Juger ses profs sur Internet comme on critique les écrivains en ligne ? (De la difficulté de dissocier un(e) travail/oeuvre de la personne prof/écrivain)

Depuis quelques temps déjà, un site (www.note2be.com) défraie la chronique en proposant aux élèves de noter (anonymement) leurs profs sur la base de critères dits « pédagogiques » : « Le professeur est-il intéressant ? Ses notes te semblent-elles justes ? ou Est-il motivé par son métier ? »…, dans d’autres pays des critères physiques sont aussi proposés… Son jeune fondateur, Stéphane Cola, justifie notamment sa légitimité en citant le rapport Attali qui propose une évaluation des professeurs par les élèves. A noter qu’un site baptisé « Choose.com » avait vu le jour au début des années 2000 pour permettre aux employés d’évaluer leur entreprise (également contraint de fermeture assez rapidement…). Petite réaction suite à l’émission de Paul Amar sur France 5 d’hier (1e mars 08), « Revu et corrigé » qui débattait du caractère polémique de cette initiative attaquée par les syndicats enseignants. Pour sa défense, le fondateur évoquait notamment les sites qui permettent de critiquer en ligne les écrivains par les lecteurs et qui ne sont pas remis en cause.

Le débat était intéressant et les questions qu’il soulève suscitent la réflexion.
Rendre un avis public sur une personne, explicitement nommée, quelle qu’elle soit, sur Internet reste dans tous les cas délicat et nécessite d’être étroitement encadré pour éviter les dérives que l’on connaît : attaque personnelle, vengeance, diffamation…
Cela touche les professeurs comme les écrivains (ou toute autre personnalité/individu…). Dans tous les cas, il faut savoir ce que l’on juge et comment. Comme le soulignait Frédérique Rolet, la porte-parole des enseignants, le « ressenti » des élèves prime sur une objectivité vraiment impartiale sur les compétences pédagogiques du professeur. Ainsi un élève invité comme témoin dans l’émission avouait qu’il avait mis « 3 » à sa prof de maths parce qu’elle lui mettait cette note lors des examens…
Dans l’absolu, l’idée de donner la parole aux élèves me semble intéressante mais il est vrai que le faire anonymement sans fournir d’arguments valables à l’appui (et qui seraient ensuite soumis à une modération par ex) ressemble davantage à de la délation et à du « cassage » de profs… Même si comme l’indiquait le fondateur de Note2be.com, la moyenne des notes attribuée par les élèves à leurs profs tourne entre 13 et 14/20.

Pour ré-équilibrer la balance, il faudrait que les élèves qui jugent, donnent aussi leur vrai nom ainsi que les appréciations reçues de leurs profs. Mais quel élève serait prêt à faire cela ? Aucun probablement. Ils sont d’ailleurs nombreux à paradoxalement apprécier la discrétion des professeurs sur leur dossier scolaire…

Pour en revenir à la comparaison avec les commentaires ou les critiques librement faites sur Internet (qu’il s’agisse de site de libraire en ligne de type Amazon ou de site spécialisé de type Critiqueslibres.com ou encore de blog/forum personnel…) par les lecteurs sur les écrivains, le même problème se pose finalement. Il est vrai que critiquer anonymement un auteur et son livre n’est pas très équitable, en particulier quand la critique sent davantage le règlement de compte (« j’aime pas sa tête », « c’est un gosse de riche », « il est pas sympa », « c’est pas juste qu’il soit publié et pas moi », divulgation de vie privée… et autre considération bien peu littéraire… parfois rédigée sans même que l’internaute n’ait lu une ligne de l’auteur concerné). Je n’ai pas connaissance de dérive grave ayant causé un discrédit sévère pour l’instant mais j’ai déjà eu écho de plaintes d’auteurs blessés par certains lynchages publics dont ils étaient victimes sur le Net. L’inverse est aussi vrai : critiques trop laudatives rédigées par des membres de la maison d’édition, des amis de l’auteur ou même ce dernier ! (voir la pratique de l’advertposting ainsi que les « campagnes de dénigrement » dénoncés par le blog rue89)
En tout état de cause, il me semble que les responsables des sites ou fournisseurs d’accès qui offrent la possibilité d’une expression spontanée des « utilisateurs » en particulier sur une personne nommée explicitement doivent veiller, plus que jamais, au respect de certaines règles d’éthique (nétiquette, Cnil…) tout en favorisant les critiques les plus objectives possibles, tout du moins sans a priori personnel… Un art délicat ! [Alexandra]

25 Commentaires

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  1. ben, déjà, on peut dire que dans l’ensemble, le Buzz est un endroit plutôt apaisé… et bien modéré.
    On peut communiquer, dialoguer, critiquer sans tomber dans le dénigrement ou l’insulte.

    Donc tu devrais vendre ta technique de modération à net2be, voire à l’éducation nationale ! 😉

    Plus généralement, je pense que l’importance des critiques sur le web (de profs ou d’auteurs) n’est que très relative.
    Rien ne vaut le réel : l’ambiance de travail dans une classe, la relation directe au livre (en librairie ou ailleurs).
    Le web a tendance à se regarder un peu nombril et à surestimer son influence, non ? Ce n’est qu’une fraction de l’opinion publique et son influence (et sa crédibilité) très variable.

