Claudie Gallay (Les déferlantes), sur les pas de Muriel Barbery : histoire d’un buzz littéraire

Agée de 47 ans, Claudie Gallay, écrivain méconnue et discrète publiée par la petite maison d’édition du Rouergue (où officie notamment Olivier Adam), est le best-seller surprise de cet été avec son cinquième roman « Les déferlantes »… et de la rentrée littéraire 2008. Celui sur lequel personne n’avait parié et qui une fois de plus, par le miracle du buzz littéraire, ce fameux bouche à oreille des lecteurs (et des libraires), a su se hisser au sommet des ventes avec près de 80 000 exemplaires vendus à ce jour ! Quel est donc le secret de cette paisible institutrice à temps partiel dans le Vaucluse, amoureuse de la nature ?

«Je savais que l’on pouvait rester très longtemps comme ça, les yeux dans la mer, sans voir personne. Sans parler. Sans même penser. Au bout de ce temps, la mer déversait en nous quelque chose qui nous rendait plus fort. Beaucoup de ceux qui vivaient cela ne repartaient pas

Un roman de près de 600 pages, hautement intimiste, un texte rude et tendre prenant pour cadre (et pour personnage aussi) un bout du monde en pointe du Cotentin, La Hague, où vit une poignée d’hommes. C’est sur cette terre âpre que la narratrice est venue se réfugier depuis l’automne. Ornithologue, elle arpente les landes, observe les falaises et leurs oiseaux migrateurs et dévoile peu à peu, par petites touches impressionnistes, ses propres douleurs qu’elle tente de cicatriser, le deuil de son mari qu’elle est venue accomplir ici tout en apprenant à apprivoiser les habitants de ce lieu en apparence hostile, cette micro-communauté où chacun s’épie, à lever peu à peu les non-dits sources de haine, libérer la parole et chercher la vérité… L’auteur sait s’y prendre pour faire resurgir peu à peu les fantômes du passé, comme des lames de fond, confronter les vivants et les morts… et tenir en haleine les lecteurs !
Comme toujours chez Claudie Gallay, les existences prennent sens en se frottant les unes aux autres. Lecteurs qui ont unanimement salué ce portrait de la condition humaine dans toute sa fragilité et sa beauté, tout en se laissant emporter par l’atmosphère de ce petit village maritime restitué avec acuité par l’auteur.

« Fracas existentiel, panthéisme salvateur et un beau jour, l’amour: Claudie Gallay, c’est Gavalda sans ses fleurs bleues. » a commenté Le Nouvel Observateur.
C’est donc avec son style, tout en sobriété et en émotions, comme rythmé par le ressac de la mer qui tient un grand rôle dans son roman, qu’elle aura su toucher les lecteurs. Comme quoi !

A noter que l’auteur a notamment remporté le 3e prix des lecteurs de la ville de Brive 2008.
Il sera adapté au cinéma et réalisé par François Dupeyron pour une sortie prévue pour 2010.

15 Commentaires

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    • Geneviève Louis-Couvreur sur 8 novembre 2008 à 9 h 33 min
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    Un village où chacun pense connaître "l’autre".
    Une atmosphère lourde de souvenirs que les déferlantes ravivent à chaque tempête
    Ca sent le plâtre, les algues, la laine, le bois mouillé.
    Des mots recrachés qui s’échouent comme des carcasses de bateaux sur des rochers-tendresse…
    Et au bout du chemin cette quiétude espérée…
    Ces maux là nous font revivre et deviennent vite essentiels, alors les pages se tournent trop vite, le dernier mot s’imprime et nous regrettons déjà cette appétence contre laquelle nous n’avons lutté à aucun instant…

    • Azalaïs sur 5 décembre 2008 à 10 h 31 min
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    J’ai adoré ce livre que je viens de terminer, son style court, ramassé mais si puissant par sa force évocatrice!on croirait voir des tableaux impressionnistes avec le bruit en plus! J’ai parcouru avec son héroïne ces chemins le long de la mer, senti le vent, goûté le sel! J’ai adoré la description de ces personnages un peu en marge, la petite fille qui tente d’écrire malgré la fureur du père, le sculpteur qui cherche l’inspiration dans la violence des tempêtes et les secrets des histoires des autres, ces hommes ces femmes qui tentent de vivre comme ils le peuvent dans cet univers de bout du monde et puis surtout leur humanité qui les amène au pardon!
    Bref je suis orpheline des déferlantes et je dis un grand merci à Claudie Gallay C’est tellement rare de nos jours de tomber sur un livre pareil et encore un fois les médias sont tombés à côté!

