Ces éditeurs qui repèrent les auteurs sur leurs blogs… et ces jeunes auteurs qui publient sur Internet…

C’est le rêve de beaucoup de vaillants auteurs wanna-be : attirer un jour le regard d’un Editeur, un vrai avec un grand E et se voir proposer un vrai Contrat d’édition ! Le rêve devient réalité pour certains d’entre eux, et comme souvent, pas forcément ceux qui y pensaient initialement. L’an passé, c’était Sonia Muller qui remportait un vif succès avec son très élégant « Ma vie de connasse » ou encore Ron l’infirmier, repéré par les éditions Privés, qui tire d’ailleurs sur son blog récemment réouvert, le bilan de cette aventure éditoriale qui devrait déboucher sur une sortie en poche (chez J’ai lu en 2008 ou début 2009) de son roman « La chambre de Camus », dont il ne connaît pas encore le nombre exact d’exemplaires vendus. Il précise néanmoins que ses droits d’auteurs devraient avoisiner les 10000 euros selon une commission de 10 à 14% sur chaque exemplaire qu’il touchera en 2008. Il a d’ores et déjà écrit son deuxième. Une belle réussite qui a de quoi faire rêver plus d’un primo-romancier ! En bonus, la société de production « La petite reine » (dirigée par Thomas Langmann, le fils de Claude Berri, déjà producteur d’Astérix ou de Mesrine) a aussi acheté les droits du livre et a posé une option pour l’adapter en série ! En cette rentrée littéraire 2007, une nouvelle blogueuse est promue au titre d’auteur « papier », avec un premier roman « La double vie de Pénélope », dans une veine chik lit décidément très en vogue, qui retrace les péripéties d’une jeune bretonne fraîchement parisienne qui va connaître le succès et l’amour grâce à son blog…

L’auteur est Anne-Solange Tardy, une illustratice âgée de 28 ans, qui rédige le blog très girly « Cachemire et soie », où l’on cause dur « lime à ongle et escarpins », et reçoit plus de 1 000 visiteurs par jour selon son éditeur.
La jeune auteur raconte sur son blog, l’itinéraire qui l’a menée jusqu’à l’édition :
Une éditrice des éditions “First” (éditeur notamment de la collection “Les nuls” et déjà précédemment éditeur d’un autre blog/blook « Belle de jour » soit la vie d’une -a priori fausse- call-girl de luxe anglaise) l’a repérée et contactée par e-mail pour la féliciter sur son blog « rigolo et sympa » et l’a encouragée à se lancer dans l’écriture d’un livre dans le même esprit, lui promettant de l’examiner avec attention.

Tentée, la blogueuse s’est donc mise à l’ouvrage : « J’ai rapidement proposé une idée. Un synopsis. Un ou deux chapitres. Et ils ont décidé de me faire confiance.« , explique-t-elle sur son blog. En 6 mois, le roman était bouclé. Un échange de « 119 mails », précise t-elle, avec son éditrice ont permis de le finaliser et d’apporter les dernières corrections pour un roman de 342 pages. Elle ajoute qu’elle touchera 10% sur chaque vente. Le roman est paru le 16 août et en bonne communiquante du web, la blogueuse a déjà créé un blog spécial, du même nom que le blog de son héroïne « Une mouette à Paris« , relatant pas à pas (comme le veut désormais la tradition !) son expérience et son parcours dans le monde de l’édition (avec photos de son manuscrit façon « work in progress » ou encore le rough de sa couverture illustrée par Delicatessen).
Un roman qui devrait plaire aux lectrices de Biba ou de Cosmo et une aventure qui fera sans doute rêver bien des wanna-be…

