Interview de Régis de Sa Moreira : « J’essaie d’écrire des livres, pas de les analyser. Je ne peux quand même pas faire le boulot des journalistes ! »

Régis de Sa Moreira, un jeune auteur âgé de 35 ans, qui trace son sillon discrètement mais sûrement au sein de la littérature nouvelle génération, a fait ses débuts au Diable Vauvert, en même temps que son confrère Nicolas Rey avec un premier opus intitulé « ‘Pas de temps à perdre » en 2000. Toujours fidèle à la maison fondée par Marion Mazauric, il publie en cette rentrée littéraire un nouveau roman, « Mari et femme » (voir chronique), qui faisait partie de la première sélection du prix de Flore 2008. A l’instar d’un David Foenkinos, il y explore le thème du couple et de l’usure du désir, à travers un roman flirtant avec le fantastique. Désormais expatrié à New-York, il a accepté de répondre à quelques questions tant sur son dernier roman que sur son parcours ou encore la dernière rentrée littéraire 2008…

Ce qui m’a séduit dans votre récit, c’est cet échange de corps qui survient au « mauvais moment », alors que le couple ne se « marie » plus très bien… Cependant, avec cet événement dérangeant et merveilleux, qu’avez-vous cherché à explorer, à proposer aux lecteurs ?
Eh bien, mais ce livre !
C’est à dire ?
C’est un livre sur l’aventure du couple, sur à la fois la difficulté et la possibilité de vivre à deux. « Le mariage est et restera le voyage de découverte le plus important que l’homme puisse entreprendre » écrit un époux dans Propos sur le mariage (in Etapes sur le chemin de la vie de Kierkegaard), c’est un livre qui pourrait partir de ça. Ou simplement de son titre Mari et femme… Comment c’est possible d’être à la fois mari et femme?

Autant j’ai apprécié votre écriture lapidaire et rythmée, autant j’ai été gêné par l’opposition, quasi caricaturale, des deux personnages du couple. Quelle était votre intention lors de la construction de ces personnages ?
Je ne trouve pas leur opposition caricaturale. Ceci dit, ce sont des personnages qui font souvent appel à la part de créateur du lecteur lui-même.
Que voulez-vous dire plus précisément ?
C’est assez précis il me semble.

Quelle est la place de votre roman « Mari et femme » dans votre parcours littéraire ?
Il s’agit de mon quatrième roman après Pas de temps à perdre (2000), Zéro Tués (2002) et Le libraire (2004).
Au-delà du rappel chronologique de vos publications, pourriez-vous svp plutôt nous expliquer votre évolution littéraire, ce que vous avez cherché à explorer de livre en livre, le tournant éventuel pris avec l’un ou l’autre, etc. ?
Il me semble que voilà là un travail de journaliste. J’essaie d’écrire des livres, pas de les analyser. Je ne peux quand même pas faire tout le boulot!

Quel regard portez-vous sur la rentrée littéraire 2008 et quels livres avez-vous pu éventuellement lire ?
Un regard assez lointain… En ce moment, je lis Les fleurs bleues (de Raymond Queneau), que je n’avais jamais lu et que je trouve formidable. Je me marre presque à chaque page !
Avez-vous tout de même lu ou prévu de lire un roman de cette rentrée littéraire et si oui lequel ? Sinon quel est votre dernier roman de littérature contemporaine lu ?
J’ai lu Hier dernier de Patrick Goujon qui est un ami. Nous écrivons très différemment et je suis son chemin avec admiration. Et je vais lire Courir de Jean Echenoz.

Quel regard portez-vous sur la littérature contemporaine française qu’on accuse souvent de nombrilisme (versus « la littérature-monde ») ?
Je ne sais pas de quoi vous parlez.

Avez-vous l’impression d’appartenir à une génération d’auteurs en particulier, à une famille littéraire ?
A une génération littéraire, non, (même si de fait oui, évidemment.) A une famille peut-être, mais je la découvre petit à petit, à travers les siècles et les pays. Un auteur par-ci, un auteur par-là. Un livre par-ci par-là.
Pourriez-vous préciser en donnant des noms d’auteurs et en définissant cette famille svp ?
John Steinbeck, Richard Brautigan, Jorge Luis Borges, Maupassant, Le Maître et Marguerite de Boulgakov, Jacques le Fataliste et son maître de Diderot, Don Quichotte de Cervantes, Jerome David Salinger, Lumière d’août de William Faulkner, Paco Ignacio Taibo II, L’Idiot de Dostoievski, Le coeur est un chasseur solitaire de Carson Mc Cullers, Anna Karenine de Tolstoï, La Planète des singes de Pierre Boulle, René de Chateaubriand, Les béatitudes bestiales de Balthazar B. de John Patrick Donleavy, Harold Pinter, Si par une nuit d’hiver un voyageur d’Italo Calvino, John Fante, Jorn Riel, Sur la route de Jack Kerouac, d’autres encore mais voilà pour aujourd’hui! Et pour la définition, je vous laisse faire…

Vous vivez désormais à New-York, pourquoi ce choix ? Avez-vous pu entrer en relation avec le milieu littéraire new-yorkais et si oui, quelle différence avec ce qui se passe à Paris ?
Je suis parti à New York pour vivre avec ma femme qui est américaine.

