Auteur : Michel Houellebecq

Femmes de plus de 40 ans recherchent désirabilité : figure de la femme mûre en fiction, entre cougar pathétique et rebut de la société

Si le sujet de la jeune fille succombant à l’homme d’âge mûr est un sujet/fantasme rebattu que Claire Castillon vient d’ailleurs de revisiter avec « Les messieurs », montrant notamment l’ambivalence de cette attirance dont le côté cérébral ne suit pas toujours le physique, ou du vieux libidineux séduisant une jeunette (Roth s’en étant fait une spécialité de « La tâche » à « La bête qui meurt »…), celui du désir et de la séduction chez la femme de plus de 40 ans semble encore relativement tabou ou rare, jugé indécent ou gênant (?). Quand il est abordé, chez les auteurs masculins (qui l’accable ou la tourne en ridicule) comme chez les écrivains femmes, leur portrait n’est guère flatteur ou optimiste comme le démontre le dernier roman remarqué « Celle que vous croyez » de Camille Laurens

Michel Onfray critique le « non-style » de Michel Houellebecq

Dans une interview donnée en 2014, l’auteur philosophe Michel Onfray analysait l’auteur des particules élémentaires, Michel Houellebecq, en des termes peu élogieux, à l’occasion de la sortie du premier tome « Le réel n’a pas eu lieu » sa Contre-Histoire de la littérature. Il lui reproche notamment la pauvreté de son style :

Buzz américain autour des « Public enemies » français… (Houellebecq/BHL)

Après un accueil mitigé en France, lors de sa sortie en 2008, le livre de correspondance entre Michel Houellebecq et Bernard-Henri Lévy connaît une seconde vie aux Etats-Unis où il vient de sortir. Et s’installe déjà en tête des ventes de littérature générale… :

« La carte et le territoire » de M.Houellebecq : « un projet aristotélicien » selon F.Beigbeder

Après la préface de Michel Houellebecq d’Un roman français et l’intégration de Frédéric Beigbeder comme personnage de « La carte et le territoire », l’intéressé consacre sa dernière chronique pour le magazine Lire à ce roman qui fait beaucoup couler d’encre :

De l’importance du titre… (autour de la polémique « La carte et le territoire » de Michel Houellebecq/Michel Lévy)

Attaqué par plusieurs polémiques, le dernier roman de Michel Houellebecq de cette rentrée littéraire 2010, a notamment fait l’objet d’une accusation de plagiat pour son titre. Si l’accusation portant sur son utilisation de Wikipédia était parfaitement ridicule, cette dernière est plus gênante. Pour rappel, Michel Lévy (frère de la fondatrice du club « Les Amis de Michel Houellebecq ») aurait porté à la connaissance de l’auteur son livre (auto-édité) intitulé comme tel. Je ne crois pas que Michel Houellebecq se soit exprimé sur le sujet (contrairement à Wikipédia). Son éditeur a fourni en revanche une justification peu probante à mon avis (« le titre, association de deux mots de langue courante, n’est pas original au sens du droit d’auteur et ne peut donc recevoir de protection juridique dans le cadre que vous invoquez »). Qu’est ce qu’un titre sinon l’association de mots de langue courante (Colette disait d’ailleurs qu’elle cherchait à « écrire comme personne avec les mots de tout le monde » : c’est bien cela le talent !) ? C’est justement tout l’art de cette association qui fait le bon titre. Il y a même des gens dont c’est le métier… On ne peut pas sous-estimer l’importance et l’impact d’un bon titre. « La carte et le territoire » en est un particulièrement fort selon moi (outre la référence qu’il contient au philosophe Alfred Korzybski, il recèle de multiples interprétations assez passionnantes…). Je peux donc comprendre le mécontentement de Lévy s’il s’avère qu’il dit vrai.

