Pourquoi tout n’est pas à jeter dans « Le Marché des Amants » de Christine Angot ?

Au fil des rentrées littéraires, Christine Angot, encensée en 1999 pour son roman « L’inceste », est chaque fois plus durement attaquée, souvent davantage sur sa personne que sur son œuvre du reste… Bouc émissaire favori et cible de railleries et autres pastiches, le Prix de Flore 2006 n’aura certes encore pas livré un chef d’œuvre en cette rentrée 2008 voire même un livre raté, insipide, irritant… Et pourtant en brassant des thèmes finalement assez ambitieux et universels, reste tout de même « quelque chose ». Ces quelque chose qui font qu’on ne peut s’empêcher d’être touché malgré tout…

« La vraie vie, découverte, éclaircie, c’est la littérature. » (Proust cité par Doc Gynéco)
« Difficile liberté » ou « liberté commandement » (Levinas cité par Doc Gynéco)
« Les filles adorent les décolletés, elles adorent et elles croient que nous, on adore aussi. Elles croient que je suis attiré par de la bidoche à fast food, facile et abordable » (Doc Gynéco par lui-même).
« Heureusement que tu arrives à reconnaître l’amour quand tu le vois », (Doc Gynéco par lui-même)

Dans « Le marché des Amants », Christine Angot nous raconte donc ses nouvelles amours « mercantiles » et ce, sur un air de valse, – on se demande bien pourquoi elle emploie ce mot « marché », voudrait que cela perturbe tout le monde et surtout les gens de son milieu, souhaiterait que ce livre « son histoire importante avec le Doc» dérange, et se révèle être le fameux caillou jeté dans la mare de la bienséance policée, – on va voir que, parfois, oui, l’impudeur est telle, que forcément, ça dérange, mais pas dans le sens où l’aurait voulu l’auteur – . Finalement, Angot rate ses effets de manche retroussés comme ses jupes longues en ayant pondu un livre inerte, simplement puéril et sans intérêt particulier. C’est dommage. J’aurais aimé que « le marché des amants » remporte totalement mon adhésion et soit digne du roman d’en face, celui avec lequel les magazines littéraires ont établi une comparaison éloquente, je veux parler du roman de Catherine Millet, « jour de souffrance ». Le roman d’Angot est de moindre qualité à côté de celui de la Grande Catherine. Et toc. Sur le roman de cette première, étant très partagée, et puisqu’il ne me déçoit pas totalement non plus, j’aimerais en évoquer les aspects positifs avant les points négatifs plus nombreux.

Le (PRESQUE) POUR
« Tous les amoureux ont 12 ans », disait Philippe Sollers. Christine a encore 12 ans. De livre en livre, Christine rajeunit. Elle aime à foison. Christine aime. L’amour est un accident, mais un accident de jeunesse dont on ne se remet pas. Jamais, peut-être. L’amour n’est pas toujours sympa mais au moins, il ne prend pas de rides et lui, il ne nous fait aucune leçon de morale. Alors, dès qu’il pointe le bout de son nez, on plonge avec lui, comme le nourrisson qui découvre l’eau de son premier bain. A chaque fois, Christine la midinette y va, chaque fois, elle y croit plus encore, elle est en immersion. Quand elle ne fait pas sa revêche rêche, elle est tendre Christine. C’est quand elle apprend à nager et qu’elle se souvient plus des mouvements. Quand elle a peur de se noyer. On la suit partout, à la brasse, on la voit évoluer de livre en livre, on la voit aimer, se planter, faire l’amour, recommencer. Christine, c’est un peu Martine, voyez. Elle pleure souvent comme une petite fille qu’on a envie de consoler. Et puis, Christine tape aussi souvent du pied quand elle n’est pas contente. Ou quand elle a bu la tasse. Christine à la Comédie-Française, ça, c’est une sacrée Aventure ! Christine aime, proustienne. Dans le 18ème arrondissement, lorsqu’elle découvre la lune pour la première fois. Christine bovaryse de rendez vous en rendez vous avec son soleil couchant.