Pour finir, avez-vous, déjà, des projets d’écriture ?
C’est top secret ! (et ça évite de dire non…) [Propos recueillis par Gwenaël Jeannin]

Merci à Régis de Sa Moreira pour le temps accordé.

Lire la chronique du roman Mari et femme

23 Commentaires

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  1. Alexandra (puisque tu es la rédac’chef), quand je lis cette itw, j’ai vraiment l’impression que ce type se fout de ta gueule et de la notre par-dessus le marché. Ca sent le truc torché vite fait sur un coin de table. C’était une itw par mail ou face à face?

    Honnêtement je rouve que ça ne mérite même pas publication, il n’a aucune considération pour l’intervieweur et les personnes qui vont le lire.

    • laurence biava sur 27 novembre 2008 à 11 h 22 min
    • Répondre

    C’est vrai que l’énergie, l’ambition , la rigueur et le travail de Gwennael auraient mérités d’être salués autrement. Autrement que par l’arrogance assez manifeste de l’auteur à l’égard e l’intervieweur.
    Néanmoins, je ne crois pas cela inutile de "montrer" l’effet retors dela vanité, non ?.

  2. Bien vu, Dahlia.

  3. Voilà un auteur qui ne donne pas du tout envie de lire ses romans. Publier cette interview fut très instructive, un si peu de respect pour les journalistes et les lecteurs, c’est navrant. Un écrivain n’est rien sans ses lecteurs, ce monsieur aurait besoin qu’on le lui rappelle !

    • Alfredo Theur sur 28 novembre 2008 à 13 h 57 min
    • Répondre

    "Considération", "respect", "salué l’énergie, le travail..etc" ? Qu’est-ce que c’est que ces petites indignations outrées? Pourquoi pas une génuflexion pendant que vous y êtes?! C’est pourtant clair: " J’essaie d’écrire des livres, pas de les analyser." Rendez au moins hommage à cette évidence, cette franchise. Je trouve au contraire que vous avez une vision très convenue (et très pénible) de ce que doit être un auteur. Quelqu’un "au service" du lecteur, des journalistes? Quelqu’un qui doit assurer le service après-vente, n’est-ce pas? Donner les doctes réponses, développer les analyses et autre "intertextualité". Produire du "discours" (qui n’est pas de la littérature). Bref, être "en phase" avec la société, la pensée du jour, l’humeur du moment. Or c’est tout le contraire : n’importe quel auteur est en déphasage, en décalage, à côté du cheminement des sociétés, même s’il en fait partie (sinon il n’écrirait pas). Ces demandes de précision, d’intention, de décortiquage sur ce qu’a "voulu dire l’auteur"? Trouvez-les vous même! Dans le rapport relationnel installé dans le commerce du livre, les journalistes et critiques ont déjà un rôle extraordinairement arrogant (bien évidemment conscients et jouissant du rapport de force: c’est bien eux qui choisissent, sélectionnent, trient les "bons" auteurs, ceux qui méritent d’être médiatisés). C’est maintenant aux lecteurs de se réclamer du droit d’obtenir "du sens", "de l’intention", des analyses et autres thématiques. Et les libraires s’y mettent aussi, métamorphosés en critiques, en experts, en consultant es littérature.
    Et si vous vous contentiez (je m’adresse là plus précisément aux lecteurs, les critiques justifiant eux d’une raison professionnelle pour aller décortiquer les livres) d’apprécier à sa juste valeur le livre que vous avez lu, pour ce qu’il pourrait vous apporter? Tout simplement (et c’est déjà énorme).

    • Gwenaël sur 28 novembre 2008 à 17 h 28 min
    • Répondre

    Alfredo Theur

    ""Ces demandes de précision, d’intention, de décortiquage sur ce qu’a "voulu dire l’auteur"? Trouvez-les vous même!""
    ==> Oui et non, dans le sens où le lecteur construit du sens, mais un dialogue parfois avec l’auteur permet de ne pas faire des erreurs ou de mieux comprendre la démarche de l’auteur. Et seul l’auteur connait la démarche de ses oeuvres…

    ""Les journalistes et critiques ont déjà un rôle extraordinairement arrogant (bien évidemment conscients et jouissant du rapport de force: c’est bien eux qui choisissent, sélectionnent, trient les "bons" auteurs, ceux qui méritent d’être médiatisés). C’est maintenant aux lecteurs de se réclamer du droit d’obtenir "du sens", "de l’intention", des analyses et autres thématiques. Et les libraires s’y mettent aussi, métamorphosés en critiques, en experts, en consultant es littérature.""
    => il ne s’agit pas pour moi de juger un livre, mais de comprendre comment il fonctionne, de découvrir sa richesse. D’être un vrai lecteur conscient de ce qu’il lit. François Begaudeau dans une émision du "Café littéraire" pensait aussi que le geste de l’écrivain était oublié dans la "critique"…

    "d’apprécier à sa juste valeur le livre que vous avez lu, pour ce qu’il pourrait vous apporter"
    => c’est justement ce qui est effectué, non ?

