Max Monnehay dénude sa plume dans « Playboy » et Lolita Pille tient son carnet de bord à New-York dans « Jalouse »

Les deux jeunes romancières, dont quelques nouvelles vous ont été données précédemment, signent toutes les deux ce mois-ci des pages inattendues dans la presse. Max Monnehay, l’auteur du désormais fameux Corpus Christine paru à la rentrée littéraire 2006, joue les « Vénus érotica » dans le magazine de charme « Playboy » avec une nouvelle érotique intitulée « La petite mort de Dieu » tandis que Lolita Pille raconte son exil new-yorkais où elle tente de trouver l’inspiration dans le magazine de mode « Jalouse »…

Dans cette nouvelle, Max Monnehay célèbre les plaisirs féminins solitaires : au coeur d’un restaurant bondé et chargé d’odeurs, une jeune femme expérimente en public la jouissance comme pouvoir suprême sur son environnement.
Extrait : « Une clope au filtre humide entre deux doigts, le feuillage de mon sexe mouillé entre 2 autres, je vivais les dernières heures de l’humanité. (…) Dans ma culotte. Ma survivance au bout de mes doigts. J’étais devenue invincible. »
Un peu de littérature coincée entre deux photos d’épilations « ticket de métro » et… une nouvelle concurrente pour Bénédicte Martin ?
Elle donne également une interview où elle déclare que l’écriture est « un autre genre de masturbation » : « l’écriture d’une bonne page me procure parfois un effet très proche de l’orgasme.« 
Elle annonce enfin que son deuxième roman devrait paraître à la rentrée de septembre 2008.
Voir aussi : l’article de Christophe Greuet sur Culture Café.

De son côté, l’auteur de Hell (qui sortira son troisième roman « Crépuscule Ville » en janvier 2008) cherche l’inspiration outre-Atlantique (plus chic que Boulogne Billancourt !). C’est l’occasion d’une séance photos par le magazine Jalouse et d’un compte-rendu « roots » de ses deux semaines entre Brooklyn et Broadway, sur cette « terre urbaine sélective ».
Extrait :
« 15 jours à New-York. J’y vais pour écrire. Non je ne pars pas en voyage… plutôt… plutôt le déplacement d’une solitude d’une ville à une autre. Je vais écrire je vous dis« .
Mon éditeur me regarde, un pli inquisiteur lui barre le front.
Je lui demande s’il connaît d’autres moyens pour tuer les après-midis.
– « Je ne vous fais aucune confiance, dit-il. Aucune. »

« J’avais posé mes conditions : 6 heures de paix par jour. Ma définition de la paix : pas une âme et toute latitude d’envahir la pièce d’une fumée épaisse et cancérigène. (…) J’ai laissé ma valise uptown n’emportant que la survie. »

Photos de Lolita Pille à New-York, jouant les mannequins pour le magazine « Jalouse », nov07.

35 Commentaires

Passer au formulaire de commentaire

  1. A la lecture de l’extrait du texte de Max Monnehay, il est certain qu’elle a un réel sens de l’humour. Mais est-ce vraiment de l’érotisme ? Pour être érotique, il ne faut pas juste se contenter de parler de sexe, il faut créer une magie, une chaleur, une atmosphère… Bon maintenant il est vrai que je ne l’ai pas (encore) lu. Mais toi comment as tu trouvé ce texte ?

  2. J’adore ce genre de photos pas du tout posées, avec le reflet dessus pour faire encore plus "naturel"…

  3. Je n’ai pas lu, pour ma part sa nouvelle, pas (encore) eu le temps hélas… D’après ma consœur, qui avait aussi lu « Corpus Christine », on y retrouve la violence de son style ce qui donne une nouvelle érotique d’un nouveau genre. C’est assez « original » d’après elle et « pas mal ».

    Tu apprécies sinon la littérature dite « érotique » ? J’avoue que je connais mal à part « Vénus erotica » d’Anais Nin, Georges Bataille (mais est-ce vraiment érotique ?)ou plus contemporains Bénédicte Martin donc et Anna Rozen éventuellement qui ne veulent pas être classées ds cette catégorie.