« La carte et le territoire » de Michel Houellebecq : Retour au terroir… GONCOURT 2010

Malgré bien des tentatives de parasitage du livre (de la ridicule accusation de plagiat sur wikipédia au plus gênant emprunt de titre d’un livre non publié…), le dernier et sixième roman de Michel Houellebecq, en lice pour le Goncourt, fait une fois de plus l’évènement et s’attire de nombreux éloges. Comme dans les particules élémentaires, Michel Houellebecq nous retrace la trajectoire d’un homme dans son époque qu’il brocarde au passage. Après les bureaux froids des ingénieurs de la Défense, c’est la société du spectacle qu’il vise ici. La condition artistique et la fracture sociale et culturelle hexagonale. Un hommage à la France profonde et une satire de la France « bling bling » qui « gagne », par l’auteur expatrié en Irlande et aujourd’hui en Espagne. Un roman plus que jamais sociologique donc, nostalgique également, mâtiné de polar, mais qui s’enlise parfois dans une technicité indigeste… :

Frédéric Beigbeder, le Jean Paul Sartre des années 2000 ? (La carte et le territoire, Michel Houellebecq) ?

Alors que l’on a appris en juin dernier les premières informations sur le nouveau roman de Michel Houellebecq, « La carte et le territoire » à paraître le 8 septembre prochain, de nouvelles précisions fusent. Résolument sous le signe de l’humour satirique ce nouvel opus tournera en dérision quelques personnalités médiatiques, littéraires, politiques et industrielles françaises dont Frédéric Beigbeder (mise à jour 25/08/2010) :

Michel Houellebecq préface la version poche du Roman français de Frédéric Beigbeder

Alors que tout le milieu littéraire bruisse en attendant la sortie du nouveau roman très attendu de Michel Houellebecq (qui met justement en scène Frédéric Beigbeder), « La carte et le territoire », en cette rentrée de septembre 2010, on peut commencer par lire la préface que l’auteur a rédigé pour ce dernier à l’occasion de la sortie poche, le 25 août, d« Un roman français », prix Renaudot 2009. Si notre critique comparait, en 2009, cette autobiographie aux Mots de Sartre, il est également tentant de la rapprocher du portrait que dressait le préfacier de sa propre enfance, de ses parents et de cette génération française soixante-huitarde dans Les particules élémentaires :

« Je suis un écrivain normal » de Michel Houellebecq (nouvelle écrite pr le Prix de Flore)

Chaque année, le lauréat du Prix de Flore est censé écrire une nouvelle. Retour en arrière, en 2001, où Michel Houellebecq (prix de Flore 1996 pour l’un de ses recueils de poème, « Le sens du combat ») s’acquitte de la tâche alors qu’il connaît un succès grandissant, avec son ton caustique tranquille habituel :

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Les best-sellers vus par les écrivains : Musso et Grisham (« La firme ») vus par François Taillandier et Houellebecq

L’appel de la plage et des vacances rime souvent avec le bon vieux gros best-seller que l’on glisse dans sa valise pour distraire les heures de voyage ou de bronzing. Répondant à un cahier des charges bien calibré, il est toujours amusant de décrypter leurs ficelles, surtout lorsque ce sont deux écrivains qui s’y collent. François Taillandier (« Anielka », « La grande intrigue » -vaste saga naturaliste-…) nous décortique le dernier roman ( « Que serais-je sans toi ? ») de Guillaume Musso, auteur de thriller sentimental « à la franglaise » tandis que Michel Houellebecq s’amusait à commenter « La firme » de Grisham dans son roman « Plateforme » lors de son séjour « nouvelles frontières » en Thaïlande. Caustique !

Les écrivains stars des blogs littéraires

Quels sont les écrivains les plus cités et les plus discutés sur les blogs littéraires ? Entre classiques et stars du web…, les choix des blogueurs diffèrent quelque peu des palmarès des meilleures ventes en librairies. La preuve par les chiffres :

« Interventions 2 » : Michel Houellebecq s’incruste dans la société de conversation / La réflexion théorique comme matériau romanesque (extraits choisis)

« Interventions 2 »: Michel Houellebecq, une ré-édition d’un recueil de ces chroniques et d’entretiens parus dans diverses revues (de la NRF à Paris Match, 20 ans ou Les lnrockuptibles…), depuis 1992, augmenté de poèmes inédits. Réunis sous le titre très engagé d’ « Interventions 2 ». Une bonne surprise pour ses lecteurs férus qui retrouveront son franc parler aiguisé, son cynisme, ses obsessions habituelles et sa « pensée théorique » sur une multitude de sujets allant de l’éloge du cinéma muet à la connerie de Jacques Prévert en passant par l’art contemporain, le positivisme ou le salon de la vidéo hot…