    Les chouchous du web ne sont pas toujours ceux du grand public, et vice versa ! 😉

    Cordialement !

    • claire sur 3 mars 2008 à 14 h 04 min
    • Répondre

    Chère Alexandra, les écrivains produisent des oeuvres qui sont aussi des objets de consommation, et ce sont ces objets qu’ils acceptent de voir "juger" par des anonymes qui sont aussi leur public potentiel, des "consommateurs" donc. Les professeurs fournissent un service public. Leur but n’est pas de séduire leurs élèves, mais de les instruire et les éduquer. L’éducation n’est pas un produit de consommation qui peut être jugé par son "public".

    • folantin sur 3 mars 2008 à 14 h 13 min
    • Répondre

    Pour le coup je suis en désaccord total avec ce post, qui passe totalement à coté du problème posé par note2be et le phénomène plus général dans lequel il s’inscrit.

    Saut à la conclusion : quand tu parles de favoriser "les critiques les plus objectives possibles, tout du moins sans a priori personnel… Un art délicat !".

    Art d’autant plus délicat qu’il est juste parfaitement absurde. Il n’y a pas de critique objective. La critique est l’expression d’une subjectivité et une critique qui se pose comme objective est par essence totalitaire (elle dit le VRAI).

    Si je porte un jugement sur un bouquin, c’est mon seul avis que j’engage, et je n’admet pas de le modérer au nom de la précieuse susceptibilité de l’auteur. Tout ce discours imbécile sur la netiquette et l’odieux anonymat le l’internet témoigne surtout du fait que le principe discursif de la confrontation des opinions subjectives est de moins en moins toléré. Tu discutes avec un mec, et rapidement à cours d’argument il commence à te menacer de "d’où tu me parles toi d’abord bien planqué derrière ton pseudo" (oubliant au passage qu’il est dans la même situation).

    Bref, par opposition à ça on voit à présent se répandre la lèpre du benchmarking appliquée à tout et n’importe quoi. Plus fort que la dictature de l’audimat pensez donc, des critères "scientifiques" d’audit. Mesurons objectivement les performances de ce prof, de cet écrivain, de ce ministre. Sans antipathie personnelle hein, rien que de la froide rigueur arithmétique du nombre de sans papier expulsés (félicitation monsieur hortefeux).

    putain c’est dingue ce que ça m’énerve.

    Pour la bonne bouche, repassons nous l’inénarable intervention de laurence parisot : http://www.dailymotion.com/video...

  2. Folantin il n’est peut être pas possible d’être objectif mais on peut tout du moins noter le professeur en fonction d’un barême imposé sous forme de questionnaire à choix multiples, comme c’est le cas dans les universités nord américaines: l’élève n’a alors qu’à cocher, pour chaque question (ciblant une partie de l’enseignement), la case qui correspond à la qualité de l’enseignement du prof…
    Mais je pense que ce genre de choses devrait plutôt être fait dans un cadre strictement scolaire, au lieu que cela soit exhibé sur le net. En amerique du nord, ce type de questionnaire est pratiqué pour chaque cours universitaire (chaque questionnaire rendu est anonyme) et les résultats restent à la discrètion de la direction de l’établissement, et chaque professeur peut s’en servir pour améliorer son enseignement.
    Il faut ajouter qu’en plus du questionnaire, l’élève peut s’il le désire évoquer ce qu’il considère comme étant les points forts du cours et suggérer au professeur quelques modifications à apporter pr améliorer l’enseignement…

  3. 1- Bien sur personne ne doute que les élèves sont à même de noter les profs? Les profs qu’ils voient tous les jours en plus? Expert de 13 ans mais expert quand même…
    Et si une notion de contrainte était nécessaire dans le processus d’apprentissage?

    2- Claire je suis d’accord à 100% avec vous.

    3- La critique!!! tarte à la crème des tartes à la crèmes!!! Effectivement les critiques sont par essences subjectives et c’est tant mieux! De plus il faut arrêter; le lecteur sait bien qu’elle n’engagent que leur auteur.
    En ce qui me concerne, par ce que je finis par les connaitre, une mauvais de critique de thomas clement ou de wrath me donne envie d’acheter, un propos laudatif et je m’attends à la pire des daubes…

    De fait je pense que plutot de se plaindre les auteurs devraient se réjouir que n’importe qui parle d’eux et les fasse exister… La pire des critiques est le mépris silencieux.

    Enfin calmons nous et faisons confiance au lecteur, quand les critiques sont ouvertement "imbéciles" et ne parlent pas de ce dont elle doive parler, la honte retombe sur l’auteur… des critiques.

    La seule limite à ne pas passer est de ne pas attaquer personnellement l’auteur en le confondant avec ses personnage ce qui , je l’avoue, est parfois un piège facile dans lequel je suis tombé parfois…

    Et pour finir, un seul exemple, je n’ai publié ici qu’une seule critique, pas franchement laudative… Depuis l’auteur est devenu un ami!

    cqfd?