L’histoire : Fraîchement installée dans la capitale, Pénélope, jeune célibataire, crée un blog pour y raconter les épisodes les plus déroutants de la vie d’une petite Bretonne à Paris.
Grâce à son cousin, elle pénètre les milieux branchés et raconte ses folles aventures sur son blog : l’audience explose ! On lui demande conseil sur les lieux les plus sympas, sur la crème à utiliser si on a la peau « atopique » (ato… quoi ?), ce qui sera tendance, etc. Et elle rencontre Victor, 1,80 m de séduction… Alors, lorsque son cousin repart aux États-Unis et qu’elle n’a plus accès aux soirées branchées, elle n’arrive pas à s’avouer qu’elle s’est laissé griser par une illusion. Pas grave ! Elle va inventer ! Elle continue donc ses récits de soirées endiablées et de journées shopping délirantes… Mais quelqu’un a découvert la supercherie et lui envoie des mails anonymes… Parallèlement, un producteur qui recherche des jeunes talents la contacte… Comment se sortir de cette situation ? Entre virées shopping et coups de foudre, suivez la vie trépidante de Pénélope à Paris !

Pour commander le roman « La double vie de Pénélope » d’Anne-Solange Tardy

A noter aussi l’expérience de Virginie Sommet, artiste plasticienne, qui a édité son premier ouvrage « Only in New York Darling ! » (entre carnet de voyage et récit initiatique composé de récits, poèmes, interviews et illustrations suite à son séjour à New-York) sur Lulu.com (et également sur son site Internet) avec un certain succès à la clé. Avantage : elle a pu décider en toute liberté de la présentation, la structure et la couverture. Les maisons d’édition parisiennes s’étaient montré frileuse sur son projet jugé « intéressant et drôle » mais cantonné à une trop petite audience. « Je pense qu’il y a beaucoup de politique et d’argent dans ces maisons et qu’elles ne sont plus en mesure de soutenir des choses nouvelles et risquées. » a-t-elle déclaré au site de L’internaute. Et ça marche ! La jeune femme a bénéficié d’un accueil très positif, a été régulièrement invité à des séances de dédicace tandis que le livre a même été présenté à l’émission « Plein Ecran » sur LCI ainsi que dans « Les coulisses de l’économie » sur TF1.

L’histoire : Comment devient-on New-Yorkais ? Vous rêvez de refaire votre vie ? Partez à New York ! C’est la ville idéale pour se réinventer, comme en témoigne Virginie Sommet dans Only In New York, Darling ! Autobiographie, guide, reportage, méditation, collage artistique, déclaration d’amour…le premier livre de Virginie Sommet est plein de tiroirs à clés. Dans sa version guide, le livre vous entraîne à travers toutes les étapes d’une expatriation réussie, depuis le départ à l’aéroport de Roissy jusqu’aux étapes de sélection de roommates, vous offrant conseils et expériences de première main. Dans sa version reportage, il vous fait découvrir les différentes sous-cultures de New York, chinoise, yuppie, downtown, sado-masochiste, artistes, 9-to-5, transsexuelle… Dans sa version collage, le premier livre de Virginie Sommet mélange poèmes, interviews, dessins et chansons, pour offrir une vision unique, ludique et iconoclaste de New York.

A lire aussi sur le même thème : Les blogs adaptés en livres ne tiendraient pas leurs promesses à la vente…
Lulu.com, le site d’auto-publication drague les journalistes… (et réflexion sur l’édition en ligne indépendante)

30 Commentaires

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  1. Maintenant que j’arrive à ma 3.800.000 ème visite en 3 ans et demi, soit 3000 visites par jour et un taux de satisfaction (8/10 et +) des 2/3, je m’interroge beaucoup sur ces histoires. A mon avis, les blogs ont suivi ces projets éditoriaux, et ne les ont pas précédé.
    A part ça, quid du blog de la "petite anglaise à Paris", qui aurait signé pour 300 ou 400.000 £ avec un éditeur au vu de son blog ?
    Aucun "grand" éditeur ne s’intéresse aux blogs ou aux sites qui présentent des romans inédits. Tout ça sent la légende urbaine à plein nez.

