Auteur : Marilyn Monroe

Blondes… MAIS écrivains : De Marilyn Monroe (« Fragments ») à Nelly Arcan (« A ciel ouvert »)

Contre toute attente, l’auteur phare de la rentrée littéraire 2010 aura peut-être été celle dont on ne soupçonnait même pas qu’elle sache tenir un stylo : Marilyn Monroe ! On s’arrache ses « Fragments » de poésie, de lettres et autres bribes intimes posthumes. Et tout le monde de s’étonner, de s’exclamer : « La plus belle femme du monde était aussi intelligente« .
L’incompatibilité d’un quelconque talent ou au moins sensibilité intellectuel(le), littéraire et de la beauté, du sex-appeal (surtout féminin): un préjugé toujours bien ancré dans les mentalités, même 50 ans plus tard… Pourtant une idiote n’aurait pas pu avoir la carrière de Marilyn, quelle que soit sa plastique. Autre blonde, autre suicide -au même âge : 36 ans-, celui de Nelly Arcan , l’an dernier, en septembre 2009. Elle n’était pas actrice mais bien écrivain même si elle aura dû batailler pour en obtenir la reconnaissance. Trop belle, trop photogénique…

« Confession inachevée » (« My story ») de Marilyn Monroe (avec Ben Hecht) : Auto-portrait subjectif de Norma à Marilyn… et d’Hollywood

« Confession inachevée » (« My story ») de Marilyn Monroe (avec Ben Hecht), réimprimé aux U.S en 2000 après une première publication en 1974 (traduit en 2011 en France), le livre court de son enfance dans les années 30 (née en 1926) jusqu’au moment de son show devant les soldats sur le front de la guerre coréenne en 1954. Année également de ses mémoires, rédigées par le scénariste Ben Hecht pour mettre fin aux potins des feuilles à scandale notamment. Elle est alors une star montante, après avoir notamment tourné « Gentlemen Prefer Blondes » (« Les hommes préfèrent les blondes »), « How to Marry a Millionaire » et « Niagara » en 1953. On avait découvert la sensibilité de sa voix à travers la publication de ses écrits intimes en 2010 (« Fragments »), dont on retrouve la force et la justesse frappantes ici. Arthur Miller la définissait comme « portée par une sensibilité lyrique et poétique que peu de gens parviennent à conserver au-delà du début de l’adolescence« . Au milieu de bon nombre de phrases devenues anthologiques, elle dessine autant son auto-portrait que celui d’une époque et du milieu du showbiz. On croyait tout savoir de Marilyn, mais en fait non !