« Cliente » (J. Balasko), « Plateforme » (Houellebecq) et « L’école de la chair » (Mishima) : la prostitution vue par la clientE

Le thème de la prostitution (des femmes auprès des hommes) constitue désormais un « classique » de la littérature qui ne scandalise plus personne. On ne compte plus les romans, trash et/ou dramatiques, qui ont abordé ce thème, mettant en scène les « filles de joie » depuis la « Nana » de Zola jusqu’aux confessions intimes ou romans de ces (ex) professionnelles (de « Putain » de Nelly Arkan à « King-Kong théorie » ou « Les chiennes savantes » de Virginie Despentes). Plus récemment on a eu droit au récit des « call girls » censées en être la version luxe. Pour autant, peu de romans ont jusqu’à présent abordé la prostitution masculine et sa « consommation » vue du côté des femmes : les « clientes ». En effet si la prostitution masculine a déjà été abordée, elle l’a souvent été par le prisme encore une fois des clients, puisque l’on s’en doute les premiers clients sont les hommes (gay). Plus marginale, la clientèle féminine existe néanmoins mais reste encore très taboue.

Michel Houellebecq, star (mystère) de la rentrée littéraire ? (mise à jour: parution de « Ennemis publics, Correspondance de Michel Houellebecq et de Bernard-Henri Lévy »)

L’auteur de « La possibilité d’une île » fait l’objet de deux interviews fleuve dans les magazines GQ (où il est interviewé par Frédéric Beigbeder qui compte parmi ses fidèles soutiens et ami) et Technikart. Pourtant l’écrivain qui réside toujours en Irlande n’a – a priori- aucune actualité littéraire mais une ciné (l’adaptation de son livre « La possibilité d’une île » sort sur grand écran en octobre prochain.). Au premier, il s’exprime de façon plus large sur de nombreux sujets et n’hésite pas à reconnaître un certain reniement de certaines de ses « valeurs de jeunesse » (anti-libéralisme), au deuxième il revient sur toute l’aventure de la réalisation de son film et de l’accueil médiocre qui en a été fait. Autre occasion de faire encore parler de lui : l’adaptation, musicale cette fois, de son poème « La possibilité d’une île » par Carla Bruni (en écoute ci-dessous). En filigrane, court également une mystérieuse rumeur sur la possibilité d’un roman (confirmée entre les lignes à Technikart) à paraître chez Flammarion sous peu (mise à jour : parution le 8 octobre de « Ennemis publics, Correspondance de Michel Houellebecq et de Bernard-Henri Lévy »)… Notre Michel national serait-il la vraie star de la rentrée littéraire ?

La mè(gè)re de Michel Houellebecq écrit son plaidoyer

Cette fois, ce n’est pas une ex-femme qui décide de régler ses comptes avec un écrivain célèbre mais sa propre mère. La mère de Michel Houellebecq, Lucie Ceccaldi, a en effet décidé à 83 ans de publier le 7 mai «L’Innocente» aux éditions Scali. Ses revendications ? «Avec Michel Houellebecq, mon fils, on pourra commencer …

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Michel Houellebecq : « Les gens ont besoin d’être rassurés. Ils ne peuvent plus supporter la moindre trace de négativité, ni même de réalisme ».

Dans un intéressant entretien accordé au magazine Paris Match en date du 16 novembre 2006, Michel Houellebecq émerge -en meilleure forme- après l’effervescence de la rentrée littéraire et du phénomène Jonathan Littell. Il livre une analyse intéressante de la génération d’auteurs qu’il représente (a représenté ?), qualifiée de « nouvelle génération » du nom de la fameuse collection « J’ai lu » lancé en 1998 (dans laquelle nous nous inscrivons sur le Buzz littéraire) et de l’avenir du roman réaliste (dit « dépressif » par ses détracteurs)… Il annonce aussi ses futurs projets littéraires (science fiction), l’adaptation ciné de « La possibilité d’une île » (tournage en avril 2007), revient sur le lynchage de La possibilité d’une île, et donne son avis sur le système d’édition à la française. Après une déconvenue sur un auteur qu’il avait personnellement recommandé, il estime « qu’il soit possible qu’à l’heure actuelle de grands textes restent ignorés »… Ce qui ne manqura pas de ravir les écrivains vengeurs !

