Peut-on encore écrire une histoire d’amour ? (+ réaction à la polémique du Baiser de la lune)

Après Shakespeare, Goethe, Laclos, Musset, Aragon, Constant, D.H Lawrence, Madame de Lafayette ou encore Albert Cohen, Duras…, comment les écrivains contemporains s’emparent-ils de ce classique s’il en est de la littérature, de la fiction : « l’histoire d’amour » ? L’exercice est périlleux… Comment dire et redire ce qui a été raconté, décrit, des milliers voire des centaines de milliers de fois depuis des siècles, en évitant les redites, clichés, lieux-communs ou le mièvre… ?

Alors que Marc Lévy et la série Twilight de Stephenie Meyer caracolent en tête des ventes avec leurs romances à l’eau de rose et à l’approche de la Saint-Valentin -dimanche prochain-, interrogeons-nous sur l’avenir de l’histoire d’amour en littérature. Ou comment inventer de nouvelles variations sur un même t’aime… ?

Tout d’abord qu’est qu’une « histoire d’amour » ? On peut considérer que globalement une (bonne) histoire d’amour c’est tout d’abord une rencontre (logique me direz-vous) suivi (optionnellement) de chassés-croisés, d’atermoiements, de jalousie, de manipulation… et d’une relation en général assez vite, contrariée, tourmentée voire interdite en général après des débuts éclatants… Nos deux héros devront en général surmonter quelques obstacles (éloignement géographique, différences sociales, culturelles, adultère…) plus ou moins ardus avant de pouvoir s’aimer. Mais c’est plus souvent un dénouement tragique qui les attend (eh oui « les histoires d’amour finissent mal en général »… !).
Plus que le bonheur c’est davantage la souffrance de l’amour que les auteurs aiment à nous conter.
On reprend les mêmes ingrédients et on recommence ?
Oui fatalement, difficile de réinventer la roue. Du moins, sur le fond. Ensuite c’est sur la forme que tout se joue. Le style et la mise en scène. Ces dernières années, je pense en particulier à des auteurs comme Nina Bouraoui ou Camille Laurens qui ont eu une approche très personnelle pour décrire les émois amoureux.
Dans « Appelez-moi par mon prénom », son dernier roman paru en 2007, la première prenait le parti de dresser une véritable anatomie de la rencontre amoureuse avec pour particularité la mise à distance des corps et donc une large part au fantasme et au rêve de l’autre à travers l’échange d’-emails, de mots jusqu’aux retrouvailles physiques : « Nos vies s’ouvraient l’une à l’autre, sans chair, les mots prenaient la place des corps. »
De même, Camille Laurens recourait à un échange de courriels dans son roman « Ni toi, ni moi » à travers un jeu de poupées russes où elle explorait notamment la versatilité amoureuse :  » Les sexes sont effroyablement séparés. Et quand par hasard ils s’échappent de la forteresse, ils ne se retrouvent que dans la cour des adieux. »
Autre petite originalité du livre : elle y alternait la première personne du singulier avec la troisième. Lorsque j’avais entendu parler de ce livre à sa sortie, je n’ai pas eu envie de le lire car il m’a semblé trop « sophistiqué », trop conceptuel. Cela me paraissait tourner trop au procédé. Une tendance de Camille Laurens (et de façon générale, j’ai l’impression d’une forte intellectualisation du sentiment amoureux dans les romans contemporains). En effet cette dernière s’est fait connaître avec son roman « Dans ses bras là » qui recourait déjà à une forme originale (je n’irai pas jusqu’à dire inédite mais il me semble que c’était assez innovant tout de même). Chaque chapitre était consacré à un homme de sa vie, l’amant, l’éditeur ou encore le père…, décrivant la relation tissée et entretenue avec chacun. Et ici la pirouette narrative fonctionnait avec fluidité. Sur le moment j’avais plutôt apprécié même si j’avais néanmoins l’impression de m’être faite avoir par une ficelle d’écriture pour masquer finalement un texte assez creux… Il faudrait que je le relise pour vraiment savoir si, avec le recul et passé l’effet de mode du moment, il tient vraiment la route…
Coïncidence, ces deux auteurs se sont placés sous l’égide de Benjamin Constant.
A son sujet, Camille Laurens commentait dans une interview : «C’est un auteur incroyablement moderne, qui a beaucoup œuvré pour l’épanouissement de la liberté individuelle, et a magnifiquement montré la part de solitude dans l’amour. Dans Adolphe, il raconte l’histoire d’un homme qui fait tout pour conquérir une femme, Ellénore, et, lorsqu’il a son cœur, la délaisse. Si Adolphe est raconté du point de vue masculin, j’ai cherché à exprimer le point de vue féminin. Aussi, c’était un moyen pour moi de montrer l’importance de la littérature comme transmission. En lisant Adolphe, Constant s’adresse à moi, femme du XXIe siècle.»