    Faisons confiance à l’intelligence de temps en temps…

  4. Folantin, je suis totalement d’accord avec cette idée : « Il n’y a pas de critique objective » !!
    Ca fait du bien de le lire d’ailleurs! Je m’escrime à l’expliquer de billet en billet quand une personne, arrive et veut imposer son idée du bon et du mauvais « objectifs » en littérature. Kébina pourra en témoigner !
    Effectivement quand j’ai rédigé ce billet, un peu rapidement il est vrai, je me suis rendue compte du non sens dc j’ai tenté de le nuancer, maladroitement, en précisant, « sans a priori personnel ». Ce que j’ai voulu dire (mal il est vrai) c’est que lorsqu’on tente d’écrire une critique littéraire ou formuler un jugement critique sur l’enseignement d’un prof, il faut essayer de s’abstraire de toute considération personnelle (que je résumais ci-dessus
    et se focaliser respectivement sur des critères purement littéraires ou pédagogiques en les précisant).
    Cela n’empêchera pas totalement le biais personnel mais au moins on évite d’y mettre trop d’affectif personnel.
    Par exemple, il est arrivé à pls reprises de rédiger des chroniques sur des livres dont je n’aimais pas personnellement l’auteur mais le livre ou inversement.
    Bien sûr humainement, c’est difficile, il ne faut vraiment pas faire l’amalgame, rester distant de ce qu’on connaît de la personne de l’auteur.
    C’est pourquoi dans l’idéal, j’essaie d’en savoir le moins possible sur un auteur personnellement afin de préserver une certaine « objectivité » (encore une fois gros guillemets) littéraire et limiter au maximum tous les biais extra-littéraires.
    Dans l’idéal, il faudrait lire les livres comme les copies des partiels où l’on cache le nom de l’élève !
    Je me souviens de ce préambule à la Princesse de Clèves de madame de Lafayette (ayant choisi de publier anonymement à l’époque) qui disait :

    « (…) (L’auteur) sait par expérience que l’on condamne quelque fois les ouvrages sur la médiocre opinion qu’on a de l’auteur et il sait aussi que la réputation de l’auteur donne souvent du prix aux ouvrages. Il demeure donc dans l’obscurité où il est, pour laisser les jugements les plus libres et équitables… »

    Eh oui déjà au XVIIe siècle !

    • folantin sur 4 mars 2008 à 12 h 56 min
    • Répondre

    Kebina – La question est qui pose ces fameux critères objectifs ? Je peux formuler un jugement objectif au regard de critères qui m’auront été imposés en amont. On sanctionnera ainsi un défaut de positivité dans le message véhiculé par le théatre racinien, ou la supériorité des films de chuck norris par rapport à ceux d’ozu au regard du nombre de voitures calcinées…

    Dans l’enseignement, c’est le genre de critères objectifs qui tendent à faire évoluer les cours de littérature en cours de technique de communication.

    Une bonne critique, c’est à dire une critique subjective, c’est une critique qui définit et formule les critères au regard desquels elle s’exprime. Ce qui signifie 1- ne pas se les laisser imposer par d’autres.
    2 – aller au delà du j’aime / j’aime pas qui tient lieu de subjectivité pour l’internaute lambda.

  5. suite de mes réponses (désolée c’est long…) :

    Claire, Yann, : Pourquoi un ado de 13 ans n’aurait-il pas un avis (valable) sur l’enseignement que lui délivre un prof donné ? Je suis désolée mais quand j’avais 13 ans, j’étais en 4e et je me souviens parfaitement d’une prof d’histoire qui a réussi, exploit en ce qui me concerne, à m’intéresser au programme. Je me souviens que c’était qqn de très exigeant mais en même temps de très juste. Tout ce que j’ai pu retenir en histoire c’est grâce à elle, tous les autres profs m’endormaient profondément. Elle nous a immédiatement mis dans le bain de la prise de notes, elle nous responsabilisait énormément, elle était super axée sur la méthode, la rigueur, etc. Je me rappelle de tas de choses sur elle qui m’ont marquée et qui faisaient vraiment la différence avec d’autres profs.
    Alors oui c’est vrai, je n’avais « que » 13 ans mais j’avais quand même un cerveau et la capacité d’évaluer et de comparer ce qu’elle nous enseignait et comment elle le faisait.
    D’ailleurs je me rappelle d’un grand nombre des profs que j’ai eus, y compris de la primaire, et je sais ceux qui m’ont vraiment fait faire des bonds de géant et ceux qui m’ont juste accompagnée vers la classe supérieure sans plus, voire ceux… bah qui m’ont fait régresser, hélas !

    Ensuite Claire : « les écrivains produisent des œuvres qui sont aussi des objets de consommation », oui je suis d’accord nous « consommons » des livres et nous donnons notre avis dessus, je n’ai pas dit autre chose dans mon billet mais il faut donner son avis sur le livre pas sur l’écrivain en tant qu’homme ou femme (son physique, sa « sympathie », ses origines sociales et autres préjugés parasitants, voir ds mon billet…) , c’est là où le bat blesse (on constate qu’il y a beaucoup d’amalgames, voir des « campagnes de dénigrement » pr reprendre l’expression de rue 89). C’est là où la vigilance doit s’exercer à mon sens. Les écrivains, en tant que personne, ont droit au respect de leur vie privée et n’ont pas à être jugés sur ce qu’ils sont mais uniquement sur ce qu’ils écrivent (et pour cela il faut bien sûr les avoir lus, pré-requis qui ne semble pas évident pour tout le monde…).