    A noter aussi : la réception de cette info sur cette nouvelle revue littéraire érotique (qui cherche des plumes apparemment) :
    profile.myspace.com/index…

    J’ai lu sinon le carnet de voyage à NYC de L.Pille et j’ai beaucoup aimé. Pas mal d’humour aussi, un peu cynique, toujours dans son style « tête à claque charmante »…

    PS : Joest, le reflet c’est dû à nous ayant une grosse flemme de faire un vrai scan « propre »… 😉

  4. Non je ne connais pas grand chose à la littérature spécifiquement érotique, si ce ne sont quelques nouvelles lues par ci par là, mais rien qui m’ait réellement marquée : j’ai en fait toujours l’impression de lire la même chose. Et puis cette tendance à penser que les mots "chatte" "bite" et "menottes" suffisent à faire de l’érotisme m’exaspère ! La représentation de la sexualité occidentale est bien trop formatée à mon goût.
    Mais je reste ouverte (sans jeu de mots) à de nouvelles lectures dont celle du texte de Max Monnehay, mais de là à acheter Playboy pour ne lire qu’un texte…

  5. Je ne connais pas du tout Lolita Pille par contre, mais je promets de lire dès que possible 😉

  6. Alexandra> J’avais cru que c’était un effet du photographe.

    Sinon, en matière de littérature érotique, on trouve de tout et de n’importe quoi. Ca va de l’auteur qui rougit dés que l’héroïne enlève le haut, jusqu’à la littérature de hall de gare, très stéréotypée, en passant par des oeuvres de qualité (rares.)

  7. J’ai planifié de lire les 11000 verges d’Apollinaire pour le côté monument de la littérature érotique. Je crois que Bénédicte Martin me l’avait recommandé d’ailleurs.

    Sinon Kébina, tu dis ne pas connaître Lolita Pille et tu ne t’es pas encore faite fouetter (restons dans l’ambiance littérature érotique version « Histoire d’O » pour le coup) par le père « Rose » (« Génération » de son prénom) ?? 😉

  8. Lol non pas encore faite fouetter par le père Rose malheureusement. Mais j’aurais une pensée pr toi si ça arrive ! c’est promis ! 😉

    11 000 verges ? à ce stade là, c’est plus de la littérature, c’est un véritable festin !!!

  9. Joest, quelles sont ces (rares) oeuvres érotiques de qualité ?

  10. @Kebina: voici une liste d’oeuvres érotiques de qualité ou du moins comme le dit une amie de l’érotisme dans la littérature.

    -Daddy’s girl (Janet Inglis)
    -Dolorosa soror (Florence Dugas)
    -Amère volupté (Eimi Yamada)
    -Serpents et piercings (Hitomi Kanehara)

    C’est déjà pas mal pour commencer 🙂

  11. oh my dahlia merci ! Je vais mettre ces 4 oeuvres sans doute précieuses sur ma liste et les acheter dès que j’aurai un ptit peu moins de dissertations à rendre.

    ps : j’aime bien ta façon d’analyser les couvs de Virginie Despentes sur ton blog. Comment trouves-tu ses bouquins ? J’ai vu "baise moi" (le film) que j’ai trouvé tellement nullissime que j’arrêtais pas de pouffer de rire. Une amie à moi (tiens elle s’appelle Alexandra aussi) s’est essayée au bouquin et était quasi désespérée d’avoir mis ses 10 ou 15 dollars dans "cette merde !", et cela malgré sa nymphomanie naturelle, mais apparemment elle "cherchait l’art" cette fois ! ce que Despentes ne fut pas apte à lui offrir…

  12. Bon eh bien Kébina il ne me reste plus qu’à te souhaiter bon appétit si je comprends bien ! (commence à faire chaud sous ce billet vous trouvez pas ? 🙂

    Dahlia, c’est marrant que tu classes "Serpents et piercings" en littérature érotique, je n’y aurais pas pensé même si effectivement c’est très sensuel. Dans ce cas on peut aussi mettre un roman comme Shangai Baby mais ça me gêne qd même…

    Sinon il faut quand même aussi que j’ajoute "Fraise et chocolat", le tome 1 était un vrai bonheur et une vraie innovation dans le domaine de l’érotisme au féminin (de plus dans l’univers graphique). Je viens d’achever le tome 2 qui m’a un peu moins emballée même si ça fait très plaisir de retrouver Aurélia Aurita alias Chenda, toujours aussi délicieuse et émouvante même si l’insouciance joyeuse alterne à des scènes plus graves.

    PS : en ce qui concerne « Baise moi », je n’ai pas vu le film, le livre est pas mal. Pour moi c’est plus un livre sur la rage de vivre qu’un livre érotique pour être honnête. Le sexe est ici très politique, c’est un truc de pouvoir avant tout… enfin c’est comme ça que je l’ai ressenti.

  13. J’avoue ne pas trop aimer Virginie Despentes romancière, noon que ses sujets ne m’interessent pas, au contraire! Mais je n’aime pas sa façon d’écrire, limite trop parlée à mon goût. Par contre, j’ai beaucoup aimé King-Kong Théorie.

