auteur.
    Maintenant, entre l’opinion qui apparaît à peine et le fait d’assister au meeting d’untel ou d’untel, il y a de la marge…

    De toute façon, depuis 1 an, la première question que l’on pose à un écrivain, c’est "pour qui tu votes?"

  5. Oui bien sûr on peut en faire une lecture politique à proprement parler et c’est ce que tout le monde a fait à l’époque et plus que jamais aujourd’hui hélas.
    Je ne partage pas cette vision et quand je lis cette citation ci-dessus, cela me renforce dans ma perception.

    Il s’est trouvé que Céline a traversé ces épreuves de la guerre, du colonialisme ou du taylorisme aux USA. C’est son époque, sa vie, des évènements qu’il utilise comme des matériaux mais le fond de sa démarche n’était pas de « dénoncer » (même si au final bien sûr c’est l’impression qui en résulte enfin plutôt le choc à la lecture de toute cette horreur) mais de « raconter » avec son style, « sa musique », sa place d’homme dans cet environnement et un aveu d’impuissance aussi d’une certaine manière (la littérature n’est pas pragmatisme contrairement à la politique). Il ne revendique d’ailleurs aucun « engagement » ou « intention ». C’est d’abord une réflexion sur la condition humaine au sens large et universel, en dehors de tout contexte politique (il se trouve que la guerre notamment agit comme un révélateur démultiplié de cette condition et nature humaine).
    Par exemple je trouverais ça très bête de conseiller de lire « Voyage » pour s’informer de la 1e guerre mondiale ou du colonialisme. Ce serait insultant à la limite…

    PS : ok tout est politique donc se brosser les dents ou boire du café aussi…

  6. Alex, je suis globalement d’accord avec ta vision du Voyage. J’ai aussi vu le projet Célinien comme plus gigantesque qu’un simple livre politique et dénonciateur. Mais reléguer cette dernière chose à une simple toile de fond me dérange fortement ! Car cette façon qu’il a eu dans Voyage de retourner la société politique et sociale de l’époque face à son propre mur s’appelle de l’engagement. En tous cas pour moi. Mais je pense pas que j’arriverai à te convaincre !

    Mais une dernière chose, quand tu dis : "Par exemple je trouverais ça très bête de conseiller de lire « Voyage » pour s’informer de la 1e guerre mondiale ou du colonialisme. Ce serait insultant à la limite…" Je ne suis pas tout à fait d’accord. Céline n’est certainement pas un historien, mais il reste un témoin important de cette époque. Alors peut être n’a t-on pas besoin de lui pour de l’information, mais pour une incarnation, pour un replongement là-bas, dans les tranchées, OUI ! Personne n’a aussi bien su dire la première guerre. Au même titre que Dostoievski nous plonge dans la Russie de son époque, Céline a su retranscrire comme peu d’écrivains sa France.
    En fait je dirais qu’une des beautés du Voyage est l’effet de miroir que provoque la situation politique et sociale: toute cette monstruosité qui rejaillit si bien sur Bardamu…

    Après l’oeuvre est dense, alors oui il y a aussi cheminement personnel, oui il y a aussi philosophie, poésie, musique, style, incantations, explosion spéctaculaire du moi et tralala…

    Et en passant, dans les romans de Zolas, il y a aussi une grande dimension philosophique et tout ce que tu as décris dans ton précendent post. Ça ne l’empêche pas d’être super engagé.

    Ps: Alex ton Ps est d’un sarcasme pas possible lol !

  7. Boire du café "équitable" oui c’est un acte politique !!!

  8. MonsterJack je suis fâchée ! j’ai pas encore reçu de réponse à mon email ! grrr

  9. " Etre artiste c’est comme vivre en Suisse pendant la Seconde guerre mondiale"
    (Tom Stoppard) ?? A méditer. Et je ne suis pas clair là-dessus…

  10. Il y a dans les mémoires de Simone de Beauvoir une magnifique condamnation du "roman à thèse" – elle-même se rendant compte qu’à chaque fois que sa plume a voulu servir une thèse donnée elle a manqué son but et s’est perdue en lourdeur.
    (Je ne retrouve pas le passage, malheureusement.)
    Et Camus dans Le mythe de Sisyphe : "le roman à thèse, l’oeuvre qui prouve, la plus haïssable de toutes, est celle qui le plus souvent s’inspire d’une pensée satisfaite."

    Camus et Beauvoir avaient compris que pour inscrire le roman dans "le" politique il valait mieux éviter de mettre "la" politique dans le roman.

  11. Je serai curieuse de savoir comment tu interprètes alors la citation de Céline ainsi que celles des autres auteurs ci-dessus ?
    Mon « PS » n’était pas sarcastique mais plutôt interrogatif voire perplexe face à cette tendance du « tout politique » (qui se contredit lui-même, on le voit, quand on pousse l’affirmation). La politisation de la littérature me semble en effet dangereuse et tellement réductrice. Elle tend aussi à dénaturer l’œuvre artistique. Comme A.Cathrine j’ai plutôt tendance à penser qu’elles sont antinomiques.
    La beauté littéraire pure gêne et n’est pas acceptée. « Ca ne suffit pas. » et c’est triste.