    Claire toujours :« L’éducation n’est pas un produit de consommation qui peut être jugé par son "public". »
    > Pourquoi ne pourrait-on pas juger de l’enseignement délivré par un prof ? Si ça peut permettre d’améliorer les choses ou même de motiver (cette prof d’histoire dont je parle par ex plus haut, j’ai jamais eu l’occasion de lui dire que son enseignement était génial), je ne vois pas où est le mal… dés lors bien sûr que cela est fait dans de bonnes conditions et dans un cadre respectueux (comme ce que décrit Kébina par ex).
    Cela n’a, par contre, pas lieu à être en effet rendu public sur Internet car on ne choisit pas ses profs comme on choisit un livre par ex.

    • folantin sur 4 mars 2008 à 13 h 02 min
    • Répondre

    Alexandra – Ok.

    C’est sûr que je n’ai pas ce genre de cas de conscience. Je ne connais personnellement pas les gens dont je cause et je me borne à partager mes avis avec deux trois potes autour d’un apéro.

    • claire sur 6 mars 2008 à 21 h 21 min
    • Répondre

    Alexandra : les profs n’ont pas pour mission de se faire aimer de leurs élèves, mais de les éduquer (il arrive, heureusement, que les deux choses coincident). Le meilleur prof ne sera pas nécessairement celui que ses élèves apprécient le plus, mais celui qui réussira à faire passer des connaissances et des valeurs, au risque (dur à assumer, d’ailleurs) de ne pas se faire aimer de tous. Ce qui ne veut pas dire que les élèves ne peuvent pas avoir d’avis, bien-sûr, mais simplement que cet avis n’a pas valeur d’évaluation des compétences.

  6. Mettre une note n’est pas tout à fait le même exercice qu’une critique… Mettre une note, c’est mesurer et souvent le problème c’est quels critères de mesure on utilise. Je me souviens d’une réunion à l’école maternelle pour mon fils où les instits nous expliquaient qu’ils allaient noter la capacité de l’enfant à prendre du plaisir (à travailler, à jouer) !
    Expliquer avec des mots ce qu’on pense ou ressent d’un livre, d’un film, d’une personne même, c’est très différent, non ? Les mots permettent la nuance, par exemple.
    Internet est un outil, un medium, qui permet de rendre public tout et n’importe quoi, le pire et le meilleur. C’est un espace de liberté, et avec la liberté il y a les excès. Les adolescents s’en emparent, ça me semble très normal. Si j’étais prof, j’aurais pas aimé me retrouver avec un 3/20, mais si j’étais ado j’aurais adoré mettre un 3/20 à ce prof de maths qui me faisaient passer des heures épouvantables ! Les réactions sont les mêmes à toutes les époques, Internet permet juste d’accélerer, de rendre public… La technique a toujours engendré du positif et du négatif, et Internet c’est d’abord un outil technologique… (j’ai pas l’air de faire la morale, là ? Parce que j’ai juste bu une tasse de café et il est encore tôt, et je suis pas bien réveillée). Bonne journée à vous et merci pour ces petits débats qui sont toujours intéressants et nourris.

  7. Euèh alexandra oui je l’avoue, j’ose briser un tabou, oui j’estime qu’un enfant de 13 ans n’est pas à même de juger un prof. il faut arrêter un peu… Pourquoi ne pas leur donner le droit de vote aussi? après tout ils ont aussi un avis sur les politiques non?

    Attention je ne dis pas qu’ils n’ont pas d’avis – j’en avais, on en a tous eu- mais je dis que ça n’a aucune valeur, et donc aucun interet a être rendu publique.

    Par exemple tous les profs qui sont exigeants ou atypique vont être blamés… alors que ce sont souvent ceux la qui laissent des traces.

    Et puis dans le fond ou est le drame de dire qu’à 13 ans on n’est pas apte à juger des adultes?

    N’est ça pas un eu le propre de l’enfance?

    yann frat

  8. Je n’ai pas écrit qu’un bon prof était un prof « sympa » (ou alors je m’exprime vraiment mal ce qui est possible…) de même qu’un bon écrivain n’est pas un écrivain sympa. Ce sont bien deux critères différents que j’ai distingués en soulignant justement qu’il ne fallait pas faire l’amalgame.

    Je ne vois pas pourquoi un élève ne serait pas capable d’évaluer les compétences de son prof dés lors que le bon système est mis en place et que cela est fait en bonne intelligence. Si chaque année un prof est évalué négativement par 80% de ses élèves, ça doit quand même vouloir dire quelque chose… Il y aura peut être dans la masse des élèves qui se vengeront d’une mauvaise note certes mais cela restera toujours une minorité…
    Je ne suis donc pas d’accord avec vous (Yann et Claire) : l’évaluation des élèves a une valeur et une importance (même si elle reste informative et complémentaire à d’autres systèmes d’évaluation).
    Je pense comme vous qu’elle doit rester interne et être communiquée aux intéressés (à voir si cela inclut les parents… ?).