    • flojos sur 10 mai 2009 à 8 h 57 min
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    J’ai adoré les déferlantes connaissant particulièrement bien ce bout du monde qu’est Goury, je viens de terminer Venise…un autre livre de cet auteur EXCELLENT….j’ai hâte de lire les autres

    • flechartier sur 31 mai 2009 à 20 h 51 min
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    J’ai dévoré le livre en 2 jours, le style simple m’a enthousiasmée-
    Merci à France Loisirs de l’avoir choisi comme sélection du trimestre
    Je vais maintenant me procurer les autres livres de Claudie Gallay

    • cricri51100 sur 5 août 2009 à 11 h 04 min
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    J’avais acheté "les déferlantes" pour mes lectures d’août mais je l’ai lu d’un trait. Et c’est avec regrets que j’ai quitté ces personnages attachants qu’elle a su créés.
    J’ai donc été contraint à vider le rayon Claudie Gallay de la FNAC: "L’office des vivants" "Seule Venise" "Dans l’or du temps", manque "Mon amour, ma vie".
    J’aime la manière d’écrire de Cl. Gallay, elle écrit comme on peint : petites phrases courtes semblables aux touches d’un pinceau sur une toile.
    La Hague, une toile âpre, austère, dure pour les hommes mais qu’elle parvient à nous faire aimer.
    On reconnait les oeuvres majeures à ce qu’on en sort différent, enrichi; c’est le cas pour "Les déferlantes".
    J’attends avec impatience et curiosité, l’adaptation cinématographique de F. Dupeyron.
    Encore merci à Cl. Gallay

    • gwe03 sur 17 février 2010 à 11 h 00 min
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    j’ai trouvé le livre pénible. lourd et lent. des personnages qui ne rient que lorsqu’ils se brulent, ce qui n’arrive jamais au bord de cet océan.
    une intrigue molle et un style particulier que je trouve particulièrement énervant. la narratrice utilise le "j’ai dit", "il a dit ça" etc… trois fois par pages

    • gromot sur 30 mars 2010 à 21 h 14 min
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    Vrai sujet de roman, mais peu original si l’on considère le nombre d’écrivains qui s’y sont soumis.
    Pour l’évocation des rochers, des vagues, des oiseaux, des maisons basses et des sentiers de la pointe entre La Hague et Jobourg, c’est réussi : "Atmosphère, atmosphère"… Personnages du même gris, taiseux, en noir et consensuels ! Bon, admettons.
    Mais le style, plaisant sur 24 pages, lasse sur 524 ! C’est lent, maniéré, répétitif. On avance, sans surprise, dans un récit balisé de chapitre en chapitre.On ne risque pas de perdre le fil, hélas !

    • stephen sur 30 mai 2010 à 14 h 50 min
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    faut pas exgeagere ca se lit sans plus ; ilya un beau personnage avec théo pas assez developpé dommage la fin est ridicule ;raphael et sa soeur morgane allonge le recit inutilement 250 pages suffisait amplement onvoit bien quel a fait du remplissage psycho dommage

    • dodaflo sur 13 juillet 2010 à 23 h 27 min
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    Livre énervant.
    Phrases et chapitres trop courts. Ca veut faire terroir et peuple.
    Je n’ai pas réussi à m’installer dans cette histoire.
    A vouloir faire trop simple, ça fait fabriqué.