    En ce qui concerne l’itv de Régis de Sa Moreira, je pensais sincèrement que l’échange aurait pu développer les quelques points de ma chronique que j’avais laissés délibérement en pointillé. Le principe de l’échange devait justement confronter ma subjectivité aux intentions de l’auteur.

    Après, chacun écrivain vit son écriture et son rapport à l’après-publication comme il l’entend. Effectivement, pas d’obligation de service après-vente…

    • Alfredo Theur sur 28 novembre 2008 à 17 h 55 min
    • Répondre

    Heureux de vous l’entendre dire, cher Buzz (je peux être aimable aussi…quand j’ai envie :-).
    En fait, pour être plus précis dans ce cas de figure, il semblerait, plutôt que les journalistes ou les critiques, que ce soit les blogueurs qui montent sur leurs grands chevaux. Au nom de quoi, Nom de Dieu? De la liberté d’expression? Elle est à double sens. De l’intérêt d’un propos "qui mérite" (là on croit halluciner légèrement) publication? Au vu des réponses, probablement pas. Le truc, c’est le pouvoir: ça rend fou les gens. Dès qu’on a une miette de pouvoir (et être lu, diffusé sur la blogosphère, semble être un début d’amorce d'(e) (abus)de pouvoir…), on oublie bien vite les règles de tolérance, de dialogue, et de curiosité intellectuelle (pas tous, bien sûr, ne me faites pas dire que je généralise…disons que j’y vois là une tendance lourde) pour lancer sa petite bombinette comminatoire. Oh, ce "Un écrivain n’est rien sans ses lecteurs, ce monsieur aurait besoin qu’on le lui rappelle", ce cri du coeur si parlant sur les motivations, les désirs, les petites haines de chacun (petit aparté instructif: observez attentivement lors d’une rencontre avec un auteur les visages des gens dans l’assemblée. Toutes les facettes de l’âme humaine s’y déploient. Et pas que la bonté ou l’empathie, croyez-moi…)
    L’auteur a déjà fort à faire avec les difficultés de son texte, l’hostilité intrinsèque de l’écriture (qui ne se laisse pas écrire si facilement), pour ne pas en plus , s’il n’en a pas envie (car le désir de séduction est une autre affaire, n’est-ce pas…Dahlia?) devoir faire la danse du ventre aux lecteurs! Paradoxe cruel d’un statut à la fois envié et déconsidéré (le premier sentiment à la hauteur de l’autre, je crois). Comme disait un observateur perspicace (dont j’ai oublié le nom, hélas)) tout un monde gravite autour de cette matière première qu’est le contenu d’un livre. Et le seul qui ne vit pas de sa plume dans ce domaine, qui n’a aucun statut professionnel, c’est l’auteur (du moins 98% d’entre eux). A méditer lentement avant de chercher un coupable expiatoire chez "ce monsieur"…

    • Alfredo Theur sur 28 novembre 2008 à 18 h 22 min
    • Répondre

    Gwenaël, et Buzz
    envoyé mon post avant de voir vos réponses.

    Absolument, les lecteurs ont le droit de réagir (et heureusement!).

    Non, ce qui a déclenché ma réponse (et mon énervement), ce sont avant tout les petits cris indignés… pour des réponses que je qualifierais plutôt d’ à, peine désinvoltes, et pas plus inintéressantes que nombre d’interviews plus …"copieuses" (ou peut-être plus people).
    Pour le reste. Gwenaël, je comprends tout à fait que vous vouliez savoir "comment il fonctionne", ce livre, et d’être un "lecteur conscient".. félicitations!

    Ca me renvoie d’ailleurs à d’autres interrogations concernant le travail de critique en général: pourquoi ai-je le sentiment un peu trop souvent de lire les mêmes critiques, les mêmes analyses, les mêmes enthousiasmes ou les mêmes détestations au même moment et sur les mêmes auteurs (une petite revue de presse s’impose!)? Que ce soit en presse traditionnelle ou sur le net d’ailleurs car j’avoue que, contrairement à ce que j’entends dire ou écrire, je ne vois pas une différence énorme de pertinence entre un web qui serait audacieux et une presse qui serait conformiste?

