Auteur : Flaubert

« Les femmes qui lisent sont dangereuses » : malaise masculin, invention de « l’hystérique » et du « bovarysme »

Dans son essai/livre d’art « Les femmes qui lisent sont dangereuses » (2006), Laure Adler a exploré, avec lyrisme, le rapport particulier que les femmes entretiennent et ont entretenu au livre, et plus particulièrement au roman, en dépit des alarmes masculines craignant de voir les épouses soumises échapper à leur emprise pour celles des pages manuscrites, agissant comme « sève nourriicière ». Elle retrace dans sa préface l’histoire de cette panique masculine et leurs tentatives d’endiguer le flot de lectrices pour les renvoyer à leurs fourneaux, et livre au passage une analyse intéressante d’Emma Bovary, en figure emblématique du phénomène:

Le problème avec la Bovary et ses descendantes… (de Flaubert à S. Divry, L.Slimani, Reinhardt…)

Le roman « Madame Bovary » de Flaubert compte parmi les livres qui me hérissent le plus. J’avais immédiatement ressenti un malaise à sa première lecture et un décalage entre la façon dont il est couramment présenté et son contenu véritable. En effet, le livre, qui trône chaque année en position frontale des programmes et des annales du bac français comme représentant ultime de la condition féminine, est devenu une affreuse imposture.
Etalage au rayon parascolaire/bac français du libraire Gibert jeunes où Madame Bovary règne...

La misogynie de Flaubert (extraits de sa Correspondance)

Bien que souvent passée sous silence ou minimisée,la misogynie de Flaubert était pourtant une réalité bien concrète (et communément partagée par ses contemporains), qui permet, lorsqu’on s’y penche de plus près d’éclairer son œuvre, et en particulier ce qui est souvent considéré comme son chef-d’oeuvre, « Madame Bovary ». On en trouve ainsi d’innombrables exemples dans la Correspondance où il exprime avec véhémence son mépris voire une véritable haine pour ce qu’il considère comme « l’élément typiquement féminin », se livrant à diverses généralités de bas étage. Il serait donc bon que les professeurs rappellent cette dimension, certes peu reluisante de l’auteur, mais finalement assez essentielle à l’approche et l’analyse de ses romans.

Madame Bovary: un « everest de la traduction »

Madame Bovary passionne nos amis anglo-saxons et l’oeuvre de Flaubert a déjà été traduite en anglais à dix neuf reprises ! Cela n’empêche pas un vingtième traducteur de relever le défi une nouvelle fois. Il s’agit du romancier, poète et dramaturge britannique Adam Thorpe. Cela lui aura pris trois ans, même s’il aura été devancé de quelques mois par la nouvelliste américaine Lydia Davis qui s’y est aussi attelé. Pour Thorpe? Madame Bovary est « le roman écrit avec le plus d’attention et de soin de toute l’histoire littéraire » et réprésente à ce titre « un Everest de la traduction« .