On le voit, l’histoire d’amour « nouvelle génération » s’écrit donc avec un nouvel ingrédient qui a fait irruption dans nos vies depuis une petite décennie maintenant : Internet bien évidemment. Et ça n’a l’air de rien, mais cela a tout de même modifié les relations, le rapport à l’autre et le jeu amoureux, de la séduction. Biaisé, faussé même parfois comme le dépeint le roman Fake qui décrit les labyrinthes virtuels de la rencontre sur le net.
Internet mais aussi les téléphones mobiles qui induisent aussi une autre dynamique dans la « conversation amoureuse » pour reprendre le titre de ce roman ayant connu un grand succès en 2001, signé Alice Ferney.

A l’occasion de son fameux roman « J’étais derrière toi », roman de la déchirure amoureuse intense et violente, Nicolas Fargues en discutait lors du salon du livre 2006 aux côtés d’Aurélie Filippeti (qui publiait à l’époque « Un homme dans la poche »). D’après ces deux auteurs l’omniprésence des nouvelles technologies dans les relations amoureuses redéfinit le paysage amoureux. Aurélie Filippetti avait estimé qu’il s’agissait « d’une nouvelle forme d’aliénation amoureuse. » Elle avait ajouté « On a l’impression que l’autre peut-être joint à tout moment et quand il n’y a aucun message cela crée un sentiment de vide terrible (cela rend l’adultère encore plus oppressant dit-elle dans son livre). »
De son côté Nicolas Fargues avait estimé que ces nouveaux moyens n’enlevaient rien aux moyens de communication telle « qu’une belle lettre manuscrite emplie de passion » par exemple. Il rejoignait sa consœur sur « le rapport d’immédiateté, du besoin d’avoir l’autre à portée de main induit par ces nouveaux outils. Elle engendre une possessivité excessive mais cela fait partie aujourd’hui du nouveau discours, du nouveau langage amoureux inexorablement. »

Après l’amour courtois, l’amour désenchanté
Autre caractéristique du roman d’amour moderne : le désenchantement qui habite ces histoires d’amour où dominent la perte de foi dans le couple, l’errance, la précarité, l’instabilité, la frustration et le cynisme : de Michel Houellebecq à Frédéric Beigbeder, Djian en passant par Serge Joncour, Philippe Jaenada, Nicolas Rey, Florian Zeller, Lolita Pille ou encore Pierre Mérot… (voir article).
Jean-Marc Parisis s’est aussi fait remarqué (et salué) lors de la rentrée littéraire de septembre dernier (2009) avec son 7e roman « Les aimants » (voir chronique), une histoire d’amour racontée par le prisme de l’absence (autre tendance actuelle si tant est qu’il en existe) et encore une fois beaucoup dans l’abstraction comme explicité plus haut. En effet l’être aimée, Ava, est ici décédée (et ne revient pas sous forme de fantôme façon « Et si c’était vrai » je vous rassure !) et son livre (surtout dans sa 2e partie) est écrit comme « un tombeau de papier à la femme aimée et disparue » : « Aujourd’hui le ciel est vide. J’aurais aimé raconter une autre histoire, mais c’est tout ce qu’il m’en reste, et je n’en reviens pas » Il retrace leur rencontre à la Sorbonne jusqu’à leur relation d’amour-amitié après plus de 20 ans quand le désir s’estompe. C’est aussi la perte de l’être aimée que Régis Jauffret évoque à travers son roman épistolaire à une femme aimée et suicidée paru lors de la rentrée littéraire de 2007 : Lacrimosa. Il avait aussi su décrire avec modernité les différentes étapes d’une relation passionnée dans « Avant, pendant et après » où un quadra du genre Casanova découvrait l’amour pour la première fois.
Un passage de ce roman évoque justement la question du téléphone mobile : « Le téléphone mobile nourrissait un soupçon perpétuel. Tu es où ? Ici ou là ? On ne pouvait rien vérifier. Les réseaux étaient partout. Le mobile abonnait aux mensonges. La ligne fixe datait du temps des couples stables, constitués, sincères. On était là ou pas. Maintenant tout était fait pour échapper. La présence immédiate se payait d’un flou permanent. »

Régis Jauffret qui avait aussi écrit un roman tout simplement (et ironiquement ?) intitulé « Histoire d’amour » mais qui avait tout de l’histoire d’horreur !
Enfin citons, Jean-Philippe Toussaint qui livrait une trilogie du (dés-)amour avec ses 3 romans : « Faire l’amour », « Fuir » et « La vérité sur Marie ». Une histoire d’amour en forme de rupture en 3 actes, 3 triptyques comme 3 tableaux décrivant une relation qui n’en finit pas de finir.
En contrepoids de ce courant, certains traitent au contraire l’amour avec légèreté à l’image de David Foenkinos qui a su adapter avec originalité et une fantaisie loufoque la comédie romantique dans ses romans ! Martin Page (« Peut-être une histoire d’amour…) creuse aussi ce sillon à sa façon. Et puis il y a bien sûr toute cette mouvance de romans dits de chick litt’ qui nous racontent des histoires de Cendrillon modernes, avec humour, sous l’impulsion de la célèbre Bridget Jones.