    • Kebina sur 29 novembre 2008 à 7 h 31 min
    • Répondre

    Oui c’est effectivement une très mauvaise interview. Et je ne dis pas bravo à le ou la journaliste qui l’a faite. Pour moi, un journaliste se doit d’avoir une personnalité forte, et celle ci doit se réfléter dans ses interviews. Là on a un auteur qui se fout totalement du journaliste, ce qui n’empêche pas à ce dernier de poursuivre ses questions…

    Résultat :interview sans aucun intérêt.

    • Gwenaël sur 30 novembre 2008 à 11 h 12 min
    • Répondre

    ""Là on a un auteur qui se fout totalement du journaliste, ce qui n’empêche pas à ce dernier de poursuivre ses questions.""
    => Sur la seconde partie de cette phrase : J’admire ta connaissance, Kebina, des conditions de réalisation de cette interview… Ce qui me sidère toujours, et je rejoindrai Alfredo Theur sur ce point (n°7), c’est qu’Internet et les commentaires des blogs sont la proie d’internautes, qui parlent souvent sans rien connaître et se permettre de juger de manière très prétentieuse.
    Internet ne saurait être un espace d’expression démocratique que si on connaît le code de la démocratie.

    ""Résultat :interview sans aucun intérêt.""
    => je ne serai pas aussi péremptoire.

  4. Alfredo je ne suis pas d’accord avec vous.
    Dans cette itw (en supposant que le buzz n’ait pas honteusement monté les propos or je les crois assez honnêtes pour ne pas faire ce genre de manipulations)l’auteur passe pour un petit crétin prétentieux.
    Dommage pour lui.
    Surtout concernant un auteur dont la notoriété ne peut encore se permettre ce genre de choses (houellebecq le peut) si tant est qu’il veuille des lecteurs bien sur.

    Mais si il ne veut pas des lecteurs pourquoi se fait-il publier alors?

    Alfredo vous avez une rhétorique digne du 18° siecle, l’auteur n’est pas un oracle isolé dans sa montagne d’art que les lecteurs doivent consulter avec respect et analyser seuls ses propos pendant des heures… Re-descendons sur terre! un livre coûte dans les 15 euros, le lecteur vous fait l’amitié de parier sur vous en l’achetant, ne pas lui cracher à la gueule me semble un minimum.

    Surtout que celui qui joue le jeu de l’édition sait à quoi il s’expose et la moindre des politesses est de jouer le jeu qui suit avec au moins un minimum de politesse (on ne demande pas d’aimer tous les journalistes ni tous les lecteurs mais juste d’être poli et de ne pas dire en sous texte "vous m’emmerdez moi auteur qui ait tellement de choses importantes à faire").
    Sinon, si ce jeu ne l’amuse pas (ce qui est défendable et compréhensible!!) l’auto édition et lulu.com lui tendent les bras.

    Ben oui alfredo, tout art , tout artiste, si il veut se faire connaitre, si il veut se faire entendre passe par une phase de "séduction" (les casting pour les acteurs, le tour des salles d’expo pour les plasticiens etc…) Ce n’est pas le meilleur coté du boulot mais ça en fait partie, que ça plaise ou non. ou alors on ne joue pas le jeu et on reste un artiste amateur (ce qui est très noble au demeurant).

    Bref je crois que vous avez compris.

    Quand aux miettes du pouvoir détendons nous, le net met à plat toutes les paroles plus qu’il ne donne un pouvoir… ce qui n’est pas tout à fait pareil!! Sur le net le tri revient au lecteur c’est tout.

    Quant, enfin, aux critiques du net, pour ma part j’ai arrêté avec les critiques d’Auteurs Français Vivant. Pourquoi? Parce que dés qu’on sort un article hors de la pure hagiographie dans les trois jours qui suivent on reçoit systématiquement un mail venu de l’auteur en question ou de son propre entourage nous expliquant au choix (ne rien rayer, pas de mention inutile) que nous sommes des connards, que nous n’avons aucune légitimité pour parler des livres, que nous ne comprenons rien à la littérature etc etc etc… (perso j’en suis arrivé à des menaces physiques).
    Cela vous rappelle t il quelque chose cher Alfredo?

    Amicalement

    yann frat.