  2. Tout ça, ce sont de jolies histoires d’édition (plus ou moins vraies, Marco a raison), ça n’a de toute façon pas grand-chose à voir avec la littérature. Comme je l’ai, je crois, déjà dit, le blog c’est comme le journal (oui, Pascal Sevran est mon maître en littérature), c’est la non construction par excellence, soit tout le contraire d’une bonne partie du boulot d’un auteur. M’enfin, bientôt, on va éditer la cousine de beigbedder ou le chien de houellebecq, vous verrez… et si tu rebaptisais ton blog le "buzz editorial", ce serait plus juste ???
    Bon, allez, je rentre de vacances, j’ai une vie sexuelle relativement satisfaisante, je suis pas aigri, j’ai bien conscience de tout ce qu’il y a de nocif à être un homme du ressentiment, je lis L’homme sans qualités de Musil et je le conseille à ceux qui aiment la littérature, plutôt que le dernier Nothomb.
    En plus, c’était surtout pour faire un bisou à alex, parce que ça faisait longtemps…

  3. Eh bien oui ces légendes urbaines sont bel et bien vraies !
    Pourquoi ne le seraient-elles pas d’ailleurs ? Qu’est ce qui n’est pas plausible ?
    Cela ne me semble pas extraordinaire : j’attends donc que vous éclairiez ma lanterne…

    « Aucun "grand" éditeur ne s’intéresse aux blogs ou aux sites qui présentent des romans inédits »
    > Oui, pour l’instant… En même temps Robert Laffont (Le blog de Max), ce n’est pas un minuscule éditeur quand même.

    « A part ça, quid du blog de la "petite anglaise à Paris", qui aurait signé pour 300 ou 400.000 £ avec un éditeur au vu de son blog ? »
    > Ah oui c’est intéressant, j’en avais entendu parler sans le suivre. Je viens de regarder son blog où elle écrit : « book has gone to the copyeditor » C’est en cours apparemment donc… http://www.petiteanglaise.com/ar...
    A priori le livre ne paraîtra pas en France pour l’instant et sortirait en Angleterre au printemps 2008 (elle aurait signé avec 7 éditeurs… j’ai pas tout compris…)

    « je rentre de vacances, j’ai une vie sexuelle relativement satisfaisante, je suis pas aigri »
    > Voilà une excellente nouvelle : le nouveau Max Léon est arrivé ! De bonnes lectures cet été (pas le temps peut-être…) ? Un blook en préparation ? ah la la !

    • max léon sur 22 août 2007 à 14 h 22 min
    • Répondre

    Ben, comme je le dis je suis dans L’homme sans qualités de Musil qui est un peu long et ardu mais assez étonnant (positivement). Sinon, j’ai lu L’insoutenable légereté de l’être de Kundera qui est inégal mais trés sympa. J’ai relu L’écume des jours, aussi, mais j’ai été un peu déçus, ça m’avait semblé mieux quand j’étais ado, je me demande si J’irai cracher sur vos tombes n’est pas meilleur, finalement. Je lorgne également depuis un moment sur Michel Strogoff qui devrait être ma prochaine lecture. Naturellement, ma femme a adoré L’élégance du hérisson mais j’ai pas eu le courage de le lire (je me réserve pour Harry Potter) mais j’en ai lu une critique fort intéressante (et plutôt négative) dans Libé.

    Niveau écriture, j’ai abandonné les blogs, y’a pas mal de temps, maintenant. J’en suis à l’écriture de mon 3ème bouquin, de manière intermittente et sans avoir encore vraiment trouvé la clef du truc.

