Modiano adapté à la TV avec Laura Smet comme héroïne…

La télévision s’inspire et s’empare de plus en plus de la littérature. Des auteurs classiques, Maupassant et Hugo en tête, et désormais des auteurs contemporains avec pour la première fois une adaptation d’un roman de Patrick Modiano, sur France 2 …

Intitulée « Des gens qui passent », cette fiction télévisée est une adaptation du roman de Patrick Modiano « Un cirque passe ». Un roman qui ne compte pas parmi les plus renommés de l’auteur et qui raconte l’histoire d’amour dans le Paris du début des années 60 qui lui est cher, de deux jeunes gens qui se rencontrent lors d’un interrogatoire de police. Débute entre eux une relation faite de non-dits, de passé trouble et mystérieux dans une atmosphère douce et mélancolique propre à l’auteur.
Laura Smet et Théo Frilet interprètent à l’écran ces deux héros.

Le réalisateur Alain Nahum avait depuis des années en tête de porter Modiano à l’écran. Dans le dossier de presse, il commente : « C’est un écrivain majeur, à l’univers très personnel, qui a été peu adapté au cinéma et jamais à la télévision, et il me semblait intéressant, à une époque où l’on parle d’amener le patrimoine à la télévision française, de tenter l’aventure. Deux livres en particulier m’avaient marqué, Rue des boutiques obscures, que je n’ai pas renoncé à adapter peut-être un jour, et surtout Un cirque passe, qui me semblait très cinématographique et me parlait de manière intime. C’est une histoire des années 60, ces années qui m’ont constitué en tant que personne, qui ont formé ma cinéphilie, et j’y voyais tout un tas d’échos : les films de Melville, Godard, Truffaut, etc., le Saint-Germain-des-Prés existentialiste, l’univers du polar, l’ombre de la guerre d’Algérie et de l’OAS…, on y parle de partir en Italie, comme on rêvait tous de le faire alors. C’est à la fois un roman d’initiation, une sorte d’A bout de souffle à l’envers et un polar existentiel. »

Laura Smet dit avoir toujours beaucoup aimé Modiano. « Il y a quelque chose de tellement impalpable dans ses romans, tout semble toujours en suspension – d’ailleurs, en interview, il ne termine jamais ses phrases… C’est la première fois qu’il est adapté à la télévision et j’avoue que je me demandais comment on arriverait à rendre compte de cette atmosphère particulière, qui tient du rêve, du conte mais aussi du film à suspens. Le scénario de Jacques Santamaria m’a convaincue et Alain Nahum a réussi à en tirer un film où l’on est toujours en tension, où l’on a toujours peur qu’il se passe quelque chose. En amont du tournage, il nous a montrés beaucoup de films de la Nouvelle Vague. On a revu les Truffaut, Godard, Resnais pour nous imprégner des années 1960. Et moi, avec mon imperméable, ma coiffure, mon maquillage, je me sentais dans la peau d’Ana Karina dans Pierrot le fou… Et puis, entre Théo et moi, tout se jouait entre les regards, les émotions. Il y a eu beaucoup de scènes improvisées. Tous ces instants volés participent pleinement à l’esprit modianesque… Tout n’était pas parfait, et c’est ça qui était beau. »

La presse TV a salué « la beauté onirique fidèle à l’univers de l’auteur » ainsi que « le suspense bien maîtrisé de ce thriller romanesque« . Le tout servi par une Laura Smet « mystérieusement envoûtante » et un Théo Frilet, « fort et fragile à la fois« .
En revanche, L’Express déplore ce téléfilm qui « étire des situations filandreuses où des gens poussent des portes ou s’invitent à dîner » et estime que « l’écriture mélancolique de Modiano n’est pas transposable à l’écran« .
A vous de vous faire votre opinion en regardant ce téléfilm, le vendredi 20 novembre à 20h35 sur France 2.

Résumé de France 2 :
Paris, 1961. Jean, étudiant en lettres, croise Marie dans un commissariat où il était convoqué pour une raison qui lui échappe. Secrète et mystérieuse, la jeune fille semble déjà marquée par la vie. Elle affabule, brouille les pistes, cherche visiblement à fuir quelque chose. Jean accepte de lui venir en aide et l’héberge dans le grand appartement familial déserté qu’il partage avec Grabley, un ami de son père. Voulant rompre avec son milieu, Marie fait passer Jean pour son jeune frère auprès de ses relations, Pierre Ansart et Jacques de Bavière. Peu à peu, des liens se créent entre Marie et Jean, malgré les différences, malgré les risques…

2 Commentaires

    • ludivine sur 21 novembre 2009 à 11 h 45 min
    • Répondre

    J’ai regardé hier soir ce téléfilm et j’ai trouvé Laura Smet belle et intrigante dans ce rôle de jeune femme fragile et fatale. Les déambulations dans les appartements parisiens sixties, les lumières voilées et les cafés rappelaient bien l’atmosphère nostalgique et brumeuse des romans de Modiano.

    • la brise sur 26 décembre 2010 à 10 h 47 min
    • Répondre

    je suis en train de traduir cette livre en persan.je pense que ce roman est tres interessant.en lisant ce roman on se trouve dans les cafes de paris et les rues de paris
    .merci

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