« Le sens du combat » de Michel Houellebecq : Expansion du vide intérieur… et hyper-réalité entre ciel et sang

« Le sens du combat » de Michel Houellebecq, constitue son troisième recueil de poèmes en vers et en prose, composé en 1996 et récompensé par le Prix de Flore. Il déploie dans une soixantaine de textes répartis en 4 grandes parties, toutes les obsessions de l’auteur développées dans ses romans, en particulier Extension du domaine de la lutte en 1994 puis dans Les particules élémentaires en 1998. Sa lecture est oppressante, âpre, douloureuse et fascinante à la fois.

Les particules élémentaires de Michel Houellebecq, Une métaphysique de l’homme occidental post-moderne

En 1998, 4 ans après « Extension du domaine de la lutte », Michel Houellebecq, âgé de 40 ans, enfonce le clou et poursuit sa peinture désespérée et désespérante des mœurs sociales et sexuelles de la fin du XXe siècle. C’est avec ce roman « Les particules élémentaires », se voulant le portrait d’une certaine génération masculine désenchantée (celle de l’auteur, né en 1958) en quête de nouveaux repères, qu’il connaît la consécration. Qualifié alors de “Karl Marx du sexe” ou bien de “ nouveau Céline”, de « génie » ou encore de « visionnaire », il incarne une nouvelle donne romanesque. Les thèmes qu’il aborde sont pourtant loin d’être novateurs et encore moins populaires (les échecs affectifs et sexuels de deux frères dépressifs). Un roman anti-commercial s’il en est. Ce « roman noir de la sexualité française » utilise aussi une forme assez austère liée à l’écriture quasi clinique de l’auteur, du moins en apparence. Alors pourquoi un tel engouement ? La dimension polémique de l’ouvrage aura sans douté joué. En effet, le livre n’hésite pas à aborder quelques sujets tabous avec une lucidité et un cynisme parfois glacials. Une caractéristique qui aurait tout aussi bien pu lui attirer un parfait rejet du lectorat (ce qui a tout de même été le cas bien entendu avec une scission entre les pro et les anti-houellebecq). Mais surtout la force de l’auteur est d’avoir su développer de nouveaux angles d’approche de différents problèmes de société, en tissant des parallèles inédits entre le système économique, sexuel, scientifique ou encore religieux… Sa vision sans concessions n’hésite pas à s’attaquer à quelques tabous. Et pourtant derrière le cynisme à toute épreuve de l’auteur voire la provocation idéologique, « Les particules élémentaires » cache une grande sensibilité et même un grand romantisme…

« Les particules élémentaires » de Michel Houellebecq: la lecture politique et sociologique (suite)

Suite de la critique du roman « Les particules élémentaires » : la lecture politique et sociologique

Extension du domaine de la lutte de Michel Houellebecq : Contes de de la frustration ordinaire

« Extension du domaine de la lutte » de Michel Houellebecq, un petit roman : un peu plus de 150 pages dans sa version poche. Un roman dont on ne soupçonne pas au premier abord la puissance existentielle et sociologique qu’il renferme. Et pourtant. Tout est là. Tout est dit. Simplement, sans emphase. Avec la force de la lucidité qui n’a besoin de rien de plus pour ébranler parce qu’elle puise au plus profond. Nos vies, leur insignifiance, leur vaine contenance, l’impuissance, la frustration affective, l’absurdité des « objectifs professionnels » ou du « statut », de la modernité, de la société, l’injustice sociale et physique : toutes ces micro-violences sourdes qui vrillent les êtres et les relations. Une humanité à la dérive… Houellebecq tire de son passé d’ingénieur agronome un petit chef d’œuvre.