    • Alfredo Theur sur 1 décembre 2008 à 11 h 02 min
    • Répondre

    Cher yann frat,
    Je ne sais pas si j’ai "une rhétorique digne du 18ème siècle" mais si c’est celle des Lumières, je prends…;-)
    Plus sérieusement, et si je vous suis dans votre raisonnement, il faudrait attendre d’atteindre la notoriété de Houellebecq pour "se permettre ce genre de choses" (passer pour un crétin)…Intéressant, ce que la notoriété peut donc permettre (la notoriété, ce nouveau Graal qui justifie tout, ce passeport pour la gloire visiblement obsessionnel chez pas mal de blogueurs et autres "Wannabe").
    Mon petit yann frat, vous avez la fâcheuse tendance à faire les questions et les réponses: qui vous dit, dans cette interview, qu’il " ne veut pas " de lecteurs? Simple interprétation abusive. Je l’ai déjà dit plus haut: pour un auteur, ne pas jouer le jeu de la réponse docte, savante ou démagogique ("à un moment mes personnages m’ont échappé", "j’écris sans jamais savoir où je vais", "je me mets en danger à chaque ligne", combien de fois on les entend, ces scies littéraires, et combien les gens semblent s’en satisfaire!) sur ce "qu’il a voulu dire", n’est pas signe d’arrogance et de prétention (ça c’est de la banale parano de blogueur). Et penser qu’un auteur "veut" avant tout des lecteurs, c’est mal connaître le vrai boulot d’un auteur: écrire le meilleur roman jamais écrit…et terminer le job!
    "Redescendons sur terre". Ca fait toujours un peu sourire ce genre de conseils à la papa (quelque chose me dit pourtant que je devais relire Flaubert quand vous n’étiez pas né…). Vous avez oublié "Soyons sérieux", "Qu’on ne s’y trompe pas" et autre "ne jetons pas le bébé avec l’eau du bébé", formules creuses qui résonnent comme un tambour au lieu de raisonner et qui ne rassurent que vous-même. Vous êtes sérieux comme un pape. Conservateur comme un vieux sénateur (pléonasme). Le lecteur "vous fait l’amitié de parier sur vous" / "la moindre des politesses est de jouer le jeu"/ "l’auteur n’est pas un oracle isolé dans sa montagne d’art"? Vous dansez la valse des clichés, mon cher yann frat, et c’est chaint comme la pluie! C’est donc tout ce que vous apporte vos lectures: conforter vos clichés, entériner vos idées reçues sur ce qu’est un "artiste", un écrivain", ces gens qui semblent tant vous impressionner et en même temps vous exaspérer (peut-être parce que les clichés, ils ne les reproduisent pas, parfois ils les inventent et ça c’est beaucoup plus fort)?
    Et pour la phase de "séduction" tout dépend de ce qu’on entend par séduction: la séduction par la force de son texte ou par l’adéquation de son discours (voir plus haut) avec l’air du temps, l’opinion? A moins qu’il ne s’agisse d’un regard pénétrant, d’une bouche pulpeuse et ingénue (certains font ça très bien mais ne parlons plus de littérature!) La politesse et la séduction? Allez en parler à Joyce , Bukowski, Céline, Gracq!

    Quant aux menaces physiques, sincèrement désolé pour vous: vous êtes peut-être tombé sur un auteur qui avait décidé de sortir de sa tour d’ivoire (et non "montagne d’art", qui est une image pas très cohérente) pour venir se frotter au monde ordinaire qui, comme chacun sait, n’est pas totalement dénué de violence.

    • alfredo Theur sur 1 décembre 2008 à 11 h 40 min
    • Répondre

    Vous aurez corrigé de vous-même : "Ne jetons pas le bébé avec l’eau du bain".
    Voilà. Maintenant, "il faut tourner la page".

    AT.

    • Kebina sur 1 décembre 2008 à 12 h 52 min
    • Répondre

    "Sur la seconde partie de cette phrase : J’admire ta connaissance, Kebina, des conditions de réalisation de cette interview…" === les conditions de réalisation de cette interview n’appartiennent qu’à l’interviewer et à l’interviewé. Ce qui m’intéresse c’est l’analyse critique de l’interview et rien d’autre. Une analyse qui est totalement légitime et justifiée.

    "c’est qu’Internet et les commentaires des blogs sont la proie d’internautes, qui parlent souvent sans rien connaître et se permettre de juger de manière très prétentieuse."
    "Internet ne saurait être un espace d’expression démocratique que si on connaît le code de la démocratie. " ==

    Non ce qui est prétentieux c’est de considérer que l’internaute n’a plus qu’a se taire et ne rien dire, ou n’a plus qu’à se comporter de façon complaisante. Nous ne sommes pas des oui oui. Internet est un espace interactif. Et je suis en quête de contenus de qualité. Quand je suis face à quelque chose que je considère comme étant médiocre, je le dis franchement.
    Et je ne pense pas juger "sans connaître" comme tu dis. Je juge ce que je lis. On ne demande pas à un critique de cinema d’assister aux coulisses d’un film, alors qu’on ne me demande pas à moi, lectrice de blogs, de connaître les conditions de réalisation de l’interview. Ce qui m’interesse, c’est le produit fini, et mon exigence en matière d’entretiens littéraires.

    La critique, aussi dure soit elle, est ce qu’il y a de plus légitime en démocratie, ne t’en déplaise.

