Auteur : Hubert Selby

Quand les écrivains célèbrent « la passante » (du mythe littéraire de la passante au harcèlement de rue)

Il fut un temps où l’on ne parlait pas encore de « harcèlement de rue » mais de jeux de regard, de séduction innocente et espiègle, où les passantes, (agréablement ?) surprises, conscientes ou non, devenaient les insaisissables muses des poètes et des écrivains qui leur rendaient hommage dans leurs œuvres. En 1857, Baudelaire inaugurait le mythe de la passante, cette « Fugitive beauté » dans la nuit, à « la douceur qui fascine et le plaisir qui tue« . Aujourd’hui le débat féministe divise*: en effet, où commence et s’arrête la limite entre harcèlement et compliment ? Face à l’évolution du regard social sur ces pratiques (et à leur condamnation), il est amusant de se retourner sur des œuvres antérieures -ou pas- à ce mouvement comme des extraits issus de l’étonnant et désormais un peu tombé dans l’oubli roman « Anissa Corto » de Yann Moix, mais aussi plus récemment de Philippe Vilain (« Pas son genre ») ou de Jérôme Attal, ainsi que de l’essai « Galanterie française »…, après avoir évoqué le mythe littéraire de la lectrice dans le train

Un homme d’affaires respectable (extrait Le démon – Hubert Selby)

Dans son chef d’oeuvre « Le démon« , un magistral et douloureux portrait masculin dans l’Amérique puritaine et sclérosée des années 70, Hubert Selby démontre comment un jeune cadre brillant et ambitieux de Manhattan sera victime des modèles dans lesquels la société tente de l’enfermer tandis que le démon gronde en lui…

Le démon d’Hubert Selby Jr, Harry un ami qui vous veut du mal… malgré lui

Le démon d’Hubert Selby Jr, publié en 1976, ce troisième roman (après Last Exit to Brooklyn et La Geôle) de l’écrivain culte de la génération beat américaine, est souvent considéré comme son chef d’œuvre absolu. Bien différent de l’univers sordide habituel de ses écrits, il a choisi dans ce roman de mettre en scène un jeune yuppie, un jeune cadre dynamique, dont seul le prénom résonne comme un signe de mauvaise augure, Harry (prénom que l’auteur reprend systématiquement de roman en roman pour incarner son héros souvent condamné d’avance…

« Last exit to Brooklyn » d’Hubert Selby Jr : Bienvenue dans les bas-fonds de l’âme humaine…

Ecrit en 7 ans, Last Exit to Brooklyn d’Hubert Selby Jr paru en 1964, est un premier roman sorti du « bas-ventre de New York », « un boulet de charbon rougeoyant arraché à l’enfer de l’âme humaine » qui lui a valu, dès sa sortie d’être comparé à Céline. Dans ce recueil de six nouvelles, Selby raconte non pas le rêve américain rose et clinquant mais la réalité des quartiers sordides où les déshérités tentent de trouver une issue de secours, une « exit », à l’impasse de leur vie. Et pour cela tous les coups sont permis. Une exploration sans fards de l’âme humaine en perdition et de sa duplicité, servie par une écriture sèche et désespérée d’une rare puissance.