« Trente ans et des poussières » de Jay McInerney: la trentaine dorée de Manhattan en quête d’idéal perdu…

« Trente ans et des poussières » de Jay McInerney est un roman constituant un tournant dans la carrière littéraire de cet oiseau de nuit new-yorkais. Après son coup d’éclat de « Brigt light, big city, « , il publie au début des années 90 cette « saga » de trentenaires qui s’inquiètent désormais plus de leur compte en banque que d’art et de panache… « Quand je pense que je passais des nuits blanches, rien que pour m’amuser« , se souvient un des protagonistes. Tandis qu’un autre lui rétorque « C’est plus amusant quand c’est pour le fric ! » Le ton est donné…

On s’étourdit toujours dans les cocktails huppés de Manhattan mais avec la réserve des gens installés désormais. Russel et Corinne forment un couple branché au coeur de ce microscosme qui marie les dollars avec la littérature. Lui est éditeur, elle courtier (malgré elle).

Observant les trajectoires de leurs amis en pleine ascension ou chute, ils tentent eux aussi de se positionner sur le grand échiquier de la vie, en jouant les bonnes cartes. S’affirmer professionnellement, réussir sa vie sentimentale, son mariage, résister aux tentations, à la routine….

« On n’a pas encore inventé le genre de mariage qui me conviendrait, regrette un des personnages. On est censé vivre en ménage et dans la monogamie. C’est la taille unique. Pourquoi n’y aurait il pas différents modèles ? » Tiraillés entre leurs ambitions et leurs idéaux, ces trentenaires ne cessent de s’interroger sur « leur évolution », leur jeunesse qui s’éloigne, les nécessaires (?) renoncements…

Le tout sur fond d’intrigue financière, d’OPA et de soirées très fitzgeraldiennes de New York à South Hamptons. Une quête qui pourrait être résumée par cette jolie remarque émise par Corinne : « Une soirée c’est comme la vie conjugale : elle s’invente au fur et à mesure en ayant l’air de se conformer à un modèle pré-existant, filant sur des rails d’acier en pleine forêt vierge tandis que les promesses tremblent et vacillent sur les accoudoirs comme des verres en cristal.« 

Lire : toutes les chroniques sur Jay Mc Inerney

1 Commentaire

    • Littérrroriste sur 20 avril 2008 à 13 h 16 min
    • Répondre

    Excellent roman, avec une vraie complexité des personnages, tous imparfaits et attachants.

    litterroriste.blogspot.co…
    pour ma critique du livre

    Le littérroriste

Répondre à Littérrroriste Annuler la réponse

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.