    Yann, j’ai eu un très bon instit’ atypique comme tu dis, ses qualités ont toujours été reconnues par tous (élèves et parents). Faut faire confiance un peu aux gens… et arrêtons le « t’es jeune alors tais-toi »…

    Sophie, en ce qui concerne « noter » les écrivains (enfin leurs livres !), je l’ai déjà vu faire sur plusieurs supports. Par exemple sur ce site : http://www.1001-livres.fr/140-le...
    Il note sur 20 le texte, les images, l’intérêt, le format et une note globale en plus de leur critique. J’avais vu sur un autre site avec d’autres critères pour des romans du type note pour les personnages, l’histoire, le rythme, le style etc. Ca ne me tente pas trop personnellement…
    Sinon, on voit assez souvent des critiques littéraires mettre des barèmes d’appréciation.
    Par ex dans Télérama ce sont des petits « Ulysse » plus ou moins enthousiastes ou encore des étoiles (de 0 à 5 par ex) ou alors des classements du genre « Très bien » « Bien » « Moyen » « A éviter », etc.
    Cela peut donner des repères rapides au lecteur et l’aider à s’orienter. Pourquoi pas ?

  9. bon je vais faire vite par ce qu’il y aurait trop à dire.

    1- Tout d’abord je suis très dubitatif face à l’absurde mise à plat des points de vue. Par exemple il est courant dans les débats à la télé sur une pathologie qu’un medecin se fasse contredire par un patient; c’est absurde ! Toutes les paroles ne se valent pas, n’ont pas le même sens, en particulier le ressenti particulier et émotif et une "vérité" historique ou même mathématique ne disent pas la même chose et ne se répondent pas.

    Ainsi ici je réitère mes propos: l’évaluation d’un enfant de treize an ne vaut que pour l’évaluation d’un gosse de treize ans. C’est à dire pas grand chose en dehors d’elle même, désolé.
    Ce qui ne veut pas dire qu’il ne faille pas entendre ce qu’ils ont à dire bien sur,mais il faut juste reculer et mettre en perspective le propos.

    2- Réfléchissons deux seconde: pour evaluer un processus encore faut il le connaitre! Qu’est ce que ca veut dire de penser que je suis capable d’évaluer les profs que j’ai croisé en 4°? Cela présuppose donc que je sais quelle aurait du être mon evolution "normale" et que je considere que le prof m’a aidé ou au contraire m’a ralenti.
    Il y a donc quelque part dans l’espace un état ou j’aurais du être et il ne me reste qu’a évaluer si j’ai atteint ou pas cet état?
    Il y a donc une idée platonicienne de ce que je devrais être? Quel est ce délire? Comment savoir si j’aurais fait plus ou moins de progrès avec un autre prof? Si j’aurais pu ou du finalement être un autre? Surtout dans une processus aussi aléatoire que celui de l’apprentissage?

    Enfin si on creuse on voit derrière tout ça, l’idée facile et tellement courante de la dé culpabilisation de la sphère privée: si je me plante dans mes études c’est évidemment à cause du prof, évidemment?!?

    Donc en conclusion parce qu’il voit et qu’il a vu défiler des centaine d’enfants d’une même classe d’age un prof est à même de connaitre le niveau normal d’un élève et par là de juger l’évolution d’un individu isolé – au contraire n’ayant pour expérience que son propre vécu subjectif et aléatoire un élève ne peut juger un prof. CQFD.

    Sauf bien sur à considérer, comme c’est la mode aujourd’hui, que chaque enfant est forcement totalement unique et inclassable et que le regard du prof sur lui vaut celui porté sur le prof.

    yipi!

    yann

    ps et j’embrasse au passage monsieur Roague et madame Delprat, deux profs qui ont marqué ma vie. Je ne sais pas ce qu’ils valent en tant que prof en général mais pour moi ils ont été comme deux balises.