    Pour en revenir à « Voyage… », c’est un roman avant tout sur « la déroute d’exister et de vivre » selon les termes de Céline et non pas sur la guerre 14-18 ou la colonisation qui ne sont « QUE » des évènements politiques.
    Ce serait comme dire que « La vie est ailleurs » de Milan Kundera est un roman sur la révolution communiste !

    Je rajoute une citation assez pertinente sur la question de Claire Legendre, une jeune auteur à découvrir :
    « Je crois qu’un roman n’a jamais changé le monde, et heureusement, d’ailleurs, ce n’est pas fait pour cela. Un romancier n’a de pouvoir que sur ses personnages, ses mots, sa fiction, éventuellement la psyché de son lecteur, ou du moins son imaginaire, et probablement, un petit pouvoir très limité sur l’histoire littéraire. Mais sur le monde, sa marche en général, rien, écrire une fiction c’est précisément s’abstraire du monde réel le temps de l’écriture. Si je voulais changer le monde, ou plutôt si je croyais en avoir le pouvoir, je ferais de la politique.
    Ecrire un roman, c’est aussi assumer le constat de notre impuissance à influencer le réel – puisque je ne peux rien faire pour embellir ma réalité, je vais passer un an ou deux dans un univers que je me choisis, que je me crée sur mesure. » (Claire Legendre)

    PS (HS) : Cher Gwen, merci de cette citation que je vais méditer ; j’ai découvert au passage ton beau blog et je voulais juste dire que ce que tu as écrit sur FZ (je n’ose même plus écrire son nom le pauvre) m’a beaucoup touchée. Oui il faut le dire, loin des insultes faciles et superficielles, « Neige artificielle » et « Les amants du n’importe quoi » sont des beaux romans et peut-être bien grands, d’une grande poésie et sensibilité (et oui il n’y a rien de politique en eux mais ça ne les amoindrit pas pour autant !). Je vais lire avec attention toutes tes autres notes d’amoureux littéraire et poétique !

  12. La beauté littéraire ne suffit pas, car il y a derrière les mots un être humain qui les écrit.
    Evidemment, si ces mots étaient composés par une puce électronique, on se contenterait de cette beauté dont tu nous parles Alexandra.

  13. Pour les romans à thèse, j’ai pu lire en fac que ce sont des romans qui passent ; ce n’est pas l’actualité qui fait la littérature, mais avant tout les questions que j’appelle existentielles. Est "Littérature" ce qui part de ces questions…

    Alexandra, merci pour ton commentaire. Je trouve en effet que pour FZ on est un peu injuste… Pour mon blog, je vais le reprendre, car j’ai maintenant plus de temps !
    Une longue et belle citation de Claire Legendre, j’ai beaucoup apprécié son dernier roman… Cette citation rejoint ma réflexion alors que je vois autour de moi des engagements impressionnants…

    Pour la question de "la beauté littéraire", cette dernière s’accompagne bien sûr d’un message. Mais sans qu’il y ait une réponse… Juste un questionnement. L’art c’est interroger, s’interroger… C’est pour cela que je préfère Diderot et ses paradoxes à Voltaire…

  14. Ah oui ! J’ai oublié. Je cherche un roman qui parle de terrorisme et de la difficulté de passer à l’acte ou pas (d’un auteur "jeune") et un roman qui narre les difficultés d’un jeune provincial à entrer dans les milieux branchés. Merci !…

  15. J’interprète la citation de Céline comme une façon pour lui de se démarquer des romans à thèses qui fleurissaient à l’époque comme ceux de Camus, Sartre et autres… Pour les autres auteurs, je suis par exemple en accord avec un Millet quand il évoque la suprématie du style sur les thèmes et les courants littéraires. Parce que de toute façon, la littérature commence et se termine avec le style. Et tu vois Alexandra, jamais je ne remettrai ça en question.

    Ensuite, je n’ai pas de problème avec ce que tu appelles la beauté littéraire pure, sauf qu’elle n’existe pas. Pour qu’il y ait style, il faut qu’il y ait matière. Mais la beauté de la littérature, c’est qu’elle surplombe toujours la matière sur laquelle elle se base. Tu dis que Voyage est avant tout sur « la déroute d’exister et de vivre »

    (avec une tendance à soutenir tes arguments sur ce sujet par des citations d’auteurs == une méthode très journalistique, et en rhétorique je crois qu’on appelle ça "argument d’autorité", mais est ce vraiment nécessaire quand on a toutes les deux lu Voyage et pouvons en parler sans avoir besoin des propos ultérieurs de Celine pour dicter notre interprétation ? Des propos d’ailleurs eux-mêmes sujets à interprétations diverses. Et n’est ce pas ça la beauté de la littéraure aussi : la liberté du lecteur sans l’omnipotence de l’écrivain ? L’écrivain ne possède plus son livre après l’avoir écrit. Et en passant, Céline a aussi défendu de belle manière ses livres antisémites, mais ceux qui les ont lus ne seraient pas forcément d’accord avec ses justifications, non ?)