  4. Certains nombres de visites me semblent très élevés. Certes, 1000/jour n’a rien de vraiment extraordinaire, mais il y a des outils de vérification (alexa.com), où les sites (et blogs indépendants) sont classés par ordre de visites. Souvent, ces résultats ne correspondent pas aux prétentions affichées.Par ailleurs, quand j’ai contacté des maisons d’éditions, le simple fait de parler de mon site et de son nombre de visite a entraîné des réactions assez hystérique. La plus drôle étant : Mais vous ne nous avez pas demandé la permission.
    Ce qui me laisse penser que les rapports se font dans le sens : je t’édites, tu fais ton blog, et nous disons que je t’ai trouvé et apprécié grâce à ton blog, plutôt que : J’ai visité (par hasard) ton blog et j’ai eu envie de t’éditer.
    Bon, je peux me tromper. Mais quand je me souviens des premiers rapports des éditeurs avec la technologie (un ami proposant, par fax, d’envoyer son manuscrit dont il faisait un résumé a reçu pour réponse : Vous êtes mal-poli., j’ai des doutes. Peut-être une nouvelle génération… peut-être

    • Jean-Paul O'chon sur 22 août 2007 à 16 h 58 min
    • Répondre

    Tu n’as tort sur le rapport éditeurs/technologie. Attention, pour beaucoup, très très en retard…un gros décalage dans le temps…certains encore à l’époque des calèches…du télégramme par pneu…alors les blogs (les "quouaaa?"). Méfiance : un auteur potentiel peut se voir décrédibiliser auprès d’un éditeur classique : écrire c’est bien, tenir un blog ce n’est pas sérieux. Gaffe, donc, au choix éditorial que vous déciderez de choisir, si vous avez le choix, bien sûr…

    Ceci dit, pour en revenir au débat blog & littérature, j’en ai visité bcp, certains très drôles d’ailleurs, bien écrits, etc. Certains avec ine forme d’écriture proche du journalisme, de la chronique, voire des listes d’aphorismes. Cependant, pas encore vu un seul (ou très rare) avec une vraie vision littéraire du monde, au sens romanesque, cad tel qu’un bon écrivain actuel le perçoit . Littérature et blog sont-ils compatibles? Faut voir.
    Quoiqu’il en soit, courage aux courageux aspirants. 🙂

    • merge sur 22 août 2007 à 18 h 22 min
    • Répondre

    j’ai lu par curiosité La chambre de Camus de Ron et ce fut une très bonne surprise. Une écriture sans fioritures, directe, percutante ; une humanité confondante sans apitoiement. Je recommande sans hésitations.

    • Kebina sur 22 août 2007 à 20 h 40 min
    • Répondre

    J’ai relu L’écume des jours, aussi, mais j’ai été un peu déçus, ça m’avait semblé mieux quand j’étais ado, je me demande si J’irai cracher sur vos tombes n’est pas meilleur, finalement. )))) Moi c’est le contraire. J’ai trouve l’Ecume des jours sublime ! Un vrai chef d’oeuvre ! A cote, J’irai cracher sur vos tombes, c’est un peu "comment remplir rapidement son compte en banque quand on s’appelle Boris Vian ?"

    • Kebina sur 22 août 2007 à 20 h 42 min
    • Répondre

    "je suis pas aigri…. En plus, c’était surtout pour faire un bisou à alex, parce que ça faisait longtemps… )))) pourquoi c’est toujours Alex qui a tous les bisous ? (oui je suis aigrie et alors ? lol)

  5. Mais je suis sûr que tu as aussi plein de qualités, Kebina. Si tu es une fille, envoie-moi une photo nue de toi et nous débattrons du mythe de l’éternel retour.

    J’irai cracher sur vos tombes a, si je ne m’abuse, été publié sous pseudo. Je ne sais pas à quel point ses pseudos était tranparents (à la Harry Roselmack… ouais, enfin, vous voyez de qui je veux parler), m’enfin on peut quand même pas l’accuser d’utiliser son nom sur cette affaire. C’est vrai que c’était un ouvrage un peu commercial mais ça n’en reste pas moins assez dérangeant dans le fond et plutôt réussi dans la forme (tiens, d’ailleurs, un Cold Case repose sur le même ressort dramatique).
    L’écume des jours est une belle idée, avec quelques pépites, mais le tout me paraît aujourd’hui un peu maladroit, la poétique plutôt pataude. Le coup des souris dans l’appartement, c’est même un peu walt disney… Dans mon souvenir, ça valait presque les chants de Maldoror dans la puissance poétique : en fait, c’est gentillet et/mais ça ne lui arrive pas à la cheville.