    • Kebina sur 1 décembre 2008 à 13 h 04 min
    • Répondre

    Pour revenir à l’interview, je ne pense pas que l’auteur soit à blamer. Il a son caractère, ça se comprend. Le problème c’est le journaliste à mon avis qui n’a pas su faire une bonne interview.

    "La politesse et la séduction? Allez en parler à Joyce , Bukowski, Céline, Gracq!" : OK mais regardez quelques interviews de Céline par ex et vous verrez que certains journalistes arrivaient à lui faire sortir bcp de choses. Aussi, il jouait énormément ds ses interviews, c’était un acteur phénoménal, il exploitait les journalistes autant que ceux ci l’exploitaient. Et oui il était séducteur aussi ! Il savait faire "sa communication". Enfin c’était de la qualité!
    Bukowski aussi, il a entretenu une image toute sa vie auprès des journalistes qu’il fréquentait peu. Une sorte de mythe. Encore un séducteur. Et on pourrait parler de bcp d’autres dont Jean Genet… de vrais défis pour tout bon journaliste. C’est avec ce genre d’écrivains "difficiles à manipuler" que l’on fait les plus belles interviews, à condition d’y mettre du sien…

    • yann frat sur 1 décembre 2008 à 15 h 03 min
    • Répondre

    Cher yann frat,
    -Cher Alfredo.
    Je ne sais pas si j’ai "une rhétorique digne du 18ème siècle" mais si c’est celle des Lumières, je prends…;-)
    -Bon si cela vous fait plaisir alors (et qu’en plus discrètement vous posez votre immense connaissance des grands mouvements littéraires, des fois qu’un vague blogeur en doute) n’hésitez pas!

    Plus sérieusement, et si je vous suis dans votre raisonnement, il faudrait attendre d’atteindre la notoriété de Houellebecq pour "se permettre ce genre de choses" (passer pour un crétin)…
    – Tout d’abord je regrette le mot crétin il m’a échappé ce n’est pas glorieux, une sale habitude bref. Sinon oui je pense qu’il faut être quand même bien "installé" pour faire une itw intéressante pour le public en envoyant bouler ceux qui viennent à vous. Sinon on passe juste pour…

    Intéressant, ce que la notoriété peut donc permettre (la notoriété, ce nouveau Graal qui justifie tout, ce passeport pour la gloire visiblement obsessionnel chez pas mal de blogueurs et autres "Wannabe").
    – Bon j’anticipe mais niveau cliché "du vieux réac qui connait tout et qui vous méprise bande de blogeurs idiots fans de la star ac" je crois déjà que vous mettez la barre assez haut. Donc je me répète oui quand on est un génie, qu’on a rien à prouver en littérature (comme houellbi a mon sens)on peut tenter de parler comme ça… sinon non. Sinon on prend les lecteurs a rebrousse poil et ils ne s’intéressent plus à vous,or il y a assez de cons qui nous insultent tous les jours pour ne pas en plus courir vers un autre qui veut, en outre, nous vendre sa came.

    Mon petit yann frat,
    -J’aime votre condescendance…

    vous avez la fâcheuse tendance à faire les questions et les réponses: qui vous dit, dans cette interview, qu’il " ne veut pas " de lecteurs? Simple interprétation abusive.
    -Un journaliste vient vers vous pour vous présenter à ses lecteurs, vous ne faites pas le moindre effort pour rendre votre propos attrayant ou accessible: CQFD vous ne voulez pas de lecteur. Sinon oui je fais de l’interprétation puisque je parle de mon ressenti, abusive c’est idiot, en quoi le fait d’interpréter ce qu’on me donne à lire peut être "abusif", même si cela vous gène. "interprétation subjective" certes, "biaisée" peut être, "abusive" non. J’ai le droit de formuler mon opinion et je le fais, ne vous déplaise.

    Je l’ai déjà dit plus haut: pour un auteur, ne pas jouer le jeu de la réponse docte, savante ou démagogique ("à un moment mes personnages m’ont échappé", "j’écris sans jamais savoir où je vais", "je me mets en danger à chaque ligne", combien de fois on les entend, ces scies littéraires, et combien les gens semblent s’en satisfaire!) sur ce "qu’il a voulu dire", n’est pas signe d’arrogance et de prétention (ça c’est de la banale parano de blogueur).
    – Non c’est signe juste qu’il n’a pas envie de vendre son livre. Comme je l’ai dit c’est trés digne comme attitude mais pourquoi se fait il éditer alors?
    Et si il veut sortir son itw des scies c’est formidable !! mais il y a d’autres moyens que celui là (faire la mauvaise tête sur le thème du "je suis trop occupé par mes muses pour vous répondre")
    Quant à la banale parano de blogeur c’est tellement absurde/facile/réac/sans intérêt que je vous laisse libre de vos propos.
    Au fait vous ne répondez pas à votre propre question : c’est signe de quoi cette attitude alors?

