2011 : Année du piratage littéraire d’e-books ?

Un nouveau type de recherches a fait son apparition dans les statistiques de Buzz littéraire depuis quelques mois : la recherche de fichiers epub sur les réseaux de partage. Autrement dit d’e-books piratés à télécharger… La pratique, sans atteindre encore les niveaux de la musique, est en effet en plein boom, favorisée par l’usage des iPads et autres tablettes. Et le récent palmarès du réseau Torrent Freaks (après ceux de 2009 et 2010) témoigne d’une nouvelle percée littéraire tandis que les éditions Hachette et écrivains décident de contre-attaquer :

Le dernier classement effectué régulièrement par le plus grand réseau de partage de fichiers en ligne, d’origine américaine, Torrent Freaks, fait apparaître une véritable bibliothèque de 4687 oeuvres, en format Mobipocket, en cinquième position des livres les plus téléchargés !

Do Not Open: An Encyclopedia of the World’s Best-Kept Secrets
How to Be a Gentleman: A Timely Guide to Timeless Manners
How Electronic Things Work. . …And What to Do When They Don’t
Photoshop Compositing Secrets: Perfect Selections and Amazing Ph
Kindle Library (4,687 Ebooks – Mobi)

On notera que certains éditeurs gagneraient presque à échanger la version numérique de leurs livres contre celles proposées par les pirates qui corrigent au passage leurs coquilles avant de les proposer sur la toile : c’est ce qui est arrivée au dernier Goncourt 2011, Alexis Genni (« L’art français de la guerre », édité chez Gallimard), épinglé par la team Alexandriz.

De leur côté, les éditions Flammarion ont décidé de ne pas se laisser faire et vont souscrire aux services d’une entreprise de la Silicon Valley, spécialiste de la protection des contenus numériques, Attributor.
Objectif : « protéger ses actifs et les intérêts de ses auteurs à l’heure où la lecture sur tablettes numériques se généralise » déclare le groupe. Attributor veillera donc à détecter et faire retirer les copies des « nouveautés françaises à compter de ce jour, ainsi que de tous les titres actifs de ses catalogues. » Comment ? Grâce à « un balayage automatisé du web et une technologie d’identification sophistiquée des titres comme des sites indélicats. A ces outils s’ajoute un processus de vérification manuelle 24 heures sur 24 »précise Hachette Livre dans un communiqué.
Hachette Book Group a déjà signé, près de trois ans plus tôt, un contrat avec Attributor. Ce sera en revanche une première en France. Des mises en demeure seront adressées pour obtenir le retrait de ses œuvres tant auprès des sites « peer to peer » ou des plateformes de stockage (DDL). Tout le catalogue d’Hachette Livre, dont les nouveautés françaises, est placé sous surveillance.
Une bataille perdue d’avance ?

Mise à jour 21/12/2011 :
De leur côté, les écrivains tentent de sensibiliser leurs lecteurs à la problématique, à l’image de la romancière espagnole Lucía Exteberria qui menace d’arrêter d’écrire pour protester contre le téléchargement illégal de ses livres, comme elle l’a annoncé sur sa page Facebook.
L’auteur d’« Amour, prozac et autres curiosités » ou encore de « Je ne souffrirai plus par amour » déplore en effet la baisse des ventes de son dernier opus (The Contents of Silence), publié en octobre 2011, dû, selon elle, à son piratage (il est disponible en pdf sur plusieurs sites) : « Étant donné que le téléchargement illégal de mes livres dépassent leurs ventes, je vous annonce officiellement que je ne publierai pas d’autres livres avant un long moment » (« Dado que he comprobado hoy que se han descargado más copias ilegales de mi novela que copias han sido compradas, anuncio oficialmente que no voy a volver a publicar libros en una temporada muy larga. »), a-t-elle déclaré.
Une déclaration destinée à interpeller le gouvernement espagnol qui tarde à prendre des mesures contre le piratage des oeuvres sur Internet. L’Espagne serait en effet championne du téléchargement illégal, juste après la Chine et la Russie. Stéphenie Meyer, l’auteur à succès de la saga Twilight, avait également cessé la rédaction de son dernier volet « Breaking Dawn », suite à des fuites de son précédent manuscrit sur Internet.

Visuels : captures d’écran logiciel statistiques – Buzz litttéraire – 2011

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