  6. Max, on peut les trouver où tes deux premiers bouquins ?

    • max leon sur 22 août 2007 à 21 h 45 min
    • Répondre

    Ben, à peu prés nulle part ; "to the happy few" comme dirait l’autre. M’enfin, étant moi-même adepte du téléchargement illégal, je suis pas trés à cheval sur les droits d’auteurs, si on me demande je peux envoyer les fichiers. (contact: aten_galerie@yahoo.fr)

    • Kebina sur 23 août 2007 à 20 h 33 min
    • Répondre

    Mais je suis sûr que tu as aussi plein de qualités, Kebina. Si tu es une fille, envoie-moi une photo nue de toi )))) Envoie moi un sac Louis Vuitton et apres on peut discuter ! lol (No I’m not a material giiiiiiiiirl)

  7. J’utilise personnellement le blog comme un système permettant de présenter un texte sous forme de feuilleton. Donc, pas du tout sous forme de "journal de bord".
    De toute façon, le blog est un domaine encore à explorer. Ses potentialités n’en sont qu’à ses débuts.

  8. Merci merge de cet avis. Je ne crois pas avoir vu une seule critique presse passée sur ce livre… snobisme ? L’écriture est-elle proche de ce qu’il fait sur son blog ou différente (mieux) ?

    Très intéressant ton programme de lecture !
    J’avais déjà noté de suivre ton conseil pour Bobin mais j’ai bien envie d’ajouter « L’homme sans qualités ».
    Coincidence :il est justement sorti un roman récemment qui serait dans l’esprit de Musil : la fille sans qualités. http://www.telerama.fr/livres/M0...
    J’avais très envie de relire Vian aussi. Je dois aussi lire l’arrache cœur que je ne crois pas avoir lu ou alors il y a très longtemps à l’école !
    Concernant les souris, cela vient du trip surréaliste, je me souviens que ce n’était pas ce que j’avais préféré dans le roman en effet, mais davantage la dimension poétique (le nénuphare, la musique jazz qui arrondit les angles de la chambre, etc). Concernant J’irai cracher…, je voulais aussi en parler car une lecture estivale m’a fait penser à une scène du livre et je voulais les confronter (à suivre). Ce livre m’avait beaucoup marquée à l’époque en particulier sur la question du noir d’apparence blanche, même thème que ds La tâche de Roth, thème qui me concerne bien sûr directement.
    Je ne sais pas si j’apprécierais tjs aujourd’hui (c’est triste d’être déçue par un livre qu’on a apprécié dans le passé…).

    Chloé Delaume a écrit une sorte d’hommage à Vian (Les juins ont tous la même peau) qui est peut-être intéressant. Je n’ai pas encore eu le temps de le lire depuis le temps !
    (scoop : Max n’est pas un ado ! 😉

    Pour en revenir au sujet, blogs et éditeurs, j’ai l’impression que pour l’instant on est surtout sur des textes assez "commerciaux" même si je n’aime pas l’expression, mais en même temps je n’en ai lu aucun donc difficile de juger. Aucun ne me tente en fait…

    • Kebina sur 24 août 2007 à 15 h 20 min
    • Répondre

    Concernant J’irai cracher…, je voulais aussi en parler car une lecture estivale m’a fait penser à une scène du livre et je voulais les confronter (à suivre). Ce livre m’avait beaucoup marquée à l’époque en particulier sur la question du noir d’apparence blanche, même thème que ds La tâche de Roth, thème qui me concerne bien sûr directement. )))) Dans J’irai Cracher… le heros n’est pas noir mais metis. Il est noir selon les codes racistes americains qui considerent qu’une cuilleree de cacao dans un verre de lait suffit a en faire du cacao pur et plus que cela…. Il est noir (ou blanc au depart)parce qu’on lui a vole son droit au metissage, a la fusion, a la difference. Voila ce qui va pas chez ces gens, ou t’es tout noir ou tout blanc, le reste ne compte pas, et ce personnage represente cette alienation et la resultante deroute, la perte des reperes, de l’identite : il finit par se sentir noir dans son corps de blanc, alors qu’il n’est ni l’un ni l’autre, mais plutot les deux.