L’histoire d’amour contemporaine c’est aussi ce que l’on nomme « le trash » à base de sexe, drogue et rock, l’élixir aphrodisiaque des années 2000 de Bret Easton Ellis à Nick McDonnell jusqu’à Sacha Sperling récemment.
Je pense aussi à des romans plus anciens mais néanmoins contemporains tels que « La pianiste » ou « Lunes de fiel » qui décrivent des passions amoureuses tournant à la violence extrême aussi bien psychologique que physique (SM et autres « déviances »)…
Les amours homosexuels, bisexuels sont aussi abordés, sans complexe comme Ariel Kenig (New wave) ou encore Ann Scott (avec Superstars) et bien sûr Nina Bouraoui (« La vie heureuse » notamment), Philippe Besson et en précurseur feu Guillaume Dustan. Moins connu, je citerai aussi « Mad about the boy » d’Emmanuel Adely, un petit roman qui m’avait surprise il y a quelques années, qui n’est qu’une longue phrase qui ne commence ni ne finit vraiment, monologue intérieur déclamé par un/une narratrice (sexe non défini) en mal d’amour : « Oui de façon maladive je l’ai écoutée cette chanson elle commence très lentement quatre notes quatre blanches étirées de cuivre et puis un accord et tout démarre quand de sa voix basse elle dit I’m mad about the boy elle étire le I l’allonge et c’est comme un cri grave ça me fait frémir de l’intérieur jusqu’à la surface de la peau vous savez ça vient très lentement ça remonte c’est du jazz du bon jazz de celui qui était interdit ici sous la Dictature vous vous souvenez ou vous étiez trop jeune on ne pouvait pas l’écouter à l’époque alors aujourd’hui pour même éviter d’avoir à revenir en arrière je l’ai enregistrée en boucle sur une cassette ça vous paraît fou mais quand je n’avais pas de cassette parce que la cassette était usée je remettais le disque et je rachetais des cassettes et je réenregistrais la même chanson peut-être je l’ai entendue mille fois ou dix mille fois dans la même journée sans fin je ne mettais que ça elle dure deux minutes quarante six secondes c’est écrit sur le disque »

A ce sujet, j’aimerais en conclusion réagir à la polémique autour du conte « Le baiser de la lune ». J’ai pu entendre parmi les partisans de son interdiction dans les écoles la crainte de sensibiliser les enfants à l’homosexualité en d’autre terme d’en faire sa promotion.
L’obscurantisme règne encore et c’est très triste mais c’est bien d’en parler, d’ouvrir le débat car c’est comme cela que les choses pourront avancer. Comment peut-on dire une chose pareille ? Cela reviendrait à dire que les contes de Perrault ou d’Andersen font la promotion de l’hétérosexualité ? Je crois que les contes, même s’ils ont une dimension sexuelle inconsciente, parlent avant tout d’amour, de sentiments et cela est universel quels que soient les sexes des personnes concernées ou même leur apparence (animaux, créatures fantastiques, cf : Avatar par exemple !). Bien que n’étant pas homosexuelle, j’ai pu me projeter dans des romans mettant en scène des couples homosexuels ou même des séries (L world par exemple). Donc on voit très bien que l’histoire transcende les sexes ou l’apparence des personnages.
La sexualité n’est pas quelque chose qui peut nous être imposée, dictée de l’extérieur, c’est inscrit en nous, très tôt dés l’enfance. Le rôle des contes, des histoires n’est pas d’encourager ou de modeler l’une ou l’autre orientation mais de nous faire rêver, de nous parler d’amour et en l’occurrence avec « Le baiser de la lune » d’éveiller les enfants à un autre « modèle » possible, de montrer que tous les modèles sont possibles en amour et qu’ils doivent être acceptés, respectés, qu’ils n’ont rien d’anormal, qu’ils sont aussi beaux. (Rapide réaction sur le sujet qui mériterait d’être étayée mais qui me semblait trouvée sa place dans ce billet).

Enfin, je terminerai ce billet en musique en vous proposant l’écoute du titre « Brandt Rhapsodie » de Benjamin Biolay : un texte qui décrit à merveille la vie et la mort d’un couple. « Superbe » (de noirceur), comme dit le titre de son album ! [Alexandra]

Visuel d’illustration extrait du film « Eternal sunshine of the spotless mind »

17 Commentaires

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    • JKH sur 11 février 2010 à 19 h 20 min
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    Quoi qu’on inventât, le roman se pouvait résumer en ces quelques lignes: savoir pourquoi monsieur Un tel commettait ou ne commettait pas l’adultère avec madame Une telle; si l’on voulait être distingué et se déceler, ainsi qu’un auteur de meilleur ton, l’on plaçait l’oeuvre de chair entre une marquise et un comte; si l’on voulait, au contraire, être un écrivain populacier, un prosateur à la coule, on la comptait entre un soupirant de barrière et une fille quelconque; le cadre seul différait. La distinction me paraît avoir prévalu maintenant dans les bonnes grâces du lecteur, car je vois qu’à l’heure actuelle il ne se repaît guère des amours plébéiennes ou bourgeoises, mais continue à savourer les hésitations de la marquise, allant rejoindre son tentateur dans un petit entresol dont l’aspect change suivant la mode tapissière du temps. Tombera? Tombera pas? Cela s’intitule étude psychologique. Moi je veux bien.