Christine sait que le propre du sentiment amoureux est de se pâmer devant une personne qui n’est pas faite pour vous. Christine est aussi nothombienne. Christine aime souvent, quand ça dérange, comme vous, comme moi, les gens qui ne sont pas faits pour elle. Une nouvelle fois, elle est victime, d’un accident d’amour, lorsqu’elle rencontre, après le collègue, et le banquier, sur un dance-floor le fringant Bruno Beausir, alias le Doc, rappeur de son état, lors d’une soirée concomittée après la Foire du Livre 2006 de Brive. J’en tremble déjà. J’en tremble encore. Tout semble la séparer de lui mais cela ne fait pas que sembler. C’est Les Feux de l’Amour, pensez… Les paillettes, les boules disco, ah ! les dommages collatéraux de la Night enfièvreuse cachaient bien leur jeu !!. Oui, donc, le Doc et Christine, aussi vrai qu’ils ne sont pas sortis de l’auberge, ne sont pas pareils. Mais déjà, première consigne, elle ne doit jamais le considérer comme différent d’elle (ce qui est déjà un tort en soi de refuser la différence : refuser la différence, c’est refuser l’adversité, donc l’autre). Marc est là aussi, amoureux d’elle, limite transi, là, pas là, en veilleuse, il est là au cas où, un satellite, quelque part dans une zone géographique de l’univers Angot, il est au début du roman puis revient montrer le bout de son nez à la fin. Mais mon dieu que c’est bête la vie, figurez vous qu’il est marié, qu’il a trois enfants !

L’attirance est-elle certaine entre ces 3 protagonistes ? La narratrice hésite entre ces deux hommes, mais le second, possède, -on vient de le voir- la tare de ne pas être libre et de manquer d’exotisme. Alors, Christine sirote son premier slow sur un air de Boum 2 et twist again sur un scooter blanc enlevée par son chevalier sauvage. Son « histoire importante » dira t- elle plus tard, fige, pour l’éternité, dans la narration des moments très sincères, touchants. Je ne fais pas que me moquer : « Le marché des Amants » est terrassé par la sincérité. Après tout, c’est l’essentiel. C’est même la seule chose dont on ne peut lui faire grief à Christine Angot. Sa sincérité, sa spontanéité, les seuls éléments « touchs of poesy » du livre. Le seul intérêt du roman réside dans ses deux intentions : révéler Doc Gynéco, un mec très bien, je n’en ai jamais douté, et l’intention toute contemporaine de vivre l’amour comme on respire.

Dire qu’on aime, comme si on jouait Shakeaspeare. Choisir de faire court. Aimer tout court. Slamer l’amour en somme : ne dire et n’avoir à dire que l’essentiel : je veux vous dire que j’aime. Et que j’aimerais toujours. Ça, ça m’a plu. Cet aspect du roman urbain, avec des pantins paranoiaques qui bougent dans la ville sans se (re) connaître vraiment ne m’a pas gêné. Elle slame ses romans, elle slame sa vie, Christine, moins pour faire court que pour le besoin de marteler ses textes comme elle l’a fait sur scène, parce qu’il lui faut faire sortir ces mots, du corps, de la tête. C’est très respectable.

Dans sa version contemporaine, ce roman d’amour raconte l’étendard amoureux universel : l’attirance toujours étrange, la séduction, la fusion, la peur, toutes les peurs, l’interdit, tous les interdits. Avec Angot, on est dans l’expectative, aux frontières du réel. Toujours. La porte s’ouvre, et derrière ? Rien n’apparaît dans son évidence. Cette histoire avec Doc Gynéco va-t-elle finalement prendre forme ? Leurs débuts, passé le premier émoi, possèdent les aléas d’une histoire impossible. Les failles apparaissent dans leur brutalité.

C’est un livre assez brut, un peu décousu, où se fissurent rapidement les parois amoureuses, où on sent vite que ça n’ira pas, mais il faut pourtant qu’elle triomphe, Christine la « m’as-tu vu » qui est incapable de dire non à qui que ce soit. –remarque cruelle je sais- C’est pourtant un roman où pour le coup, on ne subodore pas les différences, mais où on va tenter de les appréhender et de les emporter sous le coude.

Ce nouvel amour n’est pas un marché mais un pari. Le titre est une erreur. Il faut se défier des regards entendus. Cet amour est un pari parce qu’il suppose qu’on va se sentir assez forts cette fois-ci pour se moquer du regard tacite des autres. Or c’est un livre qui parle de tout et de ses contraires : des différences de milieux, des codes sociaux différents. Des différences originelles. Des environnements. Des préjugés qui ont la vie dure.. Des gens qui ont la dent dure. Du Doc qui a la bite dure. Oui, décidément, tout est dur à avaler pour Christine… Dans ce roman. D’ailleurs, est-ce un roman ? Oui, ce roman est une intention de témoigner. C’est une intention de roman sur les évidences tue-l’amour aussi.