    • Kebina sur 24 août 2007 à 15 h 29 min
    • Répondre

    Concernant les souris, cela vient du trip surréaliste, je me souviens que ce n’était pas ce que j’avais préféré dans le roman en effet, mais davantage la dimension poétique (le nénuphare, la musique jazz qui arrondit les angles de la chambre, etc). )))))
    sans oublier l’humour et les jeux de mots 😉
    dont celui ci :
    "Le plus clair de mon temps, dit Colin, je le passe à l’obscurcir."

  9. Moi aussi je tente l’aventure, je viens d’écrire un roman pour l’instant sous site et blog, dans l’attente d’un éditeur pouvant être intéressé.
    Et là, il s’agit d’une histoire forte mais vraie, et portant sur un drame dont une enfant en fut la victime…

  10. merci Kébina de remémorer cette jolie petite citation, certes HS sur le billet mais bien sympa quand même !

  11. Anti-spam, certes… BUT moi, je suis dix fois plus pertrubée par les blogueurs qui font du bouquin sur écran au lieu de se ré-inventer via un nouveau média… Il est de bon ton de charger Baudrill-art, mais il avait raison… Le monde a toujours été virtuel, raison de plus pour continuer de se ré-inventer de média-en-média…!

  12. Oui c’est vrai que le support blog ne se prête pas vraiment à une écriture romanesque traditionnelle en chapitres. Je crois que les quelques expériences qui ont été tentées n’ont pas donné grand-chose (cf : les chauffeurs de limousine, je crois…).

    En revanche, la transposition d’une écriture fragmentée propre aux blogs pourrait pas mal fonctionner sur papier je pense…Tout dépend du sujet en fait.

    • Kebina sur 30 août 2007 à 3 h 49 min
    • Répondre

    pas de quoi ! toujours là pour servir 😉

    • Beaujean sur 31 août 2007 à 20 h 53 min
    • Répondre

    Sa première impression fut celle d’un frôlement de tissus, alors elle ouvrit les yeux. Des filles en robes claires, évasées à partir des hanches, passaient près d’elle – ses premiers pas avaient été un peu hésitants de sorte qu’elles n’avaient pas réussi à l’éviter aussitôt dans la rue. Puis les filles avancèrent et disparurent dans la foule tandis que d’autres arrivaient derrière, avec toujours ces tenues sans couleurs qui paraissaient dessinées sur le même modèle, et cette fois Ariel leur emboîta le pas. Bientôt elle s’aperçut qu’elle aussi avait une robe vert d’eau légère et bouffante à la hauteur des hanches, puis elle aussi avançait d’un pas déterminé pareil au leur.
    Aujourd’hui elle se souvient d’une route, et il fait beau, chaud comme jamais, et tout autour d’elle est sec à cause de cette chaleur, quand bien même au loin elle voit la mer. Elle se souvient aussi d’appartements où en hiver elle restait confinée, et dehors il pleuvait, depuis déjà une semaine il pleuvait, mais peut-être était-ce à Londres, de sorte que c’est banal

    Extrait d’un livre publié chez un compte-d’auteuriste ou chez un grand éditeur ? A votre avis

  13. mmh, si tu poses la question, mon petit doigt me dit que c’est un « compte d’auteuriste » 😉 Mais tu sais, je ne pense pas que la qualité soit (uniquement) en cause quand un texte n’est pas accepté chez un « grand éditeur » comme tu dis. Il y a beaucoup de paramètres qui entrent en ligne de compte (je ne parle bien sûr pas ici de la légende du « copinage »…)

    • max léon sur 3 septembre 2007 à 15 h 41 min
    • Répondre

    11 lignes pour juger un texte c’est un peu court. Je serais presque d’avis qu’un seul paragraphe peut parfois donner sa raison d’être à un livre par ailleurs médiocre. Un livre ça se lit du 1er mot au dernier.