    Et penser qu’un auteur "veut" avant tout des lecteurs, c’est mal connaître le vrai boulot d’un auteur: écrire le meilleur roman jamais écrit…et terminer le job!
    – Ah tiens, je ne connais pas le job d’un auteur !!! Vous êtes le roi de la blague cher Alfredo. L’idée que j’en sois moi même un (et que c’est ce qui me permet de donner mon avis) a t elle seulement effleuré votre suffisance?
    Donc je réitère mon propos: si on veut juste écrire le meilleur livre du monde et passer à autre chose on se lance dans l’auto édition et on attend que son génie énorme parle pour soi.
    Si on se fait éditer on sait qu’on va vendre, qu’il va falloir sourire aux journalistes et donner des réponses même quand on en a pas envie. C’est chiant mais c’est comme ça.( ctrl+c :voila une autre banalité à relever)

    "Redescendons sur terre". Ca fait toujours un peu sourire ce genre de conseils à la papa (quelque chose me dit pourtant que je devais relire Flaubert quand vous n’étiez pas né…).
    – Biens sûr Alfredo, notons le, ne lit pas Flaubert mais il relit (paraphrasant au passage Sagan en se disant que les nuls de blogeurs ne verront rien mais bon c’est un autre problème). Après oui, effectivement, je prends un style simple quand je veux être compris clairement. Mais je sais c’est un parti pris de dingue.

    Vous avez oublié "Soyons sérieux", "Qu’on ne s’y trompe pas" et autre "ne jetons pas le bébé avec l’eau du bébé", formules creuses qui résonnent comme un tambour au lieu de raisonner et qui ne rassurent que vous-même.
    -Allez promis je vous les sortirai la prochaine fois, soyez patient.

    Vous êtes sérieux comme un pape. Conservateur comme un vieux sénateur (pléonasme).
    -Et alors c’est un crime? Vous oubliez aussi lucide et froid comme un vieux briscard de l’édition mais pour ça il eu fallut que vous envisagiez que, peut être, je sache de quoi je parle.

    Le lecteur "vous fait l’amitié de parier sur vous" / "la moindre des politesses est de jouer le jeu"/ "l’auteur n’est pas un oracle isolé dans sa montagne d’art"? Vous dansez la valse des clichés, mon cher yann frat, et c’est chaint comme la pluie!
    – Oui certes d’ailleurs il pleuvait quand j’ai écrit. Mais vous sinon a part attaquer la forme de mon message vous pensez un jour produire des arguments ou pas du tout?.

    C’est donc tout ce que vous apporte vos lectures: conforter vos clichés, entériner vos idées reçues sur ce qu’est un "artiste", un écrivain",
    -??? Tiens donc?? Quoi vous Alfredo???? Faire une interprétation biaisée??

    ces gens qui semblent tant vous impressionner et en même temps vous exaspérer (peut-être parce que les clichés, ils ne les reproduisent pas, parfois ils les inventent et ça c’est beaucoup plus fort)?
    – Là je crois que vous touchez le fond du ridicule. Je ne sais pas de qui vous parlez, je ne sais pas quelle image vous avez posé sur moi par interprétation fallacieuse mais je vous le dit c’est du grand n’importe quoi. Ceci dit vous avez raison la masturbation ne fait de mal à personne et je ne vous blâme pas.

    Et pour la phase de "séduction" tout dépend de ce qu’on entend par séduction: la séduction par la force de son texte ou par l’adéquation de son discours (voir plus haut) avec l’air du temps, l’opinion?
    – Je parle de la séduction nécessaire des journalistes quand on cherche a vendre un livre. Séduction et attitudes qui n’ont rien à voir (je le regrette avec vous!) avec la qualité du texte.

    A moins qu’il ne s’agisse d’un regard pénétrant, d’une bouche pulpeuse et ingénue (certains font ça très bien mais ne parlons plus de littérature!)
    – Non effectivement nous parlons de "rapport médias", ce que je fais moi depuis le départ. C’est bien que vous finissiez pas comprendre.

    La politesse et la séduction? Allez en parler à Joyce , Bukowski, Céline, Gracq!
    – Ben dés le départ j’ai dit que le génies pouvaient s’en passer, que leur talent est au dessus de ça et créé chez le public une attente suffisante pour s’intéresser à des borborygmes.
    Ceci dit,pour ce que je connais de Céline (que je relis régulierement ah ah)il était onctueux avec les journalistes quand ils étaient un minimum bienveillants envers lui.

    Maintenant c’est bien tous ces génies du passé, mais quel jeune auteur peut soutenir sans casse une telle attitude aujourd’hui? Les maisons d’éditions sont un commerce… Si le premier ne se vend pas décemment, si vous êtes en plus ingérable avec les journalistes… Vous êtes dehors. D’ailleurs une question: qui éditerait aujourd’hui "le voyage au bout de la nuit"?