    • Gwenaël sur 7 mars 2008 à 23 h 39 min
    • Répondre

    Le débat fait rage, c’est amusant, mais un temps seulement. Qu’est-ce qu’une évaluation, et donc une note ? C’est quelque chose qui tend à être objectif. Les profs ont des critères précis pour évaluer les élèves, des critères techniques… Les élèves ne peuvent évaluer que subjectivement, avec leur ressenti. Les critères proposés par le site note2be ne peuvent pas dessiner la "valeur" ou les compétences d’un prof. Avoir une opinion ne veut pas dire pouvoir donner son avis de manière inconséquente. Pour un certain nombre d’élèves, il faudrait être payé pour aller en cours (je ne rigole pas, c’est leur "parole"….) Les élèves ne voient pas son utilité. Quand on se rend compte de cela, parler de motiver les élèves, c’est un peu délicat. Un adolescent de 13 ans ne sait pas ce qui est bon pour lui, d’ailleurs il est plus occupé par l’acné et les copains/copines… Ce qu’il faut voir, c’est que l’on a été marqué par des profs en fonction de ce que l’on était à un moment donné. Un an auparavant, cette même rencontre t’aurait laissée peut être froide Alexandra. On réagit selon ce qu’on est, mais comme on change nous-même. Ce qui pose problème pour évaluer objectivement. Je suis d’accord, pour que l’année scolaire soit évaluée mais pas sur la place publique, puisque la masse ne connait rien de la vie de telle ou telle classe et pas dans l’anonymat. Mais bon, quand on demande à la fin de l’année cela on prend le risque de n’avoir que le sommet de l’iceberg, car, bon, des élèves qui ne se souviennent même pas d’un cours à l’autre du texte lu et étudié ça "craint" un peu, non ? Ne parlons pas de l’auto-évaluation : les élèves n’arrivent pas à cibler ce qui leur fait défaut, dans le temps de leur apprentissage, alors évaluer un autre ? Soyons concret, noter les profs part d’une bonne idée, mais toute bonne idée doit se mesurer au réel : on aurait remarqué depuis longtemps que le communisme était possible. L’idée part de l’esprit humain, mais on oublie ce qu’est/ce que peut l’homme… (pardon, je m’égare). Bref, évitons de vouloir démocratiser les compétences à tout va. Un élève reste un élève ; et lui donner trop de poids ne va pas le servir ; déjà qu’il ne comprend pas qu’il ne faut pas jouer avec sa règle, manger en cours, et parler quand le prof parle ("mais monsieur j’ai rien fait" : bah si ! si si !…) N’oublions pas qu’avoir un discours rationnel et approfondi est souvent difficile.

    Voilà quelques idées. Ce qui m’ennuie, c’est qu’avec cette affaire on voit encore les profs comme des réacs… des rebelles, des anti-réformes… et des privilégiés… Mais, bon, c’est un lieu de formation, d’éducation. Et depuis quelques temps, moi qui ne suis pas hostiles aux nouveautés je me rends compte qu’il faut résister un peu, car il y a dans la société une déperdition de valeur, de culture, d’intérêt pour les efforts et pour son apparente gratuité, face à l’immédiateté, à l’éphémère, à l’argent, à la passivité. Ne pas confondre l’aventure avec la dérive.

    (fin des pensées nocturnes)

    ps : par contre, j’aimerai bien noter mon principal, mon inspecteur, mon ministre… Mais le Carnaval et sa fête des fous est terminé, non ?

    pps : ce qui est critiqué c’est aussi la manière d’avoir lancé ce site, sans concertation, à la hussarde. et le fameux slogan je crois, "prends le pouvoir, note tes profs". Un élève, prendre le pouvoir ? Là, il y a un gros problème, et ce qui est pitoyable c’est que les mentalités soient prêtes à cautionner cela. Cette seule phrase devrait suffir à clore le débat, non ?

    En tout cas, ceci dit entre nous, sur ce billet très peu littéraire, les élèves que l’on forme maintenant c’est la France qui arrive. Redresser la France, dixit notre Président, avec qui ? Economiquement ? Avec quels travailleurs ? Les clichés restent toujours fidèles.

  10. gwenael, si ça peut te rassurer, moi je ne suis pas prof! Tu n’es pas la seule reac en france! ;)))

    Et quant à payer (dédommager ?) les élèves je ne suis pas forcement contre; tout effort mérite salaire non? Mais c’est un autre débat ;)))

    a+

    yann

  11. Je fais partie de ces sites, dont parle Alexandra, où il est possible de donner une note à mon texte.
    Après plus de 3500 notes reçues, je dois dire ma perplexité. J’espérais certes beaucoup d’excellentes notes, mais je m’attendais à une courbe de Gauss avec une forte proportion de notes moyennes, quelques excellentes et quelques rares excecrables.
    Or, à ma grande surprise, les notes moyennes (5, 6 et 7/10) représentent moins de 10% des résultats. Les 10/10 font 56% et les 1/10 presque 22%… et pourtant, chacun a lu le même texte.
    Travaillant dans l’anonymat et sur un sujet qui ne devrait pas fâcher (les origines de l’Europe il y a 5000 ans), j’ai tenté de savoir les raisons des 1/10. Elles se résument en "J’ai pas aimé".
    Alors, noter un prof, avec la charge "affective" et de vécu que cela représente pour un élève ne me semble pas judicieux

  12. Mettre une note à un prof. Pourquoi pas ? Noter quelqu’un est de toute façon du domaine du subjectif. C’est noter le ressenti que l’on éprouve au contact d’une autre personne. La façon dont elle nous fait passer le message ; l’enseignement nous convient-il ou non ? C’est cela que l’on va tenter d’apprécier. Malheureusement notre égo va en modifier les règles du jeu.
    En fait, insidieusement, on va attribuer une note non pas au professeur mais à soi-même ; comment ressentons-nous l’image que nous renvoie le professeur ? Une image qui est en fait la nôtre, nous. Ainsi cette image deviendra-t-elle subliminale dans le cas d’une osmose quasi parfaite avec la notre, enthousiasmante si elle reflète ce que l’on aspirerait-être, insipide quand elle réfléchit ce que l’on ne voudrait être, angoissante si elle diffuse ce que l’on est réellement et qui, bien sûr, renvoie l’élève (puisqu’il s’agit bien de lui) dans des abimes de médiocrité ; le face à face professeur élève peut alors devenir un véritable pousse au crime, dans un sens ou dans l’autre, agression (meurtre ?) ou dépression (suicide ?)…