C’est une intention de roman sur les peurs d’enfant et d’adulte mêlées, quand l’amour vous prend dans son tourbillon, qu’on sent bien qu’il faudrait y aller, n’écouter que son envie de s’engager, ne pas reculer par crainte du renoncement. C’est un roman sur la peur du réel, sur les frontières du réel. Cela est exact. Sur la difficulté de se perdre pour parvenir à soi et pour parvenir à l’autre. C’est une intention de roman, qui souhaite faire triompher l’amour pour dire que l’amour rend libres, et qu’on peut, si on est deux, en faisant l’effort de ne pas rester aliéner à nos différences, vaincre les codes environnementaux. Leurs années d’écart n’y changeront rien : mais la couleur, le rap et la littérature, si.

« Les milieux » c’est le thème Majeur du livre . Il vous explose à la figure. Il mérite qu’on s’y attarde. Le nom juif, la mère simple pour lui. Le père incestueux pour elle. La rue et la violence de la porte de La Chapelle où vient se greffer la mixité inscrite en lui. Angot avait l’intention de parler des identités culturelles. De la peur de l’autre qui déconseille, qui honnit avant de savoir. Mais c’est un roman inabouti. C’est un roman pas fini. C’est un roman sur l’autre sans l’autre. C’est une intention de roman pesant où on est spectateur des constats qui s’imposent. : d’abord, se « trouver » au présent, se trouver ensuite dans l’amour, se trouver et s’espérer tout court. Angot inquiète, larmoyante, stressée, me fait penser à celle qui se dirait « qui suis-je ? » et à qui on répondrait : « t’es pas encore à ta place là où tu te trouves. Et ton avenir n’est pas ton futur».

Et eux ? les deux héros s’inventent leurs codes. J’ai aimé leur correspondance, l’envie de s’apprendre mutuellement et de s’enrichir en partageant des mots, de la musique, de la littérature. Il lui fait écouter ses chansons, il découvre ses lignes, l’interpelle quand il ne comprend pas, elle l’emmène au Théâtre, ils se font des promesses, se posent des questions. Par peur de l’abandon, de l’incompréhension générale qui sévit autour d’eux –ses amis à lui, ses amies à elle- ils tentent de conquérir leur liberté. Ils s‘aiment comme dans les chansons de Jean Ferrat, comme deux enfants au soleil, éblouis par eux-mêmes, convaincus de faire triompher leur amour défi. Aveugles et sourds. Mais il est difficile de s‘aimer dans l’aliénation des corps étrangers, avec des obligations contractuelles, matérielles, et les contours des vies d’à coté.

Parfois le manque se fait sentir, son absence lui flanque un sacré coup au moral d’autant qu’elle a sa lucidité qui la rattrape sans cesse par le manche. Difficile d’assumer la condition d’affranchie qu’on souhaite être quand on a le coeur qui te rappelle à ta réalité et que tu te soucies trop du regard des autres. Les persifleurs se moquent gentiment. Doc Gynéco reste le plus touchant des protagonistes. C’est toujours lui qui donne le ton, dit les choses les plus justes. Les plus censées. Les plus sensibles. Il parvient, l’air de rien, à lui ouvrir ses territoires et ses perspectives. Et puis, zut, il a bien le droit de préférer les textes de Lévinas à Angot –on le comprend-, pour vaincre ses complexes, il a bien le droit de prouver qu’il est modeste, sensible, prompt à discourir. Elle, non. Elle, elle a peur quand il parle. Elle, elle croit qu’il se sent mal partout. Elle ne lui fait pas confiance. Elle, elle joue les grandes libérées mais elle cloisonne davantage : ils ne voient pas ses amis à elle, elle s’en plaint un peu faussement, et puis, elle ne fait pas taire les médisances quand elle ne les entretient pas involontairement elle-même. En tout cas, vulnérable, elle ne contredit jamais l’interlocuteur qui critique. Elle se fourvoie sans s’en rendre compte.