    (superbe citation de patrick sébastien sinon)

  1. "la mesure de l’amour est d’aimer sans mesure…" Saint Augustin

    • faribole sur 11 février 2010 à 23 h 27 min
    • Répondre

    Le baiser de la lune ne pose aucun probleme en soi. et bien sur les couples heteros souffrent des memes problemes que les homos: alcoolisme, violence, tromperie, manque d’amour, routine, etc. et les homos, en plus, et en dehors du marais, of course, souffrent d’autres problemes d’integration, du type stigmatisation dans la rue, etc.
    apres, reste a savoir si l’on doit parler de la sorte de l’homosexualite a des enfants de 6 ans… perso je suis pro homo sur la plupart des sujets, et il faut bien avouer que je trouve ce film pas bien mechant, mais je n’aime pas non plus cette maniere d’instrumentaliser les enfants… a l’ecole, ok, parlons de tolerance, de ce qui est bien/bon ou pas bien/mechant, etc., enfin des choses pour les enfants de 6 ans… mais evitons d’instrumentaliser via des groupes de pression sur le modele anglo saxon… car dans ce cas je ne vois pas pourquoi l’eglise catholique ne viendrait pas egalement faire un peu de prechi-precha… ça suit la meme logique… voire l’eglise de scientologie car je suis sur qu’il y a aussi du bon la-dedans… et merde, pourquoi les adeptes du masochisme ne pourraient-ils pas imposer la lecture de sacher-masoch aux classes de 6e parce que, bon, aimer etre fouette par une jolie femme en manteau de fourrure c’est quand meme plutot cool et sexy aussi, et les masos en ont marre d’etre stigmatises donc… ça serait bien que les enfants de 6 ans le sachent!! apres, ils pourront toujours jouer au jeu du foulard dans la cour de récré…

    • fritz sur 12 février 2010 à 18 h 17 min
    • Répondre

    D’accord avec faribole. On nous rebat les oreilles sur les CM2 qui ne savent pas lire, en même temps, on voudrait leur faire prendre conscience des differences sexuelles, de la nécessaire tolérance… On se trompe sur le rôle de l’école. Cette dernière se doit d’être neutre.

    Plus tard peut être, mais là le dessin animé est vraiment trop gnan gnan.

  2. merci de vos réacs’ ; c’est intéressant de voir les mentalités diverses sur le sujet.

    tu ne peux vraiment pas comparer homosexualité et SM, Faribole !! Compare le comparable…

    Ce dessin animé pr le peu que j’en ai vu m’apparaît poétique avant tout.
    Dés lors qu’à l’école (et dés la maternelle) on raconte des contes avec des princes qui épousent ou embrassent des princesses, je ne vois pas pourquoi on ne raconterait pas des histoires de poisson qui tombe amoureux d’un autre poisson.
    Il n’y a rien de porno ou de choquant pr un enfant, pas plus que ds un conte classique du moins. L’homosexualité ce n’est pas synonyme de « choquant » ou « d’instrumentalisation », tout dépend de comment on le raconte.

    Je ne vois que du positif dans la diversification des histoires des contes reflétant la réalité de notre monde MAIS bien sûr à hauteur d’enfant, sur le même mode que les contes classiques. Je crois que Christophe Honoré qui écrit aussi pour la jeunesse avait oeuvré dans ce sens (à vérifier…).
    Il n’est bien sur pas question d’entrer dans les détails "pratiques".

    Par ailleurs ce st des enfants de 9/10/11 ans (CM1 et CM2) qui st concernés par le baiser de la lune, des pré-ados.

    J’ai oublié de mentionner ds mon billet une BD qui avait été saluée il y a qque temps et que j’aimerais bien lire d’ailleurs sur ce sujet. Il s’agit de "Princesse aime princesse" de Lisa Mandel. Si qqn l’a lu, avis bienvenue !

    • yann sur 16 février 2010 à 14 h 10 min
    • Répondre

    Faribole désolé mais ton message me désole.
    D’abord pourquoi pro homo? On n’a besoin ne de pro ni d’anti… Mais bref.
    Quand à faire des groupes de pression, c’est quoi l’idée?
    Dans la rue, dans ses amis un gosse d’aujourd’hui, pour peu qu’il ait des parents un peu ouverts qui marchent dans la rue (ou qui regarde la télé)… va voir des couples hétéro et des couples homos… Bref les prévenir que ça existe me semble un minimum. Après si a 11 ans un enfant sent en lui qu’il est poisson lune je pense que ce genre de film ne peut lui faire que du bien, savoir qu’il n’est pas seul et pas totalement fou…

    Enfin ce qui m’atterre dans tes propos c’est que tu mélanges le public et le privé. Dans la sphère publique on croise des homos, il faut aller dans des endroits précis pour voir des sado/maso…

    Enfin, enfin, pas de bol non plus mais l’éducation aux religion est au programme de la 6°…Il n’est pas question de convertir les enfants au catholicisme ni à l’islam mais juste d’expliquer les bases de ces mode de pensée.

    Mais peut être au fond que cela te choque aussi… Pourquoi expliquer aux enfants le monde tel qu’il est… Pourquoi ne pas les laisser chez les bisounours hein? Pourquoi les envoyer à l’école au fond?

    Enfin enfin et juste pas pure provocation, sache que de plus en plus d’école ont et vont avoir des enfants avec des homoparents, il est donc largement temps de s’y faire.