  13. Merci de vos avis assez unanimes du reste ! Si l’on résume :

    Nous sommes tous d’accord pour dire que :
    – Le site Note2be.com n’est PAS une bonne idée.
    – Un jugement (littéraire, etc) est toujours SUBJECTIF (il faudra s’en souvenir hein les amis ? 😉

    Nous ne sommes pas d’accord sur :
    – le principe de l’évaluation d’un prof par les élèves.
    Pour ma part je pense qu’il est intéressant et cela a l’air de fonctionner dans d’autres pays comme le décrit Kebina. De mémoire ds l’émission de Paul Amar, la représentante du syndicat des enseignants n’était pas contre le principe dés lors qu’il s’effectuait dans le cadre scolaire.
    Je suis persuadée que dans la majorité des cas cette évaluation serait positive (et ne servirait pas de dénigrement des profs).
    De votre côté, vous avez majoritairement exprimé une opposition à ce type d’évaluation.
    Let’s agree to disagree… 😉

    Je rebondis sur la remarque de Gwenaël qui souligne à juste titre que le débat a dérivé de son but littéraire premier (ce qui était un peu le risque j’en conviens !).
    En effet à l’origine, mon petit billet d’humeur avait avant tout vocation à attirer l’attention sur le fait que le jugement sur un écrivain (comme sur un professeur) doit avant tout porter sur son oeuvre, ses livres et non sur sa personne comme on le voit malheureusement trop souvent dans les commentaires laissés sur Internet. Au même titre qu’un Note2be.com, cela m’apparaît préjudiciable et j’ai eu envie de rappeler que seules leurs œuvres (à partir de critères littéraires, qui même s’ils restent subjectifs, doivent être clarifiés et argumentés) devraient être jugées, sans préjugé personnel de quelque nature, ni volonté de dénigrement/diffamation.
    Voilou !

    • Gwenaël sur 11 mars 2008 à 19 h 07 min
    • Répondre

    Quelle conclusion !…

    • Gwenaël sur 11 mars 2008 à 19 h 08 min
    • Répondre

    Quelle conclusion !…

  14. Eh bien je vois que j’ai raté toute la discussion lol ! Mais j’avais une question Alexandra : Quand tu juges par exemple le dernier roman d’un auteur que tu aimes, disons Beigbeder, peux tu faire abstraction de la personne qui se cache derrière et te focaliser uniquement sur l’oeuvre ? Je ne le pense pas. Qu’on le veuille ou non, on ne peut séparer l’idée qu’on se fait de l’auteur de celle qu’on se fait de son oeuvre.A tort ou à raison, les deux se complètent. Maintenant je te rejoins quand tu dis qu’il ne faudrait pas juger une oeuvre à partir des a priori negatifs qu’on a sur son auteur. Mais ce que je dis, c’est que la vie et la personnalité de l’auteur peuvent légitimement alimenter la lecture, parce qu’elles donnent bcp plus de dynamisme au texte. C’est une approche littéraire totalement valable et peut être même la plus "naturelle", parce qu’en plus de s’intéresser au fait littéraire, elle couvre toute la culture populaire dans laquelle l’auteur est englobé. En sachant par exemple que tel auteur moraliste et critique de la société contemporaine aurait fait une overdose récemment, eh bien on ne pourrait plus juger son oeuvre de la même façon. Pareillement, on ne peut pas oublier que Rousseau a abandonné ses 3 enfants quand on s’attarde sur Emile ou l’Education : il en va de la qualité de la critique qui ignorerait alors la profondeur psychologique du texte. J’irai même jusqu’à dire qu’en occultant l’auteur et en ne s’attardant que sur son oeuvre, le Critique fait preuve d’aveuglement en écartant une piste de lecture majeure. (désolée pour les redondances mais il est 3h du mat)

  15. Hé hé, non pas conclusion Gwen, mais retour au cœur du débat à savoir le jugement des écrivains et des livres après cette analogie avec les profs.
    Je dirais même que le débat ne fait que commencer !
    Certes les participants sont sans doute un peu exsangues mais qui sait ?

    Kebina, ah Kébina… Je trouve ton raisonnement très très intéressant. Même si suis pas du tout d’accord bien sûr (tu t’en doutes).
    Pour moi le fait de connaître la vie privée d’un auteur ne peut être que préjudiciable à l’appréciation/ « évaluation », pour reprendre ce terme, de son œuvre. D’autant plus si cette vie (dans le cas de l’autofiction par ex) nourrit son œuvre.
    Comme disait le critique littéraire Angelo Rinaldi (au sujet de Montherlant) : « Une fois encore, on contemplait les dégâts que la connaissance du « misérable petit tas de secrets » à quoi se résume l’individu inflige à l’œuvre, qui, par définition et en toute hypothèse, est au dessus de lui. »
    On s’en fout de savoir si c’est « vrai » ou pas ce que raconte un auteur ! Il n’a pas à être jugé là-dessus (combien de fois entend-on les gens s’intéresser, comme s’il s’agissait là d’un critère littéraire, à cette information ?!)
    Voir mon exemple sur « La princesse de Clèves », commentaire n°6. C’est très fort et significatif cette exergue à son roman.