    ,eh bien je suis d’accord avec ta définition, parce que justement elle n’enlève rien à ce que j’ai dit. Peu importe quelle époque sociale et politique l’écrivain utilise, la philosophie de son roman est toujours ce qui donne du sens au reste – et même du sens à son engagement, si engagement il y a. Quand Zola écrit « J’accuse », au fond j’en ai rien à faire du cas de Dreyfus, il ne fait ni partie de ma famille ni de mes proches, mais c’est la philosophie, la poésie qui transparaît dans les mots de Zola qui me touchent . Donc dire qu’un bon roman est politique n’est en aucun cas une réduction puisque de toute façon on ne saurait écrire hors du réel dont la politique fait partie intégrante. Non ce qui est réducteur, c’est de vouloir dépiécer la littérature pour la réduire à rien du tout. C’est d’ailleurs un préjugé que beaucoup de gens ont sur les littéraires : on a tendance à nous voir comme des gens en marge des réalités, des fous, aux têtes rivées au ciel, sans pragmatisme aucun.

    Que quelqu’un, un auteur, écrive aujourd’hui un livre anti europe, anti sarkozy et je ne sais quoi d’autre, pour prouver « la déroute d’exister et de vivre », et ose nous dire que son livre n’est pas politique … !

    Le seul problème des livres politiques, c’est quand il n’y a que ça, sans rien derrière, sans rien à conserver pour soi-même – comme la quasi totalité des travaux journalistiques qui ne servent à rien du tout et sont franchement pitoyables (oui je sais que je suis hors sujet !)

    Enfin, je soutiens les défenseurs du tout politique comme tu as pu le lire dans mon premier post, mais je n’ai pas voulu trop discourir là-dessus, par peur de m’éloigner de la discussion…

  16. « Message », non je ne pense pas par contre « interrogation » oui, mais ce n’est pas une interrogation politique, cela peut aussi être une interrogation personnelle ou amoureuse…
    Ce n’est pas moins noble parce que l’auteur n’a pas l’ambition de résoudre les conflits socio-politiques par sa prose (discours ambiant actuel).
    Côté livres correspondant à tes pitchs, deux me viennent à l’esprit même s’ils ne sont pas exactement dans l’angle : « Baise-moi » de V.Despentes et « Un pur roman » de L.Lanher.

    Kébina, ma chère Kébina, tes messages m’impressionnent vraiment.
    Ca c’est pour le premier point. Ensuite oui bien sûr « pour qu’il y ait style, il faut qu’il y ait matière. » là on est d’accord (ce serait difficile autrement ), comme le souligne aussi Monster à juste titre.
    Mais cette matière n’a pas à être « politique » encore une fois pour avoir une quelconque valeur comme on l’entend aujourd’hui à tout va. Cette matière peut être intimiste et magnifique.
    Je prends quelques exemples, les ouvrages d’Arnaud Cathrine « Les vies de Luka » ou « Sweet home » (qu’y a-t-il de politique là dedans, là je ne vois pas ?) ou justement « Falaises » dont nous parlons précédemment, d’Olivier Adam. Ou encore « Chambre sous oxygène » de JB Gendarme, un très beau premier roman. Quand Cohen ou Gary parlent de leur mère en quoi est-ce politique ? La liste pourrait être longue…
    Ecrire un roman ce n’est tout simplement pas faire de la politique.

    Sinon pour en finir sur « Voyage… », j’ai attendu longtemps pour le lire parce que justement on me l’avait présenté comme un livre « politique ». C’est dommage.
    La petite citation que j’ai reprise sur « la déroute de vivre et d’exister » était juste là pour rappeler qu’il n’avait jamais présenté son ouvrage comme un livre qui dénonçait les conditions de la guerre ou du colonialisme…

    PS : sachez qu’il y aura un troisième acte à cette croisade anti-politique dans la littérature ! 😉
    Oui je suis un peu monomaniaque…parfois…

  17. Et très têtue lol !

  18. Merci Alexandra pour les références !…

  19. Moi têtue ? Oh si peu… ; – )

    Je t’en prie Gwen, le premier est plus axé sur la délinquance et le second sur l’arrivisme mais bon…

  20. politique quelle stupidité
    tel un vampire suce le sang de ton peuple
    pauvre ignorant qui pense que l’ argent vaut la peine de vendre sa conscience
    o
    diable.

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