Auteur : Elfriede Jelinek

Femmes de plus de 40 ans recherchent désirabilité : figure de la femme mûre en fiction, entre cougar pathétique et rebut de la société

Si le sujet de la jeune fille succombant à l’homme d’âge mûr est un sujet/fantasme rebattu que Claire Castillon vient d’ailleurs de revisiter avec « Les messieurs », montrant notamment l’ambivalence de cette attirance dont le côté cérébral ne suit pas toujours le physique, ou du vieux libidineux séduisant une jeunette (Roth s’en étant fait une spécialité de « La tâche » à « La bête qui meurt »…), celui du désir et de la séduction chez la femme de plus de 40 ans semble encore relativement tabou ou rare, jugé indécent ou gênant (?). Quand il est abordé, chez les auteurs masculins (qui l’accable ou la tourne en ridicule) comme chez les écrivains femmes, leur portrait n’est guère flatteur ou optimiste comme le démontre le dernier roman remarqué « Celle que vous croyez » de Camille Laurens

« La pianiste » d’Elfriede Jelinek: Baisers, râclées et sonate en ré majeur

« La pianiste » de l’autrichienne Elfriede Jelinek sortait sur grand écran, en 2001 dans son adaptation ciné par Haneke (Grand Prix du Jury lors du Festival de Cannes 2001). L’œuvre controversée de cette chef de file de la nouvelle génération littéraire germanique dite « pop » (aux côtés de Thomas Berhnard) et prix Nobel 2004, a même été qualifié de « vile » et « immorale » par le leader de l’extrême droite autrichienne, Jörg Haider. On a alors beaucoup parlé de ses scènes à sensation dont la fameuse mutilation intime de la professeur de piano, Erika Kohut, dans sa salle de bain (qui ne représente qu’une courte scène du roman), occultant au passage, l’analyse et la tension psychologique, la souffrance abyssale, la solitude qui habitent ce roman et lient la triangulaire de ses personnages principaux.

« La pianiste » d’Elfriede Jelinek, prix nobel de littérature 2004 relooké

En cette rentrée littéraire de septembre 2008, les éditions Point ont eu la (bonne) idée de demander aux étudiants arts déco de redessiner les couvertures des Nobel de littérature publiés dans leur collection. Résultat : une belle série de huit livres à la couverture très graphique, en noir et blanc parée d’un simple bandeau orange aux lettres argent, d’Alexandre Soljenitsyne (Le clocher de Kaliazine) à J.M Coetzee (Disgrâce). Parmi eux, nous avons décidé de nous intéresser plus particulièrement à l’autrichienne Elfriede Jelinek auteur du sulfureux « La Pianiste », adapté au cinéma par Michaël Haneke en 2001, (voir la chronique détaillée). Retour sur le making-of de cette couverture new-look et notre avis :