    En ce qui concerne Baise-moi le film, je l’ai découvert seulement l’an dernier, mais je pense que si je l’avais vu à sa sortie, alors que j’avais tout juste 19 ans, j’aurai détesté. Là ça m’a bien plu, dans le sens où j’ai pu l’appréhender avec plus de bagage culturel et personnel… je pense qu’il doit être vu comme un film puk, un road-movie et non pas lui prêter des intentions féministes que l’auteur n’avait pas vraiment je crois en l’écrivant…

  14. @Alexandra: c’est pour ça que j’aime bien cette phrase d’une camarade blogueuse "je n’aime pas forcément la littérature érotique, mais j’aime l’érotisme dans la littérature". Et Serpents et piercings appartient à la seconde catégorie à mon sens 😉

    Et bien sur en parlant de Baise-moi je voulais dire un film PUNK et pas puk mais mon "n" a flanché!

  15. Oui suis entièrement ok. J’aime mieux quand le sujet du livre n’est pas fondamentalement l’érotisme mais qu’il l’est par sa forme, son style…

    • gilberto sur 9 novembre 2007 à 15 h 16 min
    • Répondre

    à propos de Virginie Despentes: sa critique du roman de Lola Lafon dans Teknikart est une vraie belle critique littéraire avec un style que je ne lui connaissais pas.
    je viens d’acheter "de ça je me console". je n’en suis qu’au début mais le style est magnifique, on se le prend vraiment pleine face

  16. lol Merci Alexandra ! Je te souhaite également bon appétit même si je suis sûre que tu n’en as jamais besoin 😉

    Concernant "baise moi", le film non plus ne m’a pas donnée l’impression d’être érotique. Et si c’était sensé être politique, alors dieu que c’était mal fait ! c’était juste vulgaire, mal écrit, (horriblement) mal filmé et mal joué. Une histoire pourrie. Et puis avec cette sensation que j’avais que Mlle Despentes tentait de choquer la société bien pensante. Ben si c’est ça la trangression artistique, on est mal barré.
    Mais l’idée de road movie me paraît bonne pour résumer ce projet mal abouti. Mais punk ? no f***ing way !

    ps : les questions anti-spam de calcul mental me font mal à la tête. Je ne suis qu’une littéraire de rien du tout, ayez pitié !

  17. "sa critique du roman de Lola Lafon dans Teknikart est une vraie belle critique littéraire avec un style que je ne lui connaissais pas." )))) Mauvais écrivain, divertissante critique littéraire ? Virginie Despentes se prendrait-elle pour Frédéric Beigbéder ? 😉

    • gilberto sur 9 novembre 2007 à 23 h 06 min
    • Répondre

    Je me suis mal exprimé. je connais peu Virginie despentes, j’en avais une image plus "punk" que dans l’article consacré au livre de Lola Lafon, qu’elle m’a fait découvrir. A quand une note de lecture sur "de ça je me console" sur le Buzz, d’ailleurs?

  18. Non tu t’étais très bien exprimé Gilberto. Mais tu m’as donnée une occaz en or de mal parler de 2 auteurs que j’aime pas : c’était trop cruellement tentant ! Un peu comme une fourchette au jeu d’échecs. Je vais de ce pas obtenir plus d’infos sur cette chère Lola Lafon. D’ailleurs pourquoi ne ferais-tu pas toi même la chronique de ce roman pour la section "tribune libre" ?

  19. @Kebina: concernant la conception, je te conseille si tu as 20€ à dépenser, d’acheter La voie humide de Coralie Trinh Thi qui vient de sortir aux éditions Diable Vauvert, les pages qu’elle consacre à la prépartion au tournage, mais surtout à la promotion du film te permettront peut-être de nunacer ton jugement. Par ailleurs, son autobiographie est peut-etre l’une des plus passionantes que j’ai pu lire à la fois sur une certaine contre-culture et sur le cinéma porno.

  20. Bonjour Dahlia. La voie humide (joli titre) a en effet l’air d’être très intéressant. Je vais le rajouter à ma liste, et essayer de le lire aux alentours de Janvier/février…

    Mais juste une question : Est-ce qu’elle a du style Coralie Trinh ? Parce que sinon, les 700 pages seront affreusement longues…

  21. Kebina> Je te conseille "La pharmacienne" d’Esparbec. C’est un auteur de romans de hall de gare au kilomètre, mais là, il s’est lancé dans un livre au format "roman".
    Hélas, ensuite, il s’est un peu trop pris au sérieux et a fait des livres pseudo-houellebecquiens.

    Sinon, il y a le journal d’Elsa Linux, une parodie de celui de Bridget Jones.

    Dans un style plus soft et plus exotique, il y a Babyji de l’indienne Abha Dawesar. Un livre dont un excellent journaliste, par ailleurs excellent écrivain a fait une excellente critique. 😉
    http://www.leblogart.com/2007/08...