    • helenezen sur 19 juillet 2010 à 0 h 21 min
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    Moi qui avais beaucoup aimé de Claudie Gallay, Seule Venise et Dans l’or du temps et qui avais été très émue de la rencontrer au salon du livre de Paris, j’ai été très déçue. J’ai trouvé les 300 premières pages très ennuyeuses, relevant de commérage de café du commerce et faisant état de relations humaines d’une banalité affligeante sans parler des états d’âme de la narratrice désespérée qui ne sont qu’une enfilade de clichés. Je lui reproche aussi en général le manque désolant d’éléments culturels (Prévert, vaguement…), des personnages franchement inutiles qui n’apporte rien à cette histoire et rallonge le roman ( Morgane et Raphaël), une narratrice pseudo-ornithologue peu approfondie et sentant fortement le réchauffé (lire ou relire Seule Venise et vous comprendrez) et des tics langagiers agaçants (« C’est ce qu’il a dit ». « C’est ce qu’elle a dit ». « C’est ce que j’ai dit »…). Bref beaucoup d’éléments enervants. Sans doute qu’à 20 ans, j’aurais adoré les Déferlantes mais aujourd’hui à plus de quarante et ayant lu nombre de livres, je ne vois plus que ses défauts et du coup suis décue aussi par l’intrigue. Il me fait trop penser à ces livres France-Loisirs que je lisais autrefois. L’expérience m’a appris à être plus exigeante, sûrement…Mais qu’elle se tranquillise, Claudie, j’achèterai son prochain roman prévu pour Août car nostalgie quand tu nous tiens…Et je suis certaine que cette fois, je ne serai pas déçue.

    • Véromano sur 19 novembre 2010 à 13 h 47 min
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    Magnifique ! La différence avec vous tous qui avez adoré ce livre : je n’en suis qu’à la moitié, je me délecte et j’ai donc beaucoup plus de chance que vous !!! Excellente analyse des personnages dans une oppression constante, une nature omniprésente qui coupe le souffle, au sens propre comme au sens figuré, une pudeur qui frôle tout… Sans compter qu’un petit tour du côté de la hague me tente bien…

    • catherine h sur 26 février 2011 à 14 h 47 min
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    J’ai trouvé,moi aussi, le livre terriblement lent,lourd, triste et plat. Pas d’intrigue: on devine déjà la fin après 50pages. Un style particulier que je trouve particulièrement très très énervant: la narratrice utilise le "j’ai dit", "il a dit ça" etc… trois fois par pages

    • marie-claude S. sur 10 mars 2011 à 20 h 49 min
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    C’est vrai qu’il faut s’accrocher sur la première moitié du livre. L’histoire est un peu longue à se mettre en place. Heureusement que l’écriture très fine et les phrases joliment tournées nous tiennent par la main pour poursuivre. Ensuite l’histoire prend le dessus et on ne lâche plus le morceau jusqu’à la fin. Plutôt qu’une adaptation filmée, j’aurais très bien imaginé une adaptation théâtrale, et ça se passerait au café de Lili bien entendu !

    • gaelle sur 13 juillet 2011 à 13 h 19 min
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    Ma Doué !!!!’en Breton), quel navet ! Ne serait ce pas ce qu’on appelle "Roman de Terroir"? où "Provincial"? Ils n’ont que ça à faire, se grater les croutes et se saouler? Je vis ds 1 petit pays, alors je peux vous dire que les pauvres débris échoués qui passent le temps à gémir, ça me gonfle. Ils n’auraient pas le RSA où/et le RMI en plus ? C’est vrai que la pauvre ornitho mal coiffée est assez nulle en oiseaux, à part compter les oeufs..
    Bon, sérieusement, style ampoulée, maniéré, lourd et plouc .
    Désolée pour elle et je ne comprends pas son succès, outre que je constate que les "Libraires ont aimé" st svt du Nord Ouest.
    Bisous

    • Béa sur 14 juillet 2011 à 16 h 38 min
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    j’ai adoré. surtout ce style que je trouve, moi, très efficace (ça m’a rappelé L’étranger de Camus au risque de choquer les puristes). j’avais visité la région peu de temps avant, ça doit jouer car j’avais le film dans ma tête…

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