Sa quête d’identité passe fatalement pour l’un et l’autre par le social. C’est simplement une question d’éducation : ce livre révèle la difficulté d’adhérer au groupe auquel on ne veut pas morcus-mordicus se rattacher pour ne pas avoir à faire semblant. Je n’aime pas trop la façon dont elle dépeint «les amis » de l’environnement littéraire, ce microcosme parisien très fermé, qui apparaît, sous sa plume, affecté, sirupeux, et qui se révèle, plein de faux-semblants, sans curiosité notoire. (à voir) Lui rencontre les siens au coin d’une rue sur un scooter à une heure du mat, Charly, Jocelyn, c’est son manège nocturne et ça paraît honnêtement plus simple. Le « marché des amants » est une histoire d’amour moderne, où l’individualisme triomphe, où le quant à soi triomphe, c’est l’amour au distributeur du coin, c’est l’amour SMS, c’est l’amour là tout de suite, vite fait bien fait, c’est l’amour urgent, l’amour pressé, c’est l’amour de la question sans réponse, c’est l’amour des phrases avortées, c’est l’amour du « qui ne prévient pas », c’est l’amour du « je t’emporte » mais je ne sais pas quand je reviens et contente toi de ça, c’est l’amour racoleur, c’est l’amour qui tapage, c’est l’amour déconstruit du XXIème siècle. C’est l’amour déconstruit. C’est l’amour qui ressemble à l’amour mais qui n’est pas l’amour. C’est l’amour sur la peur de l’inconnu qui reste inconnu. C’est un roman sur les murs que l’on n’abat pas. C’est un roman sur les préjugés qu’on ne combat pas. Et c’est là précisément l’échec du livre.
C’est un roman qui contemple notre défaite sur le sentiment amoureux. C’est un roman inégal et tatillon où contrairement à ce qu’elle a voulu croire, Angot ne prend rien à rebrousse-poil, elle ne prend pas de risques, elle ne mouille pas sa chemise : elle est juste emportée par le courant et ne dénonce rien. Elle se complait. Elle pavoise. Elle jubile. Mais ne dit rien.

Le CONTRE
C’est un roman bardé de stéréotypes et de caricatures. Christine Angot cancane beaucoup, psycho-rigide et oisive. Ecrit sans distance, les trois quarts de son roman n’ont pas la dimension et la consistance des précédents. Le racisme, finalement est à peine évoqué, il ne s’agit que d’un racisme social entretenu par des gens qui se moquent les uns des autres sans s’être même un instant rencontrés.. Roman malhonnête à cause de la quatrième de couverture où il est permis de penser qu’il pourrait s’agir d’un livre sur le métissage où la Christine Angot, la « blanche » qui se fantasme en pymalionne héroine, viendrait « sauver » et arracher à l’ennui global, son gars de banlieue. J’attendais des digressions intéressantes sur le métissage, la difficulté d’aimer la couleur de peau de l’autre, un peu comme dans les romans de Nicolas Fargues.

En fait, Angot, à vouloir singer une égérie sulfureuse, trop occupée à s’inventer son périple pseudo-rock vers la Porte de la Chapelle ou sous le pont d’Austerlitz, comme si elle était en danger de mort, en a oublié l’intérêt du style et la consistance de ses propos. Oui, c’est un livre sans style, où le vocabulaire ne brille pas par sa richesse et les dialogues par leur profondeur. Livre relativement mince d’intérêt en raison de sa vacuité. Le contenu n’est jamais très passionnant, il n’est pas à la hauteur DE SON INTENTION ce ne sont que bribes autobiographiques, sans voix fiévreuse, sans le soutien d’un phrasé riche. Angot présente un texte relativement filandreux, sans souffle, avec ces fameuses conversations ineptes, des dialogues redondants, ces bouts de phrases marquées d’un tiret sans grand intérêt. Où est passée sa voix intime, ce rythme répétitif auquel j’avais eu du mal à me faire au début mais qui la signait et qui faisait toute sa force ?

Son manque de distance pêche. Par rapport à elle-même et par rapport au second personnage mis en scène. Les conversations téléphoniques ou les échanges avortés entretiennent cette idée d’avoir entre les mains un livre relativement anti-littéraire. A se draper ainsi dans les codes du réalisme, Angot a oublié qu’elle pouvait aussi avoir de l’imagination. Or, ici, rien d’inventé ou de contourner, tout nous est raconté par le menu dans les moindres détails. J’attendais un roman où elle aurait eu la curiosité de comprendre l’approche politique de son ami, un roman ludique où, dans une sorte de démonstration à l’envers, elle aurait eu de l’humour, elle serait allée juste pour voir à une réunion de l’UMP, un roman sensé où, bête et con, pardon, elle ne se serait pas platement excusée d’avoir voté Ségolène Royal.
A défaut même d’être niaise au point de ne pas assumer ses choix politiques, elle aurait ri de cette nouvelle différence entre eux deux prétendant, avec humour et imagination, que celle-ci – la différence- n’aurait pas l’outrecuidance de leur faire défaut. Elle aurait traité cela avec dérision et nuance, animée de cette volonté insolente de ne pas confondre autobiographie et autofiction, à préférer suggérer par le biais du « mentir-vrai » d’Aragon. Non, Angot, sans humour, sans imagination, donne l’impression de toujours tout vouloir maîtriser, très sérieusement.