    Pour reprendre ton ex sur Beigbeder, je vais peut-être te surprendre mais si j’aime vraiment (certains de) ses livres, je n’aime pas du tout la personne (et je le regrette !). Enfin à l’origine quand j’ai commencé à le lire, je n’avais rien contre (position neutre, qui devrait toujours être celle du lecteur du reste), je ne le « connaissais » pas personnellement (ce qui est toujours le cas, mais aujourd’hui j’ai malheureusement été fortement parasitée par toute la surmédiatisation négative de sa personne et autres rencontres indirectes).
    Mais… mais j’aime toujours autant ses livres : « L’amour dure 3 ans », « 99 francs », « Nouvelles sous ecstasy » même Windows…. Je les ai relus et à chaque fois le charme opère donc tout va bien.
    Mais je regrette vraiment d’avoir été « exposée » à des infos extra-littéraires concernant cet écrivain. Il en va de même pour beaucoup d’autres auteurs contemporains (non, non je donne pas de noms !).
    Sinon, pour prendre des exemples d’auteurs désormais « classiques », j’ai lu et adoré Montherlant dans ma jeunesse sans savoir qu’il était homosexuel (autant dire que quand je l’ai appris, cela m’a fait un CHOC !, vis à vis de ses thèmes). Je suis très contente de ne pas l’avoir su au moment où je le lisais, cela aurait complètement perturbé et gâché ma lecture.
    Pareil pour Gide, m’en fiche de savoir ces déviances, ça m’emmerde même, ça ne m’intéresse pas. Idem pour Françoise Sagan, qu’est ce qu’on en a à faire qu’elle était bisexuelle (cela conduit en plus à des interprétations complètement cons de ses livres sur cette base). Idem pour Colette d’ailleurs. Beauvoir, Sartre, etc, etc, on accorde trop d’importance à leur vie/réputation personnelle, plus qu’à leur œuvre, je trouve ça dommage et tellement réducteur.
    Même pour un Bukowski, les gens citent plus volontiers son scandale à Apostrophe, ses ivrogneries et autres excès etc que ses livres, son style, sa poésie, sa sensibilité…
    D’ailleurs bien souvent je croise des gens qui en savent bien plus sur la vie privée/orientations sexuelles de ces auteurs et qui n’ont jamais ouvert un de leurs livres… Nul !

    (je répondrai plus haut un peu plus tard… suis fatiguée là hein… merci 😉

  16. Ben alex si tu lis mon raisonnement de la note 14, je ne suis pas d’accord avec toi. La difference entre juger un prof et juger un livre, c’est qu’en tant que lecteur régulier j’ai une expérience "neutre" de ce qu’est ou non pour moi un bon livre.
    Parce que j’en ai lu plusieurs, je suis légitime pour les classer mes livres dans l’ordre qui me plait… (un peu comme un prof peut noter des élèves, donc…)

    Après que ces critères soit subjectifs et/ou pertinent c’est un autre débat.

    Re cqfd?

    yann

  17. Oui Alexandra je comprends très bien ! Mais je ne disais pas qu’il fallait accorder plus d’importance que de raison à la vie personnelle de l’auteur. Je suis consciente que le livre reste la part essentielle de toute critique littéraire (ça va de soi !) mais je dis aussi qu’on doit pouvoir s’alimenter de la vie de la personne qui se cache derrière la plume. C’est bcp plus intéressant de lire Le portrait de Dorian Gray quand on connaît la personnalité et le parcours d’Oscar Wilde. Et parfois l’oeuvre aide même à mieux accepter la vie d’un auteur : j’étais très choquée par les tendances pédophiles de Gide quand j’entendais parler de lui. Après avoir lu ses bouquins, je suis devenue plus tolérante. Pareil pr Wilde, j’étais assez homophobe la première fois que j’ai entendu parler de lui, après avoir lu Le Portrait de Dorian Gray, j’ai commencé à évoluer.

    Maintenant pr ce qui est des autofictions, comme toi je ne pense pas que tenter de savoir ce qui est vrai du faux aidera bcp le lecteur. Quand je considère un objet littéraire, je me dis que tout est vrai et que seul le support qu’est la fiction est artificiel, en cela que tout auteur est la matière même de son oeuvre. Et le plus important pour moi quand je lis une oeuvre n’est pas d’en savoir plus sur son auteur, dc l’aspect people des autofictions m’emmerde également. Le plus important pour moi est de pénétrer un nouvel univers artistique représenté par l’oeuvre – un univers qui m’accompagnera et qui peut être m’aidera un peu. Par exemple dans le cas d’Aimé Césaire, le fait de l’avoir écouté parler dans ses interviews, le fait de connaître son parcours qui l’a mené à la formation du courant Négritude m’a bcp aidée quand j’ai lu Cahier d’un retour natal. Le contexte historique également. Si j’avais lu le livre sans rien savoir, j’aurais raté une part importante de sa signification. Maintenant, bien sûr qu’il y a des excès…. il y en a toujours partout… D’où l’importance d’avoir des lecteurs matures comme le disait Montaigne !

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