    Quant aux menaces physiques, sincèrement désolé pour vous: vous êtes peut-être tombé sur un auteur qui avait décidé de sortir de sa tour d’ivoire (et non "montagne d’art", qui est une image pas très cohérente) pour venir se frotter au monde ordinaire qui, comme chacun sait, n’est pas totalement dénué de violence.
    -Oui je suis surtout tombé sur un pauvre … qui en plus écrit comme ses pieds. Mais la diatribe visait plus les trolls réac anti bloggeur au discours redondant et lassant. Vous ne voyez vraiment pas de qui je parle?

    Amicalement

    yann

    Ps mon correcteur d’orthographe est en panne et ce message est sûrement bourré de fautes. Surtout n’hésitez pas!! Attaquez alors en commençant par ironiser sur ces auteurs incapables d’aligner trois mots correctement… Ça fera rire tout le monde ;))

    • alfredo Theur sur 1 décembre 2008 à 16 h 17 min
    • Répondre

    J’aime beaucoup votre "Amicalement".

    AT

    • Kebina sur 2 décembre 2008 à 2 h 05 min
    • Répondre

    D’accord Alexandra (?), je comprends, autant pour moi :))

    • bambinette sur 16 janvier 2009 à 16 h 10 min
    • Répondre

    blablablablabla…désolée mais les questions sont justes nulles.

    • annamour sur 15 février 2009 à 16 h 15 min
    • Répondre

    Et le plaisir dans tout ça? Alfredo l’effleure, mais personne n’y prête attention semble-t-il, chacun étant empêtré dans ses opinions… et son égo…
    Je n’ai lu qu’un seul livre de régis De Sa Moreira "pas de temps à perdre" et j’ai adoré! J’ai passé un super moment, et j’ai eu du mal à quitter son univers. Est-ce que ce n’est tout simplement pas ça qui est important? La capacité d’un auteur à nous faire du bien, tout simplement…
    Alors j’ai cherché sur Internet si cet auteur avait écrit d’autres livres pour prolonger ce plaisir et je suis arrivée ici, guidée je l’avoue par la curiosité de savoir qui se cachait derrière l’auteur (ça doit être mon côté "midinette" qui ressort…)
    Et ce qui me gène maintenant après avoir lu des choses très intéressantes ou pas, c’est le côté consensuel. Pourquoi faudrait-il qu’un auteur nous plaise forcément, au lieu comme le dit Alfredo, "d’apprécier le livre à sa juste valeur, pour ce qu’il apporte"? Un bon livre se doit-il d’être écrit par quelqu’un de bien, de gentil, d’humble, …?
    Ceci est valable pour tout ce qui touche à nos cinq sens : un tableau nécessite t-il un peintre gentil? Un bon film un réalisateur bien sous tout rapport etc, etc?
    Je veux bien que l’on ait tous besoin d’idoles ou de personnes qui véhiculent des valeurs, des croyances, que l’on ait tellement besoin de se rattacher à quelque chose, mais le plaisir, l’instant présent, ça vaut tout l’or du monde!
    Si un livre est fait pour amener volontairement le lecteur dans une réflexion, alors l’auteur doit sûrement jouer le rôle de guide pour éviter de fausses interprétations.
    Je comprends aussi très bien le "désir de comprendre", mais je trouve juste dommage que celui-ci gâche celui d’apprécier.

  5. Je dois dire que je suis peu eprise de ce bouquin. J’avais fait circuler un scenario sur la meme histoire en 2007-2008 dans les maisons de prod de France et de Navarre. Je ne m’etais pas manifestee a la sortie du livre car pourquoi blesser un auteur? C’est rare que je critique un auteur, mais franchement si vous enlevez l’histoire de l’echange de corps le style est plat. Je n’aime pas donner raison a cette brave Wrath, mais c’est un exemple type et retype de ce milieu qu’elle denonce. Desolee pour les accents. Je viens de lire ce truc car avant je le fuyais, mais je ne peux plus fuir.

  6. Un écrivain fort mystérieux, sa maison d’édition laisse percer de lui qu’il est brésilien, né en 1973, son lien Wiki France a été effacé ainsi que l’historique de ce lien. On sait que De Sa Moreira est un pseudo et l’auteur ne cache pas être de Versailles. Alors pourquoi cacher un cursus universitaire surtout s’il était en lettres? Pourquoi un auteur ayant publié des livres en France cache-t-il son parcours en France alors qu’il montre son visage en vidéo? Encore une énigme littéraire.

    • AK sur 7 février 2012 à 11 h 10 min
    • Répondre

    http://www.evene.fr/livres/livre/ju

    Je voulais signaler le livre de Julie Peyr Le corset sorti chez Denoel en 2005 et que je n’ai pas lu.

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