Tous ces amants qui défilent dans sa vie et qui la font valser, c’est sa revanche soft sur les gestes atrocement encombrants de son père. En dehors du fait qu’elle suscite en moi de la compassion, je trouve qu’elle exagère, comme ceux qui s’écoutent parler, à tant se regarder vivre ans aucun recul. C’est le premier grand défaut de ce livre : l’observance de soi, les pauses. Ses tentatives de migration vers le territoire de l’autre sont comme vaines. Rien ne bouge vraiment dans ce livre. Le coté « message irrévérencieux » dont se drape la couv « Fiction et Cie » – il faut le faire !!- pour l’attrait, sonne faux. On n’en sort pas de cette contemplation esthétisée, limite grossière, où tout est enflé jusqu’à l’overdose.

Le second et dernier gros défaut de ce livre, c’est qu’en dépit de sa première grande qualité –LA SINCERITE, il ne possède strictement aucune EMOTION. Et ça, pour moi, c’est une TRAGEDIE. [Laurence Biava]

5 Commentaires

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  1. je suis pas sur que commencer l’argument presque pour par du Sollers soit un élément en faveur du bouquin, mais au moins on reste dans la plus pure tradition de médiocrité…

  2. Christine Angot est un véritable écrivain, la plupart de ceux qui la critique ne l’ont pas lu.

    Par contre quel intérêt de la chroniquer ici (c’est aussi valable pour Beigbeder, Jauffret…

    Par pitié ce buzz devient infréquentable. Chroniquez des des auteurs de l’ombre, pas des auteurs people ou hyper confirmés. Car là on doute vraiment que vous aimiez la littérature ! Et les petits éditeurs, les revues littéraires…
    Les livres qui méritent d’avoir une visibilité…

    Amicalement

    Christophe

    • Laurence Biava sur 24 septembre 2008 à 11 h 32 min
    • Répondre

    Christine Angot est un écrivian, on n’a jamais dit le contraire. SImplement son dernier roman, que j’ai, croyez moi,lu, relu, stabilobossé, corné et retourné dans tous les sens, comme je le fais pour tous les romans que je chronique ici n’est pas bon. Ce n’est pas que je n’aimerais pas Christiane Angot, j’ai lu 4 romans d’elle et non des moindres ! (Léonore, Pourquoi le Brésil),. Subjectivement, ce sont plutôt des bons romans, en effet. Ce n’est pas parce que la collectivité qui compose le microcosme littéraire a lynché le livre que la dite collectivité a forcément tort non plus. !! On a le droit de dire que ce livre n’est pas bon ! Le coté, je défends "coûte que coute la brebis égarée" est très français. La société française aime les postures victimaires et je pense que Christiane Angot l’a parfaitement compris aussi. Comme Nicolas Rey dans le VSD de la semaine dernière. C’est ce que René Girard appelait "le paradigme ambiant" : c’est difficile d’être équitable, d’être juste tout en cherchant à sortir du lot.!
    J’ai personnellement tenté de mettre en valeur les points plutôt positifs que je trouvais à ce roman parce que je pense qu’il y a certains bons passages où on retrouve l’écriture nervurée des romans d’avant (p56 et 72) et aussi parce que Christine Angot est une femme sensible qui doit plutôt mal vivre l’accueil cinglant qui est fait à son roman. Quant à commencer par un citaiton de Sollers, moi je trouve cela très bien. J’aime énormément Sollers.
    Pour le reste, je pense que ce Buzz a récemment parlé précisément de revues littéraires qui ne sont pas encore sorties de l’ombre. Pour les auterus,il me semble que la liste située à gauche est impressionnante, non ?
    la biz
    lo

    • Kebina sur 20 octobre 2008 à 6 h 15 min
    • Répondre

    Je crois que c’est une des plus belles critiques d’un mauvais roman que j’ai lu. Même si je continue à penser qu’Angot est tout sauf un écrivain. Tout comme ce cher Beigbeder du reste. En somme, voici une belle génération d’auteurs hyper médiatisés sans une once de talent.

  3. Je surfe et je relis cet article, je crois que si des gens comme Beigbeder, Angot et Millet, vendent autant (et reçoivent parfois des prix aussi), c’est que les lecteurs ressentent une tendresse pour eux, se reconnaissent ou reconnaissent des amis en eux. Ces trois écrivains me sont proches. Je ressens de la tendresse pour ces trois êtres en les lisant; des personnes sincères, des gens vrais, qui ne cachent pas la merde au chat, et c’est aussi pour cela que souvent ils dérangent. La question de savoir si ce sont des écrivains ou pas, en fait je m’en fous, car ce que j’attends d’un livre c’est de ressentir une émotion. Que l’on critique leur style, c’est chiant et souvent cela émane d’autres écrivains qui ne leur arrivent pas à la cheville.

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