    Enfin, heureusement que tu es pro homo hein…

    yann

    • faribole sur 17 février 2010 à 9 h 52 min
    • Répondre

    qui melange la sphere publique et la sphere prive?
    l’orientation sexuelle doit donc s’afficher dans la sphere publique a travers le visionnage de films a l’ecole? est-ce qu’on peut aussi esperer que ces films soient sponsorises par une marque gayfriendly (coca-cola?)?
    quant a la def pro ou anti homo c’est simple: pro dans le sens ou j’etais pour le pacs (meme si finalement certains homos souhaitent desormais plutot un "mariage" a l’eglise… no comment), pro egalement dans le sens ou l’adoption devrait a mon sens etre facilite; les anti j’ai pas besoin de te detailler, tu les connais surement deja tres bien…
    quant au petit film, a la rigueur j’ai meme pas vraiment envie d’en reparler car pour moi ça ne presente pas vraiment d’interet…
    ma remarque etant simplement qu’en cm2 ou je ne sais quelle classe du primaire ou du college, on devrait davantage apprendre aux enfants et aux adolescents a penser par eux-memes, a s’interroger et a reflechir grace a un socle commun de connaissances averees, notamment en le reapprennant l’effort, la rigueur… et si je poussais un peu le bouchon de la provoc, je dirais "dommage qu’en france il n’y ait plus une tradition de l’uniforme commme on peut encore la trouver parfois dans les milieux favorises au royaume uni ou au japon"… les jeunes ont besoin de referents, ça leur donne ainsi l’occasion de construire leur identite, leur apprendre l’histoire, la geographie, les courants litteraires, les mathematiques,la philosophie, l’education civique, etc., voila le role de l’ecole!
    et tu te doutes bien que pour moi leur faire etudier des passages de marcel proust ou d’oscar wilde a l’ecole, ce n’est pas un sujet tabou… (je rappelle qu’en angleterre une ecole avait decide d’interdire ces ouvrages en arguant de la perversion de ces auteurs); voila du "politiquement correct" dans l’autre sens… c’est juste que je ne supporte pas ce nivellement vers le bas du "politiquement correct", ce nivellement vers le bas du pre-machage et du pret-a-penser, du soi-disant 0 risque, disons-leur ce qui est bon pour eux, ils seront de bons citoyens…
    tu sais, quand j’etais au college, a l’epoque, la mode etait de parler du VIH et aussi de donner quelques cours d’education sexuelle… si tu voyais comment ce genre de "seances" etaient pitoyables, la plupart des jeunes etant de toute façon vierges et genes alors ils faisaient dans la surenchere de provoc… ça ne les n’aidait en rien de leur detailler qu’on peut effectivement attraper le sida via sodomie, etc., ensuite on avait droit d’enfiler un preservatif sur un pis-aller de penis pour apprendre comment faire… je confirme avec le recul que cela n’apporte rien… que c’est deplace dans la sphere de l’ecole… l’education est quelque chose de bcp bcp plus large, qui demande bcp plus d’effort, de temps, de respect de l’individu (de l’enfant), savoir le preserver dans la sphere privee pour qu’il fasse ses propres experiences, qu’il puisse se construire loin des spotlights, de la generation loft story et toutes ces conneries, et lui venir en soutien s’il le faut, mais ne pas instaurer ce genre de systematisation du pret a penser qui aide a tout sauf a penser…

  3. Je te rejoins Yann sur ton intervention, tu fais bien de souligner l’homoparentalité au passage.

    Là où je voudrais préciser les choses sur Le baiser de la lune, c’est que je pense que ce n’est pas "un film sur l’homosexualité", ce n’est pas un film « d »orientation sexuelle » : c’est un conte et une histoire d’amour enfantine au même titre que "La Belle au bois dormant" ou "La petite sirène" ou n’importe quelle autre histoire que l’on raconte aux enfants dés le plus jeune âge (y compris à l’école).

    A ce titre Faribole, j’aimerais savoir si tu considères qu’au nom de la "neutralité" de l’école que tu cites, on devrait interdire Perrault, Andersen and co (pour rester logique dans ton argumentation) ?

    Encore une fois, je pense que tu fais une mauvaise association d’idées en évoquant l’éducation sexuelle. Le baiser de la lune n’est pas un cours d’éducation sexuelle, c’est un conte, une histoire très métaphorique en plus puisque ce sont des poissons…

    • faribole sur 17 février 2010 à 12 h 27 min
    • Répondre

    cf. plus haut mon intervention,
    pas envie de repeter 3 fois ce que je dis… il me semble que j’ai ete clair; par ailleurs, pour moi le baiser de la lune est un non sujet… ce qui sous-tend le projet en est un par contre… a ton avis qui est derriere le baiser de la lune? CGLGBF, têtu, le sneg (syndicat national des entreprises gaies), femmes entre elles, etc.
    cf. pour etayer, developper, nourrir le debat, selon les convictions de chacun, la relecture de "multiculturalismes" de charles taylor…
    ça me rappelle une discut avec un pote gay qui allait chez son coiffeur gay, son pharmacien gay et son restaurateur gay… tu te doutes bien qu’il vivait dans le marais… si un facho revenait au pouvoir, il n’aurait plus qu’a mettre les barbeles tout autour de son quartier (le ghetto etant deja constitue) et demander le port illico presto de l’etoile rose…
    le diable est dans le detail et l’enfer pavé de bonnes intentions…