  22. Bonjour Joest,
    merci pour ces recommendations. Mais j’ai un tel paquet de romans à lire pour les 6 prochains mois que je vais attendre avant d’aller voir du côté de ces journaux intimes contemporains… Je tiens surtout à lire celui de Kafka dès que possible… d’ailleurs je reviens de mon exposé sur le journal de virginia woolf, qui est époustouflant (le livre…et l’exposé !), et que je te recommande. Le reste attendra (un peu), mais merci 😉

  23. Kafka, Woolf, autant de chocs littéraires… Incroyable la modernité de Woolf qui ringardise même les contemporains par son avant-gardisme. Là je suis aussi revenue aux classiques en m’attaquant au fameux "Madame Bovary".

    Je sens que ce billet va partir en HS 😉

    Sinon pr revenir au côté "érotique" comme il semble y avoir quelques experts, avez vous lu le fameux "La vie sexuelle de Catherine M."
    Je l’ai ds mes étagères depuis bon nombre d’années : dois je l’ouvrir au delà de l’aspect polémique et people? (par curiosité, je sais que je le ferais un jour !).

    PS : j’aime pas non plus les additions de l’antispam !

  24. Oui je suis totalement d’accord avec toi pour Kafka et Virginia Woolf.En ce qui me concerne, ce sont deux de mes écrivains fétiches : les qqs livres d’eux que j’ai lu il y a déjà quelques années m’accompagnent toujours, et je suis encore loin d’avoir tout lu ! Virginia a complètement bouleversé ma façon d’appréhender le roman, et à certains égards, la vie. Kafka aussi : il a été une sorte de révélateur, de déclic chez moi.

    Mais c’est clairement pas les plus érotiques qu’il soit… Quoique la tension sexuelle dans le Procès de Kafka est immense… et il paraît qu’il y aurait un lesbianisme latent (mais érotique ou surtout amoureux ?) chez Woolf quand on fouille bien. Faudrait que je vérifie ça. Je n’avais rien vu à l’époque !

  25. dois je l’ouvrir )))) Toujours Alexandra. Toujours.

    Ok je sors ==>

  26. Au passage, merci Alexandra pour le tuyau sur la revue Stupre. Ils sont trés sympas, j’espère qu’ils apprécieront ce que je vais leur envoyer (pas si facile de faire de la littérature érotique en fait…)

  27. Ca me fait très plaisir ça, j’espère que tu nous en mettras un extrait par ici.

    Je pense qu’il y a deux écoles en matière de texte érotique, soit faire un truc artistique/intellectuel soit faire un truc « excitant » (en même temps c’est très personnel tout ça donc…). J’aimais bien ce que disait Anna Rozen à ce sujet (sur « comment écrire sur le sexe ») : buzz.litteraire.free.fr/d…

    PS : oui les atmosphères kafkaïennes sont sensuelles en particulier dans Le château (sensualité cotonneuse)

  28. Oui, je suis aussi assez d’accord avec elle sur la difficulté de décrire une scène sexuelle sans tomber dans le technique ou le vulgaire.
    Personnellement, j’ai choisi une approche plus "cérébrale" car je trouve qu’il n’y a rien de plus dur justement que d’arriver à exciter le lecteur avec une littérature explicite tout en évitant les clichés des romans pornos.
    Je ne sais pas si je serais retenu dans la revue Stupre n°1, mais en tout cas j’ai hâte de lire les textes qui auront été choisis…

  29. J’ai pas compris une chose Jeff : ton but est d’exciter le lecteur quand tu écris un texte érotique ?

    Ps : J’ai pas lu Le Château, c’est pas son roman inachevé ?

  30. yep c’est bien ça, "Le château" est son roman inachevé, on y retrouve une atmosphère onirique et sensuelle.
    Je l’avais lu après Le procès et la métamorphose.

  31. Non justement Kebina, moi je n’y arrive pas !
    Je suis plutôt du genre à le mettre mal à l’aise…

  32. D’accord je pense que je vais lire Le Château. J’avais un peu peur de la frustration découlant de la lecture d’un texte inachevé, mais puisque ça a l’air de plaire…

    hmm… ok Jeff. Du moment où il n’y a pas de contenu scato, moi je veux bien lire !

    • Lucienda sur 24 novembre 2007 à 20 h 34 min
    • Répondre

    Pour moi une bonne littérature érotique est celle qui appelle le désir, accroit l’imaginaire sexuel ou stimule la sensualité.
    Alina Reyes fait partie de ces auteurs là.

Répondre à Kebina Annuler la réponse

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.