    • Beaujean sur 3 septembre 2007 à 15 h 55 min
    • Répondre

    Perdu, Alexandra, c’est publié chez Stock (Birth Days, par Sybille Grimbert, attachée de presse dans la mode)
    Max, je suis d’accord sur le fait que c’est un peu court. Par ailleurs, s’il n’y a qu’un seul paragraphe sublime dans un livre médiocre, je doute (sauf profession ad hoc) qu’il soit édité.
    J’ai envie de continuer le jeu, si personne n’y voit d’inconvénient. Ce peut être instructif.

  14. Ah ok, pour être honnête je n’accroche pas à cet extrait (qui m’inspire une certaine mièvrerie, ). Disons donc que ce n’est pas mon genre.
    Mais quel était le but exact de ta question ? Déterminer la qualité littéraire de cet extrait ?
    PS : "Sibylle" s’écrit avec un i et non "Sybille" faute courante (en raison de l’adjectif), j’en connais une ici qui est très susceptible sur l’orthographe de son prénom 😉

    Comme je l’ai souvent dit, je ne crois absolument pas à de quelconques « valeurs objectives » pour juger la littérature.
    Et donc là fatalement tu as Kébina qui rapplique et qui me sort que « L’art a une logique objective » comme l’a démontré Kant, blabla… ; – )
    Oui sauf que Kant n’a pas vraiment dit cela. Il estime au contraire qu’il n’existe pas de « science du beau ». Le « jugement esthétique » (en l’occurrence artistique) pour reprendre son expression est subjectif, (plus précisément il parle d’ « universalité subjective »…).
    Mais c’est un autre débat…

    « Je serais presque d’avis qu’un seul paragraphe peut parfois donner sa raison d’être à un livre par ailleurs médiocre. »
    > Fichtre quelle grandeur d’âme ! Un exemple ?

    • Kebina sur 6 septembre 2007 à 9 h 25 min
    • Répondre

    Oui sauf que Kant n’a pas vraiment dit cela. Il estime au contraire qu’il n’existe pas de « science du beau ». Le « jugement esthétique » (en l’occurrence artistique) pour reprendre son expression est subjectif, (plus précisément il parle d’ « universalité subjective »…). )))) lol ok Alex, laisse moi juste quelques jours, histoire de commencer ma rentrée universitaire (!!!), et je reviendrai rectifier ton résumé brouillon (!), partiel (!), et très erronné (!) de la thèse Kantienne 😉

  15. héhé, j’me disais bien…

    Pour revenir au sujet, blog et édition, signalons également la publication d’une jeune blogueuse particulièrement talentueuse, Satinella (buzz.litteraire.free.fr/d… dans la revue Bordel ("Les voyous"). Elle y publie 2 courtes nouvelles.

  16. Il est pourtant bien vrai qu’il est possible de passer d’un simple blog à l’écriture "papier", au livre réel. Si les grands éditeurs sont, pour beaucoup, frileux sur ce sujet, des petites maisons d’édition le sont moins et donnent leurs chances aux premiers romans. Vous en citez quelques uns, il y en a bien d’autres, dont je suis pour une parution à la rentrée (compte d’éditeur chez PLE). Le blog est un outil formidable qui permet de se faire connaître et d’avoir une chance d’être vraiment lu par un comité de lecture. Je reste cependant septique quand aux taux de fréquentation, les compteurs varient souvent, et manquent parfois de fiabilité.

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