    • Lucie sur 17 février 2010 à 20 h 13 min
    • Répondre

    Je vouslais juste laisser, au passage, un commentaire pour féliciter la réaction de l’auteur sur le débat du "Baiser de la Lune", car à lire Faribole dont les propos (pas toujours très nets) se perdent dans leur refut sans appel, je suis rassuré de voir avec ton article que certains au moins ne perdent pas le cap sur le vrai message de ce film. Pas une incitation à l’homosexualité, ni un pitoyable cours d’éducation sexuelle (des poissons qui s’aiment à travers de belles paroles c’est vrai que c’est osé! olala!), mais bien une poignée de main à la tolérance. Car si les opposants au film le nient, l’homophobie commence déjà dans les cours d’école, où les insultes du genre "pd" ou "tafiole" fusent déjà. Alors si les parents refusent que leur enfants assistent à une diffusion du film, ça ne m’étonne pas vraiment quand on pense au fait que ce soit déjà eux qui forment déjà enfants les futur homophobes pourissant la société.

    Merci sincèrement Alexandra!

    • yann sur 17 février 2010 à 22 h 34 min
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    Bon, fabriole désolé mais je trouve que tu as un discours "à trous", pas clair…

    Pour la séparation privée/publique je te donne un exemple clair et simple: Dans ma résidence (normale de ville de province normale) de 54 appartement, nous sommes 4 couples gays (et pas de fantasmes on ne se connait ni plus ni moins que nos autres voisins, on ne fait pas la gay pride dans le hall…). 4 occasions donc de voir pour des enfants que parfois des garçons et des filles, même passé l’age des études, vivent ensemble en couple… Il m’est par contre totalement impossible de savoir qui est fan de sado maso ou de fist fucking…en les croisant dans l’ascenseur.
    Et elle est là la limite du privé et du public : la chose homosexuelle fait partie du paysage normal de la société française (y compris aussi à la télé) et ça me semble donc totalement logique de l’aborder à l’école.
    (Sinon, à l’inverse, dis-moi carrément à partir de quel age je peux montrer mon ami aux enfants des mes amis… Pour ne pas le choquer, sait-on jamais, peut-être suis je contagieux au fond… te rends-tu comptes, il m’est arrivé plusieurs fois d’aller en couple dans des maternités !!!)

    Ainsi, je vis en couple, je suis pacsé, je ne fais pas de prosélytisme (je ne tiens jamais sa main dans la rue, on ne se roule jamais de pelle en public pour être précis) mais on existe et je je refuse de me cacher. Parler aux enfants simplement, leur dire que ça existe me semble donc un minimum…

    Quant aux cours d’éducation sexuelle, désolé mais vraiment tu fais fausse route… J’imagine que tu as eu des parents d’une ouverture d’esprit énorme et totalement libres avec leurs corps (pour être toi même à ton tour aussi ouvert d’esprit) mais dans une société ou par exemple la montée des discours radicaux (musulmans, chrétiens et juifs, ils se sont tous passé le mot…) est de plus en plus patente évoquer l’éducation sexuelle, l’homophobie, le droit à l’avortement et à la contraception hors de la sphère familiale me semble plus que jamais nécessaire.

    Après que cette action ait été financée par un groupe gay me semble un faux procès. Les formations à la pilule sont faites souvent par le planning, les sensibilisations aux handicapés par les paralysés de France; les sensibilisations au diabète par les assos de diabétiques, les sensibilisation à l’asthme par les assos d’asthmatiques, les sensibilisation à la muco par les assos de muco etc etc etc…
    Alors oui chacun prêche pour sa paroisse, pour son message, bien sûr dans un état bien fait tout ceci devrait être nationalisé… Mais bon, en attendant…

    Ensuite tu dis que les gosses "ont autre chose à faire" que de l’éducation sexuelle à l’école.
    Sauf que tout d’abord ça ne prend pas une année entière (enfin j’espère ;)) )… Et que ensuite pour moi le but de l’école est de former des esprits critiques et informés…. Pas des bêtes de science homophobes et racistes, enfermés dans leurs livres et qui gobent tout ce qu’on leur dit…
    Mais après si tu veux parler de la baisse générale du niveau je ne te contredis pas… Cependant c’est un autre débat, et je ne suis pas sûr que l’éducation sexuelle soit un facteur majeur de cette baisse.

    Enfin pour finir très vite sur l’obsession des homos a vouloir un mariage hétéro (si choquante!)… Je te donne un seul fait clair et net: Je suis pacsé, si je meurs mes parents héritent en première ligne alors que pour les couples mariés c’est le conjoint. Voila, tout est dit et cela fait une différence énorme.
    Quant au fait de penser que le pacs est une victoire homo je te rappelle juste que 95% des pacs sont hétéros…

    En conclusion, vraiment je trouve ton discours bancal… Et j’ai surtout l’impression que certes tu as fait des progrès face aux homos (en gros tu ne nous souhaites pas de mal, on te remercie) mais que l’idée de l’égalité te semble totalement hors de portée psychique. Un couple normal est hétéro, un homme normal aime les femmes. Il y a certes des déviances mais bon, n’en parlons qu’entre adultes informés.

