Le procès de Dorian Gray

« J’adore les médisances quand elles concernent les autres, mais celles à mon sujet ne m’intéressent pas. Elles n’ont pas le charme de la nouveauté », lançait espièglement le jeune Dorian au peintre Basil Hallward dans « Le portrait de Dorian Gray ». L’auteur, Oscar Wilde, le pensait-il aussi ?
Malheureusement non, étant donné le méchant réflexe qui fût le sien, lorsqu’en 1895, le père de son amant, le marquis de Queensberry, l’accuse publiement de « poser au sodomite ». Une accusation très loin de la vérité (Wilde ne se contente pas de « poser »), mais qui pousse l’écrivain à porter plainte pour diffamation. Absurde et tragique, puisqu’il va perdre le procès. Il sera condamné pour homosexualité et outrage aux bonnes moeurs.

Il purgera deux ans de travaux forcés dans la tristement célèbre geôle de Reading, dont ni sa fortune ni sa santé ne se remettront…

C’est cet abrupt retournement du destin que nous racontent aujourd’hui les « minutes » du procès Wilde, publiées pour la première fois par le propre petit fils d’Oscar Wilde. Du Wilde comme vous n’en avez jamais vu, déployant des trésors d’ironie devant la bêtise de ses juges qui le questionnent sur la moralité de ses oeuvres.

Du Wilde en live qui, de fausse naïveté en réparties cinglantes, déclenche les rires du public et marche droit vers le bagne comme s’il se rendait à la première d’une de ses pièces. Malheureusement, celle-ci, ce n’est pas lui qui en écrira la fin.

Le procès d’Oscar Wilde, Stock, 422 pages.

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