24 secondes dans la vie de Stéphane Million, éditeur [BUZZ… littéraire Guest] #5

Dans le cadre de notre rubrique « BUZZ… littéraire Guest », notre invité Stéphane Million, jeune éditeur indépendant et fondateur de la revue littéraire « Bordel » vous donne rendez-vous mensuellement pour une tranche de vie express sur son nouveau métier et livre son regard de lecteur impénitent sur l’actualité littéraire.
Cette semaine, post Salon du livre 2009 (sous le signe du Mexique), il nous raconte comment il a vécu ce temps fort littéraire et fait le point sur ses lectures de manuscrits et futurs romans à paraître dont le très attendu « Saleté ! » de Chloé Alifax :

J’ai pas vu de Mexicains cette année ! Il y avait bien évidemment quelques petits replets, de sympathiques moustachus et quelques culs bien pesés dans les allées de la foire du livre de Paris. Rien à tâter de spécial. D’ailleurs, malgré une affluence en hausse (ah bon ?), les politiques-peoples ne sont pas venus en nombre haranguer la foule bêlante et hystérique. Les gens qui lisent seraient-ils « trop » intelligents ? (notons que la moyenne générale dégringole terriblement)

J’ai pas vu grand-chose. Je suis venu le jeudi à l’inauguration, serrer des pognes, embrasser des potes – et puis, c’est sur la ligne 12 (celle où je vis désormais, dorénavant, à partir de maintenant). J’ai rien bu, je le précise : je ne bois pas d’alcool. Je cours une heure tous les jours, je suis un homme sain dans un esprit sain, dans le genre. À l’inauguration, j’ai lambiné du côté de Robert Laffont, de Flammarion, de Stock et du Diable Vauvert. Je me souviens plus très bien précisément ce que j’ai dit, vu, entendu. J’ai bisouté en vrac : des amis que j’apprécie. Quelques diplomates salutations aussi, je ne suis plus le punk intransigeant de mes vingt ans.

Le vendredi à 7h15, dans un TGV IDZEN, je suis allé voir ma grand-mère (et mon père et ma belle-mère) qui fêtait ses 78 ans le lendemain. Dans le train, j’ai lu des manuscrits. Puis, le week-end, j’ai rien foutu.

Le dimanche, alors que la foule, la masse, la vile multitude aurait crié Thiers (Adolphe, déjà), quittait la foire du livre de Paris (75), je prenais, dans le même temps, un TGV IDZEN, mais me retrouvais dans un IDZAP. M’en fichais, ma voisine était très jolie, comme un chevreuil de par chez moi. Tout aussi bavard.

Le lundi matin, ça bardait sévère : c’était la journée professionnelle. Allées ensoleillées. J’ai pris un café avec Vanessa, « mon » imprimeur, et suis reparti avec la carte de visite de la personne que j’étais venu pister.

Précisons que je n’avais pas de stand au salon, ni mon distributeur (Vilo). Mes auteurs, meurtris, ne purent signer à des badauds joyeusement requinqués : mes auteurs donnent la pêche !

Pour finir, je suis passé le mardi à la Nocturne. Mon cher Denis Parent étant à Paris, je l’ai retrouvé à la dédicace de son ami Jean-Philippe Guérand, une biographie grassouillette de Bernard Blier.

Buffet froid. La foire du livre de Paris (et des petits Mexicains) prenait fin. Olé !

Je profite de cette tribune pour m’adresser aux auteurs qui m’envoient leurs manuscrits. Pour les envois postaux, je suis en train de rattraper le temps : je viens de récupérer une immense valise (perdue depuis juin) contenant des manuscrits reçus en 2008… Après des aventures dignes d’un « Le manuscrit dans la peau ». Pour les textes reçus par mail, je les lis dès que je peux, mais ne réponds qu’aux auteurs qui m’ont plu, un peu, beaucoup, très. Voilà, je tenais à le dire, que l’on comprenne bien que je suis un super éditeur, mais que je n’ai pas la logistique d’une grosse maison (bedonnante de stagiaires désillusionnés).

Pour terminer et vous allécher, la quatrième d’un excellent premier roman, Saleté !, de Chloé Alifax (le 6 avril) : Chloé Alifax a vingt-cinq ans. Elle travaille comme femme de ménage dans un centre pour enfants à tendance suicidaire : Le centre des Trèfles Sauvages. Le psychiatre qu’elle consulte a une figure de pamplemousse et les boîtes arc-en-ciel qu’elle nourrit d’objets sont le reflet d’un passé massacré. Pourtant, Chloé Alifax est persuadée qu’il y a une échappatoire, que la fusée jaune soleil est prête à décoller et qu’elle la mènera vers la liberté. La sienne et celle de quatre enfants, de quatre tête de pipes : Hector, Maxime, Julie et Alice.
Pour la petite histoire : J’ai lu ce manuscrit (posé sur l’une des piles) la veille de ma réunion des représentants pour mars-avril et j’ai donc annoncé sa sortie avant de joindre l’auteur… C’était en décembre dernier. Bon tempo.

Arriba, arriba ! [Stéphane Million]

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4 Commentaires

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  1. Un peu la lose en effet ce salon du livre. Respect du non buvage, pas toujours facile a tenir lors de réunions pros et autres soirées, j’en sais quelque chose.

    • kracauer sur 24 mars 2009 à 0 h 05 min
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    il ne faut pas être hors sujet parait-il … mais c’est quoi le sujet de cette chronique mondaine ? je vous assure on ne demande pas du Proust… la prochaine trouvez un sujet avant de prendre la plume …

    • laurence biava sur 24 mars 2009 à 22 h 57 min
    • Répondre

    Je lis Chloé Alifax sur son blog myspace régulièrement, dès qu’elle poste un sujet, en fait : c’est pas mal, certes, univers inquiétant, assez obsessionnel. Desphrases scandées, intéressantes, ça va sur une llongueur toute relative, un roman eentier, honnêtemetn je sais pas si j’aimerais. Mais je lirai son premier roman "saleté" pour me ffaire mon opinion.
    je vous ferai connaitre un autre auteur dont on entendra parler dans le futur, Jean Noel Sciarrini, lu et approuvé sur myspace toujours,publié très bientôt. Comme quoi, chacun trace sa route.
    Et je réitère ma question restée sans réponse sur un autre sujet : Stéphane aura, je l’espère, le temps d ‘y rpéondre cette fois-ci :
    "quel est le thème du prochain Bordel ?"
    a bientôt, à tous

    • Samuel Ico sur 25 mars 2009 à 17 h 40 min
    • Répondre

    J’ai également lu Chloé Alifax sur son blog, je l’ai lu depuis le début. C’est comme ça que j’ai découvert son roman Saleté !, qu’elle publiait alors en direct. Et le fait de l’avoir lu sur son blog ne m’empêchera pas de l’acheter en bouquin parce que c’est mieux, un bouquin et qu’en prime ça a été pour moi une claque, un uppercut cinglant, un roman qui sort des sentiers rabattus. Un excellent premier roman, effectivement.

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