    Je te laisse donc faire ton chemin (ou pas d’ailleurs)

    amicalement

    yann

    ps1 : sinon moi je connais un copain hétéro qui bosse dans une boite hétéro, va dans un club de foot hétéro et même son coiffeur est hétéro… Le jour où les pédales de l’espace prendront le pouvoir sur le monde, il va morfler grave c’est sûr…
    ;)))

    Ps2 Et sinon désolé pour mon message précèdent, écrit (trop) vite fait sous le coup de l’émotion et truffé de fautes… Une vraie honte… Je vous présente donc mes excuses officielles.

    • hector sur 18 février 2010 à 9 h 32 min
    • Répondre

    l’egalite aujourd’hui c’est le pouvoir de l’argent, et uniquement celui de l’argent
    meme les pseudo intellectuels font les "putes" pour aller a la tele car la tele c’est de l’argent
    donc l’egalite h/f, noir/blanc, gay/hetero n’est pas le vrai probleme
    le vrai probleme est soit tu peses, soit tu peses pas… soit t’as du reseau, soit t’as pas de reseau… cercle vicieux/cercle vertueux… les en-haut/ les en-bas…

    • faribole sur 18 février 2010 à 11 h 10 min
    • Répondre

    rappelez-vous l’enfer est pavé de bonnes intentions et…
    je ne peux pas developper point par point l’ensemble des remarques dans ce post… j’ecris sans trop soigner mon style, ce qui explique peut-etre l’apparence decousue de ma pensee…
    simplement, je tiens à dire que ma separation domaine privee/domaine public est on ne peut plus claire…
    en dehors du fait de se tenir la main dans la rue (chose que peu d’homos font en dehors de la capitale et de certains quartiers bien identifies: marais),c’est rarement le cas, preuve que les mentalites ont guere evolue encore aujourd’hui… pour le reste, a t’entendre on distingue un homo d’un hetero sans difficulte puisque tu m’expliques que cela ressort du domaine public et pas du domaine prive… etonnant non?
    pour le reste, j’aurais des choses a dire, mais malheureusement trop frustrant de detailler ça par mel… neanmoins, je pense qu’il s’agit la de choix de societe, sur lesquels nous ne nous accordons pas, non pas a l’egard des homos (la lutte contre l’homophobie, l’education des "masses", sont des choses necessaires), mais un choix de societe plus vaste qui a mon sens ne doit pas s’enfermer dans une logique multiculturelle sur le modele anglo saxon…
    ça me rappelle qu’un soir, recemment, je suis passe devant l’inter-LGBT, ils faisaient une soiree "deguisee" (rien de mechant, bien sur, mais tu remarqueras qu’il y avait des barreaux aux fenetres pour eviter les agressions), et que par ailleurs ce fourre-tout gay lesbien trans deplait aussi a certains gays (de ma connaissance) puis j’ai poursuivi mon trajet du 3e jusqu’au 5e arrond (1/4h a pied maxi) et je suis rentre par simple curiosite dans l’eglise de st nicolas du chardonnet (ou ils donnaient une messe en latin, les femmes etant obligees de porter un voile sur la tete)… eglise integriste certes… imagine que ces gens cohabitent mais ne se croisent au risque de se taper sur la gueule, comme ce fut le cas il y a quelques mois sur le parvis de notre dame entre des representants d’act up et des cathos integristes… voila ce qui detruit l’ideal republicain, ces petites niches identitaires mesquines… pour le reste, je suis d’accord (cf. bien sur le pacs est majoritairement utilise par les heteros, mais un autre debat qui est trop long a detailler ici…) j’ajouterai:
    a tous les fossoyeurs de la republique, libres a vous de defendre vos chapelles mais vous n’aurez qu’a vous en prendre qu’a vous meme si un jour des conflits ethniques, identitaires, etc., etaient amenes a prendre le pas sur l’ideal egalite/liberte/fraternite et blabla… toutes ces balivernes qu’on ose plus reaffirmer comme socle federateur pour l’ensemble des citoyens… la republique est une et indivisible…?
    pour finir, il faut se mefier d’enfermer, de categoriser… c’est pourquoi je prefere un enseignement plus universel, et moins tourné vers des preoccupations de lobbying pour faire evoluer les choses… regarde, prenons a nouveau l’ex des gays sur lequel nous nous sommes penches… aujourd’hui, en theorie (medias/entertainment, etc) on nous fait croire que le gay est devenu totalement "integre", branche, etc. mais dans la realite on reste dans des caricatures dignes de la cage aux folles (et sans le talent derriere tout ça!)… c’est juste parce que c’est branché, ça permet de faire du fric…
    c’est sur que des ecrivains comme bruce benderson, que perso je ne viendrai pas taxer d’ecrivain gay, ne sont peut-etre pas a la portee de tous les esprits…
    cf. dans le meme genre, le virgin du louvre avait cree un rayon gay (litterature, cadeaux, meme sucreries…!) a l’exterieur du magasin, dans une petite niche… ils l’ont enleve depuis… comme si proust, wilde, benderson, etc., avaient besoin de revendiquer une quelconque identite gay…
    enfin, je me perds, mais tu auras compris le sens de mes propos, memes decousus et ecrits sur un coin de table…
    bien a toi…

    PS: alexandra, tu parlais de dustan recemment nan?
    tu crois qu’on parlera encore de dustan dans 10 ans? dustan aimait s’enfermer dans le role du gay provoc completement degenere… guibert, burroughs, benderson, etc., sont d’une autre trempe…

  4. Merci à tous de partager vos opinions et de le faire dans le respect des uns des autres, malgré les divergences.

    Par contre, j’aimerais recentrer le débat, même si Faribole estime que c’est un "non sujet", "Le Baiser de la lune" est au contraire LE sujet et pas le reste, du moins sur ce site (littéraire et non pas politique).
    Le sujet du débat initié c’est l’amour. L’amour dans la littérature et la fiction modernes.
    Le baiser de la lune n’illustre qu’une de ses facettes.
    Le Baiser de la lune n’est pas une histoire sur l’homosexualité comme je le disais déjà. C’est une histoire d’amour, un conte comme le sont les Belle au bois dormant, Blanche Neige et autre contes pour enfants (au passage Faribole, je n’ai pas eu de réponse claire à ma précédente question mais si j’en juge par le message auquel tu me renvoies, la réponse est donc "Oui tu interdis tous les contes à l’école » ?).

    Un enfant n’y verra pas une défense de l’homosexualité, ce sont des termes d’adultes, de politiciens. Le film ne s’appelle pas "Le baiser du poisson homo" que je sache !

    Si le film est réussi, un enfant y verra une belle histoire d’amour où deux poissons qui s’aiment vont pouvoir le faire et être respectés.
    Il sera ému par les embuches que devront relever les personnages, émerveillé par la beauté des images, des dialogues. Et ça s’appelle l’art.

    Aujourd’hui tout est déformé, récupéré et interprété sous le prisme du politique. Et comme je le dis souvent c’est dévastateur et réducteur.

    S’est on jamais posé la question de savoir si des contes de Perrault ou d’Andersen étaient "pro-hétéros" ?
    Non. Jamais. On a juste pensé que c’étaient de belles histoires et on les a tous appréciés étant enfants.

    La nouvelle génération sera aussi imprégnée de nouveaux contes où elle sera éveillée au fait qu’il n’y a pas qu’un seul modèle de couple possible (ça vaut pour tous les couples pas uniquement homos, mais aussi des couples sans enfant par exemple, des couples mixtes, etc), que ce sont les sentiments qui comptent avant tout et que c’est tout aussi BEAU.
    J’insiste sur cet adjectif car je suis très choquée d’entendre des gens dire que les enfants ne doivent pas être exposé à "ça" (sous entendu c’est laid, c’est sale) alors que ce dessin animé a l’air de tout sauf de qqc de laid, rien que la bande annonce a réussi à m’enchanter.

    Et enfin je termine sur Dustan que tu rappelles en fin de message Faribole (et tu fais bien), oui j’espère bien qu’on continuera de parler de lui dans 10 ans, j’y veillerai en tout cas, en le recommandant et en parlant régulièrement. Au delà du fait qu’il m’a ouvert les yeux sur pas mal de choses, c’est un grand écrivain, il a inventé pas mal de choses en terme d’autofiction, écriture, idées très intéressantes voire passionnantes. Ceci est bien distinct de son étiquette "gay", c’est indépendant.
    si son oeuvre se résumait à un tract de militantisme homo, cela n’aurait aucun intérêt littéraire !
    Je ne juge pas une histoire ou un auteur à son sexe, son orientation sexuelle, sa religion, etc mais à la qualité de l’oeuvre, à l’émotion, à l’écho que je peux ressentir.
    Je pense encore à Hervé Guibert dont on parle encore bp, on me le recommande souvent, de toute part, non pas parce qu’il était gay mais pour sa sensibilité, son intelligence, etc. Encore une fois, l’amour est un sujet universel et pas restreint à une orientation plus qu’une autre.

    C’est un faux débat, homo ou hétéro ou quoique ce soit, ce n’est pas ça qui compte, ce sont les sentiments que l’on montre, que l’on fait passer à travers une histoire.

    (désolée j’ai été longue mais bon…)

  5. Oui, on peut encore écrire des histoires d’amour : la preuve avec "Racaille monstre", le dernier bouquin de Jérôme Attal – qui renouvelle habilement le genre avec un "Livre dont vous êtes le héros" (oui ! oui !) où il n’est pas question de sorciers ou de maison hantée, mais d’aventures sentimentales.

    Une réussite !

  6. (Je voulais dire "Pagaille monstre", hein… Dsl pour le lapsus.)

  7. (ah ah, rigolo le lapsus !)
    tu fais bien de citer Jérôme Attal qui depuis L’amoureux en lambeaux s’affirme aussi en expert de l’histoire d’amour moderne tendance fitzgeraldienne, selon ses influences.
    Voir le blog qu’il a créé pour l’occasion sur ce roman
    http://www.buzz-litteraire.com/i...

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